ESCAPE THE FATE + SLAVES + THE WORLD OVER
Le Trabendo - Paris
18/02/2019
Review rédigée par Matthieu
Cela faisait un petit moment que je n’avais pas été en concert… Bon en fait ça fait neuf
jours. Et comme je suis totalement accro aux performances scéniques, j’y retourne encore et
toujours. Mais cette fois, pas de gros death qui tache, de black malsain, de groupes
japonais farfelus ou de vikings assoiffés de sang. Non, ce soir c’est une véritable expérience
nouvelle que je fais en me rendant au concert d’ESCAPE THE FATE, accompagnés pour
l’occasion de SLAVES (sans son chanteur d’origine) et THE WORLD OVER. Les fans semblent
être au rendez-vous, et les VIP rentrent, sortent… Moi j’attends que les portes ouvrent pour
me placer, car il n’y a pas de pit photo ce soir… “Les trois premiers titres sans flash” nous
rappelle-t-on avant de nous laisser nous placer.
Alors que j’ai rapidement croisé la chanteuse au stand de merchandising, les lumières
s’éteignent pour laisser THE WORLD OVER monter sur scène. C’est d’ailleurs un "Are you
ready for some rock’n’roll?!" venu du côté de la scène qui me fait remarquer la présence
d’Alex, et de la batterie tout court d’ailleurs. Car le devant de la scène est réservé aux
autres musiciens, qui sont déjà installés. Ryan (guitare) et Juan (basse) démarrent alors un
riff assez basique mais entraînant, pendant que Tiaday (chant) se rue sur le devant de la
scène pour nous faire profiter de son chant. Et la fosse, déjà assez conséquente, répond
présente à cette première performance de la soirée. Les musiciens sont heureux d’être là et
nous le montrent, souriant et sautillant tout en jouant. L’énergie retombe à peine une fois le
premier titre terminé, et la chanteuse ne s’attendait visiblement pas à un tel accueil. "Wow,
thank you Paris ! Hey, I see some beautiful faces !". Le morceau suivant débute, avec
toujours ce voile d’ombre sur le batteur. Mais ses trois camarades vont assurer le show,
puisque c’est en s’agenouillant au plus près du public malheureusement assez statique que
Tiaday va chanter, presque à même le sol, alors que le guitariste s’approche pour aligner
ses parties lead. La ferveur est communicative, et tous haranguent la fosse, mais leur set
est court. "We will welcome a very close friend", annonce la jeune femme après seulement
quelques courts titres. Et c’est Xavier, leur ancien guitariste, qui monte avec eux sur scène
pour le dernier morceau, acclamé par le public. Et à nouveau, la joie des musiciens se lit sur
leur visage, et tous jouent ensemble devant une fosse de plus en plus remplie qui
commence enfin à remuer un peu. La traditionnelle photo souvenir est prise, et les
musiciens remercient chaleureusement leur public.
Setlist : "Let Go", "Feral", "Rewind/Replay", "Vultures", "Traitor", "Mountains", "The Wars We Wage".
Le changement est un peu long à mon goût, mais le public patiente en se massant à
nouveau devant la scène. Toujours pas de batt… ah si, mais il sera à nouveau dans l’ombre.
Mais SLAVES est un groupe qui semble très attendu, alors dès qu’il le peut, Zachary Arthur
(batterie) s’installe dans son coin pendant que Colin Viera (basse), Weston Richmond et
Juan Felipe Sanchez (guitares) se placent devant la foule. Et c’est Matt McAndrew,
chanteur remplaçant de la formation, qui arrive d’un pas fier et déterminé au centre de la
scène pour capter l’attention de tous. En même temps, ce n’est pas bien difficile, car les
autres membres du groupe sont statiques, bougeant à peine la tête en jouant. Le chanteur
viendra donc poser joyeusement devant des fans déjà acquis à sa cause, bien que la
justesse ne semble pas être son fort lors des passages les plus aigus. "Any Slaves fans in
the audience ?" demandera-t-il, comme pour lui-même. "You’re a fan ? Oh hey. You’re a fan
too ? Cool". Et le show reprend avec le deuxième titre, qui… me convainc tout autant que le
premier, c’est à dire pas du tout. Les américains se contentent du minimum syndical ce soir,
et seul le bassiste tente de motiver un peu la foule, pendant que le frontman monte sur
l’estrade de la batterie du groupe suivant, comme pour essayer de dynamiser la chose. Mais
le peu d’énergie que les musiciens injectent à leur musique retombe pendant les
interventions du chanteur. "Tonight is a full room ! Thank you !" lance-t-il avant de chercher à
savoir d’où vient son public. C’est d’ailleurs la seule chose que je ne pourrais reprocher au
groupe, la proximité avec le public. Et c’est visiblement réciproque, puisqu’une fan lui offrira
une rose. Mais pour ma part, j’abandonne à essayer de rentrer dans l’univers du groupe, et
je contemple ce final visiblement mitigé, acclamé par une partie de la fosse et boudé par
l’autre.
