La review

KLONE + BRIEG GUERVENO
L'Antenne - Paris
11/03/2017


Review rédigée par Candice


Ce soir se tient un concert exceptionnel. En effet, KLONE est de passage à Paris, dans une petite salle peu connue des circuits de concerts, pour interpréter son dernier album "Unplugged". En d’autres termes c’est un album entièrement acoustique, qui attise la curiosité.



Cette soirée en petit comité (120 personnes) est sold-out, c’est donc dans une ambiance très intimiste que Brieg Guerveno entame son set. Auteur / compositeur / interprète breton, Brieg est aujourd’hui venu seul, sans son groupe. C’est donc seul avec sa guitare et un peu intimidé qu’il s’installe sur la scène, montée pour l’occasion. Il commence son set par "Hirnez", issu de son dernier album "Valgori" (2016). L’ambiance tamisée est parfaite pour ce qui se joue en ce moment. "Hirnez" est un morceau chanté en breton, qui nous transporte littéralement dans un autre monde. Sa voix claire se pose harmonieusement sur les accords de guitare joués dans la pure tradition folk. Ce premier morceau s’achève en douceur, sous les applaudissements enthousiastes du public. Bien qu’anxieux, Brieg Guerveno semble ravi d’être ici, et introduit chacun de ses titres, pour mieux nous emmener dans son univers. Ainsi, "Skornet", le second morceau, signifie "glacé", "figé" en breton. L’aura de cette chanson est encore plus forte que la précédente. Tout en étant légère et aérienne, le refrain est puissant. Ce morceau en crescendo se termine dans la magnificence, l’émotion est presque palpable dans la salle. "Ar Spilhenn" reste dans le même esprit, et malheureusement nous arrivons déjà à la fin de la performance avec "Vel Laboused". Ce morceau, qui se traduit par "Comme les Oiseaux", démontre pleinement les capacités acoustiques de la salle. En effet, il est un peu plus "énervé" que les titres précédents, le rythme soutenu nous fait sentir la pression sous-jacente. Cette pression se fait de plus en plus forte, et le titre s’achève lui aussi dans la puissance, tant vocale qu’instrumentale. Brieg Guerveno ne cesse de remercier son public, l’émotion se fait sentir dans son discours. Sa performance, malgré sa courte durée, était plus qu’appréciable. L’artiste a réussi à nous transmettre ses sentiments, son amour pour sa région natale et sa culture. Un très beau concert.



C’est avec une impatience grandissante que nous attendons l’arrivée des membres de KLONE. Ceux-ci montent sur scène une demi-heure plus tard, et jouent le premier morceau de "Unplugged", "Immersion". La formation se réduit ce soir à Yann Ligner (chant), Guillaume Bernard et Aldrick Guadagnino aux guitares. Viennent s’ajouter ce soir un percussionniste et une violoncelliste.
Le calme dans la salle est olympien, presque religieux. Il faut dire que le morceau vous prend aux tripes dès les premières secondes. La voix de Yann, puissante et cristalline, donne la chair de poule. Le reste de la formation apporte la touche finale à cette beauté fragile qu’est "Immersion". Un peu après retentit "Grim Dance", plus brut de décoffrage cette fois, où on entend davantage les percussions et le violoncelle. Le refrain accrocheur se répète tout au long de la chanson, sur un fond musicale qui traduit une forte symbiose entre les musiciens. Le groupe fait une petite pause pour nous introduire une reprise de Depeche Mode, "People Are People". Cette chanson mondialement connue n’est donc une surprise pour personne, mais interprétée en "unplugged", elle s’intègre parfaitement à l’ambiance de la soirée. En termes de reprises, le groupe nous fait également cadeau de "Summertime", de George Gershwin. Elle est assez dépaysante et mélancolique. On sent que ce concert va nous changer ! "Gone Up In Flames" laisse également sa trace. Le rythme est bien ancré – il convient d’ailleurs de souligner la grande maîtrise du percussionniste -, les guitaristes très complices laissent libre cours à leur instrument, la voix continue de nous faire voyager. On poursuit la soirée avec "The Drifter", non présent sur "Unplugged", mais que KLONE a tout de même voulu interpréter. Le rythme un peu tribal et exotique est accentuée par le jeu de lumières, simple mais magnifique. Hélas, ce set non plus n’avait pas vocation à s’éterniser, car KLONE est attendu pour une autre session à 21h. Dommage pour nous !
Cependant il ne s’en va pas comme ça, et nous joue "Nebulous", morceau sobre mais élégant. Assis en demi-cercle sur une scène totalement dénuée d’artifice, tous semblent se livrer à cœur ouvert. La satisfaction dans la salle est telle que le public les ovationne pendant plusieurs minutes, et les incite à faire un rappel, qui sera "Rocket Smoke". Quoi de mieux pour conclure cette belle soirée ?

Nous quittons l’Antenne avec l’esprit tout retourné. Nous avons eu l’immense chance d’assister à des performances données par des artistes à la voix et aux doigts de fée. L’harmonie, la finesse et l’intensité ont été les mots d’ordre de ce soir. Encore un concert qui restera dans les mémoires !