La review

LOFOFORA + ANTILOPE
Le Cargo De Nuit - Arles (13)
07/11/2014


Review rédigée par Vince


C’est par une soirée assez fraîche sur la plaine rhodanienne que LOFOFORA nous rendait visite en Arles au Cargo de Nuit le Vendredi 7 Novembre 2014. Je ne connaissais pas cette salle personnellement, pour avoir vu LOFOFORA il y a deux dans une salle plus grande (l’Usine à Istres, pour le début de la tournée de "Monstre Ordinaire") je me suis vite dit que le Cargo de Nuit allait être le théâtre d’une guerre musicale ; eh bien ça n’a pas manqué, la proximité avec la scène et la petitesse de la salle ont permis des échanges avec le public sans compromis, sans filet, sans fard. Et on a été gâté, LOFOFORA a envoyé le bois...



Mais avant le (gros) plat de résistance, nous avons eu droit en première partie à ANTILOPE, power trio de rock avignonais formé en 2013, qui avait la lourde tache d’ouvrir quelque peu les hostilités, de faire péter les premiers pétards. Si le groupe a eu quelques difficultés au début de son set, petit à petit il e s’est mis en place pour nous offrir un set carré, très bien en place et soutenu par un son plus que correct. Le parterre du Cargo de Nuit s’est progressivement rempli et ANTILOPE a fait bouger de nombreuses têtes. ANTILOPE est une jeune formation, nul doute que l’expérience aidant, ils gagneront tous trois en assurance, mais après tout, n’est ce pas en forgeant que l’on devient forgeron ?

Tracklist : "The Other Side", "Angel's Calling", "Non Ti Voglio Piu", "Vanity For Sharks", "Suddenly You Came", "Logical", "Growing Old", "Altercation", "She's Not Mine".



Le temps de préparer la scène, à 22h15 la petite introduction annonçant le début du show se fait entendre dans la sono du Cargo de Nuit, ils vont bientôt arriver, ils seront là d’une seconde à l’autre, le groupe qui fête cette année ses 25 ans de carrière, 8 albums studio et des centaines de concerts partout en France et même en Navarre, mesdames et messieurs, ladies and gentlemen, voilà LOFOFORA !
Dès le début du show, dès les premières secondes du set, LOFOFORA nous en met plein la figure, comment pouvait-il en être autrement avec "L’Oeuf" qui ouvre le set de façon magistrale ! Le titre qui les a fait connaître et exploser aux yeux de tous il y a 20 ans. On est happé, subjugué par l’aisance, la maîtrise de Phil, Daniel, Vincent et Reuno ; c’est carré, puissant et surtout ça envoie le bois sévère. Il est vrai qu’ils sont soutenus par un son à la hauteur. Et c’est exactement sur ce point précis que l’on apprécie un bon gros concert de metal, dans une salle à taille humaine, à 20 cm de la scène sous la sono. A ce sujet, LOFOFORA a durant tout le set été soutenu par un son plus qu’à la hauteur, à faire siffler plus d’une paire d’oreilles (ce fut mon cas, croyez-moi !). Comment ne pas être aussi puissant, carré quand on a un ingénieur son, un régisseur lumière et tout une équipe unie autour d’un groupe... LOFOFORA a bien sûr fait la part belle au dernier album en date sorti il y a quelques semaines, "L’Epreuve Du Contraire", toujours chez At(h)ome, le label 100% indépendant, mais a navigué tout le long de son set entre "Monstre Ordinaire", "Mémoire De Singes", "Le Fond Et La Forme", "Dur Comme Fer", "Peuh !" et "Lofofora". Que serait un bon concert de LOFOFORA sans message, sans pique aux fesses des politiques ou aiguillons aux institutions ? Que serait un bon concert sans circle pit, sans stage diving (dont Reuno a rappelé les règles, surtout de sécurité) ? Eh bien rassurez-vous, on a eu droit à tout ça ! L’ambiance était muy caliente et électrique, Reuno a même passé le micro à des personnes désireuses de s’exprimer librement, quoique cela reste un exercice dangereux surtout quand on tombe sur une fan complètement torchée qui ne sait plus ce qu’elle dit... Quelle rigolade quand j’y pense... Toutefois, une petite poussette bien placée, et voilà un problème résolu, bravo Reuno.
A la vue des apaches et des furieux en bas, comme je ne suis pas fou je suis allé me poser tranquillos, peinard sur la mezzanine avec les copains (je n'ai plus 20 ans !), en hauteur, histoire d’apprécier ce très bon concert des Parisiens. Quel plaisir de voir un groupe au top de sa forme, de voir Reuno toujours plein de mimiques, d'une gestuelle si communicative (c’est impressionnant de voir toutes les expressions qu’il peut faire ressortir rien qu’en ouvrant grand ses yeux), de voir Daniel à fond sur sa guitare, de voir Phillus également à 2000 sur sa Vigier et enfin de voir Vincent derrière sa batterie se démener comme un beau diable, un vrai casseur de fûts.



