La review

ICED EARTH + WARBRINGER + ELM STREET
Le Trabendo - Paris
15/01/2014


Review rédigée par Byclown


Belle soirée ce soir au Trabendo, placée sous le signe du heavy et du thrash à l’ancienne avec rien moins que les vieux pirates d’ICED EARTH en tête d’affiche, venus défendre comme il se doit au son de leurs guitares saturées leur dernier opus "Plagues Of Babylon". Pour les accompagner dans leur rude tâche, WARBRINGER, les thrasheux de Los Angeles que j’avais découverts l’année dernière au Nouveau Casino en première partie de Biohazard. "Last but not least" comme diraient nos amis anglo-saxons, les Australiens de ELM STREET et leur heavy old school remis au goût du jour pour le plus grand plaisir des amateurs du genre, présents en nombre dans ce Trabendo fort plein.



On commence donc sans attendre avec nos amis de Melbourne dont le chanteur / guitariste arbore fièrement un t-shirt de Manowar avec le tatouage sur l’épaule qui va avec… Ce combo, jusqu’alors méconnu de mes oreilles, et pour cause car ils défendent en ce moment leur tout premier album "Barbed Wire Metal", délivre un heavy remis au goût du jour des plus plaisants ! Durant 30 minutes, ce quatuor venu de loin nous ravira avec son énergie, ses headbangs et sa présence scénique. Le son, moderne, ajoute une réelle touche punchy aux compos pourtant issues d’une autre époque (chaque musicien porte un t-shirt d’un groupe de légende tels Manowar, Judas Priest, etc… et ne se cache pas dans sa musique des influences de ceux-ci). La lumière, un peu criarde pour nous autres photographes, ne semble en rien gêner le public qui headbangue et s’en donne à cœur joie dans le pit, en guise d’échauffement pour la suite des hostilités. Question son, la soirée semble s’annoncer sous les meilleurs signes car, pour un groupe d’ouverture, je dois dire que je n’ai pas été déçu, et ce, où que je puisse me trouver dans la salle.



Enfin du très lourd avec l’arrivée sur scène des américains de WARBRINGER, véritable machine à thrasher, qui revient dans notre beau pays avec un tout nouveau line-up pour nous présenter "Empire Collapse", leur nouvelle mouture. Reste donc à voir ce que ce nouveau line-up a dans le ventre ou pas ! Le line-up parlons-en d’ailleurs ! Les "deux John" Kevil et Laux, respectivement chanteur et guitariste de la formation, membres fondateurs s’il en est, sont toujours fidèles au poste, et c’est avec plaisir que je retrouve Adam Carroll à la seconde guitare (qui avait fait un break sur 2012-2013). Enorme surprise du côté des fûts car ce ne sera pas Carlos Cruz qui tiendra les baguettes (dans le groupe depuis 2011) mais bien le batteur de Vektor, oui madame, Mister Blake Anderson !! A la basse, Ben Mottsman, arrivé dans la formation en 2012. Après seulement un morceau, "Living Weapon" en l’occurrence, titre phare de leur avant-dernier album "Worlds Torn Asunder" (qu’il était venu défendre la dernière fois en première partie de Biohazard), force est de constater que ça joue toujours aussi bien, voir même mieux, et on pourrait croire qu’Anderson appartient au combo depuis toujours ! John Kevil s’adresse à la foule : "On est Warbringer, on vient de L.A, on est là pour faire du bruit, très fort, boire des bières et prendre du bon temps". Le décor est pour le moins planté et on sait à quoi s’attendre, du gros thrash nerveux, saupoudré de headbang et de têtes de vilains à crinières à l’image du second titre de la setlist "Severed Reality" tiré de "Waking Into Nighmare" de 2009. Coté setlist, rien de bien surprenant car celle-ci reprend les hits des albums précédents et des titres du nouvel opus qui est juste monstrueux pour qui aime ce genre musical. Mon seul bémol se portera sur le côté inégal de la performance scénique avec un bassiste et un guitariste rythmique quasi inexistants en comparaison du chanteur et du soliste (et mention spéciale pour le batteur de Vektor qui, avec sa batterie, très en avant sur la scène, aura lui aussi assuré le show).

Setlist : "Living Weapon", "Severed Reality", "Iron City", "Demonic Ectacy", "Turning Of The Gears", "Total War", "Living In A Whirlwind", "Owers Of The Serpent".



