La review

GOJIRA + HYPNO5E + KRUGER
Le Bataclan - Paris
10/04/2013


Review rédigée par Braindead


Deuxième soir sold out pour GOJIRA, prouvant ainsi les Bayonnais représentent le fer de lance du metal français. Arrivé devant le Bataclan deux heures avant le show, les premiers échos parlent d’un set d’1h15, peut-être un peu court si cela s’avère exact même si l’intensité du groupe on stage n’est plus à démontrer. Wait and see.



Salle comble, qui mettre cependant du temps à se remplir. KRUGER ouvre les hostilités devant une fosse à moitié remplie. Qu’importe, les Suisses envoient un core tendance sludge à connotation screamo frénétique et rageur. Fort de quatre albums, le combo de Lausanne ne souffre d’aucun complexe lorsqu’il s’agit de mettre le feu à un parterre d’endormis. Reno, frontman charismatique et vraiment beau gosse, paie de sa personne, prend ses responsabilités en se jetant dans la fosse à plusieurs reprises, un moyen efficace de mesurer la température. Un show puissant et carré, pour ne pas dire explosif. Du rock’n’roll dans son sens le plus noble.



C’est au tour des Montpelliérains d’HYPNO5E de faire découvrir leur son expérimental et planant ; taxées à tort de screamo postcore expérimental (et j’en passe), leurs compos riches en références se complètent dans un show concept qui mériterait une scène à lui tout seul ; que l’on adhère ou non, le combo ne laisse pas indifférent mais mérite une concentration de tous les instants, afin de saisir les nombreuses nuances mise en avant par l’insert de samples (distillés par Thibault derrière ses fûts) issus d’arts divers (cinéma, littérature…). Emmanuel Jessua nous offre des envolés vocales transcendantes tour à tour en anglais ou en espagnol (l’influence des pays latins est omniprésente), tandis que Gredin à la basse crée un son lourd et prenant, nécessaire au climax permanent, propice aux riffs tortueux et inspirés de Jonathan. S’appuyant sur deux albums encensés par la critiques "Des Deux L'une Est L'autre" et "Acid Mist Tomorrow", le très sympathique combo offre une prestation qui donne envie de les redécouvrir dans un show conçu sur mesure pour leur univers à part.



Vingt-cinq minutes de soundcheck, le Bataclan affiche complet ; petite intro permettant de découvrir le backdrop blanc, bois sculpté de "L’Enfant Sauvage" juste derrière la massive batterie de Mario Duplantier, et les quatre Bayonnais prennent rapidement position des lieux. Premier titre explosif, "Explosia" justement (L’Enfant Sauvage Tour oblige), Joe ne perd pas de temps, envoie "Flying Whales" et "Backbone" coup sur coup, la fosse se transforme en slam géant, Labadie comme à son habitude est cyclonique, prend appui sur les pratos pour traverser la scène dans tous les sens, rejoint par Christian plus discret mais dont le visage en transe, démontre une implication viscérale au show ; Joe remercie à plusieurs reprises le public, conscient du chemin parcouru depuis leur dernier passage à L’Elysée Montmartre ; on ressent une certaine émotion dans sa voix, l’occasion d’envoyer "L’Enfant Sauvage" devant un pit déchainé. Par l’intensité de ses prestations sur des titres comme "Remembrance" ou encore "Oroburus", GOJIRA n’a pas volé sa réputation en live avec en prime un petit jeu dont les frangins sont coutumiers, Mario prenant le chant en main et laissant son frère derrière les fûts, et le plus drôle c’est que ça fonctionne ! Lors du premier rappel, le groupe envoya l’indispensable "Vacuity", véritable thermomètre à popularité dont le public reprend couramment le refrain. GOJIRA terminera son set sur un second rappel en enchaînant "Toxic Garbage Island" (la "Shepherd Touch" de la soirée), un solo guitare de Joe et l’émotionnellement fort "The Gift Of Guilt" pour clôturer un show de haute volée, aux lights inspirées, au son fluide et clair. Techniquement et artistiquement jubilatoire.