La review

MACHINE HEAD
L'Aéronef - Lille (59)
20/02/2016


Review rédigée par Miss Bungle


Les Lillois ont eu droit Samedi 20 Février à "Une nuit avec Machine Head".
C’est peu de dire qu’ils l’attendaient de pied ferme… Nombreux furent les rebondissements et les montées d’adrénaline : concert rapidement complet (2 mois), puis mise en vente de nouvelles places en février et vendues en seulement une demi-journée (laissant bon nombre de fans inconsolables) et enfin le doute sur le maintien de la date suite à l’annonce d’un Robb Flynn malade et de l’annulation de plusieurs concerts. Finalement tout le monde se presse dans la salle de l’Aéronef ce samedi soir à 20h00. Pas de photos presse autorisées, le public est donc amassé tout au bord de la scène en attendant fiévreusement le groupe. Bien heureux les premiers arrivés car la salle est bondée. Les spectateurs ont même investi les escaliers sur les côtés et dans les couloirs. Ou encore, sont agglutinés au balcon, d'où seule la première ligne peut voir la scène puisqu’il ne s’agit en fait que d’une sorte de passerelle.  C'est dire si l'emplacement était cher et qu’une fois sa place trouvée,  mieux valait ne pas la quitter.
Avant l'entrée en scène des musiciens, il y a déjà une excitation notable dans le public qui scande "Machine Fucking Head !" Puis les lumières se baissent enfin à 20h30 et démarrent les premières notes d’"Imperium". Il n’en fallait pas plus pour faire éclater l’euphorie générale.



Première constatation pour l’auditrice exigeante que je suis (qui a dit "trop !" ? Qui ?!), le son est plutôt décevant. On entend très bien la batterie, alors que les guitares, elles, sont réglées de façon inégale. Vous me direz, qu’est-ce qu’elle en sait celle-là, elle est musicienne ? Non, mais mes oreilles me disent qu’il y a quelque chose qui manque et le guitariste qui m’accompagne me le confirme. Quant à Robb Flynn, sa voix est un peu trop en retrait. Je connais une infime partie de la discographie de MACHINE HEAD, et ce son faiblard va largement me gêner tout le long de la prestation puisque je ne peux distinguer correctement les mélodies et donc comprendre les compositions. Par acquis de conscience, je vais vérifier en haut, sur le balcon pour voir s’il y a une amélioration. C’est un peu mieux mais sans plus. Pour avoir vu d’autres concerts dans ce lieu, ce n’est pas dû à l’acoustique de la salle. En ce qui concerne l’inquiétude à propos de la voix de Robb Flynn, il subsiste certes un léger voile, mais le monsieur assure tout de même quand on sait qu’il n’avait pas le droit de chanter durant plusieurs jours. Mais peu importe le son, cela ne va pas troubler la grande majorité des fans qui passe le stade supérieur de la surexcitation quand arrive le deuxième morceau, "Beautiful Mourning". Des gobelets volent en tous sens et des vagues ondulantes se créent dans la foule. Des circle pits géants se forment sous l’incitation du chanteur et cela ne va plus s’arrêter jusqu’à la fin du concert.
Durant la première partie, MACHINE HEAD survole chaque album de sa discographie sans s’arrêter sur un opus en particulier. Il navigue de l’un à l’autre depuis "Supercharger" jusqu’à "Bloodstone And Diamonds". Pour marquer une pause en milieu de set, on a le droit à un solo de guitare qui est, disons le franchement, bien pauvre. Mais encore une fois, le public leur est tellement acquis, qu’à chaque note appuyée suivie d’un lever de bras de Phil Demmel, les spectateurs hurlent en cœur. Un nouveau morceau vient clôturer ce solo, "Darkness Within" et l’on pense que le concert reprend mais le titre est immédiatement suivi d’un autre solo, la batterie cette fois. Même remarque, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, mais cela fait toujours le show et permet aux autres musiciens de se reposer un peu. Il faut dire que la soirée va durer tout de même 2h30 et qu’il faut donc assurer derrière pour tenir la performance.



La deuxième partie va se dérouler de la même manière que la première, par le survol de chaque album. Avec une petite prédominance cette fois pour "The Blackening". Et au milieu de tout ça, la forcément très attendue "Davidian" qui met définitivement le feu dans la salle. Robb Flynn est plutôt bavard entre les morceaux et rappelle plusieurs fois que cela fait 22 ans qu’ils existent (formation en 1991 mais premier album "Burn My Eyes" en 1994). Et bien entendu il n’a de cesse de remercier le public et de dire qu’ils sont heureux de revenir à Lille après tant de temps (7 ans si je ne m’abuse). A ce sujet, nombreux fans viennent de Belgique car, étonnamment, il n’y a aucune date programmée dans ce pays. Le show se termine à l’Américaine sur "Halo" dans une explosion de gros confettis, comme dans les campagnes politiques de leur pays natif. Il faut bien dire qu’en réalité, cela fait toujours son petit effet et crée un instant magique, même chez des métalleux musclés et tatoués. Pour ma part, je quitte le concert contente de les avoir tout de même vus sur scène, mais avec une légère déception (et à moitié aveuglée, l’ingénieur lumière a lui totalement réussi son show !). Je m’attendais à prendre une grosse claque, cela n’a pas été le cas, il manquait ce petit quelque chose qui change tout. Pour les fans, par contre, il va s’en nul dire que ce fut une nuit inoubliable.

Setlist : "Imperium", "Beautiful Mourning", "Now We Die", "Bite The Bullet", "Locust", "From This Day", "Ten Ton Hammer" "This Is The End", solo de guitare, "Darkness Within", solo de batterie, "Bulldozer", "Killers And Kings", "Davidian", "Descend The Shades Of Night", "Now I Lay Thee Down", "Aesthetics Of Hate", "Game Over", "Old", "Halo".