La review

EUROCKENNES DE BELFORT 2013
Belfort (90)
04-07/07/2013


Review rédigée par Sam


Jeudi 4 Juillet

Les Eurockéennes, pèlerinage inusable de ces dernières années. Pendant quelques jours, le lac du Malsaucy devient le centre de l’Europe du rock. Cette année c’est direction le site dès le Jeudi car cette année c’est les 25 ans, donc 4 jours !


Premier concert : MESPARROW. Seule, la belle brune envoûte son monde pour un lancement de festival. Programmée sur la Loggia, accompagnée seule de ces synthés et boucles, elle conquiert le public encore clairsemé qui arrive doucement sur le site dans une ambiance chaleureuse, joyeuse et festive. Premier arrêt au stand bière : oui le ravitaillement c’est important ! Bon, en même temps, avec une collègue bourguignonne... l’eau c’est pas trop son truc !


GARY CLARK JR enchaîne ensuite, une présence scénique, un regard charismatique et un public à la Grande Scène venu en conaisseur. Son blues rock assez punchy s’accompagne d’un chant superbe. Techniquement c’est très au point avec des envolées et des morceaux qui sont vraiment de très haute qualité, renforcés par un son live propre et aux petits oignons. Des titres repris en chœur et un bon échange avec le public, la Grande Scène, en cette fin d’après-midi s’avérera conquise par GARY CLARK JR.


Le phénomène ASAF AVIDAN se présente ensuite sur la Green Room, auréolé de sa tournée européenne et de son superbe album. Au premier rang c’est... l’extase. Les premiers pleurs live et les premières larmes surgiront de ces crash barrières. Reprenant tous ces titres phares, ASAF AVIDAN se montre souriant, accessible et multiplie les échanges avec son public, tout en posant une voix réellement superbe sur des morceaux qui eux passent finalement d’un point de vue musical au second plan tant la présence de ASAF AVIDAN est écrasante de charisme, de sympathie et d’une puissance vocale sidérante. Rarement, sur un live, une intonation de voix, et une telle émotion se sont dégagées d’un artiste dans l’interprétation de ses chansons. Une voix androgyne et même plus que cela qui se pose et envoie des envolées d’une intensité rare. On comprendra les larmes des adolescentes placées dans les premiers rangs d’une Green Room remplie à bloc.


Après une pause bière-souvenirs-rigolades-bouffe avec les copains photographes, on se dirige vers la grande scène et MATHIEU CHEDID… Un show intéressant, une mise en scène sympathique, pour un artiste qui musicalement et vocalement est véritablement un très bon artiste. Un univers rock sympa, peut-être un peu trop acidulé de temps en temps, mais qui a le mérite de faire les choses bien avec des chansons construites musicalement et des textes qui tiennent plus que la route et qui touchent un public. La Grande Scène reprend en chœur certains refrains. D’un point de vue purement musical, c’est gentil, bien fait avec un son propre, un rock intéressant, quelques échanges (du moins ce que la distance d’une Grande Scène peut proposer au niveau du rapport avec le public) avec un public en majorité féminin (oui oui) mais rien qui m’a transcendé au point de m’extasier. Le bonhomme est un artiste complet, chanteur guitariste et showman… certes, mais au-delà de ceci, je reste mitigé quand à sa programmation or zénith. Bref, j’ai vu M.


