Il y a un peu plus de quinze ans, en 2001, sortait le tout premier album du groupe américain
ILL NIÑO : "Revolution/Revolucion". Si le groupe devant venir en Europe pour fêter avec nous
cet anniversaire en 2016, la tournée a finalement été repoussée à début 2017 et c’est à
L’Empreinte de Savigny-Le-Temple qu’ILL NIÑO a choisi d'atterrir avec les Hongrois d’EKTOMORF
et les Australiens d’XTORTYA ! Ressortez les baggys et les casquettes !
Force est de constater que la moyenne d’âge dans la salle s’approche plus des trente ou
quarante ans, puisque le néo metal est à l’honneur ce soir ! Ce style, très populaire au
début des années 2000, n’a visiblement pas pris une ride, comme peuvent en témoigner les
membres d’XTORTYA venus d’Australie. La batterie d’ILL NIÑO prend une place conséquente
sur cette petite scène, et les musiciens doivent se débrouiller comme ils peuvent avec leur
batterie, qui séparera du coup la scène en deux. Le groupe entre en scène et commence
rapidement à nous matraquer à grand coup de riffs lourds et gras, sur un chant tantôt hurlé,
tantôt rappé. Même si la salle est loin d’être remplie pour cette première partie, les
musiciens sont ravis d’être en France et s’en donnent à coeur joie en sautant, headbanguant
et jouant avec leurs instruments autant qu’ils le peuvent. Ian (chant) et Darren
(guitare / chant) forment un duo énergique qui finira par conquérir le public. C’est après huit
morceaux qui passent à la vitesse de l’éclair que le groupe quittera la scène.
Setlist :
"Walk Away",
"Can’t Fool Me",
"Falling",
"Drifting",
"Can’t Take This",
"Not Mine",
"Boom Boom",
"Bullet Holes and Broken Bones".
Une installation rapide et une scène toujours divisée en deux par la batterie située en plein
milieu, c’est ce qui caractérisera le changement de plateau entre les Australiens et les
Hongrois d’EKTOMORF. Leur dernier passage en France fin 2015 avait fait des ravages, il est
temps de voir ce que le public en pensera ce soir ! Après un départ où l’ingé lumière semble
absent de sa console (malgré 4 appels), le groupe commence à nous déverser ses violentes
compositions en pleine face. Les quatre musiciens, menés par Zoltán Farkas (guitare / chant)
qui nous demandera de sauter avec lui à chaque morceau sont incontestablement doués et
maîtrisent sur le bout des doigts les riffs martiaux qu’ils nous assènent en continu. Sans un
seul moment de répit, la setlist de onze titres pioche allègrement dans la discographie bien
fournie du groupe pour nous en mettre à la fois plein les yeux et les oreilles. Pendant que
Zoltán Farkas nous demandera de l’aide pour "Black Flag", Róbert Jaksa martèle ses fûts
comme un beau diable alors que Tamás Schrottner (guitare) headbangue en quasi-continu
sous la basse hurlante de Szabolcs Murvai. Après "Outcast" qui aura raison de certaines
nuques, les musiciens quittent la scène sous des applaudissements mérités et une fosse
presque remplie.
Setlist :
"Agressor",
"Move On",
"Evil By Nature",
"Holocaust",
"Fuck You All",
"Gypsy" / "Show Your Fist",
"Black Flag",
"United Nation",
"I Know Them",
"Leech",
"Outcast".
Pendant que J.B. ne fait pas son travail ("I fixed your shit, JB ! You pussy !", confiera le
technicien), le plateau change radicalement pour accueillir les Américains. Beaucoup plus de
place sur scène, le drap qui recouvrait la batterie et le kit de percussions des Américains se
lève. Juste avant que les lumières ne s’éteignent, la foule se fait plus compacte et les
membres d’ILL NIÑO apparaissent enfin. Dave Chavarri (batterie) et Oscar Santiago
(percussions) puis Ahrue Luster, Diego Verduzco (guitares), Lazaro Piña (basse) et enfin le
mastodonte Cristián Machado (chant).
Le coup d’envoi est lancé avec "God Save Us", le tout
premier titre du premier album auquel le groupe rend ce soir hommage. Le public répond
tout de suite présent en entamant un mosh pit sous les ordres de Cristián Machado qui
n’hésitera pas à headbanguer en plus d’avoir une voix impeccable. Le son de la salle est
excellent, ce qui permet au groupe d’enchaîner tous les titres de l’album
"Revolution/Revolución" sans sourciller, tout en prenant le temps d’interagir au maximum avec
le public. Poignées de mains, lancer de médiators, genou à terre, petits pas de danse entre
deux riffs, ILL NIÑO est un vrai groupe de scène. Cristián Machado prêtera une petite minute
le micro à Lazaro Piña dont c’est l’anniversaire ce soir là pour quelques mots, ce qui laissera
au chanteur le temps de s’abreuver un peu avec son pichet de vin rouge. Une fois l’album
terminé, le groupe quitte la scène puis revient pour un petit duo de batterie et percussions
ainsi qu’un rappel de trois titres qui piochera dans les deux albums suivants le premier. Le
changement d’ambiance est brusque puisque "Te Amo… I Hate You" est un titre acoustique,
mais la violence refait surface dès le début d’"How Can I Live". Une intensité particulièrement
palpable s’installe alors sur ce titre (qui est également mon préféré) qui ne retombera pas
pour le dernier morceau, "This Is War".
Lorsque le groupe quitte définitivement la scène, c’est
une fois encore les applaudissements et les poignées de main qui se distribuent par dizaines
pour ce groupe qui nous a fait perdre à tous quelques années le temps d’un show
monstrueux. On se retrouve au Hellfest et on remet ça !
Setlist :
"God Save Us"
"If U Still Hate Me"
"Unreal"
"Nothing Clear"
"What Comes Around"
"Liar"
"Rumba"
"Press Disposed"
"I Am Loco"
"No Murder"
"Rip Out Your Eyes"
"Revolution/Revolucion"
"With You".
Rappel :
"Te Amo... I Hate You",
"How Can I Live",
"This Is War".