La review

HELLFEST
Clisson (44)
17/06/2011


Review rédigée par Angie et ses acolytes.


Je me lance dans l’impétueuse tâche de vous présenter le Hellfest 2011 qui s’est déroulé les 17,18 et 19 Juin dernier sur la diabolique petite commune de Clisson que l’on ne présente plus pour sa 6ème édition, en essayant de ne pas simplement répéter que ce fut simplement grandiose et magistral ! Rien qu’à la vue de l’affiche proposée on s’en serait bien douté et difficile d’imaginer que quelque passionné du genre soit déçu. Mises à part les grosses têtes d’affiche de plus en plus "old school" et inattendues, on reconnaîtra que les genres death / black metal mais aussi stoner, sludge et hardcore étaient à l’honneur, soit un beau panaché d’éclectisme pour satisfaire quelque adulateur que ce soit, avec des groupes qu’on n’avait plus eu l’occasion de voir depuis bien longtemps. Il y en avait pour tous les goûts et c’est l’eau à la bouche à la découverte de l’affiche qu’il m’était impensable de rater cette édition des plus affriolante !

Et comme le Hellfest sans son camping aux airs de "libérez l’apéro" ne serait pas vraiment le festival de l’enfer, c’est avec joie et héroïsme que je me suis donc plongée comme à peu près 80 000 autres épicuriens du genre dans trois jours de folie furieuse à dormir à la belle étoile (toutefois cachée par de gros nuages), à boire des bières à deux jetons et à manger kebabs et autres subtilités culinaires.

En ce qui concerne l’organisation, il va sans dire que l’amélioration est perceptible d’année en année avec des conditions quotidiennes plutôt agréables. Rien à signaler de particulier si ce n’est peut être l’odeur des toilettes au troisième jour mais que faire contre 7 litres de bière engloutis par chaque métalleux assoiffé… ! La nourriture un peu chère et un temps un brin capricieux, mais des petits éléments qui n’ont en rien gâché les festivités. Le merchandising se maintient de plus en plus complet avec une nouveauté à signaler pour cette édition : un stand de la marque Woodbrass proposant une collection de guitares et basses signatures que l’on pouvait tester et acheter au cœur du site, initiative particulièrement appréciée des visiteurs.

Sans oublier que cette année reposait bien évidemment sous le signe de l’hommage, rendu aux personnalités disparues : Patrick Roy, député dont on n’oubliera pas la contribution à la survie de notre beau festival, Eric Ledroit, ancien chef de la sécurité du Hellfest, Ronnie James Dio, ancien chanteur de Heaven & Hell entre autres et Peter Steele, chanteur de Type O Negative, dont on pouvait admirer les portraits affichés à l’entrée du site.

Arrivée Jeudi soir prête à affronter 4 nuits s’annonçant déjà enflammées avec un Metal Corner à l’affluence abondante et ayant quasiment planté ma tente devant la Terrorizer pour son choix de groupes à me décrocher la tête, je partage donc cette chronique avec mes charmants collègues pour vous présenter la majorité des sets proposés sur les quatre scènes du festival.

Bonne lecture à tous et avis aux absents de ce cru 2011 qui risquent d’avoir la larme à l’œil…



KLONE (Main Stage 2 – 10h30/11h00)
Quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir KLONE à l'ouverture du Hellfest, ils n'auront que 30 minutes pour faire "leurs preuves" devant un public dont la majorité ne connaît pas KLONE et surtout un public qui sort de sa fameuse première soirée du Jeudi soir dans l'ambiance quelque peu alcoolisée du Metal Corner. Le sextuor de Poitiers n'en perdra pas sa force scénique habituelle avec "Spiral Down", premier morceau où l'on aime à entendre la voix de Yann qui s'améliore de concerts en concerts apparemment. Et c'est réellement parti pour une spirale de riffs face à un public très vite convaincu par ce metal soigné sur toute les coutures qui fait la force de KLONE sur scène. Enchaînant leur meilleurs morceaux tels "The Spell Is Cast", "Immaculate Desire", le public ne traînera pas à entrer dans l'univers de KLONE, c'est le matin, on a déjà la première gueule de bois mais ça envoie pour notre plus grand plaisir. Avec "Give Up The Rest" qui vous martèle la tête, KLONE est réellement décidé à ne laisser personne indifférent et ce défi est amplement réussi. Un final sur une reprise de Björk avec "Army Of Me", une première en live, et la seule chose que l'on regrettera de KLONE au Hellfest, c'est qu'ils ne disposaient que d'un set de 30 minutes car deux à trois morceaux de plus n'auraient pas été de refus. (Phenix)


