La review

EPICA + DRAGONFORCE + DAGOBA
Le Bikini - Ramonville (31)
03/12/2014


Review rédigée par Lisa
Photos prises par Chazo


Après avoir récemment fêté leur dix ans de carrière, les Néerlandais d’EPICA, que l’on compte désormais parmi les figures emblématiques du metal symphonique, reviennent avec un nouvel album studio, "The Quantum Enigma", sorti en Mai 2014, opus toujours dans la veine sympho mais beaucoup plus moderne et heavy que leurs albums précédents. Et les voilà de retour en tournée avec The European Enigma et un passage en terre toulousaine au Bikini avec en special guest les Londoniens de DRAGONFORCE et les Français de DAGOBA. Programmation plutôt singulière mais pas moins attrayante.



Ce sont les quatre marseillais de DAGOBA qui ouvrent les hostilités de cette soirée éclectique. Dès leur arrivée, le quatuor impose le rythme d’un set placé sous le signe de la puissance et de l’agressivité avec l’énergique "I, Reptile", issu de leur dernier album "Post Mortem Nihil Est". On ne va pas le nier, le groupe sait mettre l’ambiance et déchaîner son public avec ses riffs violents et ses refrains efficaces. Le public réagit bien aux directives de Shawter, le chanteur du groupe, et le circle pit commence à s’ouvrir. On aura même le droit à un petit wall of death bien calibré au milieu du set. Derrière les fûts, Franky Costanza fournit un support rythmique fondamental et assure le show en même temps avec des mouvements dont l’exécution pourrait carrément être qualifiée d’esthétique. Le public est réceptif du début à la fin du set, porté par l’énergie du groupe qui prouve qu’il ne faut pas plus qu’une demi-heure chrono pour chauffer un Bikini déjà bien rempli.

Setlist : "I, Reptile", "The Man You're Not", "The Nightfall & All Its Mistakes", "Black Smokers (752° Fahrenheit)", "When Winter...", "The White Guy (And The Black Ceremony)".



C’est après cette prestation bien saluée par la foule que les Français laissent place aux musiciens de DRAGONFORCE, très attendus du public. Groupe à la formation devenue très internationale d’ailleurs : l’Angleterre, Hong Kong, l’Ukraine, et la France sont représentés, ainsi que l’Italie en la personne de Gee Anzalone, le nouveau batteur de la formation depuis cette année. Il faut tout de même constater que le groupe demeure assez clivant : on aime ou on n’aime pas, il y a rarement de demi-mesures. On ne pourra leur enlever la technicité et l’efficacité des guitares qui jouent leur rôle à la perfection. Qu’on s’y connaisse en peu en gratte ou pas du tout, on ne peut que reconnaître la qualité des nombreux solos joués ce soir. Pour autant, j’adhère moyennement au son hyper-rapide et très répétitif du groupe. Les titres s’enchaînent et même leurs transitions sont ultra rapides. La prestation semble dès lors très millimétrée et peu spontanée. Le set dans son ensemble est cohérent mais très linéaire, et l’on peut être amené à se lasser assez rapidement. Mais ce ne semble pas être l’avis d’une grande majorité du public. Le groupe demeure fidèle à leur ligne musicale et leurs fans les apprécient pour ça. En bref, un bon concert pour les fans de DRAGONFORCE qui ont pu profiter d’un groupe très professionnel et efficace sur leurs tout juste 45 minutes de show.

Setlist : "Fury Of The Storm", "Three Hammers", "The Game", "Seasons", "Symphony Of The Night", "Cry Thunder", "Valley Of The Damned", "Through The Fire And Flames".



On enchaîne avec la tête d’affiche de la soirée : les Néerlandais d’EPICA. Le décor est rapidement installé, les tiges de micro courbées qui sont devenues des visuels distinctifs du groupe sont en place. Les musiciens arrivent l’un après l’autre sur scène sur le titre "Originem", premier extrait de leur dernier album "The Quantum Enigma". On comprend rapidement qu’on ne va pas seulement en prendre plein les oreilles mais aussi plein les yeux sur ce show : le travail sur les lights est impressionnant et contribue d’un effort esthétique toujours plus travaillé par le groupe. La température commence à monter, les acclamations sont bien évidemment les plus généreuses pour l’arrivée de la ravissante chanteuse Simone Simons (on entendra même quelques "Epouse-moi !" scandés bien virilement par quelques membres du public).
Le groupe néerlandais envoie dès le début un son généreux mais les balances sont loin d’être parfaites, la voix de Simone est même largement dominée par les orchestrations et les autres instruments, et ça ne s’arrangera malheureusement jamais vraiment durant le set. On aura le droit à une setlist très diversifiée et tout en puissance ce soir. C’est évidemment le dernier album des Néerlandais qui est à l’honneur ("The Second Stone", "The Essence Of Silence", "Natural Corruption", "Victims Of Contingency", "Chemical Insomnia", et mention spéciale à "Unchain Utopia", aussi efficace sur album qu’en live). On retrouve également "Cry For The Moon", le grand classique du premier album, "The Phantom Agony", joué quasiment à chaque concert du groupe mais toujours aussi efficace auprès du public qui scande le refrain en duo avec Simone. Ariën van Weesenbeek nous gratifiera même d’un solo de batterie bien sympa à la fin du morceau. On a aussi le plaisir de retrouver l’énorme "Fools Of Damnation", qui démontre des capacités vocales assurées de Simone et de Mark Jansen, ce dernier envoyant également avec son collègue guitariste Isaac Delahaye des riffs bien puissants et des sonorités aussi agressives qu’efficaces. "Design Your Universe", dernière chanson avant le rappel, mettra encore tout le monde d’accord de par sa richesse sonore et diversifiée. La complicité entre les musiciens est indéniable, chaque membre amène de sa prestance et de son énergie. Les Néerlandais sont incontestablement heureux d’être là ; Simone nous confie même que le public toulousain est le meilleur public qu’ils n’aient jamais eu (on est flattés sur le coup mais pas vraiment sûrs de sa sincérité pour autant !). Bref, le groupe est à l’aise sur scène, Isaac abandonnera même sa guitare un court instant pour prendre la place de Coen Janssen et jouer le début de "Sancta Terra" au synthé tandis que ce dernier se rapproche du public avec son piano courbé et rejoint le devant de la scène au côté de Simone. Le set se termine avec un autre grand classique de EPICA, "Consign To Oblivion", que l’on retrouve avec toujours autant de plaisir en live. Dernières salutations et photo rituel avec le public, et cette soirée s’achève là avec un live franchement convaincant et presque sans défauts de la part des néerlandais, qui laissera de bons souvenirs visuels et auditifs à ceux qui étaient présents.

Setlist : "Originem", "The Second Stone", "The Essence Of Silence", "Unleashed", "Storm The Sorrow", "Victims Of Contingency", "Fools Of Damnation", "The Obsessive Devotion", "Chemical Insomnia", "Sancta Terra", "Natural Corruption", "Last Crusade", "Design Your Universe", "Cry For The Moon", "Unchain Utopia", "Consign To Oblivion".

Photos tirées de : www.photo-concert.fr