JAMIROQUAI... The artist of ze day ! Tout le monde l’attendait, une scène ultra blindée, des personnes ici depuis des heures, le pape de la funk de tout ce que tu veux, le genre de mec pour qui ta femme peut te quitter et finir nue sur un devant de scène… OK, on se calme. Tension palpable au moment de rentrer dans la fosse, des déguisements, des yeux qui brillent dans le public, toujours des personnes de sexe féminin au premier rang… Ouais bah c’est JAMIROQUAI, certaines te feraient "miaou"… Le show commence, ça groove, le mec a pris un méchant coup de vieux, mais putain qu’est ce que ça groove et ça joue juste ! Chapeau. Veste à frange bleue, attitude, justesse, titres phares, un public qui monte en température, envolées musicales et groove de folie (mention spéciale à la section basse - baterie) mais après cette plus d’une heure de show, quelque chose ressortira : malgré la très grande qualité du show de notre ami, celui-ci s’avère un peu trop lisse : un son trop propre, une ambiance et un ensemble trop propres, manquant un peu d’âme. Nous avons eu l’impression d’être à l’écoute du CD et non pas d’un live. Conquis tout de même par la prestation, ainsi que l’ensemble du public des Eurockéennes.


Dans un autre style, sur la Plage, JOEY BADA$$… Du rap ricain, ça balance de la grosse basse à la ricaine, une longue intro et puis… deux mecs sur scène et ça développe des punchlines déchaînées. Ca enquille à une vitesse incroyable, avec un public acquis à la cause des mecs venus d’outre-Atlantique. Un flow qui s’avère pas toujours audible, mais une belle présence scénique et une grosse grosse ambiance dans la foule. Peu d’échanges, ou du très stéréotypé, et un son quelquefois pas à la hauteur… Dommage. JOEY BADA$$ c’était cool mais je pensais voir mieux, j’ai été un peu déçu… je regarde encore un peu depuis le public, et… non décidément je ne suis pas totalement convaincu… Dommage.


On finira la soirée par BOYS NOIZE. Comme il y a deux ans, le Dj allemand vient diffuser la bonne parole à base de gros electro dansant. Perché sur une tête de mort, il fait doucement montée la température, les premiers rangs survoltés, en transe, il n’en faut pas plus pour que la Green Room se transforme en un dancefloor géant rempli de corps mouvants et de basses. Cette première soirée du Jeudi s’est remplie tard, travail et obligations de tout le monde oblige, mais doucement l’ambiance assez froide et étrange (encore une fois le public n’est arrivé que tard pour des raisons bien compréhensibles) ainsi que l’état du site assez dégradé par les pluies des jours précédents, mais ne nous affolons pas, le beau temps fut de mise… et rend des plus optimistes pour les jours suivants.


Vendredi 5 Juillet

Réveil difficile pour le deuxième jour, pourtant le soleil brille sur Malsaucy city plage. Arrivé à la bourre pour DEAP VALLY, on voit les demoiselles offrir un show sentant bon le rock 'n' roll ! Intéressant, et même si certains ont été transcendés, moi pas trop, certes intéressant mais pas transcendant. Après, on va passer le reste de l’après-midi entre les découvertes de la Loggia et la Grande Scène.


BEWARE OF DARKNESS ouvrira le bal des découvertes par quelque chose de très pêchu, un chanteur au look... rock 'n' roll mais avec un charisme au dessus de la moyenne. Le trio chauffera progressivement la foule avec un set intéressant bien qu’un peu court (bon d’accord, les festivals, les heures de passage, toussa toussa…). On enchaînera sur MATTHEW E. WHITE, pas mal sympathique également, et l’on débouche sur la Grande Scène sur AIRBOURNE.


Les Australiens, véritables artificiers sur scène et showmen, ne dérogent pas à leurs shows énergiques et électriques. S’agitant de toutes parts, le groupe reprend quelques classiques, mais s’appuie véritablement sur son dernier album. Il s’avère moins conquérant que le précédent, mais respire le rock 'n' roll, le public reprend en chœur les refrains. Les traditionnels font leur effet : participation de la foule, haranguage à outrance, pétage de canette sur le crâne… du AIRBOURNE classique, du AIRBOURNE en forme mais rien de bien nouveau. Certes nous avons assisté à un très bon concert, quelque chose qui nous rappelle que le rock 'n’ roll n’est pas mort, la prestation est énergique et maitrisée, pleine de spectacle. Mais comme dira un journaliste : "c’est bien, c’est bien fait, il n’y a pas à dire, les mecs y mettent du leur, mais ça aurait été révolutionnaire il y a 25 ans…".