HANGMAN’S CHAIR (Terrorizer Tent – 10h30/11h00)
Vendredi 17 Juin, 10h30. A peine arrivée sur le site, je me précipite sous la Terrorizer Tent, spécialiste des groupes bien "underground" à découvrir ou redécouvrir, pour profiter du set des HANGMAN’S CHAIR, formation Parisienne qui commence à remarquablement imposer sa patte dans le milieu. Quatrième fois que je les vois sur scène et toujours le même plaisir, avec à chaque coup la sensation d ‘une évolution artistique grandissante . Vestes en cuir de mise revêtues avec classe, les musiciens sont prêts à enchaîner les riffs massifs et déchainer le public, dans une lourdeur imposante, accompagnés d’une voix prosternée à la Acid Bath qui donne des frissons dans le dos, magnifique. Spécialistes dans l’art de nous mettre en haleine des secondes durant, le moment crucial où la mélodie explose est pressenti, palpable à chaque instant, pour expulser enfin toute sa massivité en pleine face. Pour le jeu de scène, les artistes restent égaux à eux-mêmes, authentiques, n’en font ni trop ni pas assez. Dans la tente, ça transpire le sludge à souhait, le public partage chaque bouffée d’adrénaline et l’ attitude passionnée du chanteur ne fait qu’accentuer cette communion établie. L’épreuve d’enflammer la scène est largement réussie, performance d’autant plus remarquable pour un vendredi matin où le nombre de spectateurs venus apprécier le groupe était déjà considérable ! 30 minutes de set de qualité qui n’a laissé personne indifférent, certains les définiront même comme révélation de l’édition 2011. Avec une introduction telle, le cru de cette année s’annonce déjà très prometteur ! (Angie)


VALIENT THORR (Main Stage 1 - 11h05/11h35)
Première entrée réellement rock de l'édition 2011 du Hellfest avec VALIENT THORR nous venant tout droit de Chapel Hill en Caroline du Nord pour nous offrir une scène rock stoner digne de ce nom. Et ça envoie un bon son toute en puissance sur "Double Crossed" et un jeu de scène assez sympathique, un bon contact et des festivaliers conquis par ce qui était une nouvelle expérience live pour ma part, rien à redire que ce soit au niveau du chant de Valient, les guitares d'Eidan et Voiden ont un son sublime, et des basse / batterie très présentes et très équilibrées. Le temps se couvre, et leur set aussi pour se finir sur "Sleeper Awakes" (dont il m'a fallu une plombe pour retrouver le nom !), et VALIENT THORR nous quitte, que 30 minutes c'est bien peu face à la claque qu'ils viennent de nous mettre. (Phenix)


SUICIDE SILENCE (Main Stage 2 – 11h40/12h10)
Place à SUICIDE SILENCE groupe très contradictoire en soi car il a autant de bons côtés que de "mauvais", deuxième fois que je les vois et mon avis diverge peu. Mitch Lucker a une voix toujours aussi monstrueuse malgré son côté petit minet, il faut qu'il y ait une sonorisation en béton donc ça aide à décupler sa puissance au chant (ce qui est pour moi un petit bémol face à ce coté amplification de voix au max, on se déporte un peu du côté "live pur"). "Wake Up" en premier titre ça tombe bien ça ne fera pas de mal sous cette pluie battante de se réveiller et se réchauffer un petit coup sous ce titre aux riffs à réveiller un mort. Quelques bémols sur une voix pas très bien calée quelquefois comme sur "Unanswered" qui malgré tout est un morceau excellent, ça casse légèrement le truc mais reste correct dans l'ensemble. Une très bonne communication avec le public, toujours prêt à foutre le bordel dans la fosse, il a toujours les mots pour lancer de bons gros moshs et on en oublie vite cette pluie qui se réchauffe sous la suée de l'ensemble du public. Malgré ces petits défauts au chant, il en restera un très bon show, un sacré bordel même surtout lors des salutations personnelles de Mitch venant serrer quelques mains, j'en ressort une fois de plus conquis, avec quelques bémols qui ne diminueront aucunement l’envie de les voir une fois de plus. (Phenix)



