C‘est la première date de la rentrée à l’Humus ce soir, et il est agréable de constater que le public s’est déplacé en nombre honorable pour cette reprise.

Le premier groupe à officier sur la scène est SHAKAAL, dont le stoner / rock 70’s est chargé de chauffer la salle. Leur musique oscille entre riffs lourds efficaces avec du groove dedans et passages plus rock à la façon de Led Zeppelin. À noter que la formation évolue pour le moment dans un format instrumental, ce qui n’est pas chose aisée, surtout avec des compositions ayant été conçues avec du chant. Le risque étant, bien entendu, que le set s’essouffle rapidement et que le public se lasse. De mon côté et visiblement de celui du public, le problème ne se pose pas réellement. Les compositions son efficaces, le genre musical est entraînant, et le groupe prend visiblement plaisir à jouer. Mais je pense surtout qu’il est de bon ton qu’ils se retrouvent en première partie, leur prestation permettant de se mettre dans l’ambiance, et le manque du chant se faisant beaucoup moins sentir dans ces conditions. Un agréable début de soirée, en somme !!

Changement de registre avec les Montpelliérains de HELLHOUNDS, qui proposent un thrash / death prompt à combler les adeptes d’une certaine brutalité musicale (adeptes dont je fais d’ailleurs partie et je ne suis pas la seule dans la salle, vu l’enthousiasme du public). Ça bourrine donc sur la scène de l’Humus, le groupe proposant une alternance de riffs massifs, parfois même pachydermiques et de riffs rapides thrashant bien comme il faut, conduisant à un death intéressant. Le tout porté par une batterie forte en puissance et en double pédale. Le rendu est plutôt old school, ce qui n’est pas pour me déplaire. Chose rare à noter, le batteur s’occupe des chœurs, et prend même en charge la voix sur tout le dernier morceau de leur set énervé. HELLHOUNDS nous aura donc gratifié d’une bonne dose de brutalité qui fait plaisir.

Retour au stoner avec GENERAL CLUSTER. Les Grenoblois semblent contents d’être là. Le groupe, qui aime visiblement la bière, la scène, et le combo des deux, déploie une énergie communicative. Leur stoner / southern rock aux sonorités chaudes, typiquement américaines et parsemé de soli endiablés, est taillé pour réveiller et mettre de bonne humeur. Les compos sont efficaces, portées par l’énergie du groupe et par une ambiance détendue (On aura même le droit à une petite chanson paillarde !). Dans l’ensemble, ça donne envie de danser en slow motion sous une pluie de bière. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas et reste réceptif jusqu’à la fin du set.

Dernier groupe à se produire ce soir, MEMENTO MORI ("Souviens-toi que tu mourras" en latin) est le groupe de la soirée dont, au premier abord, le style est le moins ma tasse de thé, en grande partie à cause du chant francophone, dont je ne suis pas spécialement friande. Dans une lignée plus rock / progressif que les autres groupes, le groupe évolue dans un style très atmosphérique qui me rappelle Tool. Un petit souci de corde en début de set et une fois le problème réglé, les MEMENTO MORI nous embarquent dans leur univers, porté par une section rythmique solide. Plus on avance dans le set (set d’ailleurs récemment rafraîchi, d’après le nombre de nouveaux morceaux), et plus je me dis que le groupe fait partie de ceux dont les compositions prennent vraiment vie en live. Il est plaisant de voir des groupes comme ça, avec qui il se passe un truc vraiment particulier sur scène. En gros j’apprécie bien plus ce que j’entends en live que ce que j’ai pu entendre sur le net, et je passe même outre le chant francophone. J’ajoute au passage une mention spéciale pour la batteuse, qui en scotcha plus d’un ce soir-là (moi y compris, je dis "Madame" et je m’incline !). MEMENTO MORI aura donc été, pour moi, une belle surprise de fin de soirée.