La review

LOFOFORA + ANORAK
Le Trabendo - Paris
23/10/2014


Review rédigée par Réginald


Le 23 Octobre, le Trabendo n'avait qu'à bien se ternir, les LOFOFORA ont investi les lieux et nous font savoir depuis bien 15 jours qu'ils ont envie de foutre un gros bordel à Paname. D'ailleurs, depuis mi-Septembre, les Lofo sont pas mal sollicités, entre la sortie du nouvel album, la couverture de Bass Part (Bravo Phil) et l'enregistrement d'Une Dose de Metal sur l'Enorme TV, l'actu du groupe est bien chargée. Après une absence plutôt longue sur les scènes parisiennes, le public a répondu présent à l'appel du fer de lance de la scène punk metal hardcore française, et le combo jouera devant un Trabendo plein à craquer. Pour l'ouverture du bal, Lofo a choisi de s'entourer d'ANORAK, groupe metal / hardcore d'Amiens et après avoir écouté le groupe sur le net, je suis assez curieux de voir ce que ces bourrins picards vont nous distiller sur scène.
18h : J'arrive en avance devant le Trabendo et seulement 4 personnes sont devant moi, je ne risque vraiment pas d'être en retard mais après avoir raté les LOFOFORA au Hellfest à cause d'un apéro trop long, je ne veux pas que ça se reproduise et je suis prêt à en découdre. La foule commence à se masser vers 18h30-45 et l'ambiance est déjà bonne dans la file d'attente.
19h : Le Trabendo ouvre ses portes et nous allons enfin pouvoir goûter au houblon en attendant le début du premier concert.



À 19h30, c'est ANORAK qui entre en scène afin de chauffer le public. Dès les premières notes, les Picards nous envoient un gros mélange de metal et de hardcore, la voix du chanteur est puissante et au niveau musique c'est du lourd. Le public, malgré sa timidité de début de set et de concert, se rapproche doucement de la scène attiré par ce groupe à l'accent du Nord. Le chanteur est un réel frontman n'hésitant pas à appeler le public et à nous montrer qu'il a de quoi nous faire bouger. D'ailleurs, il ne lui faudra que peu de temps pour finir dans le public à chanter (gueuler ?). Celui-ci a l'air conquis par ce groupe et le lui montre par ses cris et applaudissements. Je suis aussi très agréablement surpris, sur le net je trouvais ça cool, mais en live, il y a une patate bien connue des groupes de hardcore. Les mecs en veulent et méritent de jouer avec des groupes comme Lofo. En effet, la guitare envoie un son lourd et puissant en non stop, la batterie est un mélange de blast et d'un jeu rapide et maîtrisé, la basse est lourde ; le tout est porté par une voix puissante. Les zicos prennent bien leur pied sur scène et ça se voit, il y a de l'échange et le chanteur n'hésite pas à venir au plus proche de nous.
8 morceaux plus tard, le groupe remercie le public déjà bien présent et s'apprête à laisser sa place sur scène aux Lofo. Plusieurs personnes du public foncent vers le chanteur d'ANORAK afin de lui dire que leur musique est une tuerie et je suis assez d'accord avec eux. ANORAK a de l'avenir dans le métier. Bravo les gars !

Setlist : "Red Cellar", "Go Up In Smoke", "Wood Philosophy", "Deserve Your Meat", "Long Black Half Hair", "Empty Bottle For A Full Life", "Horror For Trance", "I've Never Been Part Of You".



