La review

INQUISITION + CORPUS DIAVOLIS + SATAN + ODIUM
Le Korigan + Luynes (13)
20/12/2012


Review rédigée par Vin'z


C’est à côté d’Aix-En-Provence, à Luynes que la salle du Korigan se situe. Les métalleux de la région la connaissent très bien puisque de nombreuses dates notamment de black metal y ont lieu régulièrement. Je pense que l’on doit ça à l’association qui gère la salle, en revanche il est nécessaire d’y adhérer pour pouvoir entrer. La salle est de petite taille et est tout en longueur : nous entrons par le fond où se situe le bar depuis lequel nous avons une vue directe sur la scène située en contre-bas. La fosse est finalement assez vaste, et les larges escaliers qui la longent en partie permettent d’avoir une vue d’ensemble de la scène. Enfin, la scène est large d’un peu moins de dix mètres, et est suffisamment profonde pour permettre aux musiciens de s’y déplacer sans trop de difficultés. L’acoustique de la salle est bonne en comparaison à d’autres, par contre le volume y est extrêmement fort, n’oubliez pas vos bouchons !

Points forts :
Visibilité de la scène
Qualité correcte
Sympathie du personnel

Points faibles :
Pas de vente de bouchons
N’accepte pas la carte bleue
Adhésion obligatoire à l’association (2€), souvent oubliée sur les affiches
Stock de bière trop faible



21h, une heure après l’ouverture prévue du concert, c’est ODIUM, un groupe de black venu de Nice qui ouvre le show. Vêtu d’un treillis militaire et avec le traditionnel war paint, le chanteur-guitariste nous déclare la guerre pour 45 minutes avec des riffs agressifs et malsains. On sent rapidement que ce n’est pas le premier concert du groupe, la communication avec le public est direct, franche et sans aucune hésitation "Vous voulez du bourrin ? Alors on va vous en donner !". La légion ODIUM possède déjà un album, un second - "The Monolight Of Hate" - verra bientôt le jour que nous avons eu l’honneur de découvrir ce soir-là. Un petit point négatif tout de même, il arrivait que l’on ressente des hésitations sur certains titres, peut-être dues à des problèmes de retours, car on ne peut pas leur en vouloir, ODIUM était le premier groupe de l’affiche, et les balances ont quasiment étés faites pendant leur set. C’est avec un peu d’amertume que je suis ressorti de ce concert, avec l’impression de ne pas avoir pu apprécier le groupe à sa juste valeur à cause des réglages du son et de son mauvais placement dans le running order. Leur second album à écouter en attendant de les revoir dans de meilleures conditions !



Avec un nom pareil, et un logo plutôt old-school, tout le monde se demandait bien ce que ça pouvait être ! Il est 22h, les jeunes membres de SATAN sont sur scène et demandent la permission de commencer leur set de 30 minutes. Une atmosphère lourde remplie la salle, et les cris stridents du chanteur transpercent les murs. Au début, j’ai eu l’impression d’avoir à faire à du "Suicidal Depressive Black Metal", peut-après, j’aurais dit du grind version black ; en contrepartie aucun des codes du black metal ne faisait partie du show... Assez difficile de savoir à quoi nous avons à faire, laissons-donc les étiquettes de côté. La formation est composée d’un chanteur, un guitariste, un batteur et un bassiste. Le jeu de scène est très figé, il aura fallu attendre la moitié du second morceau pour que le chanteur se tourne vers le public. Le son est très lourd, et reste ainsi constamment. Les riffs sont accrocheurs, mais parfois pas assez travaillés... Globalement le show a été une belle réussite car le public qui ne bougeait pas au début hurlait en leur honneur à la fin. Le potentiel de SATAN est incontestable, dans un style qui ne plaira pas à tout le monde mais où ils excelleront après avoir acquis un peu plus d’expérience. À suivre.



