La review

EQUILIBRIUM + SANGDRAGON + IMPUREZA + CEREVISIA + ARCHITEKT
La Cave A Musique - Mâcon (71)
09/05/2015


Review rédigée par Alexandra


Ce deuxième week-end de Mai se tient la seconde édition du Festival de Chair et d'Acier à Mâcon, alors que la première avait rencontré un franc succès un an auparavant. Organisé par l'asso Wake Up Dead, le festival a lieu sur trois jours, du 8 au 10 Mai 2015, et se divise en deux parties : l'une consacrée aux concerts les vendredi et samedi soir, et la seconde en une fête médiévale avec notamment démonstrations de combat par des troupes, marché médiéval et spectacle de fauconnerie les samedi et dimanche après-midi. Côté concerts, la soirée du vendredi est consacrée au metal moderne, brutal et expérimental et reçoit les groupes Gliesers (post-metal, France), Right To The Void (melodic death metal, France), Voice Of Ruin (horny farmer metal, Suisse), Celeste (hardcore black metal, France) et God Dethroned (death metal, Pays-Bas). La soirée du samedi est quant à elle consacrée au brutal, pagan et medieval metal et accueille les groupes ARCHITEKT, CEREVISIA, IMPUREZA, SANGDRAGON et EQUILIBRIUM. N'ayant pu assister à l'ensemble du festival, je n'ai pu participer qu'à la soirée du samedi, et ne suis donc malheureusement pas en mesure de décrire l'ensemble du week-end. Je privilégierais donc la soirée de samedi dans ces lignes. D'après les retours de la soirée du 8 Mai, pourtant soir de jour férié et donc de week-end prolongé pour beaucoup, peu de monde était présent lors des concerts du vendredi, qui comprenait pourtant les Néerlandais de God Dethroned, un groupe qui se fait rare dans nos contrées. Voilà qui est plutôt surprenant et incompréhensible, à se demander où sont passés les "métalleux"... Espérons que le deuxième soir de ce festival soit plus convaincant et ramène plus de monde que la veille.



Alors que s'est tenu durant tout l'après-midi dans la cour de la Cave à Musique une fête médiévale, les portes de la salle ouvrent à 19h pour le concert, le début des hostilités commence dès 19h30. Arrivée un peu après l'ouverture des portes et après avoir discuté avec quelques connaissances croisées sur place et rencontré quelques soucis, le temps de partir à la recherche de mon téléphone perdu (et finalement retrouvé, ouf !!), et de prendre place devant la scène, je loupe une grande partie du set du premier groupe, à savoir ARCHITEKT. Originaire de Mâcon, ARCHITEKT était autrefois plus connu sous le nom de Fire Wizzard, mais a décidé de changer d'appellation pour devenir ARCHITEKT suite à une évolution et un tournant musical important. Le groupe nous présente ce soir son premier album, "Eons Of Domination", dont il nous interprète la quasi-totalité des titres, et propose un metal atmosphérique aux ambiances sombres et mélodique à la fois, avec des passages plus énergiques et des parties de guitare lorgnant parfois sur le heavy metal. Le set des Mâconnais se veut efficace dans l'ensemble, les musiciens possèdent un niveau technique relativement bon, malgré un certain manque de dynamisme autant sur scène que dans le public, celui-ci se montrant plutôt calme durant ce premier groupe de la soirée. Pourtant, la salle est déjà pas mal remplie en ce début de soirée, mais l'ambiance n'est visiblement pas encore au rendez-vous, et ce malgré les tentatives du chanteur / guitariste Matt Asselberghs de motiver le public et l'inciter à se bouger. Peut-être l'aspect calme qui découle de cet univers atmosphérique n'était-il pas au goût de tout le monde, et trop peu énergique pour les personnes présentes dans la salle. Dommage, pour le peu que j'ai pu voir du set d'ARCHITEKT, leur musique m'a semblé intéressante et leur univers à découvrir, à revoir donc dans d'autres circonstances.

