La review

GNÔ
Triton - Paris
22/01/2011


Review rédigée par Byclown


Samedi 22 Janvier 2011, il fait déjà nuit lorsque je déboule au Triton pour mon premier concert de l’année (et si, c’est vrai !) et quel concert puisqu’il s’agit du concert de GNÔ, Ovni de la scène metal Française, venu défendre leur deuxième et dernier album "Cannibal Tango". Avant de parler du concert en lui-même, il est bon de parler de GNÔ, Christophe Godin et du Triton, histoire de resituer (et restituer !) un peu les choses.

Le Triton est un jazz club situé aux Lilas, ville du 93, limitrophe de Paris. Pourquoi, me direz-vous, un jazz club organise un concert de metal ?? C’est très simple : ce club est un des rares à programmer des groupe qu’il aime, et non pas des groupes "populaires", quitte à déborder parfois du cadre "jazz" classique (bien que GNÔ ait un coté jazz de par la composition de certains morceaux et des solos). Depuis de nombreuses années ce club a su montrer de l’amitié et de la confiance à Christophe Godin et ses divers projets (Metal Kartoon, Morglbl Trio, GNÔ, 2G) et a donc pu, de par ses choix, ouvrir ses portes à un public plus large et faire connaitre ses programmations audacieuses et originales.

GNÔ est un groupe français de rock-metal-pop formé en l'an 2000 par Christophe Godin, Gaby Vegh et Peter Puke Leur premier album "Trash Deluxe" leur a permis de se faire connaitre et de côtoyer sur scène quelques grands musiciens comme Ron Thal (Guns N' Roses), Popa Chubby, TM Stevens (Steve Vai, Joe Cocker, James Brown).Une des particularités du groupe est que les trois membres chantent à a tour de rôle, parfois en même temps pour les besoins de l’harmonie, ce qui offre un spectre de voix plus large et donc des compos bien plus variées.Leur second album "Cannibal Tango" a donc été très attendu par les fans de la première heure qui auront donc attendu une petite décennie pour voir revenir les musiciens déjantés. Parlons maintenant de ce que vous attendez tous, le concert !!!!



Dur de faire un concert de metal dans un jazz club lorsque la salle est organisée en rangée de chaises très serrées (à défaut de slamer on aura pu faire des "Ola") mais lorsque la bonne humeur est là aucun problème d’autant plus qu’on peut compter sur l’humour du trio pour tenir la salle bien éveillée ! Les fans (dont je fais partie) de Christophe Godin savent bien que l’humour est toujours au rendez vous de ces concerts ( ce qui en a fait sa marque de fabrique, en même temps que son accessibilité au public). Le concert est organisé en deux sets, le premier avec des morceaux du premier album "Trash Deluxe", le second bien plus long avec des morceaux de "Cannibal Tango" et deux surprises. Dès lors la salle déjà conquise n’a qu’a se laisser porter par les titres qui ont fait connaitre (et on fait le succès) le groupe tels "Toy Crusher", "Questions" ou encore "Supalova". Apres une pause d’une vingtaine de minutes le groupe revient pour plus d'une heure de show. Les titres du dernier opus s’enchaînent et ne se ressemblent pas, hélas inégaux dans la qualité. Il est dur de faire un album qui est attendu depuis près de 10 ans sans faire de mécontents, mais on pourra tout de même noter quelques excellents titres tels "Here I Stand" ou encore "Be My Pride" et "Father And sons". Certains riffs rappellent des références bien connus et je crois reconnaitre le clin d’œil à Freak Kitchen, le groupe de metal du guitariste Matthias Eklund, virtuose et ami de Christophe.



Certains textes font preuve d’une certaine maturité qui peut surprendre le spectateur venu écouter du metal sympa et drôle, comme quoi il ne faut jamais se fier à une première impression (sur d’autres projets de Christophe, notamment Metal Kartoon, on peut assister au même phénomène avec l’excellent "When We Were Kings", placé à la fin d’un album volontairement loufoque mais néanmoins très bon). Le son est bon, les jeux de lumières également et chaque titre est entrecoupé de petites vannes que se lancent les musiciens entre eux ou au public, ce qui donne une dimension privilégiée au spectateur. Sur le second set vient se glisser le cultissime "Bark At The Moon" d’Ozzy (période Jack Lee pour les puristes) et l’on se dit, en regardant Christophe, que ce n’est pas donné à tout le monde de reprendre un titre comme ça avec autant de maestria. Pour clôturer le concert le groupe nous joue, après un triple rappel du public, le "Banana Split" de Lio, avec leur touche metal, ce qui rendrait presque cette chanson écoutable. A la fin du show le groupe se mêle avec plaisir au public pour dédicacer des albums et discuter avec toutes les personnes présentes, quitte à empiéter sur les horaires de fermeture du club, comme quoi, même après des années de carrière et une renommée qui a dépassé les limites de l’hexagone (pour Christophe), on peut rester humble et proche de son public (à méditer pour les jeunes groupes qui font passer leur image, le prix de leur matériel et leur permanente avant la qualité de leur musique).