La review

GOJIRA + NOEIN + MANIMAL
Le 106 - Rouen (76)
25/11/2012


Review rédigée par Cassie
Photos prises par Antoine


En cette soirée où nous nous sommes retrouvés, nous avons pu découvrir le groupe MANIMAL, qui jouait ce soir en ouverture pour GOJIRA et qui assurait son avant-dernier show avant qu'il ne se dissolve pour une durée encore indéterminée. De quoi pouvoir voir une dernière fois qui sont-ils réellement et ce qu'ils valent vraiment sur scène, voir s'ils seront regrettables... ou non.



Une chose est certaine, c'est qu'ils avaient la pression, et elle s'est surtout remarquée chez le chanteur, car les GOJIRA les guettaient au même moment. Donc oui, ils avaient intérêt à assurer. Malheureusement pour eux, ce fut un peu plat au début, nous avions eu du mal à vraiment rentrer dans l'ambiance, mais ça c'est le risque avec la première partie. Mais heureusement pour eux, au bout de la troisième chanson, le public a commencé à se décoincer et les musiciens aussi. En effet, le guitariste par exemple, semblait vivre un grand orgasme. On aurait vraiment dit qu'il était en pleine jouissance lorsqu'il jouait, ce fut purement incroyable et remarquable. Comment ne pas lâcher un sourire en voyant cela ? Cependant et dommage pour lui, il n'a pas joui toute la soirée et la raison en est expliquée plus tard dans la review. Le chanteur quant à lui, était également dans tous ses états. Il bougeait et sautait partout, il s'éclatait à fond et il aurait eu tord de s'en priver. D'ailleurs, une chose qui était remarquable chez lui, c'était sa haute tessiture aiguë. Il avait la capacité de tenir les notes extrêmement aigues (pour un homme) et surtout de les interpréter. Du coup cela constituait une particularité chez le groupe. A partir du moment du morceau qui a supposé un guest, l'ambiance et la température ont commencé à monter. Le public était certes encore un peu timide, mais a commencé lentement mais sûrement à se laisser aller. Le dernier titre avant de nous quitter était "Fucking Hostile", une reprise de Pantera qui forcément a attiré le public qui s'est enfin exprimé par une ambiance tornade dans la fosse. Ah, il était temps que ça se réveille par ici ! Du coup sans étonnement, cette reprise a eu le succès escompté. Ainsi se sont achevées les trente minutes du set qui sont passées relativement vite. Le show n'a fait que commencer, ce n'eût été qu'une mise en bouche. Accueillons maintenant le groupe suivant.

Setlist : 1."Mickael", 2."Take Me", 3."Ben", 4."Christian", 5."Dead Meat", 6."Corey", 7."Scottie", 8."Fucking Hostile" (Pantera cover).



A l’honneur d’ouvrir ce soir pour GOJIRA, on retrouvait le groupe NOEIN qui promettait d’être fort ravageur. Ils nous sont venus particulièrement en forme pour nous présenter entre autre de nouveaux titres inédits qui figureront sur leur premier album qui sortira d’ici peu, de quoi nous en mettre l’eau à la bouche et nous faire languir. En tout cas, ils ont eu l’air de bien plaire. Le groupe est entré en scène sur une intro digne de professionnels et pour autant, nous n’avons pas été déçus de la suite. Par rapport à leur début, on a pu s’apercevoir de l’évolution, qu’elle soit musicale, technique ou scénique. On sentait que les NOEIN ont pris de l’assurance, ne serait-ce que la bassiste qui se montrait moins timide et qui désormais se lâche davantage. Le batteur, lui, est resté vraiment concentré mais pour nous en offrir le meilleur de lui-même. Car oui, la batterie était impeccable, bien structurée et bien rythmée comme il faut. Surtout que la pression montait, avec Mario dans les parages. La chanteuse quant à elle, encourageait le public à se déchaîner ainsi que les walls of death. Elle sait s’imposer et se faire entendre car le public s’exécutait. N’empêche, quelle puissance vocale ! On en restait scotchés. Cela a permis de faire monter la température dans la salle et de mettre l’ambiance.



Et quelle ambiance ! Non seulement elle a mis le feu, mais en plus les gratteux s’éclataient de leur côté, où ça headbanguait, sautait et bougeait à tout va. Mention spéciale pour le blondinet qui pour notre bonheur visuel, avait lâché sa longue tignasse dorée pour une presta largement mieux que chez l’oréal ! Non vraiment, il y avait une bonne voire excellente prestance scénique, surtout à son niveau. Quand on le voyait s’éclater ainsi, on n’avait qu’une envie, celle d’en faire de-même. L’autre gratteux lui, headbanguait à tout va, à sa façon et ce fut bien marrant, car il a l’humour dans le sang. De plus, les 5 musicos formaient un très beau visuel avec deux filles et trois garçons, deux bruns et deux blonds avec la rousse au milieu. De quoi taper dans l'oeil et dans l’original. D’ailleurs, ils renvoyaient vraiment l’image d’un groupe de potes qui se sentent sur scène comme en soirée chez eux à la maison, à s’éclater comme s’ils étaient seuls au monde, et ce fut très agréable à voir. Mais encore, ils se prêtaient volontiers au jeu des photos en hésitant pas à instaurer une complicité avec les photographes qui eux étaient visiblement ravis de leurs modèles. Avec NOEIN, le temps perd de sa notion. On oublie tout, on ne se focalise uniquement sur le groupe et leur musique, car ils envoient du lourd en live ! Et je dirais même que c’est le genre de groupe qu’il faut impérativement venir découvrir et soutenir en live car c’est l’appréciation et l’ambiance assurées. Puis musicalement parlant ça sonne parfaitement bien et visuellement parlant, ça en jette plein la vue. Ceci dit, le set paraissait court et l’envie de les garder une nuit entière sur scène était bien là. S’il fallait résumer ce live en un mot, ce serait incroyable et inoubliable. Oups, en fait ça fait deux mots-là... Et puisque toutes les bonnes choses ont une fin, laissons désormais place à GOJIRA.

