On en remet une couche en cette deuxième journée de Lezard’Os. Enorme changement par rapport à la veille, le soleil brille, sur ce pittoresque parc du Château de Goncourt. Cette seconde journée sera marquée par des groupes "vocaux", ces chanteurs castrats, qui ont plus de voix que moi… J’ai comme l’impression d’être dans un flashback, dans les années 80/90, même si à l’époque j’étais encore gamine et que j’avais la même tignasse que ces mecs…

13h00 tapante, alors que Yann l’organisateur court partout, s’imprégnant de l’atmosphère qui règne sur le festival, KRYZEES entre en scène. Quand je faisais mention de faire un retour dans le heavy metal old school, KRYZEES, malgré les jeunes visages de ses membres me l’a bien prouvé. Jouant quelques titres de "The Wheel Of Fate" et de "Unchained", le groupe a donné le ton du festival… Le heavy metal sera le thème de la journée…

Le site du Château de Goncourt dispose également d’une sublime petite chapelle, et ça tombe bien car c’est au tour de FATHER MERRIN d’embarquer sur la scène. Emmené par un chanteur-prêtre, le groupe a pendant 30 minutes porté la parole du Dieu du metal, avec une rythmique quelque peu confuse.

ACHERUSIA, avec un black / death empreint d'une teinte mélodique et lyrique, vient apporter une touche de douceur féminine avec la voix d’Anne-Laure. La formation nancéenne a investi la scène, imposant ses riffs, de belles compositions mélodiques, quoique parfois décousues.

GANG est un peu le groupe qui tombe à pic au moment où tu te tapes un coup de mou. Je ne saurais dire si j’ai apprécié ce groupe par leur prestation scénique ou par la qualité musicale de leur set mêlant solos de guitare et duo de chant. Plus un rock qu’un metal, GANG a misé sur leur énergie pour remuer la foule, et ils ont eu raison.

On enchaîne avec deux groupes, JC JESS et SOUND STORM, les deux proposant un metal classique et sans fausses notes. Si le premier groupe a misé sur le secouage de tignasse aux grattes déchainées, le second plus sobre, nous a fait les yeux doux, en particulier Philippe d'Orange avec ses lentilles et son regard froid me rappelant un certain Brandon Lee…

Avant de venir au Lezard’Os, j’ai comme tout adepte de musique qui cogne, pris quelques renseignements sur les deux-trois groupes que je ne connaissais pas encore comme NOEIN. Et avant même de les voir sur scène, je savais que ce serait mon coup de cœur de cette journée. C’est en somme une grosse claque que je me suis prise de la part de Jenni, la chanteuse énervée à la voix enragée et de ses zicos qui ne sont pas en reste. Que dire ? En tant que fille et aimant le metal, je sais qu’il peut être difficile d’imposer une voix féminine. Jenni n’a pas imposé que sa voix, c’est tout un style bien à elle qui m’a impressionnée avec sa grande bouche laissant passer des chants grognés et des chants plus clairs. Bien entourée de ses musiciens, ils nous ont livré un set efficace avec des titres bien bourrins comme je les aime.

Les Italiens de SECRET SPHERE prennent le relais, le registre musical change radicalement. On passe d’une guitare rythmique au chant mélodique de Marco emmené par un clavier laissant de côté le death ou heavy metal qui embaumaient nos oreilles jusqu’à présent. Loin de l’agressivité habituelle, le groupe a donné une belle prestation énergique, apportant un peu de chaleur à l’italienne, ce qui nous permettra de supporter quelques instants le mauvais temps qui fait son grand retour.

Je parlais de claque avec NOEIN, en voici une deuxième avec SVART CROWN. J’attendais avec impatience de voir ce groupe en live, je n’ai pas étais déçue. Un set puissant, et une prestance scénique impressionnante, durant lequel ils auront joué principalement des titres de leur album "Profane". C’est officiel, JB Lebail et sa bande apportent avec leurs riffs les ténèbres sur le Lezard’Os, et on ne s’en porte pas plus mal.

Ma première déception, oui parce qu’il en faut, on ne peut pas toujours se plaindre de la pluie ! NOW OR NEVER investit la scène. Certes la formation du groupe n’est pas à mépriser, fondé par Ricky Marx, guitariste des Pretty Maids, et de Jo Amore de NIGHTMARE, le groupe aurait pu mettre un peu plus les gaz. Seulement, je n’ai pas trouvé un Jo Amore très présent, surjouant parfois son set, est-ce pour masquer le fait qu’il s’aide d’un prompteur pour se souvenir des paroles ? (oui, je l’ai remarqué). On notera quand même la très bonne technique, et les riffs de Ricky Marx. L’album éponyme "Now Or Never" aura principalement été joué ce soir, avec des titres comme "Reach Of The Sky", "Now Or Never", "Hardened Steel", "Princess Of Undiscovered Land"….

CRYSTAL VIPER ou comment un petit bout de femme, qu’est Marta Gabriel, emmène tout un public dans un traditionnel heavy metal, en le faisant très bien en plus ! Une belle prestance scénique, la belle manie aussi bien la guitare que le chant passant d’un chant clair à des aigus, que je serais moi-même incapable de sortir de mes tripes. Ses zicos l’appuient parfaitement, d’une batterie lourde à des solos de guitares, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce set un metal parfait.

On retrouve une seconde fois Jo Amore, cette fois à la tête de NIGHTMARE. Avec ses 35 ans d’expérience, la formation est ancrée dans les légendes du heavy metal. Leur set durant, ils ont joué quelques titres de leur dernier opus "The Aftermath" ainsi que quelques classiques qui ont fait leur succés.

En parlant de légende, LOUDBLAST, la grosse tête d’affiche de cette deuxième journée, vient jouer les marchands de sable. Un dernier set comme je les aime, rappelant que Stéphane Buriez fumant du crâne, accompagné de Hervé, Alex et Drakhian restent les leaders du metal français et ce, depuis des lustres (depuis de nombreuses années si tu ne connais pas l’expression). Outre quelques classiques, LOUDBLAST nous a forcément joué quelques titres de leur parfait "Burial Ground". Parlons technique ? Inutile de t’en faire une description si tu connais la qualité rythmique du groupe, c’est exactement comme tu l’imaginais, efficace, lourd et puissant à souhait.