Changement de plateau pour faire place aux Lofo, tout le monde s'active et le public s'est clairement rapproché de la scène. Je me retrouve comprimé aux retours de scène, ça pousse et le public a bien envie de voir au plus près les LOFOFORA. D'ailleurs, dans le public, on voit de tous les âges, notamment deux petits jeunes au premier rang, qui doivent avoir dans les 10 ans, déjà bien fans. À leurs côtés, Monsieur Didier, le fan de la première heure est présent et a dépassé depuis Brest les 100 concerts de Lofo vus. D'ailleurs Didier nous met une ambiance de malade et n'hésite pas à titiller Reuno par les..., je cite : "Ramène ton cul, Reuno", qui lui voudra un jolie "Ta gueule, Didier". Avec un public bien fidèle, les LOFOFORA vont sûrement nous en faire voir de toutes les couleurs.
20h45, c'est parti, le groupe arrive sous un tonnerre de cris et un public surexcité et quelle chanson de mieux pour commencer que "L'Oeuf". Dès les premiers accords c'est parti, le public est déjà en train de slammer et de pogoter. Les Lofo ont décidé de démonter le Trabendo et de mettre un bordel monstre. Après "L'Oeuf", arrive "L'Innocence", chanson d'ouverture du nouvel album "L'Epreuve Du Contraire". D'ailleurs pendant tout ce set, 10 chansons seront consacrées au nouvel album et laissez-moi vous dire qu'elles sont très efficaces en live. Tout au long du set le public monte sur la scène et slam, les pogos s'enchaînent aux rythmes des chansons et Lofofora ne laisse pas de répit à son public. Les chansons se suivent à une vitesse folle et l'on retrouve quelques chansons indissociables d'un live du combo telles que "Le Fond Et La Forme", "Macho Blues" ou "Mémoire De Singes". Ces titres présents sur les albums précédents sont d'une efficacité à toute épreuve et le public le rend bien au groupe. Reuno, fidèle à ses habitudes, n'hésite pas à dialoguer avec son public, il partage avec les fans du groupe et c'est ça que l'on aime chez les Lofo, cette capacité à faire un discours engagé et à dire "Fuck" à toutes ces mauvaises habitudes qui nous entourent ! D'ailleurs, juste avant la chanson "Tsarine", Reuno fera un bel appel anti-facho qui aura pour effet de mettre le public à bloc et prêt à foutre le bordel. Et, dès les premières notes de "Tsarine", le pogo se fait plus puissant et les slams s'enchaînent à une vitesse industrielle. Je gagne une chouette bosse sur le bras à cause d'un retour de scène trop prêt et il faut bien protéger le matos photo.
C'est brutal, écorché, l'ambiance est un véritable brasier et c'est un bon moyen de se défouler, ça sent le punk, le metal, le hardcore et quand on va voir Lofo, c'est pour retrouver tout ça, ils ont la hargne des débuts. D'ailleurs les gars sont à l'aise pour nous mettre en orbite rapidement ; ils nous arrachent, nous percutent à coup de batte, c'est d'une puissance extrême, le son est vraiment bon, tout est juste. Le groupe est vraiment le patron et depuis le temps qu'ils tournent, on voit bien qu'ils prennent encore du plaisir à chaque concert et ça c'est ce que l'on aime chez eux. On aime aussi le fait qu'ils soient humain et que Reuno n'hésite pas à aller voir les deux petits jeunes du début afin de leur proposer de monter sur scène et ainsi éviter de se retrouver écraser par le public de fou furieux derrière. Les gamins sautent sur l'occasion et prennent un pied montre à voir les gars de plus près et au calme.



Le concert avance à toute vitesse et on prend claque sur claque au fur et à mesure des titres qui défilent. Arrivé à "Justice Pour Tous", Reuno nous fait part que c'est la première chanson du rappel et que les Lofo n'ont pas l'habitude de se casser pour qu'on puisse les rappeler, ça ne se passe pas comme ça à la maison. Chez LOFOFORA, on enchaîne, on en met plein la tête pendant 1h30 ! À la fin d'"Autopilote", Reuno prend un peu de temps pour remercier toute l'assistance, et à dédicacer la tournée à Schultz, chanteur de Parabellum qui nous a quittés trop tôt. Le public fera d'ailleurs un max de bruit pour Schultz au même moment où LOFOFORA entame les premières notes de "Îlot Amsterdam", cover de Parabellum, déjà reprise par Lofo à plusieurs moment. Cette fois c'est le coup fatal, le public est tout simplement intenable et met le foutoir dans le Trabendo. Le concert s'achèvera par "Double A", chanson écorchée, présente sur le nouvel album, d'une efficacité à toute épreuve pour mettre une ambiance furieuse et qui nous montre que LOFOFORA n'est pas prêt de raccrocher les guitares et cesser de nous faire passer un message énervé. Les dernières notes retentissent et LOFOFORA salut son public pendant un sacré paquet de temps. Ils n'ont pas envie de partir et le public non plus. D'ailleurs je suis vraiment satisfait de cette prestation des Lofo. C'était la première fois que je les voyais sur scène et je ne regrette vraiment pas d'avoir fait le déplacement. Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas pris autant mon pied à un concert de metal. Tout était présent, un public venu en masse et là pour faire la fête, un groupe qui aime jouer, qui aime communiquer avec son public et qui n'hésite pas à foutre le bordel pour le plus grand bonheur de tous.
Alors oui, si vous vous posez encore la question, il faut aller voir les Lofo en concert, vos yeux et vos oreilles n'en seront pas déçues, il est juste possible que vous ayez un peu mal aux côtes si vous êtes trop prêts de la scène comme moi, mais laissez-moi vous dire que ça en vaut la peine.

Setlist : "L'Oeuf", "L'Innocence", "Au Secours", "Charisman", "Le Fond Et La Forme", "Pornolitique", "Mémoire De Singes", "Trompe La Mort", "Contre Les Murs", "Chanson d'Amour", "Utopiste", "Psaume CAC 40", "La Dérive"- "Pyromane", "Le Malheur Des Autres", "Macho Blues", "Envie De Tuer", "Tsarine", "Justice Pour Tous", "Autopilote", "Îlot Amsterdam" (Parabellum cover), "Double A".

Photos tirées de : www.flickr.com/photos/reginald_tef