La review

IN THEATRUM DENONIUM
Septicflesh + Inquisition + Furia + Odious + NKRT
Le Théâtre de Denain - Denain (59)
13/01/2018


Review rédigée par Antoine


En voilà une belle façon de démarrer l’année : In Theatrum Denonium, c’est une soirée metal organisée pour la troisième année à Denain pour faire suite aux Metallurgicales du regretté Patrick Roy. Pour l’occasion, l’affiche était composée de SEPTICFLESH, INQUISITION, FURIA, ODIOUS, NKRT accompagné pour l’occasion du Cabaret Du Cœur Fendu. Une bien belle affiche dans un cadre magnifique, le théâtre municipal de Denain ! Et pour couronner le tout, c’est complet depuis déjà un bon moment, preuve que c’est un évènement qui plaît !



On attend tranquillement l’ouverture des portes de ce théâtre, une fois au chaud on peut profiter des lieux, on a d’ailleurs bien le temps de faire le tour, car le seul vrai point noir de la soirée c’est le retard de 40 minutes mais bon, rien n’est dramatique non plus. Une fois que l’on peut entrer dans la salle du théâtre à proprement parler on profite réellement du décor avant que NKRT ne démarre cette soirée en la compagnie du Cabaret du Cœur Fendu. Le concept ne semble pas plaire à tout le monde pourtant il y a du travail derrière, c’est sombre, mystique et plutôt minimaliste car sur scène Frater Stéphane est le seul et l’unique membre de NKRT. Ce projet solitaire qu’il a lancé après avoir quitté Mhönos. On retrouve un côté très organique dans sa musique, de par les instruments fabriqués en os ou en bois, métal, le chant très profond qui semble venir d’outre-tombe. C’est une musique sombre sous toutes ces facettes. Sa musique se suffit à elle-même mais pour la sublimer c’est le duo du Cabaret du Cœur Fendu qui nous offre le spectacle visuel et c’est aussi intéressant à voir comment les deux styles se mêlent et forment une certaine harmonie. Une belle mise en scène qui part d’un côté théâtral avec ces silhouettes masquées pour finir sur quelque chose de bien différent avec cette débauche de faux sang et de morsures tels des vampires. Il faut prendre un peu de recul par rapport à tout ça car c’est quand même assez loin des standards et du reste du plateau du soir, mais une belle découverte et une belle surprise ! Le temps passe assez vite et on se sent un peu interrompu vu la rapidité du set mais en même temps c’est très déroutant et il faut être vraiment concentré pour l’apprécier complètement. Le temps de faire le tour du théâtre et c’est au tour du groupe ODIOUS de venir sur les planches !



Bon démarrage avec ODIOUS ! Voilà que le public se lève avec l’apparition des growls. C’est un groupe qui correspond déjà davantage à ce que le public. Une puissance à l’état brut avec ce black metal oriental. Les groupes qui incorporent des sons, des instruments ethniques se développent à vitesse grand V et de manière plus ou moins réussie, ODIOUS se place dans cette première catégorie. Même si on ne va pas parler de référence en la matière, on est là quand même sur quelque chose de très bien mis en forme, de bien travaillé et avec de l’émotion. Ils dosent comme il faut ces deux mondes et ne peut s’empêcher de penser à toute cette scène orientale qui émerge depuis quelques années. En tous cas on aime beaucoup, et même s’il manque cruellement de dynamisme sur scène et de puissance parfois de manière générale ça envoie du bois ! La déception (prévisible) c’est que ces éléments orientaux sont balancés via des samples, ça aurait été un gros plus de voir des musiciens supplémentaires sur scène. Surtout que l’on est peu familier avec ces instruments. On compensera aussi l’absence de décor et de backdrop par le cadre si atypique ! Mais ça ne fait pas tout malheureusement. A revoir quand le groupe sortira un prochain album pour voir les évolutions qu’il y aura ! Si on fait simple : scéniquement une petite déception mais musicalement une bonne surprise.



L’attente était longue pour voir FURIA ! Ce groupe que l’on voit fleurir depuis quelques temps et que les présents au Motocultor 2016 auront eu la chance de voir deux fois en deux jours ! Et on voit bien que l’attente était pour les deux "camps" car une fois que c’est parti, les Polonais envoient tout ce qu’ils ont ! Toujours la même mise en scène, le même backdrop, le corpse paint, minimaliste mais ultra efficace couplé avec leur musique. Quand tu entends leur musique, tu te dis que la Pologne est un bon vivier pour le metal ! Pas de concession ici, on ressent pleinement l’intensité de leur musique, la brutalité et la noirceur qui s’en dégagent. Par contre, ne cherchez pas l’originalité, on est dans une forme déjà bien connue mais aussi bien rodée, ce qui rend le tout particulièrement agréable. Le son est bon, ce qui ne manque pas de nous faire apprécier encore davantage ce set. Alors par contre, ce groupe non plus n’est pas un monstre de scène mais se défend bien malgré tout. Un peu trop statique mais pour leur défense, ils ont semble-t-il eu de nombreux problèmes pour venir jusqu’à Denain. Le groupe étant bien connu et reconnu pour son efficacité et sa maîtrise, il y a une sacrée ambiance dans ce théâtre. C'est toujours aussi bon. A revoir dans de meilleures conditions pour eux !



