La review

HALESTORM + IN THIS MOMENT + NEW YEARS DAY
Salle Pleyel - Paris
13/11/2019


Review rédigée par Matthieu


C’est dans un quartier reculé de Paris que je me rends ce soir. Le dépaysement est double, puisque ni la salle ni le style de ce soir ne me sont familiers. Pourtant, la Salle Pleyel sera le théâtre de cette tournée mettant en avant les chanteuses, puisqu’HALESTORM, IN THIS MOMENT et NEW YEARS DAY en comptent une dans leurs rangs. La file d’attente est conséquente, et les spectateurs se pressent comme ils peuvent dans la salle dès les portes ouvertes. Mais l’attente est longue, et lorsque les lumières s’éteignent, c’est déjà la folie dans les premiers rangs.



A peine arrivés sur scène, les membres de NEW YEARS DAY sont acclamés par les fans. Très énergiques, Nikki Misery (guitare), Frankie Sil (basse) et Austin Ingerman (guitare) headbanguent dès les premières notes du metalcore puissant qu’ils nous jouent, permettant à Ash Costello (chant) d’entrer sous des flashs aveuglants. Attirant tous les regards, la chanteuse arpente la scène de long en large, éclipsant même la présence de Longineu W. Parsons III (batterie), qui est relégué à un coin d’ombre à cause de l’imposant décor des autres groupes. "Come on Paris !" hurle la demoiselle alors que les lumières se complexifient à nouveau, plongeant la salle sous un voile bleu épais ou rouge sans vivifiant, mais ô combien horrible à gérer pour les photographes. Prenant quelques secondes pour remercier les spectateurs, la chanteuse relance l’assaut avec un deuxième titre tout aussi efficace pour les amateurs que l’était le premier. Posant à nouveau sur les retours, les musiciens savent également se faire remarquer malgré l’imposant charisme de la chanteuse qui harangue la foule entre deux hurlements. "Please join me in this metal sacrifice to the gods ! Keep your metal horns in the air !" ordonne-t-elle à une fosse qui semble conquise. Mais la demoiselle laisse cependant la vedette à Austin, qui exécutera son solo au centre de la scène, sous un projecteur qui en ferait baver un épileptique. "As the opening band, it’s my job to get you warm Paris !" lâche Ash en riant. "You know what to do !". Avec sa place plutôt importante dans le mix, la basse nous assure un son groovy qui laisse cependant une partie de l’assemblée de marbre, mais qui fait vibrer les autres. Et c’est après une accélération finale et seulement une demi-heure de temps de jeu que les Américains quittent la scène, non sans remercier le public parisien.



