EXTERMINATION DISMEMBERMENT + KORPSE + BEGGING FOR INCEST
+ DEVOUR THE FETUS + EMBRYECTOMY
Le Gibus - Paris
22/05/18
Review rédigée par Matthieu
Après quelques semaines de pause, me revoilà au Gibus pour une nouvelle leçon placée
sous le signe du gras et du cholestérol. EMBRYECTOMY viendra nous réchauffer après cette
pluie battante, puis ce sera au tour des Parisiens de DEVOUR THE FETUS d’enchaîner avant
de laisser la place à BEGGING FOR INCEST, KORPSE et EXTERMINATION DISMEMBERMENT.
Vous êtes prêts ? Moi non plus !
Alors que la scène est illuminée aux couleurs du duo grec, la fosse commence gentiment à
se remplir avant qu’EMBRYECTOMY ne monte sur scène. Puis les deux hommes investissent
l’espace du Gibus en déversant les premières rythmiques lourdes sur la foule, qui s’agite
déjà. Si Marinos (guitare) monte parfois sur les retours avant de lâcher un break slam,
Kiriakos (chant) passe son temps à déambuler sur son espace de jeu, tout en haranguant
le public. Alors que les deux hommes assurent leurs rythmiques sans sourciller, ils seront
rejoints par un batteur pour nous jouer "Fixation Through Infant Sodomy", dont le titre n’est
pas vraiment le pire. Les trois musiciens se démènent alors, puis le concert continuera sans
le batteur. Entre deux hurlements gutturaux, Kiriakos nous lance un petit "Alright
motherfuckers, let’s do this !" avant de nous assommer grâce au break le plus lourd de tous
ceux qu’ils ont composés. Lorsque le public s’exclame "Oui !", les deux hommes sont un peu
troublés, mais ils finiront par trouver cela normal après quelques explications. Ils terminent
alors leur performance avec une composition supplémentaire, qui motive encore plus le
public à bouger, tourner et… faire des pompes. Une très bonne entrée en matière !
Il n’y a que peu de matériel à ranger, et ce sont les Français qui s’installent à présent.
Connus du public parisien, DEVOUR THE FETUS ne tarde pas à entamer son court set avec un
titre bien massif comme on les aime. Leur jeu de scène également est plus imposant, du
fait que les musiciens sont au nombre de cinq, mais cela limite également leurs
mouvements à du headbang au rythme de leurs titres gras. Mêlant harmoniques à des riffs
simples et efficaces, Cyril et Olivier (guitares) se calent sur les frappes puissantes de
Virgile (batterie) pendant que François (basse) ajoute un aspect sale à la musique déjà
bien poisseuse du groupe. Si la voix de Renan (chant) colle parfaitement à cette rythmique
dansante mais assommante, on sent que le chanteur force un peu sur certains passages. Le
charisme naturel de l’homme nous fera passer outre ce petit détail, et tous les membres
n’hésitent pas à s’avancer tour à tour, laissant toutefois la place centrale à Renan lors des
breaks lourds, dont les lumières ne rendent absolument pas hommage au groupe. Si sur
album, les riffs des parisiens ne m’avaient pas fait grande impression, le live me séduit
beaucoup plus, et le jeune slammeur aussi visiblement. Le groupe enchaîne les morceaux,
puis nous remercie avant le dernier, qui sera aussi le plus dansant et le plus violent de tous.
Ils repartent sous des applaudissements mérités.
Setlist : "Uterhoven", "Chew My Newborn Stew", "Amazing Spider Fetus", "Embryomlet", "Pre-Natal Autosarcophagy", "No Country For Fetus", "Maternal Cheesecake", "Fetus Slamo
Maxiliaire", "Heaviest Fetus In The Universe".
Les Allemands de BEGGING FOR INCEST posent à leur tour leur matériel. Les trois musiciens
effectuent à nouveau quelques tests de son avant de nous envoyer sans aucune retenue
leurs riffs monumentaux en pleine face. Alors que Max (batterie) est à la fois d’une précision
hallucinante et d’une force herculéenne, Jan (guitare) et Meik Grziwa (chant) se partagent
le devant de la scène, en changeant parfois de place. Si les hurlements titanesques de Meik
déchaînent la foule, la rythmique de ses deux acolytes écrase absolument tout sur son
passage. Les harmoniques tranchantes et les samples donnent un côté plus froid à la
musique, alors que les breaks réchauffent de plus en plus le public, qui n’a jamais été aussi
violent depuis le début de la soirée. Si les lumières sont à nouveau très mauvaises, le
groupe n’en a que faire et enchaîne sans sourciller ses compositions dévastatrices,
entrecoupées de "Oui !" de la part du public. Le chanteur attire tous les regards, autant par sa
carrure impressionnante qui fait de lui un véritable mastodonte, que par sa voix caverneuse
dont il use de manière totalement contrôlée. Le set du groupe touche déjà à sa fin, mais le
public en veut encore. Après un bref coup d’oeil vers la régie, le groupe se concerte et nous
offre deux compositions supplémentaires pour un rappel mémorable.