THE DWARVES (Main Stage 2 – 13h00/13h40)
Je ne suis pas particulièrement fan de ce genre de son punk / rock qu'offre THE DWARVES, disons que c'est plus la curiosité qui m'a amené à cette scène histoire de voir comment ça pouvait balancer, et honnêtement c'est le cas de le dire ça balance, d'emblée l'ambiance est posée en à peine une minute pour que le public se déchaîne. Il faut dire qu'ils ont une patate de malade, je sais pas à quoi ils tournent mais ils sont totalement déchaînés sur scène et ça aide à faire passer ce coté punk / rock qui m'était encore difficile d'apprécier ! Dommage que la pluie soit venue faire fuir une bonne partie du public, pour ma part je n'ai pas bougé d'un poil, voulant prendre ma leçon jusqu'au bout, ils mettent le feu et le chanteur n'hésite pas à y mettre du siens avec un bain de foule bien mérité, qui n'empêche aucunement le morceau d'être fini sans chant ! Pas de prise de tête, c'est des déglingos qui se donnent à 400% sur scène et ça fait plaisir. Le final avec les Sirens du Hellfest est d'ailleurs fort sympathique et une très belle manière de finir cette scène comme ils l'ont commencée, comme des barrés ! (Phenix)


KRUGER (Terrorizer Tent – 13h30/14h10)
Comme dit le proverbe… Jamais deux sans trois… Note perso, c’est la troisième fois en moins d’un an que je me précipite pour voir les petits Suisses de KRUGER. Après une perf’ gigantesque et remarqué sous le soleil Breton de Séné en Août 2010, un concert indoor au 6Part4 (avec As We Draw et Eryn An Dae) à l’occasion de leur tournée Française, j’ai le plaisir de les retrouver au Hellfest. Déjà invités en terres Clissonnaises en 2008 , nos amis frontaliers viennent déverser leur sludge empreint d’influences Neurosisiennes sous une Terrorizer, à ma grande surprise, bondée d’aficionados, des vrais. L’ambiance est chaleureuse et ça n’est pas dû à la température extérieure hein. Un moment spécial se prépare, indescriptible ambiance. Le quatuor arrive sur scène et c’est l’ovation. Cette atmosphère se prolongera tout le long du concert, une réelle "communion" avec le public, une proximité folle. Les gars sont surpris-heureux de l’accueil du public conquis d’avance. Les morceaux s’enchaînent avec un jeu de lights magnifique, une scène enfumée. L’effet est bluffant et renforce cette impression de huit clos intimiste avec le groupe. Des ombres jouent dans un halo clair, les transalpins se déchaînent on stage, à l’instar du chanteur Reno qui, comme à chacun de ses concerts, fait un show frénétique, comme possédé, se roulant de façon hérétique sur le planché de son terrain de jeu et venant, évident, faire ses traditionnels bains de foule avec son micro old school et son fil de 10km de long . A noter qu’il n’a rien escaladé pour une fois… Niveau scénique, on est très bien servi, on en prend pleins les yeux. Le son est bon, la basse lourde et puissante, les riffs maîtrisés, le chant écorché et troublant est d’une sincérité bouleversante. Les morceaux choisis sont tirés de tous les albums de KRUGER, eh oui, on nous joue des "vieilleries". Mon seul regret niveau setlist, c'est qu’ils n’aient pas proposé leur reprise de Kyuss, "Hurricane". Bref , applaudissements finaux fournis et enflammés pour le groupe toujours aussi proche et généreux avec son public. KRUGER aura été l’un de mes meilleurs concerts du Hellfest 2011. (Maria)



DAGOBA (Main Stage 2 – 14h35/15h20)
Et un groupe Français de plus au Hellfest pour cette nouvelle édition et ça fait chaud au coeur de revoir DAGOBA. Commençant sur "The Nightfall And All Its Mistakes", nos chers Marseillais arrivent en purs showmen, Shawter arrive avec une patate démentielle à son habitude pour qu'on s'en prenne plein la tête au premier coup de guitare. Et nous avons un public qui est tout sauf avare de jump de pogo et de moshpit, ça bouge un max dès le premier morceau. Franky est toujours aussi au haut de sa forme et contradictoirement, toujours autant au contact du public malgré son "état de siège" derrière sa batterie au son créateur de moshparts infernaux, comme sur l'indéniable "The Man You're Not" créant une déferlante dans le public, premières grosses suées du fest avec un plaisir certain, c'est bien ça aide à éliminer les litres de bières ingurgités depuis ! Un featuring assez sympa pointe le bout de son nez avec Nelly, et Shawter prend la guitare pour accompagné Izakar sur "Waves Of Doom", dès que Nelly arrive sur scène on sent un grain de timidité de la grande gagnante du concours organisé par Metallian, mais cette timidité est vite effacée par la voix monstrueuse qu'elle nous offre sur ce morceau, et ça balance grave, le public accompagne Nelly dans un élan gigantesque et on atteint le summum du son de DAGOBA, un grand moment que je ne suis pas près d'oublier ! A part un petit bémol, pour les morceaux de "Poseidon" qui réellement n'ont pas leur place ici dans la setlist car se classant dans un registre assez différent, DAGOBA enflammera littéralement les festivaliers sur la classique et incontournable dernier morceau j'ai cité "The white Guy", histoire de se déchaîner un grand coup avant le départ de nos amis Marseillais. (Phenix)


