La review

IMPURE WILHELMINA + POINT MORT + PÜRPURA + MOBBOSS
L'Olympic Café - Paris
03/04/18


Review rédigée par Matthieu


Après une journée de travail, il est temps d’aller décompresser avec une soirée qui s’annonce sous le signe du post-metal. Ce soir, les Suisses d’IMPURE WILHELMINA sont venus nous rendre visite, mais ils ont également fait venir les Espagnols de PÜRPURA et deux formations franciliennes, POINT MORT et MOBBOSS. Le lieu du crime ? L’Olympic Café, que je ne connaissais pas du tout, et sa cave aménagée en salle de concert. Les lumières sont très mauvaises, mais ça conserve l’ambiance, paraît-il.



J’arrive un peu en avance, le temps de me mettre dans le bain avec une bière, et si la salle a un peu de retard, les spectateurs ne sont pas nombreux à assister avec moi à la fin des balances de MOBBOSS. Rapidement, les lumières s’éteignent dans la petite cave, et les Français commencent à jouer. Trois guitares mais pas de basse, deux voix et des harmoniques qui s’entrechoquent en tourbillonnant. Malgré le peu de monde qui les observe, les quatre gaillards sont concentrés sur leur musique, et chaque frappe, chaque note est millimétrée. MobDoc, MobPapa et BishopBoss (guitares) calquent leurs rythmiques aériennes et planantes sur les frappes puissantes de BrainBoss, immobile derrière ses fûts. Les musiciens headbanguent sur leur son, avant de demander des réglages supplémentaires pour entamer leur “épopée” encore plus planante qu’auparavant. Leurs cris se mêlent parfois à un chant plus calme qui transporte les spectateurs présents. Malgré leur motivation évidente, leur set est bien vite terminé, et les applaudissement leur indique qu’on souhaite les voir remonter sur scène très rapidement à l’avenir.



Après un changement de plateau plutôt compliqué à cause des larsens des différents amplis posés sur scène et de divers soucis techniques, PÜRPURA peut enfin démarrer son set. A la batterie, Adrià Puchalt assure une rythmique solide, pendant que son compagnon Manuel Martínez (guitare / basse / chant) lance un sample et prend sa basse. Son chant torturé colle à merveille aux mélodies qui se développent progressivement autour d’un univers planant. La distorsion de son instrument redouble de temps à autre grâce aux samples, puis Manuel repose sa basse pour une guitare. Son camarade lance un nouveau titre pendant qu’il termine d’accorder son instrument, puis le sample enveloppe les deux amis d’un voile de ténèbres chaotique pendant qu’ils alignent leurs riffs. Le public commence à arriver, mais il est toujours aisé de se déplacer dans la salle, alors que quelques headbangs démarrent tranquillement. Si le son n’est pas toujours limpide, les petits cafouillages sont probablement dus à la complexité des morceaux, lourds à souhait mais très entraînants. Son set se voit malheureusement écourté, la faute aux problèmes techniques du début. Les deux compères sont chaleureusement applaudis.



Alors qu’ils étaient annoncés comme la tête d’affiche de ce soir, ce sont les Suisses d’IMPURE WILHELMINA qui s’installent sur la scène, en démontant entièrement la batterie. Les musiciens entament alors le show le plus atmosphérique de la soirée avec un extrait de leur dernier album, à grand renfort des riffs chiadés de Diogo Almeida (guitare) qui se couplent à la rythmique de Michael Schindl (guitare/chant), le tout soutenu par les frappes folles de Mario Togni (batterie) et la basse ronflante de Sebastien Dutruel. J’ai d’ailleurs le plaisir de remarquer que le son est très fidèle au souvenir que j’avais de l’album, découvert un peu par hasard. La complicité des musiciens leur permet d’accomplir des merveilles sur scène, sans jamais cesser de bouger, comme transportés par leur musique. Ils emportent avec eux l’intégralité du public, qui les observe évoluer sous des stroboscopes épileptiques. Le chant clair de Michael a tendance à se renforcer un peu lorsque le groupe joue quelques titres plus anciens qui plairont aux spectateurs les plus aguerris, mais les nouveaux morceaux passent tout aussi bien en live. Si le groupe remercie énormément les spectateurs et l’organisation, ils enchaînent également très vite avec de nouveaux titres qui nous isolent du temps qui s’écoule autour de nous, et nous arrivons avec grand étonnement à la fin de leur set, un peu trop vite à mon goût d’ailleurs.

Setlist : "Great Falls Beyond Death", "Submersible Words", "Torn", "Meaningless Memories", "Bones And Heart", "Murderers", "We Need A New Sun", "The Enemy".



La scène est à nouveau en mouvement pendant que les Parisiens s’installent et disposent des bâtonnets d’encens tout autour de la scène. La soirée a pris du retard, mais POINT MORT est fin prêt à en découdre. L’un des guitaristes pose sa pédale dans la fosse, puis y descend. Pourquoi, me demanderez-vous ? Eh bien tout simplement parce qu’il ne jouera pas sur scène, mais bien dans la fosse. Les lumières se baissent, et l’univers torturé du groupe se met en place. Jouant un mélange de hardcore, punk et quelques relents black metal, la musique du groupe est difficile à décrire. Elle est tout simplement chaotique, et ce chaos organisé s’observe également sur la scène, où tous les musiciens gesticulent au rythme de leurs riffs braillards et de la voix hurlée de Sampriti, la chanteuse. Elle qui mène ses quatre musiciens d’une main de maître, tout en se courbant sur scène en vociférant. Parfois le deuxième guitariste intime au public de lui faire de la place afin que lui aussi descende dans la fosse, pour jouer avec son camarade devant la scène, laissant cet espace à la chanteuse et au bassiste. Le batteur, que j’apprends n’être “que” musicien de session, abat ses baguettes avec rage, et chacune de ses frappes sonne comme un coup de poing supplémentaire dans l’ouragan musical que le groupe propose. Tout comme le groupe précédent, leur set passera à la vitesse de la lumière, lumière avec laquelle le groupe adore jouer pour donner à sa prestation une ambiance encore plus déchirée.

Une fois le dernier concert terminé, je me rue au métro. Il ne fait pas bon habiter hors de Paris avec les horaires des transports, hors de question de s’attarder. Si MOBBOSS et PÜRPURA étaient deux bonnes découvertes, IMPURE WILHELMINA ont confirmé l’opinion que j’avais d’eux, et POINT MORT ont à nouveau fait preuve d’une bonne dose de puissance après leur show du Motocultor l’an passé, où je les avais découverts. Merci à Avalanche Soundprod et Fauchage Collectif pour la soirée, mais par pitié, allumez-moi ces lumières !