PIH POH garnissant la Plage et faisant chanter le public en chœur, le local de l’étape simplement heureux et ému a livré un show de qualité "à la maison", un show enthousiaste comme à son habitude, les paroles en français reprises par le public rendent plus de force à l’ensemble. Après ces différentes tournées étrangères, PIH POH a véritablement pris une dimension supplémentaire niveau scénique.


Retour en Loggia avec FIDLAR. Sympa le rock ricain ! Intéressant et bourré de tubes, le groupe, assez jeune, offre une prestation très mature et pleine de puissance à un public qui, petit à petit, se masse devant la Loggia attiré par les bons accords de cette belle découverte des Eurockéennes. SKIP THE USE enquille sur la grande scène. Grosse grosse prestation, énergique, puissante, sans fausse note. Le groupe, pour qui je n’étais pas forcément réceptif, m’a fait changer d’avis, échangeant beaucoup avec la foule et la faisant participer… le concert se termine dans une foule conquise et dans une ambiance bon enfant, SKIP THE USE aura réussi son pari : conquérir les Eurockéennes de Belfort.


La soirée se poursuit avec le remplacement au pied levé pour un loupage d’avion des Francs-Comtois des REBEL ASSHOLES qui offriront un show énergique et engagé comme à leur habitude avec un punk rock des plus décapants, une prestation sans peur et sans reproche pour les Bisontins : mission accomplie avec en prime, malgré la lourde tâche sous la Loggia, un remplacement parfaitement assumé.


THE SMASHING PUMPKINS continuera le show sur la Grande Scène et là on sera un peu plus déçu. Non seulement la fosse fermée aux photographes au bout de deux morceaux, soit… mais une prestation des plus molles par le groupe. Le frontman se contentant d’enchaîner les morceaux et le groupe de suivre. Alors certes pour les fans de la première heure (et les autres), les morceaux cultes et le groupe resteront dans les têtes mais c’est une prestation relativement linéaire et molle que le groupe offrira au public des Eurockéennes ce soir.


La fin de soirée se déroule un peu en roue libre avec pour finir le retour des BLOODY BEETROOTS sur les Eurockéennes. Une prestation puissante et énergique comme à leur habitude en version live. Le trio mettra littéralement le feu aux Eurockéennes qui reprendront beaucoup de leurs morceaux, là où la place n'est plus qu’un immense dancefloor. Grosse prestation des Italiens mais qui n’équivaudra pas celle qu’ils avaient donnée en 2009. Celle-ci restera néanmoins dans l'esprit de tous les festivaliers.


Fin de soirée en pente douce avec l’electro minimaliste de GESAFFELSTEIN... une foule très jeune hystérique et transcendée par le DJ qui leur fournira de quoi se remuer les méninges pour la fin de soirée et prolonger cette ambiance dancefloor…. Allez, cette journée fut chaude, fut bonne… A demain !


Samedi 6 Juillet

Troisième jour de ces Eurockéennes 2013, les 25 ans, et alors que tu penses que c'est bientôt la fin, tu t'aperçois qu'en fait, tu n'es qu'au milieu du festival ! Tu hésites entre te dire que tu veux dormir et te réjouir des dizaines de concerts à venir... tu optes pour la seconde solution. Le soleil est au rendez-vous et la population festivalière commence à s'en donner à cœur joie ! Après l'arrivée de l'équipée sauvage des mecs faisant de la photo en argentique, on se dit vraiment que les Eurock son lancées... Cette journée se place sous le signe de la... sieste .Je me pose 15 minutes, je m'endors 1h... bravo ! Un concert zappé (KERY JAMES qu'on entend de loin et qui a conquis les Eurocks).


