La review

HELLFEST
Clisson (44)
19/06/2016


Review rédigée par Solange


Le dernier jour du festival arrive malheureusement déjà, mais ce dimanche nous réserve encore une programmation monstrueuse et il sera dur de s’ennuyer.



Je suis déterminée à venir soutenir et revoir KING DUDE, bien que l’ayant vu à Paris il y a quelques mois. Il fut ma dernière surprise dans la programmation du Hellfest. Bien que ses influences et thèmes soient proches de coller à l’ambiance environnante, sa musique reste du folk américain, sombre certes, mais quand même. Beaucoup de ses enregistrements sont solos et autoproduits mais il grandit et tourne maintenant avec un groupe. Ça reste dark folk, plus rock et énergique, un peu moins déprimant, le groupe qui l’accompagne lui apporte aussi un petit côté post-punk. Pas énormément de monde sous la Valley mais le groupe est reconnaissant. Il joue quelques morceaux récents comme "Fear Is All You Know", "Miss September" ou "Rosemary" ainsi que de plus anciens, réarrangés bénéfiquement pour le live. Le set n’était malheureusement pas très long mais je suis encore plus certaine maintenant que KING DUDE fait partie de ces groupes que je ne me lasserai jamais de voir !



Un nouveau retour en adolescence se profile sur la Main Stage avec l’arrivée de NO ONE IS INNOCENT et le morceau "Nomenklatura". Si les Français ont toujours fait partie du paysage rock et ne font pas partie des plus extrêmes au Hellfest, je trouve que leur concert est particulièrement énervé. Je ne m’attendais pas à autant d’énergie et de lourdeur. Le groupe jouera "Charlie" invoquant un hommage qui ne doit pas s’arrêter, et partagera un deuxième hommage avec la reprise "We Are The Road Crew" de Motörhead devant un public venu très nombreux.



D’ailleurs cela ne fait que s’amplifier car quand je reviens pour GOJIRA à 16h45, la foule s’est massivement agrandie. Comme au Download Festival ça fait plaisir de voir autant de monde rassemblé pour les Français, qui grandissent et font de plus en plus l’unanimité. Le public n’est pas là par hasard en passant, ce sont des gens qui savent ce qu’ils veulent venir voir. Le concert est quasiment identique à celui du Download en termes de setlist et d’énergie mais pour le coup, ce n’est pas un problème ! La puissance qui se dégage du groupe sur scène est impressionnante - et appuyée par un peu de pyrotechnie. Le groupe est déchaîné et son jeu est bien sûr irréprochable. La setlist comporte deux morceaux du nouvel album "Magma" ainsi que des précédents comme "L’Enfant Sauvage", "Wisdom Comes" et se termine lourdement avec "Vacuity". Nouvelle grosse claque de GOJIRA donc, qui eux aussi restent impressionnés par l’ampleur qu’il ont pris à présent.



Retour sous la Valley ensuite pour le trio KADAVAR. Le groupe diversifie la programmation de la scène en sortant des habituels groupes de stoner ou doom. En effet, les Allemands de KADAVAR ont un penchant plus affirmé pour le rock psyché. Basse, guitare / chant et batterie trônant au milieu, les musiciens sont tous mis en avant. On prend un bon retour en arrière d’une quarantaine d’années, morceaux lents et hypnotiques avec un chant distant et aigu ou d’autres qui laissent libre court à une guitare frénétique et créative. Je me laisse facilement porter pendant la petite heure que durera leur concert puis je décide de m’approcher à l’avance pour ne pas rater AMON AMARTH sur la Main Stage 2.



SLAYER termine son concert sur la Main Stage 1 et je vois les chanceux qui dévalent la tyrolienne qui a été installée cette année devant les deux scènes, impressionnant et c’est la classe ! Arrivent ensuite les Suédois sur "The Pursuit Of Vikings" qui est définitivement le meilleur morceau pour commencer un concert. A nouveau pas de surprise par rapport au Download, même décor avec les deux têtes de dragons et setlist sensiblement identique avec deux morceaux du dernier album "First Kill" et le festif "Raise Your Horns". Le groupe à l’air content d’être là et véhicule son énergie au public toujours aussi nombreux.