CHURCH OF MISERY (Terrorizer Tent – 14h40/15h20)
Une chose est sûre, les Japonais ne sont pas les derniers en matière de gros son ! Je n’avais jamais eu l’occasion de voir sur scène ce groupe dont on m’avait pourtant maintes fois fait l’éloge. Tout à leur honneur car j’ai découvert ce jour là quatre personnages complètement déchainés, cracheurs de phrasés puissants et de rythmes dérangés. En pleine forme pour débuter leur tournée Européenne avec EYEHATEGOD et The Gates Of Slumber, le Hellfest s’est avéré être une place de choix pour exprimer leur art. Neggy, micro en main, semblait envouté, suspendu à la moindre structure se trouvant sur son passage et encerclé de riffs à base de "doom psychédélique" qui ont déchainé l’audience pour un show des plus délirant. Pari gagné pour les CHURCH OF MISERY qui ont su conquérir un public Français trop rarement visité par le groupe et qui a pu en prime se réjouir de leur passage une semaine plus tard au Nouveau Casino dans la capitale, où le spectacle était tout aussi exceptionnel. (Angie)



ALTER BRIDGE (Main Stage 1 – 15h25/16h15)
Myles Kennedy est de retour sur scène au Hellfest, débarquant sur scène face à un public trempé par cette pluie battante, Myles lancera son set sur "Slip To The Void", seul sur scène pour l'introduction de ce morceau où les instrumentistes le rejoindront juste après, c'est une très belle entrée en matière je trouve. Suivi par "Find The Real" et "Buried Alive", nos heavy-rockeurs nous offre leurs meilleurs morceaux au riffs monstrueux de Mark Tremonti sur les parties solos. ! Le public est scotché à la scène, il faut dire que c'est la première fois que je vois ALTER BRIDGE en live et il en est de même, je suis très surpris par l'aisance et la prestance qu'a chacun sur scène, ils nous sortent leurs morceaux phare comme "Come To Life", "Metalingus", ce qui évitera à bon nombre de personnes dans le public de partir à cause de la pluie, Myles très au contact avec le public n'hésitera pas à le convier à chanter avec lui pour se réchauffer. S'ensuivra des morceaux de qualité à leur grande habitude, "White Knuckles", "Isolation" (parmi mes préférés), pour un son plus que plaisant même si malgré tout certain festivaliers ont abandonné face à la pluie, on s'en fiche, ça nous donne plus de place et tant pis pour eux ! Petit Battle entre Myles et Mark, histoire de garder le public en haleine avant le dernier morceau qui n'est autre que "Rise Today". Après maintes discussion auprès du public on passe par les habitués qui ont naturellement adoré, et par contre des avis plus divergent pour ceux qui découvrent ALTER BRIDGE et s'attendaient à quelque chose de plus lourd, pour ma part, dès que je pourrai revoir ALTER BRIDGE sur scène, ce sera sans hésitation et avec un grand plaisir. (Phenix)



MAXIMUM THE HORMONE (Main Stage 2 – 16h20/17h10)
La grande découverte du Hellfest 2011, je m'étais "un peu" renseigné sur ce groupe quand j'ai vu qu'il était présent à l'affiche car ne les connaissant pas vraiment et venant directement du Japon, cela avait attisé ma curiosité mais je n'avais pas vraiment accrocher de prime abord ! Rien que leur arrivée sur scène met l'ambiance, tous très décontractés, Futoshi Uehara à la basse arrive lui pieds nus et torse nu, il est fan de Flea des "Red Hot Chili Peppers" et ça se voit, Ryo Nawakita le guitariste, et la charismatique Nawo à la batterie qui, il faut le rappeler, venait d'accoucher deux mois auparavant. Dès le premier morceau ça envoie, Daisuke au chant enchaîne les morceaux que je ne pourrai citer hélas, mais tous font preuve d'une énorme communication avec le public, en Japonais ! Et ça ne change rien au fait que ça foute un sacré bordel, parler la même langue quand on fait du metal n'a aucune importance, après tout le Hellfest c'est un peu le Babylone de la musique extrême. (Phenix)



