La review

HYPOCRISY + HATE + ESSENCE
Le Fil - Saint-Etienne (42)
02/04/2013


Review rédigée par Alexandra


L’affiche proposée ce soir par DOH l’Asso s’annonce des plus alléchantes. En effet, HYPOCRISY, grosse pointure du death metal suédois depuis une vingtaine d’années, et les Polonais de HATE se partagent le plateau avec les Danois de ESSENCE. Direction donc Saint-Etienne, au Fil plus exactement, où tient place le concert d’aujourd’hui. Mais ô surprise en arrivant sur les lieux, c’est la petite scène qui est installée, le concert n’aura donc pas lieu dans la grande mais dans la petite salle, le nombre de préventes n’étant visiblement que peu suffisant. Assez surprenant pour un groupe de l’envergure d’HYPOCRISY, on aurait espérer plus de monde présent ce soir-là pour les recevoir mais qu’importe, c’est pour nous l’occasion de les voir dans une ambiance un peu plus intimiste et d’apprécier le show d’un peu plus près.



Le premier groupe ne démarrera son set que tardivement. Originaire du Danemark donc, ESSENCE est une formation assez récente formée en 2005, évoluant dans un style thrash metal. Le quatuor, encore inconnu dans nos contrées, est emmené par Lasse Skov au chant / guitare. Ce dernier possède une très bonne présence scénique et un certain charisme avec un fort capital sympathie. Le jeune Mark Drastrup a, quant à lui, visiblement un très bon niveau à la guitare, et assure parfaitement sur scène. La basse de Rasmus Kalke est plutôt bien présente parmi tous les autres instruments. La batterie est efficace et puissante. C’est un groupe dynamique, avec une très bonne technique et plutôt prometteur qui ouvre la soirée et nous a offert une prestation des plus correctes, une formation à suivre.



Le temps d’aller faire un tour au stand merch et se désaltérer autour d’une petite bière, le changement de plateau est terminé, HATE entre en scène. Au cours d’environ 45 minutes de set, les Polonais nous plongent dans une ambiance un peu plus sombre et malsaine avec leur black / death metal. Leur musique n’est pas sans rappeler par certains côté leurs confrères de Behemoth, les sonorités polonaises typiques de ce genre de groupes se reconnaissent aisément de titre en titre. La batterie tabasse fort, ajoutant de la puissance aux morceaux, les éclairages scéniques dont les couleurs rouge et orange dominent nous plongent quant à eux dans l’univers glauque du groupe. Un set efficace, pour un groupe à la présence scénique des plus appréciables, dont un bassiste au charisme incroyable sur scène. Et malgré un son légèrement brouillon par moments, HATE assure sur scène et c‘est à un très bon show que nous venons d‘assister.



Le temps passe, place maintenant à HYPOCRISY. On ne présente plus le combo suédois emmené par le grand Peter Tägtgren au chant / guitare, que certain(es) connaissent sans doute avec son autre side projet Pain. Avec plus de vingt ans de carrière à leur actif, les voilà de retour sur scène pour nous présenter leur tout nouvel album fraîchement sorti "End Of Disclosure", sur lequel la majeure partie de la setlist sera d’ailleurs centrée ce soir, parmi lesquels "The Eye", "United We Fall", efficace sur scène, et "44 Double Zero". Avec un décor scénique aux allures de soucoupe volante géante à l’effigie d’HYPOCRISY, en rappel aux aliens si chers à Mr Tägtgren, un backdrop représentant la pochette de ce nouvel opus, et la batterie de Horgh dominant la scène, installée en hauteur juste au dessus, voilà de quoi nous plonger d’entrée de jeu dans l’univers d’HYPOCRISY.
On démarre avec "End Of Disclosure", éponyme à leur dernière galette, puis "Tales Of Thy Spineless", et c’est parti pour un peu plus d’une heure de set. Le son est de très bonne qualité ce soir, la setlist est plutôt bien choisie, et leur discographie assez bien représentée, puisque centrée sur des albums parmi les plus récents, comme "Warpath" et "Fearless" issus de "Virus", sorti en 2005, ou encore "Fire In The Sky" qui figure sur "Into The Abyss" (2000), que plus anciens, avec notamment l’incontournable "Roswell 47" qui figure parmi les titres rappels et "Buried", tirés de "Abducted" sorti en 1996, ou encore "Elastic Inverted Visions" et "Fractured Millenium" extraits de "Hypocrisy" (1999) sans oublier le "Necronomicon" de l’album "Osculum Obscenum" (1993). De quoi ravir les fans de leur débuts comme les derniers arrivés. Pour le reste, Peter Tägtgren tient son rôle de leader au micro à la perfection, son charisme et sa prestance attirant tout l’attention sur lui, Tomas Elofsson se révèle très bon à la guitare également, Horgh quant à lui, également connu pour officier au sein des Norvégiens d’Immortal, excelle derrière ses fûts, sa technique et sa puissance de frappe ajoutent à la qualité du set de ce soir. Malgré quelques morceaux un peu plus lents, qui cassent un peu le rythme du set en contraste avec d’autres plus rapides et accrocheurs, HYPOCRISY nous aura offert un concert de qualité, mais le temps est malheureusement passé bien trop vite, et après quelques rappels, dont "Adjusting The Sun" et "Eraser", le groupe quitte définitivement la scène, annonçant la toute fin du concert. On en aurait presque repris encore un peu, tant pis, la suite au Hellfest pour ceux qui auront l‘occasion de s‘y rendre et peut être d’y revoir HYPOCRISY en Juin prochain.

Setlist : "End Of Disclosure ", "Tales Of Thy Spineless", "Fractured Millennium", "Left To Rot", "The Eye ", "The Abyss ", "Fire In The Sky ", "Necronomicon ", "Buried ", "Fearless ", "United We Fall", "44 Double Zero", "Elastic Inverted Vision", "Warpath".
Rappel : "Roswell 47", "Adjusting The Sun", "Eraser".

DOH l’Asso nous aura une nouvelle fois fait passer une excellente soirée, nous offrant toujours des affiches de qualité avec des valeurs sûres du metal, on l‘en remercie grandement pour cela. Après Amon Amarth, Cannibal Corpse et Children Of Bodom, c’est à présent HYPOCRISY qui aura foulé la scène du Fil, dommage que ce ne fût que dans la petite salle, ils auraient largement mérité de jouer sur la grande scène. Mais qu’importe, malgré un public bien peu présent ce soir pour accueillir HYPOCRISY et HATE, à peine 220 personnes annoncées dans la salle, l’ambiance fut plus intimiste et nous aura d’une certaine manière d’autant plus fait apprécier le show. Je ne peux terminer d’écrire ces lignes sans rendre un dernier hommage et avoir une pensée pour Mortifer, bassiste de HATE, qui nous a quittés en pleine tournée, quelques jours à peine après le concert de Saint-Etienne à seulement 27 ans, une bien triste nouvelle et une grosse surprise pour beaucoup de monde je pense. Une pensée pour sa famille et ses proches également.