La review

EUROCKENNES DE BELFORT 2010
Belfort (90)
02-03-04/07/2010


Review rédigée par Sam


Les Eurockéennes, un des rendez-vous mythiques des festivals Européens. Sur la presqu'île du Malsaucy cette année pas de grosse programmation métallique au sens pur du terme, mais des découvertes à faire et notamment le rendez-vous est pris avec CONVERGE, AIRBOURNE et BARONESS...

Jeudi 1er Juillet

Comme chaque année sur le camping le jeudi soir, le Warm Up permet aux festivaliers de faire un tour de chauffe, de découvrir un ou deux groupes : ce soir THE GASLAMP KILLER et BOMBA ESTEREO sont annoncés entre autres.



Une ambiance qui se réchauffe doucement avec THE GASLAMP KILLER, un DJ Américain qui fait dans les rythmes syncopés et les infra-bassés, la foule se réveille pour accueillir BOMBA ESTEREO : Des colombiens qui distillent une bonne dose de pop-rock lancinante et hispanisante, ça danse, ça saute, ambiance festival.



La chanteuse se démène tout ce qu'elle peut à grand renfort de déhanchés et invite sur un final des personnes de la foule à la rejoindre sur scène. Ambiance survitaminée. BOMBA ESTEREO rejouera durant le festival.



Vendredi 2 Juillet 2010

La chaleur est accablante, les tee shirts collés au corps, mais on ne va pas s'en plaindre.



Parti un peu tard du "camp de base" j'arrive un peu à la bourre sur le site, je loupe le premier morceau des mythiques SUICIDAL TENDENCIES, grosse ambiance Américaine, ça groove un max et les mecs mettent l'ambiance avec leur gros son punk hardcore ! Du fuck par ci du fuck par là, en tout cas pas le temps de souffler les SUICIDAL TENDENCIES nous sortent une prestation pour un premier concert des Eurockéennes assez impressionante, avec un son tout simplement énorme, quelques titres cultes, et une technique irréprochable : un de ces concerts que l'on n'oublie pas, avec en prime la montée d'une partie du public sur la scène ! Une prestation de qualité et bien calibrée Le seul regret pour ce concert et pour l'ensemble de cette première journée va être le manque de monde, et la froideur étonnante d'un public que l'on pourrait dire "blasé" dans le sentiment qu'il fait ressentir...



Direction ensuite la scène de la Loggia, sans passé par la case BB BRUNES, même si ce fut tentant... BARONESS nous y attend. Première grosse claque, ça joue énorme, le son est énorme... une présence scénique impressionante, une technique inégalable. Les Marshalls tournent à plein régime... BARONESS nous livrera une prestation digne des plus grands, on voit que le groupe tourne, la technique est véritablement superbe, et le chant bien spécifique au groupe. Pas véritablement de surprises, avec des morceaux ultra mélodiques. Le set live s'avère d'ailleurs être une copie conforme de ce que l'on peut entendre sur CD, non pas niveau qualité quoique des fois c'est véritablement ultra impressionant de maîtrise, peut-être trop... Les musiques s'enchaînent et finalement ce qui fait la spécificité du groupe manque peut-être un peu de punch sur la fin avec un adage que je retiendrais "trop de technique peut tuer la technique". Un public réceptif au début qui se pose au fur et à mesure des morceaux... Quelques pains sur la fin, mais à voir et revoir.

Petit passage par les toilettes qui, soulignons le cette année, sont beaucoup plus propres que certaines années avec des équipes ultra efficaces... bravo ! La grande scène accueil THE DEAD WEATHER, le groupe fournit une prestation que je trouve molle... quelque chose qui n'éveille rien en moi... Etrange... Est ce l'heure ou véritablement la prestation... Souvent on a tendance à confondre les musiciens cultes et leurs nouveaux groupes et se dire que forcément tout cela va être bien. Question de goût aussi ? En tout cas je repars déçu.

Petit passage pour la curiosité voir CHARLOTTE GAINSBOURG, finalement, même chose, quelque chose de pas bien entraînant, une prestation frisquette, une voix placée en retrait et qui accuse quelquefois des erreurs de tonalité, mais c'était à voir, elle a son univers et ses propres musiques.



KASABIAN va me remotiver, et c'est une prestation très entendue du groupe, très calibrée certes, bien foutue sans fausses notes, devant un public déjà conquis mais quelque chose dont il manque un grain de folie... le petit plus qui fait la différence. On enchaîne quelques titres connus pour faire crier les premiers rangs, c'est propre, très propre, trop propre ? Ca manque un poil de rock 'n' roll... dommage. Même chose, je reste sur un petit goût d'inachevé, une prestation bien mais où il manque quelque chose. Le public semble se réveiller un tantinet, mais reste toujours un peu timide.