EYEHATEGOD (Terrorizer Tent – 17h05/17h50)
Observés la dernière fois en Avril 2010 dans la salle parisienne du Glaz’art, je trépignais d’impatience dans l’attente d’un prochain concert du groupe tant le show m’avait captivé. Cette fois-ci dans la Terrorizer Tent, contrairement à 2009 où le public avait pu les acclamer devant la Main Stage1 (s’il vous plaît !), le cadre s’annonçait cette année beaucoup plus intimiste, voire un peu trop. Avec un public de plus en plus large, se mettre vers l’avant de scène se révélait être un exploit, le risque de se prendre un pied ou plus original un drapeau en pleine tronche (il était pour moi celui-là…) était un peu trop élevé. Tenant coûte que coûte à admirer la prestation de mes grands maîtres, j’ai hélas étais plutôt déçue par l’ambiance un peu gâchée par l’attention portée à ne pas me faire écrabouiller. Un peu trop pesant…Inconvénient qui n’a cependant pas gâché un set de onze titres de qualité, plus hystériques les uns que les autres dont le fameux "Jack Ass In The Will Of God" et en prime un nouveau titre, "New Orleans Is The New Vietnam", qui met clairement l’eau à la bouche dans l’attente du prochain album. On s’attendait peut-être à une sympathique intrusion de Phil Anselmo comme il y a deux ans auparavant, en vain ; on se consolera une heure après avec DOWN. L’hommage de Mike Williams rendu à feu son ami d’Anal Cunt clôturera le spectacle, poignant et enivrant comme à son habitude. (Angie)



THE EXPLOITED (Main Stage 2 – 18h10/19h00)
N'étant vraiment pas ma tasse de thé, THE EXPLOITED fait partie des groupes que je viens voir pour me dire "oui, je les ai vu sur scène", histoire de ne pas mourir bête et de les voir ne serait-ce qu'une fois. Ne voulant pas faire l'intégralité de leur set, je me suis surpris à rester jusqu'à la fin face à nos Ecossais sur-motivés sur scène, rien ne les arrête, il faut dire que c'est une référence du punk et j'en ai croisé de nombreux n'étant venus que pour eux. Wattie exprime une force incroyable sur scène et il a toujours le sourire jusqu’aux oreilles, c'est très plaisant de voir un groupe qui s'éclate autant sur scène. C'est parti sur un "Let's Start A War" de circonstance, s'ensuivant les incontournables "UK82", "Chaos Is My Life" et le très célèbre "I Believe In Anarchy", où je me surprends, non sans plaisir, à chanter bras dessus dessous avec des punks, moi qui ne suis pas fan de THE EXPLOITED, au final en live c'est une bombe atomique ! Wattie montre clairement son statut de légende vivante, de l'efficace "Beat The Bastards" à "Fuck The USA" avec un public déchaîné hurlant chaque paroles, avec des moshs bien violents comme on les aime. Plus le set avance, plus la fosse s'embrase à coup de pogos et de moshs de plus en plus intenses. C'est un moment plein de puissance après "Fuck The USA" quand Wattie enchaîne sur "Punk's Not Dead", "Sex And Violence" pour finir sur "Army Life", du haut de mon crâne rasé je sens une petite crête pousser ! Je suis venu j'ai vu et je me suis pris une très belle claque. (Phenix)