Deuxième groupe de la soirée, c’est derrière un énorme drap à ses couleurs qu’IN THIS MOMENT débute un show qui s’annonce mystique. Le tonnerre gronde sur ce sample introductif, et ce n’est qu’après la tombée du drap que nous découvrons Maria Brink (chant), déjà en place, qui attend sous un voile blanc soutenu par deux performeuses masquées. Dans l’ombre, Kent Diimmel (batterie) commence à frapper ses fûts sous son masque, alors que Chris Howorth (guitare), Travis Johnson (basse) et Randy Weitzel (guitare), tous masqués comme à leur habitude, alignent déjà les riffs du groupe. "Paris, let me hear you France !" hurle la chanteuse alors que la fumée arrive au niveau du sol sur le pentagramme central. Désormais à visage découvert, c’est en chantant, micro rivé au niveau de ses lèvres, et accompagnée de ses deux performeuses que la frontwoman évolue sur scène sous les ventilateurs qui font voler sa tenue, tout en passant de chaque côté de la scène en haranguant la foule. Mais elle n’est pas la seule à attirer les regards des spectateurs ébahis, car les musiciens ont également changé de masque pour un maquillage occulte. Cependant, Chris reste dans le fond de la scène, laissant Travis jouer avec son instrument au plus près de la foule pendant que Randy monte sur son retour. Si Maria reste silencieuse entre les titres, c’est qu’elle rentre dans l’espèce de tente au centre de la scène afin de changer un élément de sa tenue de scène. C’est donc tout naturellement qu’elle revient avec un masque de loup sur "Big Bad Wolf", alors que les danseuses, également masquées, haranguent déjà la foule et grognent sur les musiciens. Un voile blanc lui est à nouveau installé pour l’intense et violente "Blood", sur laquelle Maria nous offre un chant plaintif qui se renforce de plus en plus pour finalement de transformer en hurlement perçant qui ne laisse personne indifférent. Et c’est une fois ce morceau terminé que la chanteuse repart, permettant aux techniciens d’installer une estrade sur laquelle est inscrit le mot “Whore”. C’est donc le titre du même nom qui est introduit par un discours sur les choix personnels et la tolérance de la part de la demoiselle, qui n’hésite pas à le terminer par "I am proud to announce Paris, that tonight I will be your Whore !", sous son chapeau pointu portant également ce mot. La rythmique commence, et des ballons géants déboulent également sur scène, accompagnant les paroles de la chanteuse. Les figurantes s’agenouillent auprès de la frontwoman, levant des pancartes “SHAME” aux moments les plus propices du discours de leur maîtresse, tout en ignorant les ballons qui repartent de scène grâce aux coups de pieds de la technicienne et des musiciens. L’intensité ne faiblit pas, et c’est sur ce dernier titre emblématique de la formation que leur show se termine, alors que Maria fait tournoyer son chapeau avant de descendre en remerciant l’assemblée.

Setlist : "Fly Like An Eagle" (Steve Miller Band cover), "River Of Fire", "Natural Born Sinner", "Big Bad Wolf", "Blood", "Whore".