Mais revenons à l'ouverture, sur des recommandations, je vais voir THE STRYPES. Des Gamins, anglais... bon, attendons de voir. Bah ça dépote en fait : le bassiste et le batteur sont véritablement dans une grande forme et le groupe a bien tout compris, niveau musical déjà, un bon enchaînement et une bonne prestation scénique. Les gamins de 16 ans on véritablement du talent dans les pattes, reste à voir si après une prestation convaincante et un public enthousiaste de la Green Room, ils arriveront à poursuivre leur chemin… Affaire à suivre... Après un détour par cette damnée sieste, on a suivi de loin GRIEFJOY et sa pop des plus electro. Croisement intéressant de styles, le groupe a fourni une prestation enthousiasmante et dansante.


VON PARIAHS à la Loggia, c'est plutôt cool ! Le groupe franco-anglais avec un punk rock décapant nous renvoie sur les grandes heures d'une scène française qui repart ces dernières années de plus belle. VON PARIAHS livre une prestation tout à fait honorable avec de l'énergie de la communication malgré peut-etre un chant un peu trop linéaire, mais les lignes de guitares sont plutôt bien senties, avec cette dose peut-être un peu electro derrière. Sentir une petite influence Queens Of The Stone Age derrière est quelquefois non pas seulement un ressenti mais bien une réalité. Le groupe propose des refrains accrocheurs comme celui du populaire "Someone New" ! une bonne prestation du groupe en pleine après-midi, que l'on reverra avec plaisir !


Direction directement derrière la grande scène : BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB. Précédés d'une grosse réputation, je m'attends à une prestation hors du commun... mais non… C'est du rock, c'est crade et ça racle comme il faut dans les coins, ça emprunte au blues également par momenst, sympa à l'écoute, mais un peu lassant à la longue. C'est sur que le duo devenu trio avec un batteur et ses "brrr brrr" entêtants prend à la gorge et envoie du bois, mais sur la longueur, c'est terriblement statique et terriblement lassant. Nul besoin d'avoir envie de cracher sur des idôles, j'ai juste été déçu par leur statut d'icône musicale qui s'avère être véritablement décevante sur le fond, avec une musique sympa mais sans plus.


On file ensuite à la Plage où nous attend DINOSAUR JR. Là encore déception. J'attendais également le groupe, précédé de sa réputation, et celui-ci joue tout de même depuis... ma naissance. Un des pionniers du genre, si ce n'est LE pionner lui et son rock lancinant mais attachant. Ne m'attendant pas à une déferlante forcément, mais à quelque chose d'assez couillu, on commence par un réglage de basse poussif, de tests en tous genres, puis après : pilotage automatique, pas d'émotions, tout s'enchaîne sans âme et comme dans une ligne droite sans relief. Seul le bassiste tente de mettre un peu d'émotion dans son jeu et se donne mais pour le reste on en ressortira des morceaux qui s'enchaînent, un frontman certes charismatique et attendu mais qui découle les morceaux, ce qui fera dire à un photographe fan "ouais, il est venu il prend son chèque et il se casse"... Bon, il est vrai que mettre DINOSAUR JR au beau milieu d'une après-midi electro… Hum. Les morceaux sont bien exécutés mais sans âme. Bref, la déception est au rendez vous : allez, je vais me remettre le CD à la maison. On ira suivre ensuite une LOU DOILLON… de loin. Mitigeante comme prestation. Outre le fait d'hypnotiser le monde par son nom (comme Charlotte Gainsbourg), elle ne dégage rien de particulier... elle a tout de même le mérite de tenter des choses. A$AP ROCKY, de loin également, mais avec une grosse énergie et un set ultra cohérent. Le hip-hop me fait toujours des effets mitigés mais A$AP ROCKY a su prendre d'assault une Green Room et des Eurockéennes par un show puissant et musicalement au point. Un petit tour par KAVINSKY à la Plage. De Retour cette année après son show tronqué de l'année dernière à cause de l'orage et devant une Plage pleine à craquer, il a livré ces meilleurs tubes sur la fin. Le public venu en masse a apprécié.


