Après les récents évènements, la vie se doit de continuer, et ce soir c’est concert ! Certes, on est mercredi, certes, les gens sont peu nombreux, mais c’est agréable de sortir de ce contexte et de voir que rien n’a réellement changé. L’Autre Canal et la fabuleuse association Metal Ride accueillent donc ce soir les Norvégiens de KVELERTAK, et les Parisiens de DELUGE, pour une soirée sous le signe du metôôôl !

On commence en "douceur" avec DELUGE, un groupe parisien qui vient nous présenter son premier album "Æther", sorti tout récemment. J’ai mis douceur entre guillemets parce que c’est à la fois mélodique et mélancolique, mais le batteur est un acharné de la double pédale et le chanteur à l’air de vider ses poumons et ses tripes à chaque cri. Plus sérieusement, il y a une réelle atmosphère dans ce groupe, ça m’a fait penser à Hypno5e ou à Toundra, avec des sonorités dans les guitares digne d’un bon Deftones. Impossible de donner une étiquette, ou alors celle de "hardcore black metal progressif". C’est un subtil mélange entre des riffs mélodiques et lancinants, un chant comme une complainte, et des passages très hardcore notamment dans le rythme. Les strobos et le peu de lumière participent à cette ambiance, c’est un tout qui fonctionne bien, il y a une bonne énergie et on sent les membres du groupes tous très investis. Petit bémol selon moi, ne connaissant pas le groupe, j’ai trouvé les morceaux très similaires car construits sur la même base d’alternance entre passages mélancoliques et passages énervés, sur fond de bruits de pluie et d’orage J’ai trouvé aussi que la basse était inexistante, et du coup, avec un bon basse-batterie et des petits breaks mélodiques, ça aurait permis de m’y retrouver. Ca reste malgré tout un super show, et je pense qu’ils ont bien chauffé le public pour la suite de la soirée.

Pas le temps de boire une bière que KVELERTAK arrive, et tout de suite, ça annonce. Le chanteur arrive avec son emblématique coiffe de hibou empaillé, et le pit, réactif, pogote dès les premiers riffs. Je ne connaissais pas le groupe, mais je dois dire que ça envoie. Quelle énergie, ça c’est du rock ! Beaucoup d’influences se mêlent ici, un peu de heavy, un peu de black, un peu de punk... On sait pas trop comment ce mélange fonctionne, mais on s’en fout un peu. Tout le monde passe un bon moment, autant dans le public que sur scène où les musiciens semblent vraiment prendre leur pied et vouloir communiquer tout ça à la salle. Dans KVELERTAK, on a trois guitaristes. Au début, je me suis demandée pourquoi, mais au final, même si parfois les riffs sont un peu noyés et un peu difficiles à comprendre, ça permet à chacun de s’exprimer, de se renvoyer la balle et de mêler justement les influences qui font que tout ça fonctionne. Tout ça est souligné par un jeu de basse cohérent, qui permet de rajouter parfois un peu de groove et de "déstructure", combiné à la batterie. Parlons-en du batteur.... Un extraterrestre ! Je ne savais pas qu’on pouvait taper aussi fort, aussi vite et aussi précisément à la fois. Ce mec, c’est comme un batteur de punk, mais qui tient sur des morceaux beaucoup plus longs, et qui rajoute des rythmiques composées, comme ça, juste pour le fun. Très agréable à regarder et à écouter. Et puis on rajoute par dessus le chant, qui est ni tout à fait growlé, chanté ou crié, un petit mélange à la Pantera, avec des paroles en norvégien. Ce groupe donne vraiment la pêche, ça a été un concert mémorable, et je serais sûrement repartie avec un t-shirt et un CD si je n’avais pas eu un compte intersidéralement vide.

Après s’être difficilement relevé des derniers événements, ça fait du bien de passer une soirée comme celle-là. De voir que les gens sont là, que tout le monde autant les assoc', les groupes, les orgas et le public se bougent pour continuer à faire ce qu’ils aiment. On a besoin de ça pour avancer, parce que sans plaisir, y’a pas de vie.

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