Ce soir la tête d'affiche c'est JAY-Z. Pas forcément metal pour le commun des mortels, mais producteur de tellement de groupes et il n'a pas friquoté avec les Linkin Park un temps durant ? Une grosse prestation à l'Américaine, un show maîtrisé, des feats de droite et de gauche, un public qui est réceptif et visuellement ça tape... bonne prestation de JAY-Z sur ces Eurockéennes 2010, il a tenu son rang. Pas le temps de chômer je file de nouveau à la Loggia ou m'attendent les mythiques CONVERGE !



CONVERGE, c'est la puissance du hardcore, je dirais un brin de grindcore, une pincée de déstructuration sans oublier un bon tempo callé à plus de 200bpm... Les "non-fans" n'auront pas apprécié, le chanteur est une pile, un électron nucléaire, et le batteur est tout simplement énorme de technique. Un son énorme pour du live, du pogo, des mecs qui montent sur scène, des zicos hyper impressionants dans la technique (un batteur qui joue plus vite que sur CD... un chant suffoquant, et un duo basse / gratte violent à souhait...), du grand CONVERGE. Passage de quelques classiques, deux trois autres, des morceaux qui font vomir de déstructuration, suffoquer de technique, jouir de plaisir, une maîtrise de la scène et du set bien au dessus de la plupart des groupes, des échanges avec le public... du grand, du bon CONVERGE. CONVERGE reste CONVERGE et se placera toujours au dessus de tout ce qui peut se faire.... après une prestation en demi teinte il y a quelques années ils ont tout balayé d'un revers de main.

Samedi 3 Juillet

Samedi, on prend les mêmes (la chaleur, la bonne humeur, le soleil et votre serviteur...) et on recommence, direction la grande scène pour les AIRBOURNE. Les Australiens sont en pleine forme, peut être un des groupes les plus attendus du week end. Ca sent le heavy-rock 'n' roll-metal à plein nez... Dieu que c'est bon !



Grosse ambiance, son au top, et sur scène ça fait le show ! Bonheur ! Technique, rythmique irréprochable, mur de Marshalls en prime ! De la grosse machine ! Un tour de la set list bien rôder (trop peut-être... certains photographes qui ont couvert sur d'autres dates savent parfaitement ce qui va se faire à tel ou tel moment...). Finalement la qualité musicale, l'ambiance rock 'n' roll, la chaleur et le one rock 'n' roll show du frontman feront le reste (un petit solo à une trentaine de mètres en équilibre sur les structures, un éclatage de bière sur la crâne en bonne et due forme....). AIRBOURNE restera sûrement comme un des gros concerts de cette édition 2010. "Do you want rock 'n' roll tonight ?"

Un petit passage au chapiteau histoire de voir EMILIE SIMON, pas trop le style metal, mais entourée de ces deux musiciens elle fait le boulot dans sa veine, un son sympa et lancinant: EMILIE SIMON quoi.



On repart plus tard pour voir THE HIVES. Le groupe punk-garage-rock est très attendu, à voir le nombre de personnes qui se pressent devant les barrières et la... grosse averse, mais cela n'entame en rien la motivation des troupes, tout le monde s'abrite : des Eurockéennes sans orage ne sont pas des Eurockéennes. Le voici donc, avant le déluge de décibels et l'énergie live délivrée par THE HIVES. Célèbres pour son énergie développée lors de ses lives, le groupe ne déroge pas à la règle, le frontman délivrant à chaque fois des cris dans les premiers rangs, et faisant danser la foule. Le groupe enchaîne les musiques, les classiques et fait même une exclusivité en live. Une prestation de grande qualité développant une énergie impressionante malgré la pluie...



Direction ensuite le chapiteau pour se faire un petit THE XX... prestation envoûtante, leur musique développe véritablement un univers à part, tout en planant, envoûtant... on se pose dans l'herbe, on regarde le ciel où les étoiles sont revenues et on se laisse porter.



Suit ensuite GHINZU. Après son show l'année dernière tronqué par une panne de courant, les Belges réinvestissent les Eurockéennes et le chapiteau... Au vu du public et de l'attente de celui-ci la grande scène n'aurait pas été de trop. Un Show carré, complet, rempli de puissance pour le groupe qui alterne entre anciens moreaux, classiques, tube, et nouveaux morceaux.... Grosse ambiance, sur scène comme dans le public. Un concert qui restera pour tous ceux qui y étaient... On disait GHINZU en perte de vitesse, il n'en est rien et ils nous l'on prouvés ce soir. Suite à cette prestation, la pluie étant revenue de plus belle... Retour au camp de base et déchargeage des photos.

