La review

KILLSWITCH ENGAGE + SYLOSIS + HEARTIST
Le Trabendo - Paris
29/04/2013


Review rédigée par Byclown


Retour gagnant pour KILLSWITCH ENGAGE en France dans sa version 2.0, ou plutôt dans sa réelle version 1.0 puisque le concert de ce soir signe le grand retour du chanteur originel du groupe, Mr Jesse Leach lui-même. A cette occasion, et devant un Trabendo sold out ou presque, les Américains originaires du Massachusetts sont accompagnés par les thrash / doomers britanniques de SYLOSIS menés par Josh Middleton, et les HEARTIST, jeune combo de Californie du Sud venus défendre leur premier EP. La soirée s’annonce donc jouissive au possible du moins sur le papier, et l’ambiance est surchauffée !



Début timide mais correct avec HEARTIST et leur metal un peu trop entendu à mon gout, avec de forts accents de deathcore / metalcore (de gros breakdowns systématiques par exemple, alternance de chant saturé et clair), relevé par un chanteur au spectre de voix heureusement large (même si le son ne leur a pas rendu grâce). Le jeu de scène est relativement correct et le batteur, mis très en avant sur la scène (à cause de l’implantation de la batterie de KSE) saura se faire des amis dans la salle avec son jeu aussi visuel que puissant. Nantis d’un premier EP de 6 titres, ce combo au bon potentiel devra travailler son visuel et l’originalité de ses compos pour se tailler une part belle dans le milieu (surtout qu’ils ouvrent pour KSE, ce qui n’est pas rien).



15 minutes de pause et entrée assez discrète des Grands-Bretons de SYLOSIS et leur doom / thrash ultra technique. Fort de trois albums à succès, d’un son assez unique et d’une grande maîtrise technique, je me régale par avance du show à venir qui doit durer une petite heure. Grosse désillusion… En plus des lights qui sont, il faut le dire, totalement nulles (aucune façade, que de la lumière de dos, super pratique pour cacher un bouton de fièvre sur la tronche d’un chanteur, mais pas forcément agréable pour le public totalement aveuglé au bout de deux morceaux, on se croirait au concert de Aborted, il y a quelques jours, au Divan du Monde, c’est dire le décalage), le son lui non plus n’est pas réellement digne de louanges.
Déçu par celui-ci en début de concert, et étant placé trop près de la scène, je décide donc de migrer vers la console son, lieu incontournable pour une écoute optimisée et là, sans surprise, le son est meilleur, mais pas bon. Le décalage entre le son d’album et le son live est vraiment frappant, et "pourrit" un peu l’univers de SYLOSISqui est pour le moins singulier et garant de son succès. Côté jeu de scène, même si c’était prévisible, le show est assez statique (Josh Middleton, lui, a une bonne excuse pour ne pas bouger puisqu’il chante en même temps qu’il tape des rythmiques qui feraient pâlir Hetfield et Mustaine) et ajoute à la morosité ambiante introduite par les pseudo-éclairages. La setlist elle-même est curieuse, le combo choisit de privilégier les chansons avec le moins de chant possible (la voix de Middleton ne semble pourtant pas atteinte lorsque celui-ci prend le micro...), ce qui fait passer ce concert de doom / thrash pour un concert de doom / death technique à dominante de branlette de manche. Malgré des morceaux réalisés à la perfection, me concernant, ce concert que j’attendais depuis fort longtemps étant fan du groupe, a été une grosse déception malgré un final logique sur "Empyreal", le hit du groupe.



20 minutes de pause et entrée sous les cris d’un Trabendo sold out des Américains de KILLSWITCH ENGAGE, dans l’ordre Justin Foley (batterie), Mike D’Antonio (basse), Joe Stroetzel (guitare) et Adam et Jesse en même temps. Ayant, avant même l’arrivée des braves, pris une photo de la setlist, je reste un peu sur ma faim en voyant que celle-ci comporte pas mal de morceaux du dernier album, et laisse peu de place aux titres de l’époque d’Howard Jones.
Début en fanfare avec "Helen Me", titre relativement énergique mais moyennement apprécié du public pour enchaîner sans tarder sur "Bid Farewell" repris illico par le public captivé par ce hit au refrain en chant clair, typique du style de KSE (n’oublions pas qu’ils ont tout de même inventé le metalcore…). Le show d’une heure 15 (15 minutes de plus que le show avec Howard Jones au Bataclan il y a quelques années) est calibré sur un rythme rapide, avec des doublés ou des triplettes de chansons quasi-enchainées, entrecoupées d’interventions d’Adam, boute-en-train devant l’éternel, ne pouvant pas s’empêcher de raconter n’importe quoi et de provoquer l’hilarité du public et de ses camarades de jeu. "Fixation Of The Darkness" et "New Awakening" viennent s’emboîter logiquement dans une alternance de morceaux de l’époque de Jesse 1.0 et de son retour. Les titres bien énervés filent bon train jusqu’au doublé gagnant "Arms Of Sorrow" et "Absolution", morceaux ultra mélodiques de l’époque d’Howard, qui sont devenus depuis leur sortie des titres phares du groupe. Ce doublé est l’occasion de constater que Jesse a effectivement énormément travaillé son chant pour se mettre à la hauteur de son remplaçant d’une décennie. Je suis le premier surpris à ne pas entendre de fausses notes ou de mauvaise saturation dans les parties en chant clair sur ces morceaux, et je commence effectivement à croire que son retour est une bénédiction.
Petit break avec "All We Have", juste le temps de faire refroidir nos cordes vocales, avant de chanter tous en cheour le refrain du hit "Rose Of Sharyn", un grand moment de cohésion pour cette soirée. "Numbered Days" et "Self Revolution" passent bien mais sans plus (il en faut pour tous les goûts..) et c’est sous les cris que débute "In Due Time", titre phare du dernier album, qui signe le retour de Jesse dans le combo, chanson vraisemblablement bien connue du public, preuve que ce dernier opus, même s’il n’est sorti que très récemment, a déjà fait mouche. Histoire de nous arracher encore un peu plus les cordes vocales, le quintette enchaîne avec "My Curse", titre phare du deuxième album avec Howard Jones, et "The End Of Heartache", probablement le plus gros hit du groupe. Jesse nous laisse chanter les refrains, nous laisse vibrer au son de cette chanson que tout le monde attendait, avant de quitter la scène sous les applaudissements répétés de la foule.
Au bout de quelques minutes, Adam vient nous haranguer et nous demander si on veut une dernière chanson… Je vous laisse deviner la réponse qui ne se fait pas attendre… Sans surprise donc, le combo revient pour nous achever avec "My Last Serenade", le hit du groupe période Jesse Leach version 1.0. De tres loin, l’un des meilleurs concerts que j’ai pu voir dans ce Trabendo et sans conteste, un bien meilleur concert niveau ambiance que celui d’il y a 4/5 ans au Bataclan.

Setlist  : "Helen Me", "Bid Farewell""Fixation Of The Darkness", "New Awakening", "Life To Lifeless""No End In Sight", "Take This Oath", "Arms Of Sorrow", "Absolution", "All We Have", "Rose Of Sharyn", "Numbered Days", "Self Revolution", "In Due Time""My Curse", "The End Of Heartache".
Rappel : "My Last Serenade".

Photos tirées de : www.byclown.com