Setlist  : "Rise", "Dawn Of Time", "Ages", "Last Of His Kin", "Fall Of Ice".



Au terme des trente minutes de set d'ARCHITEKT, et à peine le temps de se désaltérer, le deuxième groupe de la soirée fait son entrée en scène. CEREVISIA nous vient tout droit du Sud, et plus précisément de Marseille. Officiant dans un mélange de death metal mélodique et de folk / pagan metal, les musiciens se démarquent par leurs tenues scéniques en fourrure, kilt et maquillage guerrier à la Finntroll, du déjà-vu dans le genre, rien de bien original en soi donc. Tous les membres se montrent dynamiques et enthousiastes sur scène, et prennent un réel plaisir à être là ce soir. Pour le reste, leur musique se veut à la fois épique, festive et brutale, mais aussi mélodique, de quoi réveiller la foule, le public semble apprécier et se met à s'agiter. Le son est de qualité, cela aide à l'appréciation de l'écoute des morceaux. L'ambiance est montée d'un cran à présent, l'ensemble de la fosse semble conquis, CEREVISIA nous a offert un bon moment de musique festive ce soir. On pourrait toutefois regretter des éclairages scéniques certes lumineux et réussis, à dominance jaune orangée, mais dont la fumée trop présente empêche l'appréciation visuelle du show et des musiciens sur scène, dommage. A noter que leur premier album "Trails Of A Walker" est sorti en 2014, et que le groupe est à la recherche de son nouveau batteur, avis aux intéressés donc.

Setlist :  Intro, "Ancient Gods", "Summon The Nightbringer", "Diviciacos", "Dumnorix", "Sword's Dance", "Heroic Charge".



On passe au groupe suivant à présent et on change de style avec IMPUREZA, groupe franco-hispanique qui nous propose un flamenco brutal death metal. Le combo nous propose une musique brutale et violente à souhaits, emmenée par Esteban Martin au chant growlé, qui se montre dynamique et possède un vrai charisme sur scène. Les musiciens ont un très bon niveau technique, que ce soit à la batterie ou aux guitares voire même à la basse (fretless qui plus est, chose relativement rare pour le noter). IMPUREZA possède une vraie identité qui lui est propre, alliant un savant mélange de brutal death avec des sonorités hispanisantes tirées du flamenco, ponctué de passages interprétés en langue espagnole et issu de la musique flamenco, sans oublier la guitare sèche flamenco de Lionel Cano Munoz. L'ensemble se veut original, et bien qu'il paraisse quelque peu surprenant à première vue, s'associe parfaitement pour une musique intéressante avec des morceaux bien composés. Le public a visiblement bien apprécié et s'est montré très réactif tout au long du set. Un groupe dont on n'a pas fini d'entendre parler, et l'un des meilleurs concerts de la soirée.

Setlist  : Intro, "Sangre Para Los Dioses", "Besar La Mano Del Infame", "El Nuevo Reino De Los Ahorcados", "Leyenda Negra", "El Ultimo Dia Del Omeyocan", "Otumba, 1520", "El Gitan Maldito".



