La review

JP FEST
Lofofora + Tagada Jones + Clearcut + As They Burn + Hangman's Chair + Noise Emission Control
Le Splendid - Lille (59)
01/02/2014


Review rédigée par Audrey
Photos prises par Jimmy


Samedi 1er Février 2014 se tenait la deuxième édition du JP Fest, évènement créé à la mémoire de Jean Pascal Pierrez, chanteur de Cross 9 qui nous a quittés le 31 Décembre 2010 des suites d’un cancer. Mais en plus de célébrer l’homme parti bien trop tôt dans une ambiance familiale et touchante, ce festival est aussi caritatif et a reversé près de 5000 € récoltés lors de la première édition du 29 Janvier 2012 au profit de la lutte contre le cancer à La Ligue contre le Cancer, l’Association ASP OMEGA LILLE et le Centre Oscar-Lambret.
Pour cette deuxième édition, le Splendid affiche complet encore une fois, le public s’est mobilisé en masse pour une affiche explosive rassemblant NOISE EMISSION CONTROL (N.E.C), HANGMAN'S CHAIR, AS THEY BURN, CLEARCUT, TAGADA JONES et LOFOFORA !
Arrivée à 15h30, les portes ne sont pas encore ouvertes mais les festivaliers s’impatientent déjà en grand nombre à l’extérieur de la salle.
15h40, les portes s’ouvrent, tout le monde se rue dans la salle, juste le temps de quelques balances et le show est prêt à commencer avec NOISE EMISSION CONTROL.



Le groupe douaisien balance la sauce sans ménagement dès la première note, un mélange de rock ‘n’ roll et de punk alliant des riffs tantôt plus metal ou encore stoner. C’est énergique, festif, déjanté, bref de quoi bien chauffer le public d’entrée ! N.E.C est mené par Fred au chant qui est en grande forme, invitant à deux reprises le public à "twister" avec lui en pleine fosse tout en délivrant une prestation à la technique irréprochable, un chant crié, puissant accompagné par ses zicos tout aussi déchaînés et charismatiques. Après 35 min d’High Energy Rock, les N.E.C quittent les planches encore fumantes de la scène pour laisser place aux HANGMAN'S CHAIR après une courte pause.



17h, les HANGMAN'S CHAIR, groupe de rock / doom stoner parisien font leur entrée sur scène sur une intro lourde et sombre, et autant dire que cette petite mise en bouche annoncera parfaitement la couleur du set. Personnellement, ce n’est pas ma tasse de thé, mais en dehors de cela, j’ai trouvé que le style du groupe "clashait" énormément par rapport à l’ambiance installée par N.E.C, le côté festif devenant beaucoup plus dépressif au niveau des sonorités et de la lenteur rythmique. Un bon quart de la salle s’est vidé ne parvenant pas à accrocher au style du groupe. Mais ce n’est pas mauvais pour autant, simplement difficile à découvrir en live je pense, c’est le genre de groupes auxquels il faut apporter une écoute attentive, parfois même plusieurs pour pouvoir comprendre l’univers. Les musiciens semblent prendre un réel plaisir sur scène et c’est toujours appréciable à voir. Je dois dire que le chant est excellent, d’une clarté et d’une justesse rare, et un timbre de voix chaud qui forme ainsi un bon équilibre avec la froideur de la musique. Il est dommage qu’il n’y ait quasiment pas eu d’échange avec le public plutôt sage tout au long du set.



18h10, changement d’ambiance avec les Parisiens de AS THEY BURN, un son plus "moderne" aux influences deathcore. La salle se remplie à nouveau au point qu’on peine à circuler à présent sur une intro façon trip hop qui agite déjà quelques têtes et des lights calées au rythme du son. Les musiciens déboulent sur scène et on entre dans le vif du sujet avec "Medicine 2.0". La puissance et la précision du son prend tout de suite, tout est parfaitement carré, efficace et diablement énergique. On sent une certaine osmose entre les musiciens, chacun vivant l’instant à fond ! Kevin communique beaucoup avec le public transmettant sa joie d’être là pour une si belle cause, Hoby fait tournoyer ses cheveux en rythme, Ronald impressionne toujours par son charisme imposant et son jeu incisif, Fabio headbangue et saute comme une pile électrique, et Milton derrière les fûts délivre un jeu puissant mais fin, subtil à la fois. On assistera aux premiers slams, circle et mosh pits de la soirée, AS THEY BURN quitte la scène laissant un public encore bouillonnant et conquit.



