La review

JUPITER + SEASON OF GHOSTS + AETERNITAS + LIGHTNING
Le Petit Bain - Paris
13/05/2019


Review rédigée par Matthieu


Après une longue absence de ma part (un mois et demi tout de même) dans cette salle qui me tient tout particulièrement à coeur, c’est au Petit Bain que je me rends ce soir pour un concert exceptionnel : le retour de JUPITER après cinq années d’absence. Et pour l’occasion, SEASON OF GHOSTS, AETERNITAS et LIGHTNING auront l’honneur d’ouvrir cette date. Malheureusement, la “malédiction du début de semaine” frappe, et nous ne sommes qu’une poignée à faire la queue à l’ouverture des portes.



C’est donc devant une fosse presque vide et immobile que LIGHTNING fait son entrée sur un sample de sa composition. Toujours seul sur scène, le Français ne se laisse pas démonter et aligne une rythmique solide sur son ESP Eclipse blanche, et le son semble plaire au public parisien, qu’il parvient à motiver en quelques coups de médiator. "Paris, faites du bruit !" hurle-t-il avant de reprendre un chant juste en prenant. Parfaitement mixés, ses leads se superposent au reste de ses compositions qui tournent sur bande. Mais le guitariste est également très mobile : il n’hésitera pas à décoller de son pied de micro pour virevolter sur l’intégralité de la scène, haranguant les premiers rangs. "En ce qui me concerne, c'est la dernière date et je suis content qu'elle finisse à Paris, a domicile…" lâche le jeune homme. "Je peux compter sur vous pour montrer à Jupiter que le public français c'est le meilleur ?". Et c’est un tonnerre d’applaudissements qui lui répond, alors que le titre suivant démarre déjà. Repérant un enfant dans les bras de son père, LIGHTNING jouera avec lui pendant que ses derniers riffs entraînants rebondissent une dernière fois dans le Petit Bain. Et c’est Hizaki en personne qui viendra saluer le Français, visiblement très ému.



On enchaîne avec AETERNITAS, dont les six membres s’installent devant une fosse qui n’a malheureusement pas grossi. Dès les premiers riffs, le metal symphonique teinté des claviers aux influences gothiques d’Anja Huzinger (qui arrivera d’ailleurs en béquilles, mais dont l’énergie n’en sera absolument pas impactée) résonne dans le Petit Bain et motive la foule. Grâce à la douce voix de Julia Marou (chant) mais également au chant puissant d’Alexander Huzinger (guitare / chant), la musique des Allemands semble séduire l’assemblée. "Do you like it ?" demande la frontwoman. La réponse ne se fait pas attendre, et les musiciens semblent galvanisés par ce retour positif, surtout Rick Corbett (basse) qui headbangue et joue avec le premier rang. Plus calme, Daniel T. Lenz (guitare) aligne ses parties leads en observant la foule, sous les frappes de Frank Mölk (batterie). Le son parfaitement mixé permet de distinguer tous les instruments, surmontés des nappes de clavier qui apportent cette touche enchanteresse, alors que les musiciens donnent tout ce qu’ils ont pour le public français. Dansant littéralement sur scène, la chanteuse motive également la fosse, qui répond à nouveau par la positive. "I apologize for my german accent, but we need your help Paris !" annonce le chanteur. Et c’est pendant le refrain d’"A Case Of Revenge" que les musiciens et la foule hurlent "Paris !" à l’unisson. Et c’est avec des riffs tout aussi motivants que les Allemands continuent leur setlist, passant d’un titre énergique à un morceau plus sombre, qui sera leur dernier.

Setlist : "The Tell-tale Heart", "The Experiment", "The Portrait", "Falling Star", "The Raven", "A Case Of Revenge", "The Birthmark", "Child Of The Darkness".



