Samedi 22 Janvier 2005, c'est au Korigan de Luynes que le label Customcore Records et le collectif Hybride nous ont préparé une soirée HxC-metal avec une tête d'affiche Toulousaine. Enact, initialement prévu, est remplacé par CORROSIVE CELL, petit groupe Marseillais ayant collaboré avec Franky, batteur de Dagoba. En arrivant sur les lieux, on se rend de suite compte que la salle est quasiment pleine à craquer. Il faut se frayer un chemin pour parvenir aux devants de la minuscule "scène" du Korigan. On apprendra plus tard qu'il y a eu quelques 170 entrées payantes... un première sans doute pour un concert metal.

C'est donc CORROSIVE CELL qui attaque en premier vers les 21 heures. Ce groupe m'est totalement inconnu, en revanche il va me laisser une très bonne impression. Leur son est puissant et carré, on sent pas mal d'influences à la Sepultura de la vieille époque thrash. Je retiendrai de leur prestation la présence de leur chanteur, imposant vocalement et plutôt bon showman. Je ne puis dire grand chose sur CORROSIVE CELL étant donné que je n'avais jamais entendu parler d'eux avant. Il ne me reste plus qu'à en découvrir d'avantage.

C'est au tour des Marseillais de NONE SHALL BE SAVED de prendre le relais avec un son de gratte vraiment pas terrible. Changement de registre, on part cette fois dans le hardcore pur et dur. Emmené par Obsipo (également co-frontman chez Disturb), le groupe va tenter tant bien que mal de mettre le feu à la salle avec ses vieux morceaux issus de "Knowledge Is The Key et surtout avec ses nouveaux qui figureront sur le prochain album " Those Days Are Gone" à paraître bientôt sur Customecore Records. Cet album s'annonce tout simplement furieux, les compos sont agressives à souhait et Obispo se permet même quelques cris gutturaux. Le show sera ponctué par 2 featurings de choc, l'un avec John, chanteur de Saïlence, et l'autre avec Bastard, chanteur de Fat Society, venu tout droit de Toulouse. Malheureusement, le public est fatigué ou amorphe mais en tous cas NONE SHALL BE SAVED jouera devant une assistance pas mal statique.

Second groupe Custom de la soirée, voilà les MINDLAG PROJECT. Les ayant vus deux semaines plus tôt au Jasrod des Pennes Mirabeau dans des conditions "live" assez exceptionnelles (super son, super lights...), je redoutais cette fois leur prestation au Korigan qui ressemble à tout ce qu'on veut sauf à une salle de concert. La prestation des Vitrollais ne va pas trop me contredire, ils envoient du gros son avec leur dernier CD "Skylla" et les petits amateurs de KDS Vitrollais ne perdent pas de temps à se mettre en place mais il est maintenant clair que MINDLAG PROJECT ne peut pas s'exprimer correctement dans une petite salle. C'est un peu comme si on allait voir Metallica jouer ses plus grands morceaux dans un garage. Ajoutez à cela un gros souci technique au niveau de la batterie et pas grand monde ne vous croira quand vous direz que MINDLAG a livré une bonne prestation et ce fut pourtant bien le cas ! Ils ne se sont pas débinés et ont livré un set bien thrash dans l'esprit, jouant des morceaux de "Skylla" et de "Karybda". Les nouvelles compos sont vraiment imparables en concert mais il faut croire que personne n'a oublié les plus anciennes, à en juger par la guerre déclenchée sur le "vieux" "En Tu Cara". Personnellement, c'est toujours un plaisir d'entendre "Du Pain & Des Jeux ou encore "Desdomana" et de voir le public se dechaîner dessus. MINDLAG PROJECT a véritablement passé un palier. Donnez leur une vraie scène digne de ce nom et vous verrez que le thrash a encore de beaux jours devant lui !

Issue : Ce fut avec une impatience grandissante que j'attendais, depuis la fin de la Furia Antistatic 2004, de revoir les MANIMAUX sur scène, afin de savourer davantage leurs morceaux et les émotions propulsées. Chose due ce soir au Korigan puisque c'est avec classe que le groupe vient faire découvrir sa musique pour la première fois du coté d'Aix-Marseille. Le quintette finit enfin de prendre place sur la minuscule scène de la salle tandis qu'une intro atmosphérique se fait entendre, la luminosité s'assombrissant. Et là, d'un coup sans crier gare, les cris aigüs et écorchés de Ju retentissent, accompagnés par une musique violente qui ne demande qu'à s'expulser contre le public. "Take Me" est lancé et le chamboulement dans ma tête ne fait que commencer. La machine de guerre scénique et charismatique est lancée. Le public a l'air sceptique, béa, surpris ? Je ne saurai le dire. Toutefois, j'apperçois avec un sourire quelques têtes qui commencent à bouger. L'album sera jouer en entier pour le plus grand plaisir des "habitués". "Break", "Né Pour Tuer", "Je te saigne" ou encore "Les Ailes". "Eros & Thanatos" est toujours aussi efficace en live puisque l'ambiance dark est garantie. De même pour "Dead Meat" qui envoit le gros son même sans la présence de Joe (Gojira) qui normalement nous offre un beau featuring avec Ju. La capacité des musiciens est vraiment énorme et le public à mes cotés, devant la scène, semble apprécier aussi le professionnalisme carré Manimalesque. C'est avec un "The Dark Half" impeccablement jouïssif que le combo Toulousain termine la soirée... Avant de faire en rappel "Take Moi" pour une dernière fois. C'est à cet instant présent que je réalise combien le concert est passé vite et combien je l'ai savouré. Le morceau se passe donc, je suis tellement en transe en fait que je ne calcule plus rien autour de moi... Jusqu'à ce que cela finisse. Et là c'est la claque. MANIMAL a su s'imposer ce soir, face à un public hardcoreux / amateur de "Karaté Dance Style". Et le pari est gagné, pas mal de gens ont accroché le Side-project de Psykup / Leiden. La suite au prochain épisode...

Voilà, la soirée s'achève, le temps de discuter avec quelques acteurs de la soirée et c'est l'heure de reprendre la route. Merci à Mika (Customcore Records), co-organisateur du concert, et un petit salut aux personnes avec lesquelles nous avons pu discuter : les gars de MANIMAL et ceux de MINDLAG PROJECT.