La review

HAVOK + DARKEST HOUR + CEPHALIC CARNAGE + HARLOTT
CCO - Villeurbanne (69)
14/04/18


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par William Garrey


Ce soir, Sounds Like Hell Productions nous fait un beau cadeau en accueillant HAVOK, l'un des meilleurs groupes de thrash actuel. Pour promouvoir la sortie de leur nouvel album, "Conformicide", les Floridiens  se sont entourés de leurs compatriotes de CEPHALIC CARNAGE et DARKEST HOUR, ainsi que des thrasheurs australiens de HARLOTT. Il va encore faire chaud au CCO !



Avec deux albums à son actif, "Proliferation" et "Extinction", le quatuor australien ouvre la soirée avec énergie dans les traces de la tête d’affiche. Histoire de nous mettre directement dans le bain, les quatre garçons proposent un thrash metal parfaitement exécuté : les riffs sont incisifs, la voix agressive, la batterie bien énervée... On a affaire ici à du bon thrash pur jus qui n'a clairement pas volé sa place sur cette affiche. Ajoutons à cela une bonne énergie sur scène et quelques petites plaisanteries bien senties entre les morceaux et nous obtenons un show parfaitement réussi ! On en vient à regretter que le groupe ne dispose que d'une demi-heure de jeu car on en aurait bien repris encore une part ! D'ailleurs, une bonne partie des spectateurs semble s'accorder pour dire qu'il s'agit là d'une très bonne découverte.



On passe maintenant à un registre plus extrême avec CEPHALIC CARNAGE. Entre grind et death déjanté, les cinq Américains nous livrent un set explosif et délicieusement régressif. On salut tout particulièrement la prestation de l'incroyable bassiste Nick Schendzielos (officiant également chez HAVOK), qui déborde d'énergie et donne la réplique au chant principal dans un registre vocal plus thrash / death. Le duo de voix fonctionne parfaitement et offre de la variété aux morceaux déjà très diversifiés. Dans la plus pure tradition grind, ceux-ci peuvent aussi bien durer plusieurs minutes que quelques secondes, mais sont toujours introduits avec humour par le frontman Lenzig Leal. Vers la fin du concert, le groupe nous offre même une parodie de black metal avec masques grimaçants et tête de cheval... En quarante minutes de jeu, CEPHALIC CARNAGE nous a offert un pur moment de délire soutenu par une maîtrise musicale très impressionnante. Du grand art !



On change encore un peu de style avec l'entrée en scène de DARKEST HOUR qui officie dans un registre un poil plus moderne que l'on pourrait qualifier de thrashcore. Propulsés par la frappe puissante et précise de leur batteur bodybuildé et par le jeu de scène très dynamique des musiciens en avant-scène, les morceaux sont lourds et puissants. Aussi, l'ambiance commence à prendre dans le CCO et on voit enfin les premiers pogos faire leur apparition. Il faut dire que, ce soir, le public est plus majoritairement constitué de vieux connaisseurs que de jeunes néophytes en quête de sensations fortes. Pour ma part, je trouve qu'il manque tout de même un petit quelque chose à la musique du groupe pour me permettre d'apprécier pleinement la prestation. Peut-être un manque de mélodies accrocheuses ou d'idées vraiment innovantes ? Les DARKEST HOUR comptent pourtant neuf albums au sein de leur discographie et ne manquent pas de morceaux à jouer. Ils s’accordent même une petite reprise assez inattendue avec le morceau coup de gueule "Nazi Punks Fuck Off" des Dead Kennedys. Même si j'ai un peu moins apprécié ce groupe que les précédents, le niveau des cinq Américains est très bon et ils n'ont clairement pas à rougir de leur prestation !



Place à la tête d’affiche que nous attendons tous avec impatience. Pour ma part j'avais déjà eu l'occasion de voir HAVOK au Xtrem Fest en 2014, je dois dire qu'ils m'avaient mis une claque monumentale avec un show haletant dans lequel chaque morceau me semblait toujours plus intense que le précédent. Ce soir encore, les quatre thrasheurs vont à nouveau vite mettre tout le monde d'accord en nous offrant une sacrée leçon de thrash metal. Le son général est très bon et nous permet d'apprécier pleinement la prestation de chacun des quatre musiciens. A nouveau, le bassiste Nick Schendzielos capte tout de suite mon attention par son jeu très virtuose comportant notamment une bonne part de slapping. Son énergie scénique exceptionnelle capte une grande partie de l’auditoire qui se déchaîne. On a peine à croire qu'il entame son deuxième concert de la soirée ! Les guitares et la voix sont aussi bien au rendez-vous avec, notamment, le chant bien énervé de David Sanchez et les soli grisants de Reece Scruggs. Mais ceux-ci n'auraient clairement pas autant d'impact sans l'excellente prestation du batteur Pete Webber qui, sans en faire des caisses, brille par la précision de sa frappe et par l'efficacité de son groove. Dans l’énergie du concert, la musique des Américains développe une puissance bien plus évidente qu'en studio. Avec l'utilisation récurrente de bandes sonores pour introduire les morceaux de "Conformicide", le groupe s'offre quelques respirations tout en développant la dimension très politique de ce nouvel album. Au final, même si je trouve la prestation du groupe un peu moins intense qu'en 2014, j'apprécie tout de même l'effort de renouvellement qui a été apporté à l'occasion de ce cinquième opus.

Ce fut décidément une excellente soirée passée (à toute vitesse) ce soir au CCO avec quatre très bons groupes qui ont chacun donné toute leur énergie dans une ambiance décontractée, passionnée et bon enfant. Je remercie tous les musiciens, les techniciens et les organisateurs pour ce superbe moment !

Photos tirées de : www.facebook.com/g.williampics / www.williamgarrey.com