La review

INSOMNIUM + FLESHGOD APOCALYPSE + STAM1NA
Le Divan Du Monde - Paris
05/11/2014


Review rédigée par E.L.P


Grand chelem des concerts de fin d’année oblige, c’est encore une fois au tour du Divan du Monde de voir ses planches foulées par de nouveaux artistes de choix. Après un nouveau passage parisien des Israéliens d’Orphaned Land, c’est donc au tour d’INSOMNIUM, pour le premier arrêt parisien de leur tournée "Shadows Over Europe Tour", d’être à l’affiche, et soutenus par leur compatriotes de STAM1NA ainsi que par les Italiens de FLESHGOD APOCALYPSE !



Place, donc, tout d’abord, aux furieux finlandais de STAM1NA. Faisant, pour la première fois en 18 belles années de carrière, leur apparition sur les scènes françaises (et parisiennes de surcroît), le groupe annoncera, dès les premières mesures de son titre introductif, la folle couleur du set aussi fulgurant que puissant qui s’ouvre alors au public !
Forts de leur sixième album "SLK", les cinq compagnons ne ménageront pas leurs efforts pour emporter dans leur déchaînement rythmique, mélodique mais également physique, le parterre parisien au travers de leurs sonorités oscillant entre black, death, punk, hardcore et folk, mais également aux rythmiques résolument puissantes et groovy telles qu’observées au travers de titres comme "SLK", "Panzerfaust" ou encore "Valtiaan Uuder Vaateet" ! Fier d’un son on ne peut plus unique entremêlant toute la richesse de la scène finlandaise, le quintette, dont le rôle du clavier restera malheureusement encore vague au sortir de la prestation tant leurs mélodies auront été brouillées par des réglages trop souvent hasardeux (compositions aux rythmes, tonalités et structures invraisemblables obligent), aura définitivement su trouver les mots justes dans les coeurs des présents ce soir. Headbangs, pogos, cornes levées et cris de soutien, tels furent les éléments récompensant cette abondance d'énergie et d’originalité que déroulée ce soir, à grands renforts de chants tantôt clairs, tantôt saturés, tantôt polyphoniques mais toujours en finnois, par STAM1NA, entité à part mais à suivre de près !...



Changement radical d’ambiance visuelle puisque c’est à présent au tour des Italiens de FLESHGOD APOCALYPSE de faire leur entrée sur une scène marquée par plusieurs ornements que seront les sidedrops d’inspiration antique, mais surtout, l’étonnante apparition d’un piano droit (utilisé tout au long du set par Francesco Ferrini, clavieriste de la formation) !
Le groupe, à compter parmi les formations montantes de cette nouvelle veine de black metal épique, "thématique" ou "conceptuel" comme d’autres formations telles que Carach Angren, ira, dans un évident souci de soin du détail et de la mise en scène, jusqu’à harmoniser ses tenues façon majordome de manoir hanté, mais surtout, de s'entourer d’une choriste masquée d’un bel apparat vénitien, ajoutant visuellement et mélodiquement à la profondeur de la prestation manifestement bien rodée. Quelques soucis de son (et notamment de crash, cette dernière présentant quelques faiblesses dans ses vibrations) viendront cependant entacher les épiques narrations faites par le groupe aux inspirations tragico-romantiques observées, par exemple, au travers du profond "Minotaur (Wrath Of Poseidon)" ou encore "Pathfinder", marqué par ses vastes différences d'interprétations vocales, alors posées par Tommaso Riccardi (frontman, guitare, chant) pour les growls principaux, Cristiano Trionfera (chant, guitare) pour les backings growlés, mais également par Paolo Rossi (chant, basse) pour les backings screamés hauts perchés façon heavy / power ! Une lourde ambiance marquée par toute la litanie, la mélancolie et la puissance des sonorités quasi orchestrales de l’ensemble sera également à porter au crédit des transalpins, malgré une assez pénible interaction entre les planches et le public pourtant chauffé à blanc par STAM1NA et prêt à sombrer dans les torturées profondeurs de ce drame lyrique défendu par FLESHGOD APOCALYPSE...



La clôture du set de FLESHGOD APOCALYPSE laissera finalement place à une effervescence collective, une liesse générale ne pouvant être calmée que par la tant attendue venue de la tête d’affiche de la soirée : INSOMNIUM !
Prenant alors place sur les planches chauffées par les passions déchaînées par les premières formations, voici donc les finlandais de retour après avoir infligé 16 longs mois d’attente à leur public bien décidé à leur transmettre les meilleures ondes possibles en ce nouveau soir passé en leur compagnie, au Divan du Monde. Dire que le quartet semble avoir pris du galon ne serait que légitime tant le charisme dévoilé dès les premières mesure du trio introductif "The Primeval Dark" / "While We Sleep" / "Revelation" semble se répandre dans les moindres interstices de la salle au balcon ! Déroulant peu à peu toute la maestria de leur death mélodique (et mélancolique), le groupe piochera abondemment dans l’ensemble de sa discographie, en en balayant ainsi toute la finesse, le tout soutenu par un ensemble des plus souriants !... L’écoute de titres aussi attendus, profonds et vibrants que "Daughter Of The Moon", "The Elder" ou l’impressionnant "Ephemeral", plongera irrépressiblement le public bel et bien captivé par la performance des nordiques dans les poétiques tréfonds mélodiques du groupe souffrant, malgré un bien habile mixage des voix, d’un cruel manque de basse sur certaines lignes couplant les instrumentales au chant de Niilo Sevänen (frontman, chant, basse). Laissant, à la suite de "Ephemeral", poindre la première fin de set, "The Promethean Song" se verra alors suivi par le premier rappel, composé de titres aussi emblématiques que "Mortal Share" ou le vrombissant "Unsung", fixant une myriade de sourires aux lèvres de public comme de la formation, tant et si bien qu’un second rappel viendra battre les planches du Divan. Et quel rappel, puisque c’est finalement à "Down With The Sun" que reviendra la définitive clôture de ce set de haute volée proposé par le carré finlandais !

Setlist : "The Primeval Dark", "While We Sleep", "Revelation", "Daughter Of The Moon", "Only One Who Waits", "The Harrowing Years", "Weather The Storm", "The Elder", "Last Statement", "Ephemeral", "The Promethean Song".
Rappel : "The Gale", "Mortal Share", "Unsung", "Weighed Down With Sorrow".
Rappel 2 : "Down With The Sun".

La soirée touche finalement à sa fin, les stands de merchandising, pris d’assaut par le public, finiront par afficher le meilleur bilan du monde, les spectateurs satisfaits repartant les bras chargés et les coeurs et tympans remplis par la surpuissante découverte de STAM1NA, par le sombre charme lyrique de FLESHGOD APOCALYPSE mais surtout, par la poésie mélodique d’INSOMNIUM, avec pour seuls regrets, l’absence de titres tels que "Black Waters" ou "The Killjoy"... Rendez-vous est donc pris pour Mars 2015, aux côtés d’Ensiferum et Omnium Gatherum !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr