La review

INFECTIOUS GROOVES + GRIMSKUNK
Le Moulin - Marseille (13)
16/04/2008


Review rédigée par Petebull


Mercredi 16 Avril 2008, une date qui était à ne pas manquer ! En effet, la cité Phocéenne avait rendez-vous avec les Californiens d'INFECTIOUS GROOVES, plus de 10 ans après leur unique passage dans le sud de la France. Ayant raté ce concert à l'époque, il m'était impossible de manquer une nouvelle fois "Cyco Miko" Muir et sa bande. Et c'est donc au Moulin de Marseille qu'il fallait être ce jour-là. Je ne garde que de bons souvenirs de cette salle, car durant les années 90 j'ai pu assister à la plupart des concerts "évènements" (Cannibal Corpse, Morbid Angel, Fear Factory...) et chaque venue est souvent synonyme de "concert mémorable". C'est donc avec une joie certaine que j'arrive devant la salle vers les 19h30, soit une heure avant le début du concert. Les alentours sont plutôt calmes mais je remarque déjà ici et là quelques personnages vêtus de t-shirts SxTx (Suicidal Tendencies) et de bandanas... aucun doute possible, les fans ont fait le déplacement. Le temps d'aller manger un kebab au coin de la rue, et de revenir devant la salle, la foule est cette fois présente et c'est au compte goutte que se fait l'entrée. Arrivé dans le hall, je distingue déjà un gros son provenant des portes séparant le hall de la salle de concert !

Les Québecois de GRIMSKUNK sont déjà en place et je remarque que la salle est plutôt bien remplie. Voilà plus de 10 ans que j'avais découvert GRIMSKUNK en première partie de Lofofora dans une salle perdue dans la Drôme. Le groupe ne m'avait pas laissé un grand souvenir à cette époque et pour être franc, je n'avais pas du tout suivi leur évolution depuis. C'est un autre GRIMSKUNK qu'il m'est donné de voir, le temps a passé et la formation est incontestablement beaucoup plus "mature". Musicalement, cela va du rock, au punk rock en passant par le ska... le tout accompagné d'un clavier, sur lequel joue le chanteur. Le son est, à ma grande surprise, excellent ! On distingue parfaitement les instruments, le chant est digne d'un vieux Green Day et finalement je suis plutôt séduit ! Les quelques mots pronconcés entre les titres ont le don de provoquer des rires ici et là... la faute à cet accent Québecois si typique. Désolé amis Québécois mais c'est plus fort que nous ! GRIMSKUNK nous présente ce soir plusieurs titres de son prochain album qui sortira bientôt en France et après quelques quarante minutes, se retire. Le public n'aura pas été des plus agités mais aura été somme toute attentif.



Voilà enfin le moment que j'attendais tant ! Pendant que les techniciens préparent la scène, la salle s'est considérablement remplie, il est à peu près 22h30. Dans les premiers rangs, ça se bouscule pour accéder au devant de la scène. Petit à peu la lumière s'éteint, la scène est encore vide et un son funky sort des enceintes latérales... l'excitation monte ! L'attente est insupportable, les enceintes continuent d'envoyer du son de plus en plus fort alors que la scène est désespérément déserte. Soudain des silhouettes arrivent, je distingue l'énormissime Eric Moore qui vient se placer derrière la batterie, suivi de près par Dean Pleasants (guitare / Suicidal Tendencies) qui vient se placer en face de moi, Steve Brunner (basse / Suicidal Tendencies) au centre de la scène, et Tim Stewart (guitare), nouveau venu, qui lui se place de l'autre côté de la scène. Le public est déjà en folie et c'est à ce moment là que "Cyco Miko" fait enfin son entrée, fidèle à lui même : bandana sur la tête, débardeur INFECTIOUS GROOVES et bermuda. Ah ce bon vieux Mike Muir, les années passent mais il est toujours là pour faire le show, et quel show mes amis ! Ca démarre avec "These Freaks Are Here To Party" et de suite, je me rends bien compte que le duo basse / batterie sera la vedette de la soirée. Steve Brunner n'éprouve aucune difficulté à remplacer Robert Trujillo, on le sent même très à l'aise, les amateurs de slap prennent une grosse baffe ce soir ! Que dire d'Eric Moore qui nous fait une démonstration de batterie, n'hésitant pas à faire rouler ses 2 baguettes en même temps avant d'enchaîner, je reste bouche bée devant son jeu ! C'est funky, c'est groovy et très rapidement je me prends au jeu, je me mets à danser sans même m'en rendre compte ! Ces gars ont un pouvoir pour transmettre le groove ! Le set se poursuit avec "You Lie You Breath Stank"" et "Turtle Wax" jusqu'à ce qu'arrive "Stop Funk'n With My Head" et là c'est toute la salle qui reprend le refrain en choeur, ce qui ne manque pas de donner la banane au groupe. Tout le monde est heureux ce soir, le bonheur est assurément communicatif ! La fosse s'agite avec "Punk It Up" et son intro au slap que tous les fans ont écouté des centaines de fois... Mike Muir demandant d'ailleurs (sans trop de succès) au public de faire silence pour laisser la "parole" aux cordes de Steve Brunner.