Dimanche 4 Juillet
Dernier jour, la fatigue et les coups de chaleur commencent à se faire sentirs... la journée débute par le Club Deville avec le groupe de post rock très minimaliste RIEN. Bonne découverte de ce groupe, qui fait dans le musical minimaliste dans la veine des grands groupes expérimentaux et post rock, et c'est Français, Cocorico !



Pas le temps de faire le concert en entier qu'il faut partir pour le concert de GALLOWS. Le célèbre hardcore / punk violent des Anglais est très attendu. Les mecs nous expliquent qu'ils ont joué au Danemark à 2h du matin et ils sont là sur scène. Beaucoup de monde dans la fosse photo, je tente quelques shoots depuis le "pit", résultat : une bonne frayeur et un bon coup de genou dans les côtes (putain mais je suis grand pourtant). Le frontman du groupe, mister Carter, fan des fucks en tout genre nous explique bien qu'on est finalement qu'une poignée de (censure), pas très fair play tout cela, et tout ça parce que Mika joue le même jour... ça joue juste, ça joue hardcore, pas de fautes de goût dans la set list en elle même. Un circle pit immense, un son qui chie pas trop mal, des morceaux qui s'enchaînent et un public motivé. La sueur et la terre sèche auront raison des plus sceptiques.



Sur la plage, le petit phénomène M.O.P.A. (My Own Private Alaska) nous sort son set batterie-piano-chant atypique, pour un show énorme, un chant possédé, un piano aux mélodies superbes, un claviériste qui est complétement en transe... M.O.P.A. c'est les extrêmes, soit tu aimes soit tu n'aimes pas, mais cela ne te laisse pas insensible. Un show qui file des frissons, pour ce groupe Français (de Toulouse plus exactement...) qui n'en finit pas de monter avec des musiques superbes et prenantes, une prestation qui aurait été renforcée de nuit, l'ambiance que développe le groupe est à coupée le souffle. Des frissons m'en prennent encore. Je vous invite à les découvrir sur scène et à voir leur premier clip tout simplement superbe visuellement.



MIKA sur la grande scène nous offre un show... à la MIKA, ce qui veut dire un set list remplie de tubes pop, une prestation correcte, un public enflammé, un décor sur scène et une bonne dose de fun. C'est cadré, calibré, MIKA est accessible et fait participé le public. Bon et grand concert.

Les tants attendus MASSIVE ATTACK se seront faits attendre pour... pas grand chose, une musique déja vue et revue, qui as du mal à faire son effet en live... très molle et planante (trop peut-être ?). Le groupe se place en fond de scène laissant l'avant pour des "guests" au niveau du chant, mais ce qui marque une distance énorme avec le public, l'aspect visuel n'étant pas au top et l'ambiance étant un peu cassée malgré les apports du groupe (mur avec des mots etc...). Un concert décevant si ce n'est pas mon plus décevant des Eurockéennes...).



Direction ensuite la plage pour le dernier concert de ces 3 jours de folie... le concert des BLOODY BEETROOTS. Un show énorme. Le groupe est très attendu, l'electro live avec l'apport de la batterie, d'une guitare et d'une basse est complétement transcendant. Le public ne s'y est pas trompé et c'est quelques centaines (milliers ?) de personnes qui dansent en rythme pour ce qui sera le concert "coup de baffe" des Eurockéennes. Quinze minutes après, les sons electro et la puissance mise par les protagonistes (un trio masqué) restent encore dans les esprits et l'on sent la joie voire la fierté d'avoir vécu ce moment, les lueurs brillent dans les yeux, y'a de la joie. L'electro live avec les apports de la batterie et autres instruments fait son effet !



Une bonne édition des Eurockéennes 2010, chacun aura trouvé à redire sur la programmation sur telle ou telle chose, mais dans l'état du marché actuel, l'affiche étais plutôt bonne, et de chacun qui est venu sur place, tout le monde est reparti content, pour ceux qui n'avaient pris qu'un jour, ils ont racheté les autres jour, une ambiance familiale un peu différente des autres années, une "sauce" entre festivaliers qui a eu du mal à prendre, des erreurs de casting telles MISSY ELLIOT sans respect pour le public, ou un JULIAN CASABLANCA un peu juste qui ussurpe un peu sa réputation. Respect aux programmateurs pour cette édition et respect messieurs pour le travail fourni. Les Eurockéennes auront malgré une baisse de la fréquentation cette année et une ambiance un peu bizarre fait le boulot. A l'année prochaine. Un remerciement à l'équipe et particulièrement à Marion.