La review

IN THE WOODS + EREB ALTOR + SHORES OF NULL + ISOLE
Le Backstage By The Mill - Paris
10/10/2019


Review rédigée par Matthieu


C’est à nouveau le O’Sullivan Backstage que je gagne pour une soirée qui est placée sous le signe de la mélancolie. En effet, IN THE WOODS ont emmené avec eux EREB ALTOR, dont les fans sont déjà présents, ainsi que SHORES OF NULL et ISOLE, pour une soirée transcendante. Les portes s’ouvrent, et nous sommes une poignée à investir le premier rang.



Lorsqu’ISOLE débute son show, la fosse peine à se remplir. Pourtant, Daniel Bryntse (guitare / chant), Jimmy Mattsson (basse / chant) et Crister Olsson (guitare / chant) débutent une rythmique qui transpire littéralement la peine et la souffrance. Avec un chant clair que l’on peine à entendre, le groupe nous transporte littéralement sous les frappes de Victor Parri (batterie), qui restera malheureusement dans l’ombre de cet éclairage dissident. "Thank you very much !" lâche le bassiste avant que le titre suivant ne démarre. Changeant régulièrement de place, les musiciens headbanguent et donnent vie à leurs riffs, qui offrent parfois quelques secondes de son clair avant de revenir sur une saturation lourde et des ambiances épiques. "Thanks for being with us, for the first time we play this song, it is called "Galenskapens Land"…" annonce le chanteur, alors que le titre, empruntant au metal progressif, nous frappe, accompagné de quelques larsens. "How are you doing ? We are Isole from Sweden, and this is our final song" annonce alors le chanteur, pendant que le guitariste ira effectuer ses parties lead devant les retours, au plus près d’une fosse contemplative qui applaudira à l’issue de la performance.

Setlist : "Beyond The Horizon", "By Blood", "Dead To Me (The Destroyer Part I)", "Galenskapens Land", "Moonstone".



On reste dans cette ambiance sombre avec SHORES OF NULL, qui enchaîne très rapidement après quelques minutes de changement de plateau, introduit par des bruits d’orage. La rythmique est lourde, l’oppression est présente, et lorsque Davide Straccione (chant) entre en scène, il s’agrippe à son pied de micro et commence à chanter. Aidé des hurlements de Matteo Capozucca (basse / choeurs), le frontman élève l’ambiance à un autre niveau de mélancolie, doublée de cette noirceur. Gabriele Giaccari et Raffaele Colace (guitares) alignent des riffs qui passent du doom au black en quelques notes sous la batterie d’Emiliano Cantiano, qui alterne frappes lentes et quelques passages plus intenses. "Hey we are Shores of Null, this next song is called "Kings Of Null" lâche rapidement le chanteur, avant que les ténèbres ne reprennent possession de l’assemblée. Les lumières nous permettent principalement d’observer les silhouettes des italiens plus que les musiciens eux-mêmes, mais le son est présent, et chaque harmonique nous transporte un peu plus loin. "Thank you very much ! It's always a pleasure to be back in Paris !" lance le frontman. Et si des riffs rapides se mêlent au mélange, l’intensité ne redescend pas. Après nous avoir annoncé travailler sur le prochain album, le chanteur annonce "Black Drapes For Tomorrow", qui lancera les headbangs de certains. Le contraste sonore entre la basse vrombissante et les harmoniques aériennes se poursuivra pendant trois titres supplémentaires, dont je profiterai principalement les yeux fermés, afin d’en saisir toute l’essence, et les applaudissements que le groupe reçoit sont amplement mérités.

Setlist : "Donau", "House Of Cries", "Kings Of Null", "Black Drapes For Tomorrow", "Ruins Alive", "Quiescent", "Souls Of The Abyss".



L’ambiance change du tout au tout avec l’introduction païenne d’EREB ALTOR. Et si le chant peine à se faire entendre, les riffs de Mats (chant / guitare), Ragnar (guitare / chant) et Mikael (basse / chant) prennent possession de la salle. Et dire que les fans de la formation suédoise sont venus en nombre serait un euphémisme, puisque le headbang est de mise, en rythme avec les frappes martiales de Tord (batterie), qui donne cet aspect dur et intransigeant à la musique du groupe. "This is a song about a true story ! Taken from the album "Nattramn"..." annonce le chanteur pour introduire "Midsommarblot", un titre aux ambiances pagan assumées. Le chant clair de Mats, accompagné par les choeurs des autres musiciens, combiné aux riffs prenant et planants transporte à nouveau toute l’assemblée, et il est impossible de ne pas accrocher au son authentique des Suédois. Si la fosse reste calme, les spectateurs profitent tous de ce moment, ainsi que des passages plus techniques que le groupe a à nous offrir, sous les flashs incessants des lumières de la salle. Profitant d’une petite pause après deux titres magistraux, le chanteur s’adresse à nouveau à l’assemblée. "We came here with fire in our hearts… and we will return Paris !" lâche-t-il avec un sourire aux lèvres pour introduire la célèbre "With Fire In My Heart…" qui fédère tout autant dans une petite salle que sur la scène d’un gros festival.

Setlist : "Avgudadyrkans Väg", "Queen Of All Seas", "Midsommarblot", "Prepare For War", "My Demon Inside", "With Fire In My Heart...".



Dernier show de la soirée, c’est IN THE WOODS qui entre en scène sous des lumières aveuglantes avec un doom expérimental teinté d’influences diverses. Si les fans répondent présents dès les premières secondes, le reste de l’assemblée reste immobile, attendant la suite. Pourtant, le chant de Mr Fog (chant) colle parfaitement à l’univers. Alternant voix claire plaintive et hurlements viscéraux sur la rythmique énervée de Bernt Sørensen, Kåre André Sletteberg (guitares) et Alex Weisbeek (basse), les ambiances se succèdent. Donnant le ton, les frappes d’Anders Kobro (batterie) garantissent une base sur laquelle le public headbangue. "We are In The Woods, if you came for violence, you're in the wrong room…" annonce le chanteur alors que le deuxième morceau débute. Les musiciens sont également pris par leurs riffs, headbanguant avec un pied sur le retour, et alignant sans difficulté chaque note de leurs titres. "Merci beaucoup. Are you okay ? It's really hot... this song is also from the new album" lance le frontman lorsque le morceau suivant démarre, et c’est à nouveau une transe qui saisit l’assemblée. Si la lumière ne nous permet de distinguer que des silhouettes, elle permet également de nous faire lâcher prise avec l’aspect visuel, et les quelques flashs sonnent comme des coups de poing qui nous ramènent à la réalité, sous les hurlements de Mr Fog . "Merci beaucoup. My french comes from school and I was kicked when I was 12 so…" plaisante le chanteur, avant que le titre suivant ne démarre, sous un voile lumineux encore plus impossible à percer. Je pose donc mon appareil pour profiter des morceaux des Norvégiens avec l’esprit libre, et c’est ainsi qu’il vaut mieux écouter leurs riffs complexes et qui s’imbriquent de force avec les précédents.

Setlist : "Yearning The Seeds Of A New Dimension", "Empty Streets", "Substance Vortex", "Heart Of The Ages", "299 796 Km/s", "...In The Woods", "The Divinity Of Wisdom".

La soirée se termine, et les derniers achats s’effectuent. Si la mélancolie a marqué les sets d’ISOLE et SHORES OF NULL, EREB ALTOR a ranimé nos racines nordiques avant de nous faire assommer par les riffs d’IN THE WOODS. Un plateau réservé aux connaisseurs, mais qui marquera le Backstage !