La review

KORITNI + BLACKRAIN + MILLION DOLLAR RELOAD
Le Bataclan - Paris
21/01/2013


Review rédigée par Byclown


La neige nous gèle les grelots en ce Samedi soir fort hivernal. Qu’a cela ne tienne, allons nous réchauffer au son du rock 'n' roll avec une fort belle affiche ce soir au Bataclan de Paris. "Co-headline", voilà comment il faut nommer l’affiche lorsque David ne supporte pas qu’on le regarde moins que Goliath… Ce sera donc un co-headline pour la tournée française de KORITNI avec BLACKRAIN, avec en première partie les Irlandais de MILLION DOLLAR RELOAD qui signent là leur première venue sur notre sol afin de défendre leur nouvel album.



Commençons donc sans attendre dans un Bataclan à la fosse semi-pleine et aux balcons fermés au public (comprenez par là que cette salle de 1200 personnes sera ce soir loin d’être pleine, dommage) pour les 35 minutes d’ouverture de MILLION DOLLAR RELOAD. Le quintette irlandais nous ravit littéralement de leur bonne humeur et de leur rock 'n' roll multi influencé qui accroche immédiatement le public ! Le show, bien trop court à mon goût , file bon train, entre les morceaux et les courtes interventions du chanteur, et tout le semble fort content, sur scène comme dans la fosse (à en juger par les applaudissements de fins de morceaux et les bras levés sur la musique).Tout le monde ? Non, pas vraiment en fait. Le batteur du combo, que je croise au bar pendant le set de BLACKRAIN, se maudit de n’avoir pu amener son propre matériel pour faire sonner son instrument comme d’accoutumé. Bénéficiant d’un son trop mou pour le combo, il est vrai que les morceaux, privés de leur son de batterie puissant, sonnent étonnamment mou (la batterie étant celle de BLACKRAIN, il est important de le dire…).



Gros changement de plateau pour les jeunes glamouses de BLACKRAIN que l’on ne présentent plus, tant le matraque télévisuel (par le biais de l’émission de M6 "La France a un incroyable talent") a été fort et tant les frasques de leur manager ont balayé les forums spécialisés du Net... (j’aurais, personnellement, préféré que leur réputation récente se fonde uniquement sur leur musique et pas sur toutes les choses inutiles qui vont autour). Mur d’enceintes, grosse affiche derrière le batteur, pied de micro du chanteur fait sur mesure, avec des roses dessus, promontoires de devant de scène, tout est effectivement là pour que le show ressemble à un véritable spectacle !Arrivée en fanfare des quatre Haut-Savoyards, après une intro jouée à la cornemuse par un quintette d’Ecossais (ou en tout cas de mecs en kilt) sous les cris stridents des fans prépubères en explosion de libido et sous les regards appréciateurs des groupies de plus de 16 ans.



Au programme, 1h15 de spectacle rien que ça pour contenter leurs fans, qui vraisemblablement ne sont pas légion vu le nombre de ventes totales pour ce concert. Il aurait pourtant été logique que, vu le battage médiatique sur ce groupe et vu la prétention de leur manager de les décrire comme étant le meilleur groupe de rock français, leurs fans soit-disant nombreux se déplacent en masse assister à un show vendu comme énorme. Première vingtaine de minute étonnamment molle sur scène, et heureusement, un peu plus agitée dans la fosse (rien d’hystérique, juste des filles qui dansent et lèvent leurs bras ). Curieusement , la suite du programme est tout à l’inverse, durant la demi-heure suivante, avec un jeu de scène excellent et Swan, le chanteur, qui se décide enfin à parler à son public et à bouger ses fesses taille 34 de devant son micro. Le bassiste, fidele à lui-même, arbore un sourire que je devine sincère du début à la fin du set ! Tous les hits du groupe y passent ainsi que des morceaux un peu moins connus et aussi quelques nouveautés bienvenues (il faut bien tester sur scène à un moment donné les nouveaux morceaux) saluées par le public. Globalement, je trouve que le show (et je parle bien du show, et non de la musique en elle-même) est plutôt mitigé, avec un mix entre un début trop sage et une suite assez digne, entre un frontman trop silencieux et qui, tout d’un coup, se met à parler pour rien dire. En guise de conclusion, le quintette de cornemuse revient, accompagné de BLACKRAIN, pour interpréter "It’s A Long Way To The Top" de AC/DC, morceau cultissime mais qui, pour le coup, ne colle absolument avec l’image trop propre du groupe et surtout pas du tout à la voix du chanteur.



Changement d’ambiance radicale avec KORITNI que l’on voit de plus en plus sur le territoire pour notre plus grand plaisir. Là, pas de mascara ni de brushing, pas de taille mannequin et de bouche en cul de poule. Place à la bière, au Jack Daniel's, à la slide guitare et à la chaleur de l’Australie. Co-headline oblige, pour ne froisser l’égo de personne côté management des montagnes, le groupe se verra aussi crédité de 1h15 de jeu (facile pour Lex et ses potes qui, en 2012 au Divan du Monde, nous avait régalé d’un set de 2h00).
Sans grande surprise, le show est à la hauteur de la réputation du groupe et des prestations qu’ils nous ont offert sur le territoire depuis 2 ans. Le duo Eddy / Manu fonctionne toujours aussi bien côté guitares, sans fausses notes, avec des solos passés avec une facilité déconcertante, un son excellent et des sourires complices en masse, la fraternité étant la marque de ce groupe qui n’a pas pour habitude de se prendre la tête. Côté basse, grosse surprise annoncée depuis quelque temps ! Le bassiste original du groupe, parti en tournée avec un autre groupe sur le territoire australien, sera remplacé par ni plus ni moins que le bassiste de Trust (ça va, y'a pire…) qui, sans grand souci, assurera sa partie de main de maître !! Lex, au top de sa forme, souriant et omniprésent comme d’habitude, donne le meilleur de lui-même côté scénique et vocal et ça se ressent bien. J’ai cru percevoir ce soir beaucoup moins de fausseté dans sa voix qu’au Hellfest (par exemple) sur les premiers morceaux (peut-être a-t-il besoin de se mettre en confiance sur scène pour donner le plein potentiel de sa voix énorme) et les retours vocaux assurés par Manu ont été plus que bienvenus à certains moments. Setlist habituelle comprenant les hits des albums précédents, les meilleurs titres du nouvel album, rodés depuis un bout de temps sur la route, et du cover de blues pour finir (en gros une setlist du Hellfest améliorée en tout point).

Pour conclure, un excellent moment de rock 'n' roll qui aura, pour moi en tout cas, eu le mérite de me faire découvrir MILLION DOLLAR RELOAD.

Photos tirées de : www.byclown.com