La review

MAD FEST
Netfastcore + Unwanted Drunken State + Kill For Peace + Defragment + Breakhead
La Rotonde - Calais (62)
06/02/2015


Review rédigée par Martin "Toxic"


Retour au bercail, à Calais, ce soir ! La rotonde est une salle que je n'ai pas encore pu avoir l'occasion d'essayer auparavant et finalement, j'y suis allé ce soir. Arrivé vers 18h30, histoire de voir les amis des groupes et donner quelques interviews, le temps passe finalement assez vite et on arrive à 20h00, ouverture des portes. Un stand "Roller Derby" sera présent également pour vanter les mérites de ce sport et de son équipe "The Black Tagada " avec écran diffusant des vidéos. Ma foi, pourquoi pas, même si je ne suis pas fana de sport en général, l'opportunité est intéressante. Même si je ne m'attendais pas à d'énormes surprises ce soir puisque dans le courant des trois derniers mois, j'ai déjà vu 4 groupes sur 5 de cette affiche, mais bon, comme c'est toujours un plaisir de les voir, on y va !



20h30, BREAKHEAD ouvre le bal dans une salle qui n'affichera certes pas complet mais a un chouïa près. Pas de réelle grande surprise puisque je les ai vus il y a moins de deux mois en arrière avec Bliss Of Flesh, mais bon, ne boudons pas notre plaisir pour autant ; le groupe aura le mérite d'envoyer un show carré et énergique en guise d'ouverture, tout en ne restant pas trop statique même si la salle du Grand Théâtre est assez petite. Dommage que le public n'était pas encore très "présent" hormis quelques headbangs qui traînaient ici et là, car on voyait que le groupe était quand même heureux de jouer ce soir (oui, même le chanteur l'a dit : "On est super contents d'être là" donc on ne peut pas en douter !) puisque les sourires étaient présents sur toutes les faces et que les membres bougeaient de droite à gauche, même si l'échange est un peu mitigé puisqu'uniquement entre les morceaux, ce fut une bonne entrée en matière tout de même. Niveau son, rien à redire, tous les instruments sont au même niveau, rien n'est au-dessus d'autre chose ou ne couvre l'instrument de son voisin. Les lights étaient bonnes, j'ai eu le droit à toutes les variations de couleurs et quelques effets LED en plus, cependant dommage pour les guitaristes qui n'ont eu droit aux des front lights à quasiment aucun moment durant la soirée

Setlist : "Insurrection", "Adrenaline Rush", "No Holds Barred", "Human Perdition", "V8", "Bullet Time", "SAD".



Place à DEFRAGMENT ! Nouveau venu sur French Metal mais aussi de Boulogne-sur-Mer (même si les membres du groupe ont déjà un bon bagage niveau scène.) Formé dans le courant de l'année 2013, le groupe sort un single deux titres à 100 exemplaires qui est sold out soit dit en passant, et propose un metal death / progressif avec des sonorités djent. Niveau lumière et son, toujours rien à redire, c'est réglé au poil. Le show est un peu trop statique à mon goût et forcément c'est un genre dans lequel il faut connaître les subtilités pour totalement rentrer dedans, mais musicalement on y est, on tient quelque chose d'assez gros pour faire monter le groupe sur des scènes assez grande, voire même en festival. Avec un album qui doit arriver en fin d'année, DEFRAGMENT est un groupe à surveiller puisqu'il serait bien capable d'aller loin. Un public toujours un peu endormi, même si les têtes commencent un peu à bouger. Petit problème qui a commencé avec eux : la cymbale au bord du plateau de la batterie tombe de temps à autre, ce qui durera un moment d'ailleurs par la suite.

Setlist : "A Truth", "They Conspire", "Night", "Impure Wind Whistles", "Never Existed", "Few Pale Stars", "Visceral".



