Voilà une petite soirée qui promet d'être fort sympathique. Quatre nanas en tête de groupes de metal bien vénère. Bon, je ne suis pas sexiste mais voilà, moi qui aie l’habitude d'écouter des trucs quasi exclusivement masculins, je m'attends à des nanas en Louboutin manucurées.

Entrée en scène de SYNDRO-SYS, qui nous sert un rock / metal indus. SYNDRO-SYS nous met tout de suite dans l'ambiance de guerre froide avec une entrée quasiment militaire. Evidemment, étant le premier groupe à monter sur la scène du Covent, il n'y a pas encore grand-monde. Le groupe paraît solide, les placements sont préparés, chacun échange sa place à des moments bien convenus. Le jeu de scène du groupe est plutôt sage et c'est principalement Jessy la chanteuse qui nous réchauffe le cœur de par sa générosité vocale. Son chant se trouve plutôt sur un terrain lyrique que sur du growl. C'est juste et en place, rien à redire. Les jeux de lumière teintés de vert et de pourpre sont là pour surligner ce côté froid que le groupe dégage. Les compos ne sont pas mauvaises mais je préfère des choses plus soutenues rythmiquement. Le concert se termine par un morceau bien plus énergique que les précédents.

On accueille le groupe val d’oisien MY OWN FEAR, qui nous annonce du thrash / death metal. C'est ici que les choses sérieuses commencent, on rentre tout de suite dans le vif du sujet avec la violence qui caractérise ce genre musical. Marine est au micro et, oui, si vous ne l'avez pas encore compris, il s'agit de la soirée des ladies ! Ca ne plaisante pas, l'attitude, le regard du tigre et la violence des riffs nous rappellent à quel point la musique peut être agressive et extrême. Marine est phénoménale du début à la fin du set, du growl en veux-tu en voilà. Son jeu de scène se fait dans l'instinct tantôt sauvage, tantôt complice avec ses gars, rien à dire, je me régale. MY OWN FEAR nous fait un petit medley sur du Metallica, Slayer ou encore Machine Head histoire de se faire plaisir et de nous faire plaisir.

Ce groupe de 30 ans d'expérience porte bien son nom, dès l'entrée de WITCHES, j'ai été envoûté par le bleu profond des yeux de Sybille, guitariste / chanteuse du groupe. J'ai été clairement impressionné par la prestation de Sybille qui est tellement à l'aise que j'en suis encore sur le cul. Evidemment, son jeu de scène est contenu, eh oui pas facile de faire le con quand on est à ce poste. C'est clairement un groupe old school qui ne fait rien dans la dentelle, c'est plutôt le bulldozer survitaminé, c'est tellement speed et agressif que le batteur a dû quémander un parpaing pour que la batterie ne se barre pas. Respect au bassman qui jamais ne faiblit malgré le jeu aux doigts, purée qu'il est bon. Le son est très bon, tous les instruments sont bien balancés. Face à cette avalanche de décibels, le public s'est montré assez timide, peut-être trop impressionné par Sybille qui m’a bien scotché personnellement. Promis, je ne dirai plus jamais qu'une fille ne peut pas jouer du thrash (houuuuu, le macho).

Pour tout vous dire, je ne connaissais pas INFECTED RAIN, mais après avoir recueilli quelques informations auprès des personnes présentes, c'est du très lourd. Attention, on sort du thrash et death metal, on est dans le nu metal hardcore mélodique avec une touche de ce qu'il faut d'electro. C'est un style que j'affectionne particulièrement, c'est frais, neuf, rageur comme j'aime. Lena au chant nous met dans l'ambiance, je suis subjugué tellement elle rayonne. Pas ou peu de solo contrairement aux groupes précédents, mais une présence scénique hors normes de la part de tous les membres du groupe. Lena chante très près du public, elle est souvent accroupie sur les retours pour nous rendre au moins 100 fois l'énergie que nous lui donnons. J'accroche très vite sur les morceaux joués, les riffs alternent entre notes assez chiadées et une rythmique d'accords plaqués pour accompagner un chant clair plus mélodique sur des passages clés. Les breaks sont bien lourds. Cela reste toujours un mystère pour moi de voir une meuf sortir un chant d'outre-tombe et alterner avec du clair en un clin d'œil. Ce groupe est encore méconnu en France mais je ne doute aucun instant qu’ils vont exploser dans peu de temps.

Cette soirée consacrée aux nanas est réussie niveau casting, le public a répondu présent mais surtout pour INFECTED RAIN, soyons honnêtes. Christine Gontier, la présidente de l'association Sound Road, a m'a encore scotché de par le casting et je l'en remercie.