Dur dur, même pour ICED EARTH et ses décennies de carrière, d’assurer après les prestations énergisantes vues précédemment mais qu’importe, la moyenne d’âge des fans dans la salle se rapprochant de celle de Jon S. et de ses potes, je me dis que ça ne va pas trop bouger. Malgré un professionnalisme sans faille et une envie d’être là, j’ai trouvé le show d’une mollesse affligeante, avec un Jon Schaffer fatigué et souvent absent du devant de la scène, laissant le boulot à son chanteur du moment Stu Block. Il ne suffit pas d’être le créateur du groupe et le seul membre du line-up original encore debout pour justifier en soit le fait de jouer de manière syndicale, et ce même si l’on bénéficie d’un charisme monstrueux (les regards des fans du premier rang, fixés constamment sur Jon en disent long). Le vocaliste justement, pas forcément en forme à cause des dates mais heureux d’être là, offre au public une prestation très en voix, en headbang et en sourires, que demander de plus donc ? Côté soliste ça se gâte, Troy Seele, souffrant déjà d’un manque flagrant de charisme et d’une indélicatesse avec son physique, se voit retranché sur le côté de la scène, près des rideaux, position la moins exposée aux éclairages. Résultat de la manœuvre, le vétéran passe littéralement pour un fantôme bien qu’il soit le seul des deux guitaristes à avoir un vrai niveau technique. Nouveaux venus dans la bande à Basile, à Jon plutôt, Luke Appleton à la basse et Jon Dette à la batterie font leur boulot du mieux qu’ils peuvent, du moins "du mieux qu’on leur laisse faire" pour captiver un peu l’auditoire (qui n’en a officiellement que pour Jon, se fichant bien du reste du contenu) et faire bouger la scène. Les présentations faites, on peut donc parler un peu de la lumière et du son qui, ce soir, seront bien présents en qualité et en quantité. Ouf, enfin des points positifs !
Comme dit précédemment, le groupe part en croisade européenne pour défendre son dernier effort "Plagues Of Babylon", et c’est tout naturellement que la setlist offre à un public conquis d’avance 7 titres du petit dernier. On attaque donc, après l’intro sur "Plagues Of Babylon" suivi (comme sur l’album) par "Democide" accueilli correctement. Avant de poursuivre sur la dernière mouture, le combo nous gratifie d’un flashback avec "Dark Saga", de l’album éponyme datant tout de même de 1996, forcement acclamé. Voilà qui ne rajeunira personne, même pas Jon avec sa teinture de cheveux et son régime Low Carb. On revient rapidement sur de la nouveauté avec "If I Could See You", visiblement connu des fans die hard du premier rang, incrustés dans la crash barrière et on repart sur du plus vieux (et du bon, forcément) avec "Disciples Of The Lie" et "Jeckyl And Hyde". A ce stade de la setlist et du show, on se fait une idée claire sur ce que sera le reste de la soirée et, sans surprise, on retourne sur le dernier album avec "Among The Living". Tout file bon train jusqu’au rappel avec "Dystopia" et "Watching Over Me" qui sera repris fortement par un public chauffé à blanc, et ce bien après que la musique ait cessé, ce qui occasionnera la reprise du morceau pendant une petite minute. En conclusion, et logiquement le groupe finit par le bien nommé "Iced Earth", pas le titre le plus entraînant mais de loin l’un des plus connus, que personnellement, j’aurais bien vu interverti avec son prédécesseur. Tout le monde ou presque repart conquis de cette prestation attendue depuis fort longtemps, surtout ceux qui étaient sur les dents depuis la prestation du groupe en première partie de Volbeat il y a quelques mois.

Setlist : "Plagues Of Babylon" (sur la setlist originale figurait "Apocalypse Segue" qui n’a pas été jouée), "Democide", "Dark Saga", "If I Could See You", "Disciples Of The Lie", "Jeckyl And Hyde""Among The Living Dead", "Red Baron/Blue Max", "Blessed Are You", "Peacemaker", "Vengeance Is Mine""Cthulhu", "My Own Saviour", "The End", "A Question Of Heaven", "Dystopia", "Watching Over Me", "Iced Earth".

Photos tirées de : www.byclown.com