Le 7 novembre au Cargo de Nuit, nous avons assisté à un grand concert de LOFOFORA, c’est certain. On est d’accord ou pas avec certains messages, mais on est toutes et tous d’accord sur une chose : LOFOFORA est un put*** de groupe qui tue ! Sur scène, c’est à l’énergie, à l’arrachée, pas de fioriture, personne ne fait semblant, le groupe vit pour ses fans et ses fans vivent pour LOFOFORA et ce durant presque 2h... LOFOFORA n’oublie pas et n’oubliera jamais d’où il vient, ses amis, ses proches, ses fans. Quelle émotion quand Reuno a introduit "Îlot Amsterdam", titre culte de Parabellum, que le groupe reprend sur scène afin d’honorer dignement la mémoire de Schultz, alias Papa, autre grande figure, autre gueule cassée du milieu rock français disparue trop tôt. Nul doute qu’il est touché par tant de sympathie, d’amitié et surtout de tendresse. A l’inverse, il y en a une qui doit avoir les oreilles qui sifflent méchant à chaque fois que LOFOFORA joue "La Tsarine"... Quel plaisir de voir le parterre du Cargo de Nuit plein à craquer, pogoter, chanter, hurler du début à la fin. Il y avait des gens dans les escaliers, des gens sur la mezzanine, des gens partout partout partout, c’était beau à voir. Il est toutefois fort dommage que nous ayons dû partir si vite à la demande de la sécurité du Cargo de Nuit, presque virés en pleine séance de dédicaces, de partage avec le groupe, cette situation (que je n'avais jamais vécue) me laisse un petit goût amer dans la bouche (et pas qu'à moi) mais l'essentiel n'est pas là me direz-vous, il est ailleurs...
Un petit clin d’œil également à quelqu’un pour qui c’était le premier concert metal. Bravo, tu as survécu ! L'équation est simple : une bonne soirée, un super concert, des gens partout, des amis et des proches comblés, que demander de plus... ? Quand je vous disais que l'essentiel est ailleurs...

Setlist : "L’Oeuf", "L'Innocence", "Le Fond Et La Forme", "Pornolitique", "Mémoire De Singes", "Trompe La Mort", "Contre Les Murs", "Chanson d'Amour", "Utopiste", "Élixir", "Psaume CAC 40", "La Dérive", "Pyromane", "Le Malheur Des Autres", "Macho Blues", "L'Envie De Tuer", "La Tsarine", "Justice", "Auto Pilote", "Îlot Amsterdam" (Parabellum cover), "Double A".

Pour finir, je tiens à remercier du fond du cœur Reuno, Daniel, Phillus et Vincent, pour le grand concert mais aussi pour leur disponibilité et leur gentillesse, vous êtes des boss. Je tiens également à remercier Vivien d’At(h)ome (il sait pourquoi), les merch girls, Pete de French Metal et l’équipe du Cargo de Nuit pour avoir fait venir LOFOFORA chez nous.

PS : Les amis, je tiens à m’excuser pour la qualité des photos mais elles ont un atout de taille : elles sont comme moi, simples, sans zoom, très sincères et vraies, prises dans le feu de l’action.