La surprise du soir pour moi, c'est ce groupe : KILL FOR PEACE. Selon l'affiche, ils auraient dû jouer en dernier mais bon, pour des raisons logistiques (organisation et retour pour eux) ils joueront donc après DEFRAGMENT. Groupe de hardcore du 59, de Valenciennes plus précisément, ils ont déjà à leur actif de bonnes grosses tournées et deux albums ainsi qu'une pléiade de démos. Sachant qu'en termes de hardcore pur et dur je n'écoute que les premiers Madball, Terror et Pro-Pain, je ne peux pas être trop objectif musicalement, mais les musiciens savent ce qu'ils font. Avec une arrivée en trombe après 2h de route, le groupe avait un timing faisant en sorte qu'ils arrive / joue / reparte, les balances ont dû être faites un peu à l'arrache, du coup le son n'était pas appréciable voire même un poil chaotique... m'enfin bon, le public se réveille enfin, puisque la salle était plus remplie pour KILL FOR PEACE que pour les autres groupes, et les Karate Kid et autre Jackie Chan étaient présents pour le groupe et c'est à partir de là que la salle a enfin commencé à se réchauffer comme il le fallait. Les seuls problèmes notables seront donc le son à ce moment-là et, encore une fois, une cymbale qui tombe à plusieurs reprises du petit plateau batterie. A réécouter en studio donc, pour se faire une meilleure idée du groupe.

Setlist : "Wrong Way", "Something Like...", "Smell That!", "Venetian Shutter", "3 Headed Snake", "They're Watching You", "Not The Same", "Rotten Youth", "Shipwreck", "One Breeds Fits All", "Disobedience", "Brave New World", "Under New Ownership", "Dead End", "Fifty Nine".



Retour au cours à peu près normal de la soirée, et on change de plateau pour UNWANTED DRUNKEN STATE. Fondé sur les cendres du groupe calaisien Balles Perdues et la majorité du line-up de Boston Bastards, puisqu'hormis le chanteur, tous les membres faisaient partie de ces deux groupes, même si on reste dans la continuité de ce que faisait le premier groupe, c'est-à-dire un thrash / death rapide, puissant et technique formé en 2012. Même si les 3/4 des compos tournent autour de la beuverie, d'autres thèmes sont abordés, comme le morceau "Viking Quest", "pour les fans d'Amon Amarth" nous expliquera le chanteur, Kévin, ou encore "Honey Shoot", "qui est une chanson qui traite d'une abeille dont les couilles explosent". Seul membre qui n'était pas dans les deux formations citées, il fut par le passé dans des formations telles que BéZuKrY, Roukmouth ou faisant partie également du groupe de sludge calaisien récemment arrivé et que l'on retrouvera certainement prochainement, Dunwich. Le son étant enfin revenu à un niveau un peu plus potable, puisque les balances ont été faites plus tôt, on prend plaisir avec les titres qui défilent, que ce soit sur "BANE (Bear Are Not Enough)", "Drunky Punch" ou "Dick Dick Dick, The Number Of The Bitch" qui est "pour les fans d'Iron Maiden". Le groupe n'est pas trop statique même s'il n'y a pas trop de mouvement à mon goût, le public est réceptif aux brimades de Kévin qui, dès le premier titre, remercie le public d'être très beau, au point de se croire à Intervilles. Les lights restent bonnes sur toute la longueur, c'est bien cool, quoi que l'effet stroboscopique qui est arrivé un peu sauvagement pendant le set sans prévenir m'a refilé direct un mal de crâne. Petit problème, le même que pour KILL FOR PEACE, une cymbale avait tendance à se casser la gueule par moments, mais ce sera la dernière fois de la soirée. Le public bouge bien, les pogos occupent la salle tout le long et est, encore une fois, réceptif au chanteur. La seule chose que j'aurais à reprocher au groupe, c'est qu'au bout de la quatrième fois (dont une où nous avons partagé une date ensemble), la setlist commence à tourner en rond (toujours les mêmes compos) mais bon, c'est toujours un agréable moment et ceux qui découvrent le groupe ne pourront en être que ravis.

Setlist : "Never Too Drunk", "Drunky Punch", "Alcohol Of Duty", "Thrash", "Drinking With The Devil", "Honey Shoot", "BANE (Bear Are Not Enough)", "Dick Dick Dick", "Unwanted Drunken State", "All About You", "Fake Friends Real Sucker", "Viking Quest".