La fin de la soirée approche à grands pas, c'est désormais les Mâconnais de SANGDRAGON que l'on retrouve sur scène autour d'un set d'une heure durant lequel leur album "Requiem For Apocalypse" est interprété dans son intégralité. Pour ceux qui ne connaîtraient pas SANGDRAGON, il s'agit de la dernière partie du projet fondé par Vincent Urbain, "Thy Mystic Trilogy", démarrée dans les années 90 avec "Akhenaton" et "Daemonium". Et autant dire que c'est à un show unique auquel nous allons assister ce soir. En effet, le nombre de musiciens présent sur scène est conséquent, car en plus des musiciens guitare, basse, batterie et du chant, des choristes interviennent également, ainsi pas moins d'une dizaine de personnes évoluent ce soir sur la scène de la Cavazic. Avec un son de qualité et un jeu de lumières des plus réussis, la musique de SANGDRAGON est bien mise en valeur, le jeu scénique des musiciens efficace et énergique, et plutôt propre et carré. L'ensemble des titres est bien composé, regroupant des influences aussi bien black que death voire plus ambiant, le tout sur une ambiance épique, et fortement portée sur l'époque médiévale, tant sur l'aspect musical que les tenues scéniques et le jeu de scène de Vincent au chant, qui nous fait une démonstration de combat à l'épée ça et là. En cours de set, les musiciens laissent la place à un artiste qui jongle avec le feu et nous fait une belle démonstration rythmée par le son tribal de la batterie. L'effet visuel est là, l'ambiance au rendez-vous. Le set s'achève sur un rappel tiré de l'album "Akhenaton", orienté beaucoup plus black metal et sombre. Une belle découverte que de voir la musique de SANGDRAGON en live ce soir.

Setlist : Intro + "Waterborn", "Front Of Steel", "Rotten Inside", "Deep Dark … Descent", "Foe's Funeral", "Krakenfyr" (live version / démo feu + drum solo), "Winged Blade", "Back To Dust", "Silent Plague", "Father Of All Kings".
Rappel : "Final Battle (Against Your Dark Side)" (Akhenaton)



La soirée se termine avec les Allemands de EQUILIBRIUM. Malgré plusieurs changements de line-up depuis leur formation en 2001, notamment au niveau du clavier et de la batterie, le groupe a su s'imposer parmi le milieu folklorique et offrir une musique de qualité au fil de leurs divers albums. Avec des titres accrocheurs, à la fois sombres, festifs, mélodiques, aux sonorités épiques et plus violents par moments, mêlant sonorités black, folk et death symphonique, le public est tout de suite rentré dans l'ambiance et s'est mis à s'agiter dans tous les sens dès les premiers morceaux. Ca bouscule, ça pogote jusqu'au fond de la salle, les musiciens se montrent dynamiques, sympathiques et fort enthousiastes d'être ici ce soir. Côté setlist, les titres sont aussi bien piochés dans leur dernier album en date "Erdentempel" dans sa majorité, que dans d'autres plus anciens tels que "Der Ewige Sieg" tiré de l'album "Rekreatur", ou encore "Blut Im Auge", très attendu par le public, extrait de l'album "Sagas". L'ambiance est au rendez-vous, c'est la première fois que j'ai l'occasion de découvrir ce groupe sur scène, et ce fut un réel plaisir pour moi et pour l'ensemble du public qui semble avoir beaucoup apprécié leur prestation.

Setlist : "Ankunft", "Was Lange Wahrt", "Waldschrein", "Freiflug", "Uns'rer Flöten Klang", "Wirtshaus Gaudi", "Himmelsrand", "Karawane", "Der Ewige Sieg", "Apokalypse", "Unbesiegt", "Blut Im Auge", "Aufbruch".

Cette seconde soirée de concerts du Festival de Chair et d'Acier se termine ce soir sur une ambiance de folie, la journée du dimanche est consacrée de nouveau à la fête médiévale dans la cour de la Cave à Musique, gageons que beaucoup de monde était présent ce jour-là pour terminer cette deuxième édition en beauté. Pas mal de monde a répondu présent cette année, malgré un public un peu clairsemé le vendredi, avec 150 entrées le vendredi soir contre 350 pour la soirée du samedi, et une moyenne de 1000 entrées sur deux jours. L'asso Wake Up Dead a une fois de plus réussi à nous offrir un bon petit festival durant ces trois jours, merci à Will et à Wake Up Dead pour l'accréditation et pour m'avoir permis de couvrir cet événement. Espérons qu'ils seront de retour l'an prochain pour nous offrir une affiche encore plus belle.