KORPSE débarque alors sur scène. Les Néerlandais sont d’une efficacité redoutable pour
s’installer et sont prêts en quelques minutes seulement. Le set commence à vitesse grand
V, et il n’en fallait pas plus pour relancer la foule, qui se rentre dedans dans la bonne
humeur. Alors que Sven van Dijk (chant) headbangue presque en chantant, Floor van
Kuijk (guitare) et Mike Boogaard (basse) alignent leurs parties sans broncher en remuant
la tête au rythme des frappes monstrueuses de Marten van Kruijssen (batterie). Parfois
très rapides et inspirées, parfois lentes et grasses, les compositions du groupe font des
émules dans le public, et je ne vous cache pas que je ne suis pas déçu de la prestation de
KORPSE, qui m’avait motivé à venir. La machine ne s’arrête jamais, et certains spectateurs
finissent sur scène, puis repartent mosher dans le pit, alors que les breaks donnent une
leçon de slam death à tous les spectateurs. Alors que l’on pense avoir un petit moment de
répit, les musiciens démarrent de nouveaux riffs, plus motivés que jamais. Personne ne voit
le temps passer en compagnie du groupe, et les rythmiques toutes aussi puissantes les
unes que les autres s’emboîtent à la perfection, pendant que les musiciens s’investissent
également physiquement en headbanguant en quasi-permanence, mais leur temps de jeu
semble toucher à sa fin. Le public, déçu, implore les Néerlandais, qui finissent leur travail
avec une dernière composition sortie de nulle part mais dont l’effet sera tout aussi
dévastateur que le reste du set.
L’heure du dernier round a sonné avec l’installation d’EXTERMINATION DISMEMBERMENT. Les
Biélorusses mettent la barre très haut avec des riffs titanesques dès le début, mais la basse
est malheureusement assez mal réglée, ce qui se ressent particulièrement sur le premier
break. Heureusement, l’ingé son parviendra à rattrapper cette maladresse et le groupe peut
continuer son massacre. En frontman hors pair, Vladislav Martirosov (chant) se place en
plein centre de la scène et nous fait vivre sa musique martiale à grand coups de hurlements
gutturaux et de mouvements violents. A ses côtés, Arseniy Kovalchuk (guitare) et Vihtar
Kanashevich (basse) maltraitent leurs instruments pour nous sortir cette rythmique qui
balaye toute résistance et qui fait mosher de plus en plus violemment la fosse. Ajoutez à
cela le blast de fou furieux de Denis Poluyan (batterie), et vous constaterez qu’il est
impossible de ne pas headbanguer avec les musiciens. Par moments, des samples viennent
renforcer les breaks déjà surpuissants, et annihilent tout sur leur passage, déclenchant à
nouveau le chaos le plus complet dans le pit à grand coups de wall of death et autres
mouvements de foule joyeux. La foule semble épuisée, mais qu’importe : la musique les
remotive. Le chant de Vladislav est définitivement l’un des plus puissants et gras qu’il m’ait
été donné d’entendre, et il me semble tout à fait naturel que le titre qu’ils ont choisi pour
clore ce set soit une reprise de Devourment, la bien connue "Babykiller". Les
applaudissements retentissent à l’attention des membres, qui semblent eux aussi fatigués.
La soirée s’achève, et le Gibus tient miraculeusement encore debout. L’enchaînement des
groupes était parfait, et la violence est montée crescendo du début à la fin. Le duo
EMBRYECTOMY nous a réveillés après une intense journée de travail, le combo parisien
DEVOUR THE FETUS est venu nous envoyer quelques nouveaux titres alors que BEGGING FOR INCEST ont commencé à attaquer les fondations de la salle avec des riffs plus que violents.
KORPSE a fait trembler la fosse, qui a littéralement été exterminée avec EXTERMINATION DISMEMBERMENT (vous avez noté le jeu de mots ? Hein, dites, vous l’avez vu ?). Merci à
Suden Promotion pour cette nouvelle dose de cholestérol, moi je rentre manger une
salade…!