DOWN (Main Stage 1 – 19h05/20h05)
Autant vous dire d'emblée qu'à ce sujet ma subjectivité va fulminer, DOWN étant LE groupe que j'attendais. Déjà captivée par le concert donné sur la Main Stage 2 deux ans auparavant, je n'avais pas eu l’occasion de les revoir depuis, l'attente n'en était que plus intense.
C'est donc au milieu de la foule que je commence à profiter des premiers titres du set, avec un Phil Anselmo au top de sa forme, grand chaman devant son public, captivant les regards et les oreilles. Une heure seulement après s'être remis du concert d'EYEHATEGOD, Jimmy Bower (batteur du groupe) est déjà paré à affronter un nouveau timing avec une grosse caisse pour le moins foudroyante, voire un peu trop sur les premiers morceaux, les ingénieurs du son ayant un peu forcé la dose. Le souci fut vite rétabli. Le temps capricieux alternait étrangement à merveille pluie et grand soleil au fil des titres, comme si mère nature souhaitait se mêler au spectacle. Peu importe les nuages, les fans sont bel et bien présents les plus en avant écrasés contre les barrières. Tous les "tubes" sont repris et joués avec exactitude, beaucoup des deux derniers albums sur la première demi-heure pour aboutir à des riffs bien connus du premier opus "NOLA" durant la dernière partie du show, repris en masse par une foule en délire. Ma satisfaction ayant atteint son summum, je décide donc de me retrouver en amont à pogoter au milieu d’aimables métalleux, aux mouvements intenses mais toujours respectueux, classe !
A quelques minutes de la fin, "Stone The Crow" retentit, tout le monde chantonne, absorbé, on se croirait dans une Grand-messe. Je me retrouve alors en un quart de seconde propulsée au-dessus des têtes à slamer chapeau de cow-boy au vent… J'en ressors indemne, sourire béat aux lèvres pour profiter de la dernière chanson et d’un final magistral proposé par les membres du groupe : "Bury Me In Smoke" avec un Jimmy Bower des plus séduisants en soutient-gorge blanc gentiment lancé par une demoiselle du public s'achèvera sur un salut collectif à la foule aux airs de fin de pièce de théâtre, accompagné de Kate (femme de Phil Anselmo) qui n'hésitera pas à prendre place sur scène, basse entre les doigts.
Si certains regretteront qu’aucune reprise de Pantera n’ait été faite et que d'autres s’en tiendront à dire que la voix de Phil n’était pas vraiment à son mérite, le show m'aura paru quant à moi des plus exceptionnels ; j'en ai encore des grains de sable dans les yeux.. (Angie)



MESHUGGAH (Main Stage 2 – 20h10/21h00)
Les ayant déjà vus une fois et ayant été quelques peu déçu de leur prestation à l'époque, j'étais venu un peu sceptique voir MESHUGGAH qui j'espère me réveillerait un peu après la prestation de THE EXPLOITED, mais cette année c'est sous une pluie diluvienne que j'ai pris une sacrée baffe ! Hélas cette pluie diluvienne a calmé quelques festivaliers mais l'avant de fosse était chargé en aficionados de MESHUGGAH prêts à suer haut et fort sous le son monstrueux que le groupe offre. Commençant leur set avec "Rational Gaze", la claque est énorme, un son qui fait trembler l'ensemble du site du Hellfest, on s'étonne que les vestiges des remparts de Clisson tiennent encore debout. Passant par "Pravus", "Lethargica", "Combustion", ils nous en mettent plein les oreilles, on en oublie la pluie face à ce show réellement impressionnant que ce soit techniquement et même visuellement malgré une présence légèrement statique des membres de MESHUGGAH, mais bon quand on voit ce qu'ils jouent, c'est assez normal je trouve et ça n'en perd aucunement la force qu'ils transmettent au public. Une batterie qui sonne comme de la dynamite, Tomas se lâche un grand coup sur ses fûts et pédales, c'est massif à souhait, du pur bonheur extrême. Malgré ce temps pourri, le public suit les mastodontes, comme sous "Perpetual Black Second" qui marquera bien les esprits de ce dont est capable MESHUGGAH scéniquement, on a le cerveau qui se transforme en bouillie face à ces énormissimes riffs et impressionnants solos qui nous clouent littéralement sur place. Les 50 minutes de set allouées se termineront sur le monumental "Future Breed Machine", qui nous achèvera un grand coup avant de partir. MESHUGGAH, assez discret dernièrement au niveau de la scène comme à la composition, a marqués beaucoup de points sur ce coup là. Encore bravo pour ce moment extrêmement intense et destructif. (Phenix)


CORROSION OF CONFORMITY (Terrorizer Tent – 20h50/21h40)
Arrivée quelques minutes trop tard devant la Terrorizer Tent, mes espoirs de profiter du set du trio Américain à une place privilégiée sont compromis, que de monde !! Tant pis, je décide d’apprécier le live à l’entrée comme beaucoup d’autres d’ailleurs ! Une chose est sûre, les COC étaient bel et bien attendus sur le festival. Avec une set-list "à l’ancienne" et un Pepper Keenan (ancien chanteur / guitariste du groupe et actuel guitariste de DOWN) présent sur "Mad World", "Holier" puis "Vote With A Bullet", tantôt à la gratte tantôt micro en main, le plaisir des spectateurs était notable, heureux de participer à ces retrouvailles plutôt inattendues. N’ayant pas eu une visibilité satisfaisante, je ne m’étendrai pas sur la qualité du jeu de scène, les échos que j’ai pu en avoir étant dans l’ensemble assez positifs ! (Angie)