Changement d’univers avec le visual kei aux influences indus de SEASON OF GHOSTS. Au centre, Sophia Aslanidou (chant) semble intimidée et monte sur scène avec ses lunettes de soleil et sa capuche. Cependant, les musiciens sont eux très motivés, et attirent toute l’attention ! Zombie Sam (guitare) harangue les premiers rangs pendant que Max Buell (batterie) joue littéralement avec ses baguettes, Paul Dark Brown (basse) tourne sur lui même en jouant… tous sont très énergiques ! Seule la chanteuse reste assez statique en chantant, et c’est un très froid "Merci Paris…" qu’elle lâchera à l’issue du deuxième morceau. Mais le son du groupe, accompagné de quelques samples, n’en reste pas moins entraînant, et c’est finalement à la moitié du show qu’elle ôtera sa veste et ses lunettes. "We have some more songs for you tonight, but first let me introduce you the band !" lance-t-elle, d’une voix enjouée. Sa timidité envolée, le show continue alors que les musiciens se rejoignent pour jouer côte à côte. "Let me tell you a story" annonce-t-elle. "It’s a difficult part of my life". Et c’est en nous contant l’histoire du morceau suivant que la jeune femme nous permet de comprendre l’intensité et la sincérité qu’elle injecte dans ses morceaux. Elle n’hésitera d’ailleurs pas à bouger et s’agenouiller devant nous. C’est sur "Stargazer", une reprise des excellents Blood Stain Child, que le concert se terminera, en achevant de convaincre les sceptiques des premiers instants.

Setlist : "Listen", "How The Story Ends", "Genesis / The Phoenix Syndrome", "Time Travellers", "A Leap Of Faith", "A Place To Call Home", "DjP", "Stargazer" (Blood Stain Child cover).



Place au clou du spectacle, JUPITER, que tout le monde attend avec impatience. Le groupe est acclamé dès son entrée sur scène, et lorsque les musiciens prennent leurs instruments, c’est un sursaut de motivation qui se répand dans la salle, qui est toujours loin d’être pleine. Très mobiles, Hizaki et Teru (guitares) se placent au plus près des premiers rangs pour jouer, tout en haranguant la fosse. Très en voix, Kuze (chant) occupe la partie centrale de la scène avec une hargne palpable, alors que Shoyo (basse) reste plus en retrait, aux côtés de Daisuke (batterie). Très visuels, les costumes des musiciens donnent une saveur particulière au power metal symphonique des Japonais, qui ne se font pas prier pour aligner des riffs avec une rapidité et une virtuosité incroyable. "Arigato ! You ok ?" hurle le chanteur avant que le titre suivant ne démarre. Les parties lead sont jouées devant le nez des premiers rangs, et si le public en prend littéralement plein les yeux, quand ils ne serrent pas la main des premiers rangs. "Bonsoir Paris ! Ca va ? Ca va bien ?" demande le chanteur dans un français impeccable. Cependant, le reste de ses interventions seront principalement en japonais, ce qui n’empêchera pas la foule de hurler à la fin de chacune de ses phrases. Profitant des longs solos des musiciens, le chanteur harangue les premiers rangs alors que le bassiste reste toujours un peu en retrait. Mais le groupe ne s’arrête pas là, et il ira même jusqu’à faire s’asseoir l’intégralité de la fosse, qui sautera sur les ordres du frontman. Et après avoir fait remuer le bateau, el groupe part puis revient pour deux morceaux supplémentaires, auxquels succèderont des poignées de mains par dizaines, et quelques médiators distribués.

Setlist : "Arcadia", "Last Moment", "Angel's Wings", "Drastic Night", "Bring Me Out", "SE", "Show Must Go On", "No Cry No More", "The Spirit Within Me", "Tears Of The Sun", "Memories Of You", "B.L.A.S.T", "Blessing Of The Future", "Zeus: I. Legends Never Die / II. Conversations With God".
Rappel : "Symmetry Breaking", "Theory Of Evolution".

Le Petit Bain ne m’a jamais déçu, et cette soirée ne fait pas exception. Que l’on aime ou non, les quatre groupes étaient déterminés, et cette énergie a été communicative, malgré le peu de public. Si l’assemblée a littéralement mangé dans la main de JUPITER, LIGHTNING, AETERNITAS et SEASON OF GHOSTS ont également fait leurs preuves ce soir, et je suis sorti satisfait du bateau. Bateau que je vais d’ailleurs très rapidement retrouver...