La scène est épurée et c’est au tour de la tête d’affiche, HALESTORM, de nous offrir son set. Lzzy Hale (chant / guitare) débarque seule sur scène pour voir une salle comble l’applaudir. Et c’est avec "Do Not Disturb", qui lui permet de s’affranchir temporairement de sa guitare, que la demoiselle déambule aux côtés du pied de micro, pendant que Joe Hottinger (guitare / choeurs) et Josh Smith (basse / claviers / choeurs) restent plus calmes, concentrés sur leurs parties. Arejay Hale (batterie / choeurs) est quant à lui survolté, et c’est en jouant avec ses baguettes que l’homme motive la foule entre deux morceaux, tout en effectuant de grandes frappes lorsqu’il n’attire pas à lui son micro pour participer aux choeurs. "Thanks for having us tonight !" lâche la chanteuse alors que trois des titres les plus emblématiques de la formation ouvrent leur set.
Et les musiciens se donnent à fond dès le début, grimaçant en alignant des parties plus ou moins intenses, bougeant en chantant, haranguant une fosse conquise dès la première note. "You wanna hear a sexy song ?" lâche Lzzy, enchaînant sur l’introduction de "I Get Off", que je n’aurais l’occasion d’entendre qu’au niveau du vestiaire, puisque nous avons ordre de laisser nos appareils photo au vestiaire avant de pouvoir continuer à assister au spectacle. Soit, c’est donc sur la surpuissante "Black Vultures" que nous revenons, et force est de constater que l’intensité ne fait qu’augmenter. La foule est très réactive, et réagit au quart de tour lorsque la chanteuse ordonne quelque chose. Le groupe ne perd pas de temps et enchaîne les titres, la guitariste terminant d’ailleurs le solo d’"Amen" à genoux sur le devant de la scène. Mais elle et Joe quittent la scène, laissant Josh et Arejay pour quelques solos de basse et batterie, qui enchaîne sur un duo entre les deux instruments. Le batteur reste finalement seul pour jouer. Et c’est après une acclamation qu’il nous annonce "Bonjour je t'aime Paris ! I decided to bring all the way from America my big sticks !". Et il reprend son solo avec des baguettes à la taille démesurée, ce qui semble l’amuser autant que le public. Le groupe revient en enchaîne avec la furieuse "Freak Like Me", qui fera remuer la fosse autant que les musiciens qui se rejoignent pour jouer.
Et c’est sur cette deuxième partie du concert que la chanteuse se montrera plus bavarde. "This next song is for all the girls of Paris ! Woman of Paris, let me hear you scream !" hurle-t-elle après avoir encore une fois changé de guitare. Et c’est "Uncomfortable" qui démarre, suivie de la vive "Vicious". "You make me vicious…" murmure-t-elle en commençant à jouer, alignant sans difficulté les riffs auprès de ses camarades. Les choeurs des musiciens l’accompagnent, et chaque morceau est achevé par des applaudissements. "Apocalyptic" revient un peu en arrière dans la discographie des Américains, puis c’est "Chemicals" qui prend la suite. "I guess that we never played this one in Paris…" nous dit la chanteuse. "There is a difference between rock fans and everybody else. We don't care about you're a boy or a girl, what you do for living, everybody is the same !" lâche-t-elle pour introduire "Chemicals", où la basse prend une place très importante. Mais pour moi, c’est "Killing Ourselves To Live" qui m’emporte, avec sa rythmique lourde, son hurlement qui débute un refrain planant et surtout l’énergie que les musiciens insufflent à ce titre. Et le groupe part de scène.
Mais il était évident qu’à peine deux minutes plus tard, ils sont de retour. "Today is a special day, we cannot leave you yet !" lâche Lzzy alors qu’Arejay vient frapper les mains du premier rang. "Let’s have a shot ! Santé !" lance-t-elle, s’essayant au français pendant que tous boivent rapidement un verre. Mais le temps passe, et c’est un "Here’s To Us" très calme qui prend la suite, alors que la chanteuse a abandonné sa guitare pour pouvoir venir chanter au plus près de ses fans, embrayant directement sur "She Won’t Mind" a capella. "Paris, it's been 4 years since the Bataclan attacks…" déclare-t-elle en récupérant son instrument. "And when we came back to Paris, we saw people with faith, happiness and unity. They cannot take our music, you Paris are the fire !" hurle-t-elle, démarrant immédiatement l’introduction de leur morceau "I Am The Fire", dédié aux victimes des attentats dont nous fêtons tristement le quatrième anniversaire. Les lumières des téléphones s’allument toutes, et le public profite de cet hommage pour entrer à nouveau en communion avec le groupe. "Do you want more Paris ?" demande la jeune femme, comme si la réponse n’était pas évidente. Et c’est avec une maîtrise impressionnante qu’elle hurle dans son micro, pour nous signaler le début d’"I Miss The Misery", que nous attendions tous. La foule entière l’accompagne, soit en chantant, soit en headbanguant, mais il est évident que le groupe prend un plaisir monstrueux à jouer ce morceau, qui a déjà sept ans. Mais peu importe, la foule y réagit toujours aussi bien, et c’est sans souci que Lzzy fera chanter encore et encore les spectateurs à la fin du titre. "We’re not done with you Paris !" hurle-t-elle en débutant une sorte de mini-impro pour clore définitivement leur set.

Setlist : "Do Not Disturb", "Love Bites (So Do I)", "Mz. Hyde", "I Get Off", "Black Vultures", "Familiar Taste Of Poison" (intro acoustique), "Amen", solo de basse et batterie, "Freak Like Me", "Uncomfortable", "Vicious", "Apocalyptic", "Chemicals", "Killing Ourselves To Live".
Rappel : "Here's To Us", "She Won't Mind" (a capella), "I Am The Fire", "I Miss The Misery".

Quelle soirée… entre l’introduction rapide de NEW YEARS DAY, la sulfureuse performance d’IN THIS MOMENT et la tornade HALESTORM, chacun en a pris plein les yeux et les oreilles. Les trois groupes, bien que d’univers différents, se rejoignent sur leur motivation, leur entrain et une performance parfaitement orchestrée du début à la fin. Encore merci à Warner pour l’accréditation photo de cette exceptionnelle soirée !