Setlist : 1."Intro", 2."The Shout", 3."Born To Resist", 4."Spirits & Flesh", 5."The Hand", 6."Replacement", 7."War", 8."The End".



Voici venue l’heure d’accueillir GOJIRA sur scène et il faut par ailleurs le souligner : Quel accueil ! Le public était chaud bouillant et prêt à tout pour se démarquer des autres, traduit déjà par une salle pleine mais en plus déchaînée. D’ailleurs il n’y avait pas que le public qui était déchaîné, mais Mario Duplantier aussi, derrière ses fûts, qui semblait être possédé tellement la rage était en lui. On dirait même que c’est non pas l’enfant mais l’animal sauvage ! Puisqu’on parle de l’enfant sauvage, les quatre premiers titres étaient tirés de ce nouvel album, en commençant avec "Explosia". Quant au décor, celui-ci était époustouflant. En effet, il était constitué du logo de l’enfant sauvage où des projections lancées par un rétroprojecteur retentissaient les trois quarts du temps. Le fond quant à lui, était recouvert d’un drap noir étoilé qui scintillait à certains moments. Le jeu de lumières, lui, était incroyable avec plusieurs dégradés, de verts notamment. De plus, divers projecteurs de lumières étaient disposés de part et d’autre de la scène, de quoi former en tout une ambiance chaleureuse et conviviale. Parlons un peu des musiciens. Mis à part Mario qui comme mentionné plus haut était très actif, d’autres comme Jean-Michel à la basse l’était tout autant, malgré son coup de froid attrapé la veille. Effectivement, celui-ci bougeait dans tous les sens, il ne tenait pas en place, telle une pile électrique. Il ne se contentait pas de faire son truc dans son coin et il a permis de rendre la basse plus utile et plus présente. C’est limite s’il n’allait pas la fracasser sur scène et il en était de-même pour Joe, le chanteur / guitariste qui le rejoignait sur le plan de la folie. Lui non plus ne tenait pas en place, sautait partout, montrait sa forme et bonne humeur.



Bref l’harmonie fut parfaite si ce n’est que Christian, l’autre guitariste, restait plus dans son coin à lui, comme s’il avait plus de mal à se lâcher que les autres. Alors que les trois principaux se livraient à une complicité évidente, lui se la jouait un peu perso mais ce n’est pas ce détail qui eût gâché la soirée. Avant d’enchaîner avec le titre "L’Enfant Sauvage", Joe était intervenu en disant : "Comme vous le savez, "L’Enfant Sauvage" est un album que je qualifierais comme une sorte de quête spirituelle à la liberté". Merci pour cette intervention très philosophique… Du côté de la fosse, le public était très actif et surtout très réceptif. Certains ne se sont pas privés de slammer, même si cela était plus ou moins interdit (merci les vigils !). Parmi les courageux (et rebelles par l’occase) nous avons pu surprendre Jenni, la chanteuse de NOEIN, et le guitariste de MANIMAL qui lui a slammé depuis la scène pour un saut vertigineux (puisqu’il y avait un écart bien trop grand suite à la fosse aux photographes) et périlleux car cela ne s’est pas vraiment déroulé de la manière dont il espérait. Personne ne l’a rattrapé du coup un gros boum s’est fait entendre et résultat, celui-ci a fini sa soirée aux urgences. C’est sûr, de cette date avec GOJIRA il s’en souviendra ! Tant qu’on y est à parler de ces deux groupes, Joe leur a dédicacé une chanson ce qui fut très généreux et attentionné de sa part. A un moment donné dans le public, un gars a crié le fameux "à poil" qui n’a visiblement pas déclenché le rire de Joe puisqu’il lui a immédiatement rétorqué : "Qui a dit à poil ? Pourquoi t’as dit ça ? Pourquoi t’aurais envie de nous voir à poil ?... Jean-Michel peut-être.".



Puis le set s’est enchaîné jusqu’au moment tant attendu : le solo de Mario ! Qui par ailleurs, fut grandiose. J’ai oublié de préciser que Mario était torse nu de début à la fin et croyez-moi les filles, il n’a pas un pet’ de graisse ! En tout cas, ce solo en a scotché plus d’un, les batteurs présents dans la salle notamment. Comme d’habitude, il a été irréprochable. Et puisqu’il n’a pas fini de nous surprendre, lors d’une impro il a échangé son instrument avec son frère Joe. Ainsi Joe est allé à la batterie et Mario s’est emparé de la guitare et du micro. N’étant pas guitariste, il a joué (enfin répété), des accords très simples et basiques tout le long du morceau. Et là quand il a commencé à growler, ce fut la grosse claque dans la figure. Ah ce Mario, quel homme ! Et pour finir en beauté, les GOJIRA nous ont offert le plus beau des rappels avec la magnifique chanson "The Gift Of Guilt" qui en a ému plus d’un. C’était un véritable feu d’artifice, l’apothéose ! Quoiqu’il en soit, ils n’ont pas fini de nous faire rêver et vibrer alors, vivement leur prochaine tournée !

Setlist: 1."Explosia", 2."Flying Whales", 3."Backbone", 4."Heaviest Matter Of The Universe", 5."L'Enfant Sauvage", 6."The Art Of Dying", 7."Toxic Garbage Island", 8."Wisdom Comes", 9."Oroborus", 10."Solo Dieu" (solo batterie), 11."The Axe", 12."Vacuity", 13."The Gift Of Guilt".



Bonus
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