IGGY AND THE STOOGES (Main Stage 1 – 21h05/22h05)
Et non ce n'est pas un indien zarbi à moitié à poil qui débarque sur scène mais bien IGGY alias l'iguane au plus haut de sa forme et habituellement torse nu malgré ce temps légèrement pourris en ce premier jour de festivités. Beaucoup plus fan d'IGGY seul qu'avec les STOOGES, je me devais tout de même d'aller jeter un coup d'oeil. Le chien fou commence son set par "Raw Power", et nous montre par la même occasion que l'âge de fait rien dans la musique, car du haut de ses 64 balais, il a toujours autant de charisme et on ne peut qu'être admiratif devant cette patate communicative, offerte par IGGY et Mike à la basse, avec un gros bémol de la part de James Williamson (remplaçant du cher Ron Asheton nous ayant quittés hélas) un peu trop mou selon moi, ça casserait presque l'ensemble. Mais IGGY, têtu, acharné, nous enchaîne ses morceaux phare avec "Search And Destroy" pour se prendre des claques à chaque passage, "1970", "Fun House", pour un show à la IGGY autrement dit un sacré bordel ! Juste après avoir joué "Penetration", morceau également très attendu mais pas autant que "I Wanna Be Your Dog", et là c'est l'apocalypse parmi les festivaliers, nombreux à attendre ce morceau où IGGY se retrouve en pleine démence, il ne tient clairement plus en place, va au contact du public avec lequel il a déjà énormément communiqué depuis le début du set, jusqu'à se retrouver au stand photo micro en bouche tel un chien avec son os. Finissant ses 50 minutes de show sur "No Fun", IGGY AND THE STOOGES nous auront offert un spectacle digne du mythe qu'IGGY représente, de l'efficacité, un sacré foutoir, et énormément de plaisir. (Phenix)



MORBID ANGEL (Main Stage 2 – 22h10/23h10)
Enormément d'appréhension avec un MORBID ANGEL à l'affiche dont le retour avec ce fameux album "Illud Divinum Insanus" fut, c'est le cas de le dire une divine folie de leur part tant cet album a déçu bon nombre de fans, une petite prière avant que ça commence afin qu'ils n'aient pas caractérisé leur set en fonction de cet album ! Le show commencera sur la fameuse intro de la dernière galette, premier noeud au ventre pour un public attendant beaucoup de la fameuse formation, celui-ci enchaînera sur "Immortal Rites" pour un départ détonnant sur ce fameux titre tiré de "Altars Of Madness" qui a plus de 20 ans dans les pattes et c'est toujours aussi jouissif. Avec "Rapture", "Maze Of Torments", nos chers MORBID sont en train de nous reconquérir malgré "Existo Vulgoré" qui passe assez bien en live au final mais hélas font leur premier "faux pas" avec "I Am Morbid" !!!! Euh... c'est une blague là ? Et c'est parti pour un ensemble de déception, les morceaux sont trop mous et changés pour une version live mais qui ici donnent l'effet inverse, des morceaux tels que "Angel Of Disease" et "Chapel Of Ghouls" se suffisaient amplement à eux-mêmes version album et pas avec David qui nous fait du grand n'importe quoi dessus en changeant le passage samplé de "Chapel Of Ghouls" par des vocalises ridicules de teenager qui cassent l'ambiance de ce morceau naturellement efficace, et apparemment aux visages des festivaliers m'entourant je suis loin d'être le seul à être surpris par ces "petites" modifications.... ! Ils finiront leur set sur "God Of Emptiness" et "World Of Shit", qui remonteront la barre de cette setlist chaotique, MORBID ANGEL a bien joué, rien à redire là dessus, mais je pense que l'assemblée s'attendait à bien mieux de leur part, je quitte la Main Stage en étant pas obligatoirement déçu mais pas conquis pour autant. (Phenix)


