La review

IMPETUS FESTIVAL
Suicidal Tendencies + 22 Below + Wendy's Surrender
Le Moloco - Audincourt (25)
14/04/17


Review rédigée par Sam


"Maman, ce soir je vais voir Suicidal Tendencies". Bon, il y a aussi Dave Lombardo avec, pour ne rien gâcher au plaisir, ce qui n’est point dommage. Cette soirée de préfiguration du festival Impetus s’annonce des plus ragoûtantes avec un groupe des plus mythiques de la scène métallique mondiale et le leader qu’est Mike Muire en tête d’affiche. Mais passons déjà au début de soirée, alors que fleurissent ici et là dans une salle du Moloco affichant la mention "Complet" les bandanas et les casquettes à l’effigie des Américains de ST.



Les locaux de WENDY'S SURRENDER débarquent avec leur hardcore sorti de derrière les fagots, le frontman (Cyril, bien connu dans le coin et ayant assuré, si je ne me trompe pas, d’autres premières parties prestigieuses avec un autre groupe...) assène alors les premières paroles d’un show puissant. Les Bisontins habitués des premières parties prestigieuses (Knuckledust, Agnostic Front…), nous balancent un mélange de hardcore old school et quelque chose de plus contemporain, la voix du frontman venant se poser par dessus avec, il faut le dire, une certaine réussite. Pas facile d’ouvrir pour ST, mais le groupe ne s’en sort pas trop mal lors des 30 minutes lui étant réservées, WENDY'S SURRENDER s’autorisera aussi une reprise et quelques interventions (un poil longues) avec le public. Leur hardcore fonctionne à merveille et le chant, un peu déstabilisant au départ au niveau du timbre de voix, se laisse apprécier au fur et à mesure. Un show percutant et dynamique, qui tend à se bonifier avec le temps, avec peut-être moins de passages "caricaturaux" dans les morceaux et des attitudes plus naturelles, mais WENDY'S SURRENDER a relevé le défi avec brio ce soir.



Changement de plateau, et 22 BELOW attaque. En quelque sorte l’OVNI de la soirée, 22 BELOW est un groupe hollandais avec une chanteuse, qui suivra ST sur toute la tournée. Le groupe est jeune et compte deux ans d’existence au compteur, c’est sa première tournée. Après quelques renseignements pris et quelques lives vus au préalable sur les autres dates de la tournée, on s'aperçoit que c’est intéressant, stupéfiant et couillu. Sur un metal qui se veut assez puissant, se greffe la superbe voix d’une chanteuse lyrique. C’est quitte ou double en fait. Bon, à Audincourt, ce sera plus quitte que double. Rapidement, le public va se rafraîchir et déserte la salle. C’est un metal alternatif avec des variations sur lequel le chant lyrique vient se poser. Le groupe semble être dans sa bulle et dans un univers différent du public. Dans une autre ambiance, ça l’aurait peut être fait, mais ici, on s'ennuie assez vite, il faut l’avouer. Le premier album n’existe pas encore, donc pour un avis définitif il faudra encore attendre, mais en live, il faut que scéniquement le groupe aille soit beaucoup plus loin dans le jeu, les mises en scène et les lumières, soit revoie complètement sa copie. Le son faiblard par moments n’a pas non plus mis en valeur les compositions, les musiciens bougeant comme des beaux diables alors que le son en façade étant étonnemment plat. Ca restera une découverte, avec ce metal et et ce chant lyrique, sans verser dans le gothique à la Lacuna Coil.



C’est avec une envie non feinte, que, juste après les dernières notes de 22 BELOW, la foule se presse rapidement au devant de la scène pour ST. Les casquettes et bandeaux se font plus nombreux. L’impatience grimpe dans un Moloco qui chauffe à mesure que le backdrop se dévoile et que les guitares s’accordent. Un backliner avec chaussettes et casquette investit la scène pour faire le chauffeur de salle deux minutes et c’est la déferlante… Dès les premiers morceaux, le public est en transe et les musiciens partagent avec ce dernier. Le son crossover (les pionniers du genre en 1981…) fait mouche dans une salle acquise à la cause des Américains (qui le lui rendent bien). Le pit qui, jusqu’à présent, était encore fréquentable, ne devient plus qu’une masse mouvante au moment où Mike Muir, leader charismatique et fondateur du groupe, entre en scène. Le frontman se donne dès les premiers morceaux, arpente la scène, passe derrière les musiciens, il est intenable ! Le son, gros et puissant, renforce une prestation sans fausse note. Dave Lombardo, le bien nommé à la batterie, fait des miracles et le son de celle-ci est ultra précis. Les morceaux s’enchaînent, les générations se croisent, se mêlent regards satisfaits et hochements de têtes, et dans le pit la masse grouillante se défoule à coup de mosh, circle et slams. Entre deux morceaux, on s’essuie un coup et ça repart. ST participe grandement à cette fête de par des morceaux puissants, bien exécutés, le combo est très dynamique sur scène, son leader ne tient pas en place et échange avec le public. Les slams depuis la scène sont maintenant légion. ST finira ce show dantesque, au cours duquel les classiques du groupe se sont succédés, par un envahissement de scène et un rappel généreux.

Setlist : "You Can't Bring Me Down", "I Shot The Devil", "Clap Like Ozzy", "Freedumb", "Trip At The Brain", "Get Your Fight On!", "War Inside My Head", "Subliminal", "Send Me Your Money", "Institutionalized", "Possessed To Skate", "I Saw Your Mommy", "Cyco Vision", "How Will I Laugh Tomorrow", "Pledge Your Allegiance".
Rappel : "Living For Life".

Le sol dégouline de sueur et de bière, les oreilles sifflent, les sourires éclairent les visages, ST a ouvert dignement le festival Impetus qui se poursuivra avec Alcest, Nostromo et d'autres du 5 ou 8 Mai du côté de Belfort et de Montbéliard.