On arrive aux environs de minuit quand intervient le dernier de changement de plateau pour le groupe NETFASTCORE. Environ la moitié de la salle est partie, sûrement des gens qui travaillent. Je brasse du regard la salle et là je vois que la tension monte à droite à gauche ; une femme visiblement assez âgée (et étant très émechée) va harceler un groupe de jeunes pendant un sacré moment (jusqu'au moins la moitié du set de NETFASTCORE) et une nana commencera à taper sur un gars, visiblement éméchée elle aussi... Aucune sécurité n'était présente ce soir-là, donc merci aux gens qui les ont séparés pour éviter que ça tourne trop au vinaigre. Bref, pur avis personnel, mais l'alcool et l'âge trop (ou pas assez) avancé avec beaucoup de public et sans sécurité, ça ne fait pas bon ménage. Ces problèmes résolus (enfin un à moitié), NETFASTCORE clôture la soirée devant ceux qui découvriraient le groupe ou les irréductibles fans du groupe présent ce soir-là. L'ouverture de la deuxième date de leur petite tournée se fait donc avec l'intro du premier album du combo boulonnais sorti en fin d'année dernière, "And Everything Returns To Dust". Après plus de 10 ans d'existence, NETFASTCORE nous montre que sa réputation n'est pas filoutée et qu'ils envoient du bois pour défendre leur première galette, puisqu'hormis le morceau phare "How To Start A Tsunami", l'intégralité de la setlist est jouée. Après l'intro, "Mycenae" démarre et le son du micro de Gauthier est un peu bas, mais vite réglé et hop, ni vu ni entendu. Le public n'échappe pas aux "sing along" puisque le chanteur lui rentre carrément dedans en lui envoyant le micro pour le faire chanter, certains n'hésiteront pas à aller près de celui de Cyril, guitariste du groupe, pour chanter dedans, dont un irréductible bien connu du groupe. Le groupe n'est pas statique puisque les musiciens tournent carrément dans la salle, Cyril allant jusque dans le circle pit en continuant de jouer sans fautes, mais saluons aussi Quentin et Nico qui n'hésitent pas non plus à aller à droite et à gauche tout le long du set. Un sans-faute à part pour le début ? Presque, pendant le set, toutes les lumières sont coupées, puis les lumières (de base) de la salle reviennent... Le problème fut résolu aussi assez rapidement, même si ça n'a pas empêché le groupe de continuer d'envoyer du bois ! Les morceaux s'enchaînent et on arrive à "Legion Of The Hopelessness" qui clôturera la soirée sous les remerciements de Gauthier : "Toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi...". Un brave monsieur de l'asso Mad Corp. qui a organisé cette soirée remerciera tous les groupes, le public et la jeunesse de faire des choses bien plutôt que d'aller cramer des bagnoles (on peut dire ce qu'on veut sur le stéréotype du jeune qui crame les bagnoles, mais ça fait plaisir de voir et d'entendre ça) et offrira la tournée générale à ceux qui sont restés (à peu près la moitié de la salle).

Setlist : "Mycenae", "Augustus/Eternal Realm", "The Plot", "The Laudanum Effect", "The Fall", "How To Start A Tsunami", "Broken And Bruised", "And Everything Returns To Dust", "Legion Of The Hopelessness".

Que retenir de ce Mad Fest ? Une bonne organisation avec des gens souriants et à l'écoute, des lights généreuses avec de bonnes variations, un son correct sauf, évidemment, pour un groupe indépendamment de sa volonté, une affiche qui est plus tournée sur les scènes actuelles, donc assez élitiste. Par contre, le manque de sécurité qui sera à revoir, c'est le gros point noir de la soirée pour moi. Sinon l'ambiance, quoi qu'un peu mollassonne et qui a eu beaucoup de mal à décoller, a fini par arriver en milieu de concert. Même si elle n'était pas exceptionnelle, ce fut une bonne soirée, un bon moment comme on les aime, et le Mad Fest réitère en Mars avec d'autres groupes locaux. A suivre...

Avec la participation de : www.facebook.com/xtremmusic