CLUTCH (Terrorizer Tent – 22h10/23h00)
Un groupe que j'attendais aussi avec impatience. Déjà sur scène lors de l’édition 2009, c’est avec regrets que j’avais manqué leur show, cette année donc pas question. Dix minutes avant l'entrée des artistes, la Terrorizer est déjà bondée. Les places sont chères, je ne pensais pas que le groupe avait gagné une telle notoriété en si peu de temps, sans compter que les fous furieux de MORBID ANGEL mettaient le feu au même moment quelques mètres plus loin. Je fais partie de ceux qui ont choisi le camp du trio Anglais et pour cause, le set était excellent. Retour catégorique vers le passé avec des riffs rock’n’roll / stoner à souhait, provoquant chaleur et émotion dans le public qui ne peut s’empêcher de balancer la tête tout en tapant du pied. Avec un spectacle de qualité, des musiciens au top de leurs capacités et un batteur toujours aussi impressionnant de groove, les improvisations à l’honneur s’enchaînent sans aucune fausse note. Apothéose lorsque les musiciens quittent la scène après avoir enflammer le chapiteau de leur très convoité "Electric Worry" doublé de "One Eye Dollar", toujours aussi efficace et dont le solo d’harmonica sera parfaitement transposé à la guitare par Tim Sult. Cinquante minutes de show offertes par le groupe de plus en plus approuvé en France. Les promoteurs l’auront bien compris puisqu’une date est prévue dans l’hexagone le 10 Novembre prochain au Bataclan. On attend avec impatience. (Angie)


THE MELVINS (Terrorizer Tent – 23h30/00h00)
Pour terminer ce Vendredi démesuré d’excellence, mon cœur se voit là exceptionnellement partagé entre deux groupes, à noter tout de même la qualité de travail concernant le choix dans l’ordre et l’heure de passage, très bien étudié par les organisateurs, et on les en remercie !
Mais ce soir, ce sont deux pointures, les MELVINS et ROB ZOMBIE, qui nous font part de leur prestation à des heures chevauchées. Mes bottes ensablées m’ont toutefois guidées sans trop de peine vers une certaine tente à la taille exiguë que j’aurais déjà pu côtoyer pas moins de sept fois dans la journée… quand on aime on ne compte pas.
J’ai de suite compris que mon choix avait été le bon. Quel bonheur de voir sur scène un groupe avec autant de notoriété, précurseur de tous les défenseurs d’une musique inconvenante et graveleuse que nous avons eu le plaisir d’ingurgiter toute la journée. Rien de tel pour finir en beauté que d’admirer le show des MELVINS et ce ne sont pas les membres de NOLA qui s’adonneraient à dire le contraire, avec des silhouettes de DOWN et EYEHATEGOD reconnaissables sur le coté gauche de la scène, réunis en force pour soutenir et contempler la prestation d’un de leur plus grand modèle. Ces gars-là étaient vraiment des visionnaires, avec leur musique pré-sludge mariée à des riffs punk / hardcore, créant une atmosphère parfaite de dissonances et d’hypnotisme. On ne se lasse pas non plus du jeu des deux batteurs Dale Crover et Coady Willis, admirable de clarté et puissant à souhait. Une heure de plaisir qui s’achèvera sur une intervention musclée de Jimmy Bower qui ne pourra résister à la tentation de se mettre derrière les fûts de Dale, remplacé au final par Phil Anselmo lui-même, oui monsieur ! Un final en beauté, acclamé bien fort par son public vous imaginez bien… (Angie)



ROB ZOMBIE (Main Stage 1 – 23h15/0h45)
Le peu de force qu’il me reste me servira à braver la marée noire venue admirer le show de monsieur ROB ZOMBIE pour voir pendant 15 dernières petites minutes l’un des personnages les plus attendus de ce cru 2011, monsieur ZOMBIE n’ayant pas pointé le bout de ses dreads en France depuis bien longtemps. Alors c’était beau, oui, mais bien loin de l’idée que je m’en était faite d’un spectacle aux allures de promesses d’un grand chaud fantastique à l’Américaine… qui n’a pas vraiment eu lieu. Les décors étaient sympa, le jeu théâtral certes, mais sans plus. Je ne peux en revanche pas passer outre la qualité du son qui, il faut bien l’avouer, était vraiment médiocre. On s’attendait à mieux d’un groupe de cette ampleur ! (Angie)



IN FLAMES (Main Stage 2 – 00h50/2h00)
La fatigue se fait ressentir au vu de l’horaire de passage tardif des Suédois, malgré ce premier jour de fest, mais le public, très nombreux, répond présent. Très bon show et bonne setlist de ce groupe de death mélodique, avec de superbes éclairages et effets pyrotechniques avec lancer de flammes par moments. Parmi les titres interprétés ce soir, certains tirés du dernier album sorti, "Sountrack Of A Playground Fading" et d’autres plus anciens : on retrouve donc "Cloud Connected", "Only For The Weak", "Take This Life", "The Mirror’s Truth", ou encore "The Quiet Place" et "Deliver Us". Fin du set autour des 2h après un peu plus d’1h de show. (Alexandra)


Photos tirées de : www.moocher.fr / www.hardforce.fr