Direction ensuite la Grande Scène pour les TWO DOOR CINEMA CLUB. Trio pop rock irlandais, ils débarquent sur la Grande Scène pour faire danser une foule conquise dès l'entame. Les titres se succèdent très basés FM et radio... le show light fait le boulot, le groupe aussi, très typé pop, voir trop. Un show qui s'avère, bien que très dansant pour la foule, un peu rébarbatif et mou sur la longueur. Bon ok, je ne suis peut-être pas totalement objectif avec mes préférences rock 'n' metal. Le concert se déroule devant une Grande Scène enthousiaste et bondée. La soirée se finit doucement alors que résonnent les derniers accords, nous, les boîtiers pleins, les jambes fourbues, on va se coucher, fatigués mais heureux, parce que demain y'a encore du boulot !


Dimanche 7 Juillet

Dernier jour, le soleil est au rendez-vous, l’amertume et la tristesse un peu au fond… dernier jour où l’on est dans l’ambiance pour cette 25eme édition, dernier jour à profiter des concerts… On passe au bar, on s’envoie un godet en rigolant et on file vers le premier concert de la journée : PALMA VIOLETS.


Un petit quelque chose dans ce groupe qui passe assez tôt, empruntant peut être un peu aux The Clash, mais le groupe, malgré une petite difficulté à démarrer, avec un frontman en chemise à fleurs qui semble déconnecté du monde, nous proposera un set intéressant, avec un bassiste survolté, compensant allègrement l’attitude détachée du frontman, empruntant à une pop un peu rock et de ses illustres aînées, The Strokes par exemple, les morceaux s’enchaînent bien et le public s’en trouve petit à petit conquis.


La Plage accueille ensuite GRAVEYARD et son rock couillu, puant le cuir et les contrées froides. Direct et crade sur le son, GRAVEYARD réveille les morts et offre un set plus qu’intéressant, à la fois puissant, direct et rappelant les grandes heures d’un rock, Black Sabbath entre autres, à base de refrains accrocheurs et de guitares saturées. Programmés sur la Plage assez tôt, les Norvégiens offriront un set très typer années 70 qui réchauffera des Eurockéennes et donnant à celles-ci toute la légitimité de leur nom !


Un détour toujours dans du scandinave avec les KVELERTAK, sûrement l’un des groupes que j’attendais le plus sur ces Eurockéennes. Frontman au charisme impressionant, et musique ravageuse, les Norvégiens font le boulot et balancent la sauce ! Le son, juste comme il faut, crade et audible pour leur metal sauce viking, fait des ravages et réveille bien comme il faut le site des Eurockéennes de Belfort. Alternant entre anciens et nouveaux titres, KVELERTAK se met vite l’assistance dans la poche. Les alternances de riffs et des compositions sont intéressantes, avec des paris osés mais qui marchent ! Entre metal moderne, et sonorités des années 70-80, c’est véritablement une grosse découverte live bourrée d’énergie que les Norvégiens livrent sur ces 25eme Eurockéennes. Du bon metal comme on l’aime !


On file ensuite à la Grande Scène où les BLACK ANGELS déversent leur fiel : leurs univers un peu psychédélique, une voix lancinante posée sur des guitares saturées pour le quatuor qui transporte doucement la grande scène des Eurockéennes lors de ce dernier jour. Les rythmes reviennent, les sonorités aussi, et puis cette voix qui transporte, et alors que l’on s’attendrait à quelque chose de plus "agressif", on tombe sur une voix douce et posée pour un univers entre rock et transport psychédélique. BLACK ANGELS, véritables anges sombres nous emmenant dans un univers lancinant sombre et qui, par la voix de son frontman, nous enveloppent dans une sorte de torpeur.