Le temps passe vite et voilà déjà venu le temps d’INQUISITION, autant casser le suspens rapidement, ils commencent avec un gros pavé d’entrée de jeu. Ça pogotte rapidement et la température grimpe vite ! Ce qui est assez surprenant, c’est que ce duo dégage une puissance scénique forte alors que sur le papier ils ne partent pas gagnant si on met la musique de côté. Mais c’est justement la puissance que dégage leur musique et leur  aura  qui les rendent si bons. Dagon et Incubus ont plus que rodé leur prestation, ça se voit dès les premières minutes, un peu trop rodé d'ailleurs pour moi, il manque un peu ce côté spontané et aléatoire qui fait tout le charme d’un concert. Mais bon, ils envoient tellement la sauce qu’on le leur pardonne. Et puis on va bien se l’avouer, on ne boude pas trop notre plaisir de voir ce duo culte du black metal. Le titre "Power From The Center Of The Cosmic Black Spiral" est bien rageur comme il faut ! Et ça reste un très bon exemple de ce qu’ils sont capables de faire : sombre, mélodique, rapide et puissant. Il y a là de quoi prendre une sacrée claque avec ce set intense et très efficace. Certains semblent être partis reprendre des forces à ce moment-là car après, nous avons la chance de voir venir les titans du metal : SEPTICFLESH ! Les quelques absents auront eu tort musicalement parlant de se priver d’INQUISITION ou d’une partie du set mais bon, ce qui va suivre ne se prend pas à la légère !



Le groupe grec était très attendu à n’en pas douter. On sait qu’avec eux il y a très peu de chances d’être déçu par leur prestation live. Cette tournée de promotion du dernier album "Codex Omega" ne déroge pas à la règle. Les voir arriver sur scène dans leurs costumes donne toujours un petit plus et dès les premières notes, l’impact est fort, très fort ! Que ce soient les titres de "Codex Omega" justement ou les désormais classiques titres issus des précédents albums, on peut se dire que SEPTICFLESH ne perd pas en puissance et en bon frontman qu’il est, Seth ne manque pas d’hypnotiser le public d’un seul coup, ce n’est pas compliqué à voir, dès qu’il intervient entre les morceaux le public réagit au quart de tour. En même temps, comment ne pas être conquis avec des morceaux comme les récents "Portrait Of A Headless Man", "Enemy Of Truth" ou encore "Martyr" ? Comment ne pas s’incliner face à une puissance titanesque comme celle dont font preuve ces Athéniens ? Ils aspirent notre énergie comme un vampire venant tout droit de Nazareth, c’est un véritable rouleau compresseur qui s’abat sur nous et Seth n’est pas le seul à donner de sa personne, Christos fait tournoyer comme à son habitude ses dreadlocks tout en nous bombardant tandis que Sotiris et Krimh ne se font pas prier non plus pour nous bousculer dans nos retranchements sur tous ces brûlots qu’ils enchaînent. Ils enfoncent le clou avec à la fin "Anubis" et Seth ne se manque pas de nous proposer de chanter cette mélodie ensemble, ce que nous faisons sans nous faire preier. Quelques slams se font remarquer ce soir, le lieu étant ce qu’il est on a comme l’impression que le public se contient légèrement de peur de l’abîmer, ce qui n’empêche pas les groupes d’envoyer du bois. Ce qui aurait pu rendre ce concert vraiment grandiose, ça aurait été un orchestre pour accompagner le groupe. Dans ce théâtre de Denain, ça aurait été magique, juste parfait ! Mais bon, le jour où ils annonceront une telle tournée pour sûr que j’en serai. Mais en attendant, les samples jouent très bien leur rôle et ça ne nous a pas empêchés de savourer pleinement ce set mené d’une main de maître ! SEPTICFLESH, rien qu’à l’évocation de ce nom tout est dit ! Et maintenant que tout est dit et que le concert s’achève sans surprise et après une heure de jeu (on en aurait bien repris une bonne louche...), il n’y a plus qu’à rentrer après cette très belle soirée.

Merci à toi Nord Forge d’avoir organisé ce In Theatrum Denonium Acte III ! Vivement le quatrième acte !