L'horaire annoncé n'étant pas le bon et THE LUMBERJACK FEEDBACK ayant commencé à jouer 30 minutes plus tôt, je loupe la quasi-totalité du set. Manque de bol depuis le temps que je voulais les voir… Pour ce que j'en ai vu, ça avait l'air intense et hyper carré, en même temps avec deux batteries si tu n'es pas synchro tu es mort ! Parce que pour ceux qui ne les connaissent pas, oui ils ont deux batteries et même pas de chanteur ! Si sur le papier on se demande ce que ça peut donner, il suffit d'en écouter quelques morceaux pour se rendre compte de l'évidence, ça dépote, clairement ! Et malgré le peu d'espace dont ils disposent sur scène, ils arrivent à en imposer, avec un jeu de lumières assez minimaliste mais qui colle bien à leur musique très sombre et lourde. Le pari est réussi pour le groupe devant un public visiblement conquis / acquis. A revoir sur un set complet pour en profiter davantage et pour se faire une idée plus complète de ce groupe à part.

Le changement de plateau est vu comme une libération par le public tant la chaleur est grande dans le Splendid, une bonne partie du public en profite pour s'hydrater (la bière ça compte aussi) ou juste profiter d'un peu d'air "frais" dehors. Pendant les derniers ajustements, le tech guitare est applaudi par un public déjà bien chaud (au sens propre comme au figuré). Pour continuer dans la lancée, c'est "GOJIRA" qui est scandé avant de démarrer, comme une invitation aux membres du groupe à venir sur scène pour démarrer les hostilités.
Démarrer avec "Only Pain" est une bonne idée, histoire de bien taper dedans mais pas trop non plus, de cette setlist de toute façon il n'y a rien à retirer ! Ne serait-ce que "Stranded" suivi de "Flying Whales", quel enchaînement mes aïeux ! Et pour souffler un peu entre ces morceaux, Joe se montre bien bavard, se rappelant cette soirée en 1999 où ils sont venus pour la première fois au Splendid, et où comme il le fait remarquer "la moitié de la salle n'était pas encore né", mais comme il le dit si bien par la suite, ce qui compte c'est l'instant présent, le reste c'est des conneries ! Donc on reprend des décibels et de la disto à la pelle ! Mais bon, on dirait que ça se traîne un peu donc on nous annonce "un truc un peu plus couillu pour tous nos amis de Lille ! Ça s'appelle Backfuckingbone !!!!!", là c'est sûr que c'est couillu et on aime ça ! Ce morceau est tellement épique et ce break tellement explosif, l'effet est renforcé par la fumée qui est crachée ponctuellement tout au long du concert et qui asperge le plafond. Clairement, GOJIRA est passé dans une autre catégorie, ils ont sorti l'artillerie lourde pour les lumières et la fumée, à mon avis trop de fumée tue la fumée mais bon, ça en impose quand même. Malgré cette montée d'un cran, leurs concerts sont toujours dans la lignée de ce qu'ils ont fait, si certains ont peur qu'ils aient pris la grosse tête, visiblement non, ils se donnent toujours à 300% ! La seule fois où Joe semblait agacé, c'est lorsqu'un gars a gueulé "A poil" et à qui il a répondu, avec raison d'ailleurs, "Arrêtez de gueuler à poil, ça craint ! Vraiment !", c'est clair que ça ne sert à rien… Le seul regret que l'on a, c'est que le temps passe bien trop vite, c'est dans ce genre de situation que tu maudits Einstein et sa théorie sur la relativité du temps… A force de sortir d'aussi bons disques, la setlist est bien trop courte. A quand des concerts comme ceux du Boss ? Ce serait trop beau pour nous et trop intense pour le groupe et nous, mais ce serait tellement le pied, on prend déjà 1h30 de plaisir auditif non dissimulé, on ne va pas s'en plaindre ! Surtout qu'avec GOJIRA, on a l'assurance d'un son de qualité en toutes conditions et ce n'est pas cette date qui fera exception à la règle.
Voilà la fin, si le Splendid avait des ventilos, ils joueraient 2 ou 3 titres de plus lance Joe en boutade. Il a bien raison car il faisait très très chaud à tel point qu'en sortant il faisait bon et pourtant il y avait encore 26°C ! Ça dégoulinait sévère dans la salle, du coup pas très glamour mais ça tombe bien, ce n'était pas le thème de la soirée. A se demander d'ailleurs comment les quatre basques ont tenu 1h30 avec en plus la chaleur des projos et toute l'énergie qu'ils mettent dans leurs sets ! A défaut d'avoir remporté les Grammy, GOJIRA aura ce soir encore fait un score sans faute.

Setlist : 1. "Only Pain", 2. "The Heaviest Matter Of The Universe", 3. "Silvera", 4. "Stranded", 5. "Flying Whales", 6. "The Cell", 7. "Backbone", 8. "L'Enfant Sauvage", 9. solo de batterie, 10. "The Shooting Star", 11. "Toxic Garbage Island", 12. "Pray", 13. "Oroborus", 14. "Vacuity", 15. "The Gift Of Guilt".

Joe a déclaré que Lille "C'est un peu comme une deuxième maison pour nous", revenez quand vous voulez alors ! Grosse claque de ces titans français mais ce n'est plus vraiment une surprise depuis longtemps. Ils seront le samedi à Evreux dans le cadre du Rock in Evreux, ce sera l'occasion d'en reprendre une dose ! Pour THE LUMBERJACK FEEDBACK, ce sera pour une prochaine fois, en tous cas c'était un plateau de choix !