On file sur la Plage pour voir MASS HYSTERIA qu’on ne présente plus. Public en ébullition, et groupe survolté, tout y passe dans le répertoire du groupe pour ce qui sera peut-être l’un des concerts de ces Eurocks version 2013. Le groupe ira jouer dans la foule, avec moshpit, et une ambiance dingue sur une Plage chauffée à blanc. De "Positif A Bloc" aux grands classiques, le groupe renversera véritablement une Plage qui n’a pas connu beaucoup d'affluences telles que celle-ci. Un son léché et un envahissement de la scène par des filles déchainées en fin de show, MASS HYSTERIA, après toutes ces années, fait encore force de référence dans le milieu metal français avec une énergie live contagieuse et des morceaux ultra efficaces. Ce concert restera pour beaucoup une expérience unique et complétement dingue. Une véritable claque musicale, d’ambiance et de puissance live, la maîtrise technique et les échanges avec le public  en plus.


TAME IMPALA, annoncé comme une grosse découverte, fera retomber un peu la pression avec un show quelque peu décevant, calme, plat et sans âme, j’ai véritablement du mal à trouver un quelconque intérêt dans un jeu de scène inexistant et des morceaux un peu chiants sur le fond, malgré un son très bon.


La journée se finira par deux groupes références, tout d’abord NEUROSIS, véritable référence du milieu post-hardocre qui livrera au coucher du soleil un show superbe, violent, aux limites du punk, du sludge et de toutes ces références qui font la richesse des légendes NEUROSIS. Lancinant et post ambiant, le groupe, petit à petit au fur et à mesure que le soleil se couche, déverse toute la haine présente dans ses morceaux pour un show superbe, maîtrisé, doté d’un son parfait et implacable, le public, certes pas aussi nombreux que pour MASS HYSTERIA, mais pourvu uniquement de connaisseurs et de fans, en repartira avec une baffe immense. NEUROSIS, au fil des années, a fait évoluer son metal sans pour autant renier ses racines sombres et violentes. NEUROSIS, c’est cette violence sourde, ce déferlement de violence aux limites du sludge et du hardcore comme issue d’une bête féroce, et là où cette violence est présente surn CD, elle est d’autant plus palpable en live où c’est une expérience unique que l’on vit.


La soirée, et donc ces Eurockéennes, se finiront par RED FANG. Tout jeune (né fin des années 2000) le groupe a connu une ascention fulgurante avec trois albums et des tournées en compagnie de Mastodon entre autres. Proposant un stoner rock très sombre, héritiers des grands Kyuss, le groupe proposera un show qui sent le souffre sur la plage des Eurockéennes. Le public venu en un assez grand nombre sera déchaîné et fera honneur aux Américains qui se placent clairement comme l’un des grands groupes en devenir pour les prochaines années. Le show est maîtrisé, puissant et bénéficiant d’un son à la hauteur. Les visuels accompagnant les musiques et la prestation du groupe renforcent une ambiance sombre et violente. RED FANG, bien que "jeune" dans son existence, conquiert véritablement tout le monde là où il passe, par ses prestations et sa musique… Le metal n’est pas mort et le stoner encore moins !


La soirée s’achève doucement, un sourire aux lèvres, on fait le bilan de 4 jours d’Eurockéennes. Moins de metal cette année mais de belles découvertes, KVELERTAK, RED FANG, on a revu les Australiens de AIRBOURNE toujours en grande forme et MASS HYSTERIA toujours aussi hallucinant en live. L’ambiance était encore une fois au rendez-vous pour cette 25eme édition, et l’accueil par les équipes presse fut véritablement sympathique, on a refait le monde autour d’un verre et on s’est évadé dans un autre monde l’espace de 4 jours… La programmation, bien que manquant de metal (à mon goût), fut large, variée et pleine de découvertes, de groupes en devenir, on retiendra entre autres les très jeunes THE STRYPES, la grosse prestation des BLOODY BEETROOTS, la bonne découverte blues GARY CLARK JR… Merci les Eurockéennes, à l’année prochaine.