Setlist : "I'd Rather See Your Star Explode", "Back To The Roots", "Petty Trappin", "True Colors",
"Warning From My Demons", "Patience Is The Virtue", "I Know A Lot Of Artists".
Et les voilà enfin, ceux que tout le monde attend ! Venus fêter les dix ans de leur deuxième
album, ESCAPE THE FATE va bientôt monter sur scène. Et on voit que ce sont eux les plus
attendus, rien qu’à regarder les t-shirts de l’assemblée. "Bohemian Rhapsody" de Queen
retentit dans la salle, dont les lumières tombent, et ce n’est qu’une fois que l’ensemble de la
foule ait commencé à chanter que les musiciens débarquent devant nous. Kevin
“Thrasher” Gruft (guitare) s’installe derrière son pied de micro, alors que Robert Ortiz
(batterie) s’installe derrière son kit (éclairé !), et TJ Bell (guitare / choeurs) traverse la scène
accompagné d’Erik Jensen (basse). Et je pensais que les cris suraigus des fans étaient
terminés, mais c’est une véritable ovation stridente qui se fait entendre lorsque Craig
Mabbitt (chant) se rue vers les premiers rangs. Et le concert commence sous le signe de
l’énergie et de la vivacité, avec des musiciens qui sautillent directement, qui se déplacent
d’un pas assuré et qui haranguent un public qui n’attendait que ça. Mais l’entrain sera de
courte durée, puisqu’un petit souci technique viendra rapidement gâcher un peu la fête. "Hi !
How are you Paris ?" nous lance alors Craig, pour combler.
Heureusement très vite pris en
charge, les musiciens peuvent très vite envoyer l’introduction du deuxième titre. Visiblement
tous très à l’aise sur scène, ils en profitent pour poser un peu lorsque l’occasion le leur
permet, afin d’en mettre plein la vue à leurs fans. Côté son, je ne connais pour ainsi dire pas
les titres, donc je ne serais pas le meilleur juge, mais les instruments me semblent
équilibrés. Quelques choeurs de la part des guitaristes aident le chanteur, mais celui-ci ne
perd pas une seule seconde pour aller frapper dans les mains des premiers rangs. Si
l’homme alterne chant clair et quelques screams, mais le hurleur le plus puissant sera TJ .
"Everybody move out there !" ordonne le frontman alors que son guitariste hurle à ses côtés,
et que Thrasher pose en alignant quelques parties lead. Et la fosse s’exécute, faisant
remuer de plus en plus l’assemblée. Les titres faisant partie des plus connus des
Américains, le chanteur n’a aucune hésitation à tendre le micro dans la foule, mais il faudra
tout de même m’expliquer pourquoi le bassiste a soudainement lancé son instrument au sol
alors que le guitariste faisait tournoyer le sien autour de lui. TJ , visiblement lassé d’être sur
scène, descendra dans la foule après avoir demandé un wall of death pour y participer avant
de remonter sur scène. Et quelques minutes plus tard, c’est au tour de Tiaday, de THE WORLD OVER, de slammer dans le public lors du début de l’un des morceaux. "Paris is
beautiful !", lance Thrasher alors que le batteur harangue la foule. "Does Paris want some
plectrums ?" demande-t-il avant de lancer ses médiators à l’aveuglette. Pour débuter "Harder
Than You Know", dont la première partie est en acoustique, Craig s’assied sur les retours,
toujours plus près des fans, et si cette pause lui a permis de reprendre son souffle, ce n’est
que pour déployer plus d’énergie par la suite. Mais après avoir terminé l’album "This War Is
Ours" et présenté tous les membres, le groupe enchaînera avec des titres visiblement plus
récents, issus de toute la discographie des Américains.
Cependant, l’heure tourne, et même
si le groupe fait preuve d’une énergie intarissable et d’une volonté évidente de faire plaisir à
leurs fans, en interagissant en permanence avec eux et en leur lançant médiators et
baguettes dès qu’ils le peuvent, la musique des américains ne m’atteint pas, et les RER ne
m’attendront pas non plus. Je laisse donc ma place à quelqu’un qui en profitera plus, et
quitte la salle à quelques titres de la fin.
Setlist : "We Won't Back Down", "On To The Next One", "Ashley", "Something", "The Flood", "Let It
Go", "You Are So Beautiful", "This War Is Ours (The Guillotine II)", "10 Miles Wide", "Harder
Than You Know", "It's Just Me".
Rappel : "Do You Love Me", "Remember Every Scar", "I Am Human", "Broken Heart", "Gorgeous
Nightmare", "One For The Money".
Même si je n’ai pas vu le show entier d’ESCAPE THE FATE, j’ai pu constater que le groupe
peut compter sur ses fans en toutes circonstances pour être présents, mais également sur
une énergie communicative. SLAVES, en revanche, m’a beaucoup déçu par leur passivité
évidente, alors que THE WORLD OVER avait mis la barre très haut avec une prestation courte
mais efficace et énergique. Je ne sais pas si je renouvellerai l’expérience, mais j’ai au moins
la possibilité de dire que j’ai exploré cette scène qui m’était inconnue !