INFECTIOUS nous présente ensuite un nouveau titre "Get United", et Mike Muir (toujours aussi joueur avec le public) nous invite à reprendre "United" en choeur. Il fait de plus en plus chaud dans la salle mais le groupe assure le show ("Boom Boom Boom", "Rules Go Out The Window", "Monster Shank") et là c'est de la folie furieuse... Mike annonce le cultissime "Therapy" et invite quelques personnes du public à monter sur scène autour du micro pour assurer le refrain, comme le fait Ozzy sur l'album. Rapidement ça devient le bordel... ça jumpe, ça pogotte, ça slamme. Il faut dire que l'absence de barrières devant la scène donne une ambiance autrement plus chaleureuse. Le service d'ordre fait son boulot mais sans faire de zèle, on aura ainsi pu voir quelques phénomènes grimper sur scène, et voir des moments cocasses avec par exemple ce type qui se prend les cheveux dans les cordes de la basse, ou cet autre qui fait des roulades avant de slammer et qui s'écrase lamentablement dans le public ! Assez poilant je dois dire ! Le show touche à sa fin avec un "Violent & Funky" interminable, le groupe ayant volontairement rallongé le morceau. Le son "funky" a fini de contaminer toute l'assemblée, tout le monde se déhanche au son des lignes de basse, tout le monde chante avec Mike dans une ambiance assez surréaliste digne d'un gospel, bref tout le monde profite à fond de ses dernières minutes, les Californiens semblant ne plus vouloir quitter la scène tellement ils prennent leur pied ce soir. Malheureusement tout a une fin et les membres se retirent dans l'obscurité... c'est alors que le public se met à scander des "Infectious, Infectious" pendant quelques minutes, le temps pour le groupe de revenir sur scène avec une bien drôle de surprise ! En effet, quoi de mieux que de faire un rappel avec du Suicidal ? Enorme ! "Subliminal" provoque un gros pogo et tous les fans de SxTx dont je fais partie sont comblés ! Encore quelques morceaux d'INFECTIOUS et cette fois le groupe se retire définitivement sous les applaudissements. Les baguettes volent, les médiators s'envolent et Mike vient saluer le premier rang... cette fois c'est fini ! Minuit, la salle qui était pleine à craquer commence à se vider petit à petit.

Ce concert restera longtemps gravé dans ma mémoire, rarement un groupe avait provoqué chez moi autant d'excitation et de bonheur à la fois. INFECTIOUS GROOVES ne triche pas avec son public, il se donne à 200% et le public le lui a bien rendu ! Difficile après ça de rentrer à la maison, d'autant plus que mon corps est toujours sous l'influence des vibes groovy qui m'ont envahi pendant près d'une heure et demie, et que des "funky, got funky" résonnent dans ma tête ! Décidément, le son de la West Coast est foutrement bon... ça donne envie d'aller faire un tour du côté de L.A, California !



Bonus
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