22h30, c’est à ce là que les choses sérieuses commencent, la salle est comble, CORPUS DIAVOLIS est le dernier groupe avant INQUISITION. La scène est décorée de trois crucifix renversés, un devant chaque guitariste, et un devant le bassiste-chanteur qui lui sert de pied de micro qui est orné d’une chaîne.
Un sample introduit le début du show, et les quatre membres du groupe investissent la scène avec leurs corpse paints travaillés avec précision. Le chanteur, Daemonicreator, a une voix très aiguë typique du vrai metal noir. Il crache ses textes sataniques rapidement sur des riffs de guitare lugubres et inspirés, tandis que le batteur soutient le tout en alternant entre des blast-beats et des gravity-blasts impeccablement maîtrisés. Le groupe enchaîne ses morceaux sans difficultés apparentes. Manifestement, il possède déjà une certaine notoriété, puisqu’une partie du publique semble être venu pour lui. De violents pogos ont changés la fosse en champ de bataille. La communication entre le chanteur et le publique est au rendez-vous, et l’un des guitaristes lance des appels aux hurlements et aux pogos. Après 45 minutes, le groupe quitte la scène et un sample clôt la messe noire : "Hail Satan, hail…".
Ce que l’on pourrait reprocher au groupe ? Des broutilles : les membres pourraient être moins statiques et "solitaires", c’est à dire que parfois on a l’impression que les membres ne sont pas sur la même scène. Par exemple les deux guitaristes n’échangent jamais leurs places, nous en avons un qui bouge tout le temps et appelle le public tandis que l’autre ne dit rien, de son côté le chanteur vit le show à sa manière. Aussi à un moment, le guitariste a rejoint ses fans dans la fosse, mais son jack s’est débranché car il était trop court, c’est à refaire avec un HF la prochaine fois ! Finalement, le show de CORPUS DIAVOLIS était une excellente surprise, le groupe plaira aux fans de vrai black metal satanique. À soutenir !



Il est minuit, la salle est comble. Le drapeau d’INQUISITION surplombe la scène, et de part et d’autre de celle-ci se trouvent deux bannières à l’image du démon. Tout le monde attend l’arrivée sur scène d’INQUISITION. Soudain la foule se met à hurler, on voit Dagon arriver sur scène avec son face-paint, il nous tourne le dos, touche quelques boutons sur l’ampli puis à la surprise de tout le monde repart comme il est venu !
Deux minutes plus tard, les deux membres font leur apparition cette fois pour de bon. Incubus fait quelques mises au point sur la disposition de la batterie, et le rituel commence avec "Astral Path To Supreme Majesties". Le son de la guitare est impeccable, celui de la batterie aussi, Dagon nous laisse redécouvrir sa voix si caractéristique, tandis que devant la fosse, ça headbangue massivement. Le duo enchaîne sans transition avec "Nefarious Dismal Oration". Entre deux titres, Dagon remerciera le public de s’être déplacé et de contribuer au rituel, d’ailleurs il ne croyait pas si bien dire, puisque certains venaient de Toulouse et d’autres de Montpellier. Chaque titre est joué impeccablement sans aucune fausse note, Incubus accentue très fortement les variations de tempo comme on peut avoir sur "Command Of The Dark Crown", pour rendre le passage encore plus lourd. De son côté, Dagon a une voix bien plus percutante que sur album, ses "bêlements" sont maîtrisés, réguliers et restent plus sur la même note. Certains passages, comme le refrain de "Nefarious Dismal Orations", ou encore les fins de couplet de "Desolate Funeral Chants" sont faits en voix claire, ça donne une version vraiment différente des titres et rend le concert d’autant plus authentique.



Le spectacle est construit, ce n’est pas un simple enchaînement de chansons fait au hasard, bien au contraire, on sent que la setlist a été méticuleusement pensée. Aucun silence n’aura sa place entre les morceaux, la guitare sonne du début du concert jusqu’à la dernière note du dernier morceau. Les transitions sont cadencées par Dagon, on sent que c’est lui qui mène la barque quand il indique à Incubus quand est-ce que la prochaine doit commencer. À la fin du show, le groupe quitte la scène et le public l’acclame de hurlements, qui dureront sans perte d’intensité jusqu’à ce que le duo revienne à notre grande surprise faire un rappel tiré du premier album.

Setlist (incomplète) : "Astral Path To Supreme", "Nefarious Dismal Orations", "Command Of The Dark Crown", "Embraced By The Unholy Power Of Death And Destruction", "Empire Of Luciferian Race", "We Summon The Winds Of Fire", "Imperial Hymn For Our Master Satan", "Where Darkness Is Lord And Death The Beginning", "Crush The Jewish Prophet", "Desolate Funeral Chant", "Cosmic Invocation Rites", "Ancient Monumental War Hymn".

Remerciements :
Virgil de Trendkill Entertainment, qui a organisé le concert et s’est déplacé jusqu’à l’aéroport pour chercher INQUISITION,
Les membres de ODIUM qui ont conduit les membres d’INQUISITION jusqu’à Nice afin qu’ils puissent poursuivre leur tournée,
Laura Djaevan pour les photographies (www.facebook.com/djaevan),
Tous les groupes qui ont joués ce soir là : ODIUM / SATAN / CORPUS DIAVOLIS / INQUISITION,
L’équipe du Korigan.