Je continue mes doublons avec JANE'S ADDICTION, déjà vu aussi la semaine passée. Encore plus que KADAVAR, le groupe plonge la Valley dans une ambiance totalement différente de d’habitude. Rock alternatif des années 90 made in California, avec un chant atypique et au parcours quelque peu instable, le groupe est pourtant très reconnu notamment pour son album "Ritual De Lo Habitual" dont la setlist sera d’ailleurs majoritairement tirée. JANE'S ADDICTION aura enfin attiré ce soir son public mérité, contrairement au show du Download où la fosse s’était peu remplie. Le public connaisseur supportera le groupe avec enthousiasme sur tous les morceaux cultes qui composeront ce concert. Et l’arrivée des strip teaseuses sur scène aura aussi fait son petit effet !

Je pars avant la fin pour rejoindre tous les fidèles qui attendent déjà GHOST. Le groupe a multiplié les succès, est dans une ascension exemplaire et investit une Main Stage largement méritée ! Après une intro sur la musique entendue dans Eyes Wide Shut ("Masked Ball" - Jocelyn Pook) le groupe commence sur les deux premiers morceaux de "Meliora", son dernier album. Prestation excellente, la scène a fière allure, les lumières sont magnifiques. Des femmes en costumes de nonnes viennent pendant "Body And Blood" faire boire du vin à la foule. Le chanteur a toujours le même ton humoristique quand il s’adresse à la foule ce qui - comme son attitude de crooner et ses petits pas de danse - tranche un peu avec l’aspect cérémoniel du show ! GHOST jouera aussi les très bons "Year Zero", "He Is" ou "Mummy Dust". Après le fameux discours faisant l’apologie de l’orgasme féminin, c’est un ensemble de choristes composé des nonnes et d’enfants clissonais qui vient accompagner le groupe pour un final totalement surréaliste sur "Monstrance Clock", et accompagné d’un feu d’artifice en plus ! Voilà, on a donné les moyens de faire gros et GHOST a fait très très gros pour ce concert au Hellfest. Leur succès rapide est mérité et il ne reste qu’à espérer que cette apogée durera encore longtemps !

Commençant à errer un peu, j’entend l’intro de BLACK SABBATH qui commence, je décide de rester un peu mais avec appréhension. En effet leur concert d’il y a deux ans était selon moi une catastrophe, je ne sais pas si je veux revoir ça. Je reste pour le premier morceau "Black Sabbath" et on dirait qu’Ozzy Osbourne s’est remis à chanter juste !



Je pars tout de même assez vite me placer devant la Valley pour la rareté PUSCIFER. Second groupe de Maynard James Keenan de Tool, le groupe avait annulé un concert à Paris début Juin, il était donc impensable pour moi de ne pas aller le voir. Musicalement, le groupe est déjà un ovni mais scéniquement, c’est encore pire ! Tous les musiciens sont un peu en retrait, sauf le batteur qui siège sur le devant de la scène. Des performers accompagnent le groupe : hommes et femmes habillés en un mélange de costumes de super héros et de catcheurs effectuent des danses et chorégraphies de combat. MJK porte un masque noir qui lui recouvre presque tout le visage et il ne sera quasiment pas éclairé de tout le concert. Il est là, incognito, enfin jusqu’au moment où il chante car bien évidemment, on reconnaîtrait sa voix parmi n’importe lesquelles. Ne l’ayant jamais entendu en concert, l’expérience me donne honnêtement des frissons. Le concert visuellement farfelu s’accorde bien avec une musique qui se démarque elle aussi sur le fest. C’est assez rock, des passages bien énergiques, mais le tout systématiquement accompagné de bizarreries, électroniques, industrielles ou vocales. Pour résumer, si PUSCIFER repassait demain en concert, j’irai en courant sans hésiter !

Pour le dernier créneau du festival, je vais jeter un oeil à KING DIAMOND. De loin seulement car la fatigue commence à arriver. La première fois que je l’avais vu c'était au Hellfest également mais en étant plus en forme et plus près, le tout avait l’air plus impressionnant. Cependant, les décors et ambiances de lumières véhiculent toujours une ambiance bien propre à KING DIAMOND, et sa voix reste parfaitement maîtrisée.

C’est ainsi que je termine le festival qui encore une fois aura prouvé sa qualité tant dans la programmation que les infrastructures. Le seul bémol reste toujours la quantité de public accueilli car, si elle était acceptable l’année dernière après la baisse de capacité, on sent cette année à nouveau un petit trop plein qui n’aura pas été suffisamment endigué par les nouveaux aménagements. Mais on se doute que l’orga y pensera d’ici l’année prochaine et pour la programmation, on ne se fait pas de soucis !