Le quatrième groupe est très attendu, une bonne partie du public reste sur place durant l’entracte afin de ne louper aucune miette de CLEARCUT. Nous retrouvons donc Stéphane Buriez qu’on ne présente plus évidemment, accompagné d’Hervé Coquerel à la batterie, un air de Loudblast donc mais pas tout à fait. CLEARCUT se reforme aujourd’hui exceptionnellement pour l’occasion avec aussi Régis Kolczynski à la gratte, Mathias Sawicz à la basse. Les premières notes ne se sont pas encore faites entendre que le public acclame déjà Buriez et sa bande. 19h30, début du set et bien entendu on rentre dans le lard tout de suite avec "Talking Lies To Liars". Du gros son, à tendances néo, efficace et dynamique, cependant le public a l’air divisé. J’avais vaguement entendu parler de ce groupe créé en 1999, les avis étaient très partagés, même plutôt négatifs pour la plupart. J’ai pourtant découvert des riffs accrocheurs, des compositions recherchées pour un set à énergie constante. Visuellement, ça envoie ! Les musiciens s’imposent naturellement par un charisme et une expérience indiscutables. 35 minutes de CLEARCUT qui se terminent sur une belle image, Buriez abandonne sa guitare pour se consacrer au chant le temps d’un dernier morceau accompagné de Jean-Mathieu Pierrez (frère de JP) et Arno (ex-Noflag, ex-Black Bomb Ä), et c’est Alex Buriez qui assurera le rôle de guitariste sur "Jimmy Boyle".



Courte pause, quelques balances et c’est au tour des TAGADA JONES attendus par un grand nombre de fans, on peut le voir de par les nombreux t-shirts du groupe circulant dans la salle et une excitation qui augmente encore de quelques crans à mesure que le temps s’écoule. 20h35 lancement de la fiesta avec les TAGADA ! Dès le premier morceau, ça slamme déjà dans tous les sens, les gens dansent, chantent, hurlent dans la bonne humeur et l’ambiance de feu ne retombera à aucun moment avec Niko au chant communiquant sans cesse avec le public, les invitant à s’éclater avec lui et sa bande en souvenir de JP. A noter que les TAGADA JONES ont sorti un DVD+CD live en Novembre dernier retraçant leurs 20 années d’aventures qui continuent encore aujourd’hui, et fêteront cet anniversaire dans le cadre d’une tournée qui démarre le 21 Février 2014 en commençant par "Le Festival des 20 ans" où nous retrouverons d’ailleurs les LOFOFORA, Loudblast, Black Bomb Ä, Le Bal Des Enragés et beaucoup d’autres.



Voici maintenant venir le dernier groupe de la soirée, LOFOFORA, un groupe plus tout jeune non plus, que j’écoutais beaucoup durant mes années collège (ça remonte à un peu plus de 10 ans donc), et toujours aussi captivant en live. Reuno est bien décidé à faire bouger le public et communique aisément comme il le ferait avec de vieux potes qu’il retrouverait autour d’un verre, et cela installe instantanément une ambiance festive et familiale. Si sa performance scénique est excellente, il en est aussi de sa technique vocale dévoilant une palette très variée et une maîtrise parfaite. La bonne humeur du groupe était très communicative, j’ai aussi beaucoup apprécié les nombreuses plaisanteries de Reuno entre les titres, un vrai showman ce Reuno ! Musicalement c’est parfaitement en place et dynamique, le groupe nous emporte dans sa bulle avec son metal fusion tantôt sombre tantôt plus haut en couleur avec des influences hardcore / punk. Bref, 1h de pur son, de gros bordel dans la fosse et de délires, mais la soirée ne s’arrête pas la puisque Reuno annonce une petite surprise juste après leur set. Tout le monde attend donc impatiemment se demandant comment ce festival déjà si riche en émotions pourrait encore mieux se terminer.



A peine 10 minutes de pause et voici arriver la surprise : Stéphane Buriez, Reuno, Poun (Black Bomb Ä), les TAGADA JONES… tous réunis façon LE BAL DES ENRAGES pour un final explosif ! Ils reprendront "Rockaway Beach" des Ramones, "Beautiful People" de Marilyn Manson, "Gotta Go" d’Agnostic Front, "Enter Sandman" de Metallica, "Refuse / Resist" de Sepultura, "If The Kids Are United" de Sham 69 et "Antisocial" de Trust.

C’était mon premier JP Fest et j’espère bien qu’il y en aura d’autres. J’ai apprécié que cet hommage se fasse dans une ambiance festive tout en se rappelant à chaque instant la raison de notre présence à tous : célébrer JP, se souvenir de lui ensemble et aider à la lutte contre cette maladie. Un moment touchant, plein d’émotions, de générosité et de partage. Le Splendid a donc affiché complet de nouveau ce 1er Février 2014, et 7100,03€ ont été récoltés et seront reversé aux associations. Bravo à toute l’équipe du JP Fest, aux bénévoles et aux groupes pour ce nouvel exploit ! On a plus qu’à patienter pour la 3ème édition !