La review

ENSLAVED + LOST IN KIEV + WOLVE
CCO - Villeurbanne (69=
25/11/17


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par Chart


Ce soir, Sounds Like Hell nous convie au CCO de Villeurbanne pour la venue des Norvégiens d'ENSLAVED. Pour accompagner ce groupe de black metal progressif, ce sont les Parisiens de WOLVE et de LOST IN KIEV qui auront la tâche d'ouvrir la soirée.



Alors que la salle se remplie, WOLVE monte sur scène pour donner le coup d'envoi. La scène étant encombrée par le matériel de la tête d'affiche, les quatre musiciens sont contraints de s'aligner à l'avant-scène. Une configuration qui met, pour une fois, le batteur au centre de tous les regards. Sur un sample de percussions, le groupe commence à dérouler son rock progressif. Le son est très fouillé et original avec une basse très présente et des passages saturés bien particuliers. On admire le jeu tout en nuance du batteur et on reste fasciné par l'attitude du bassiste totalement absorbé par son instrument. Julien Sournac, la tête pensante du projet, s’exécute quant à lui à la guitare et au chant, secondé par un deuxième guitariste qui manie aussi quelques machines aux sons envoûtants. Les compositions sont très fouillées et brillamment interprétées. Avec ce chant clair presque pop / rock, le groupe me fait penser aux Toulousains de Naïve. Vu la durée des morceaux et le peu de temps de scène dont dispose le groupe, les WOLVE ne pourront nous jouer que trois titres issus de l'album "Lazare". Une très bonne mise en bouche qui nous donne envie d'en entendre plus !



C'est maintenant au tour de LOST IN KIEV de prendre possession de ce devant de scène toujours aussi étriqué. Les musiciens terminent à peine de se brancher et de s'installer que l'introduction du concert raisonne déjà dans les hauts-parleurs. Fondé en 2007, ce groupe jouit d'une réputation grandissante et s'impose aujourd'hui comme un fer de lance du post-metal français. D'ailleurs, on sent très vite que les garçons sont rompus à l'exercice du live en se montrant très dynamiques et investis sur scène. Outre la présence de samples qui proposent quelques bribes de dialogues dramatiques, leur show instrumental est agrémenté de projections vidéo en fond de scène. A travers quatre longs morceaux, le groupe nous propose un post-metal vertigineux qui peut aussi bien nous faire plonger dans l'abysse que nous faire décoller vers les cieux. Servis par un son excellent, les compositions ne révolutionnent pas le genre mais sont remarquablement bien exécutées. Sur le dernier morceau, les musiciens se déchaînent complètement sur leurs instruments, au risque même de se montrer un peu trop démonstratifs dans leur attitude... Face à cette prestation, il ne fait aucun doute que le groupe maîtrise parfaitement son sujet. Si leur approche du style reste très convenue, leur musique n'en reste pas moins puissante et chargée d'émotion.



Entre rock progressif et post-metal parisien, on commence à oublier qu'on est venu pour voir un groupe culte de la scène black metal norvégienne... Et pourtant, ce sont bien les couleurs d'ENSLAVED qui habillent la scène depuis le début de la soirée. D'ailleurs, on découvre enfin l'imposante batterie et les claviers qui étaient jusque-là dissimulés derrière les deux premiers groupes. Après un long moment d'attente, les projecteurs commencent à balayer la salle tandis que, l'un après l'autre, les musiciens font leur entrée sous les acclamations du public.
Le concert débute avec le titre "Storm Son", issu de leur tout nouvel album intitulé "E". Un titre un peu trippant et répétitif avec des chants clairs très présents et quelques ruptures très abruptes. Une entrée en matière qui a du mal à me convaincre. Il faut dire qu'avec ENSLAVED, mon avis diverge souvent selon les morceaux. Dans leur vaste discographie, il y en a que j'apprécie beaucoup et d'autres qui me parlent beaucoup moins. Aussi, ce soir, la prestation du groupe me laisse un peu froid. Je trouve que les morceaux tirent en longueur et qu'ils manquent de cohérence. De plus, la caisse claire me semble un peu trop en avant ce qui nuit à l'énergie de leur musique. Pourtant, le groupe met du cœur à l'ouvrage avec un frontman très jovial qui exhorte le public à donner de la voix. Avant d'entamer le dernier titre, il se lance dans une présentation humoristique de chacun des membres du groupe. Les Norvégiens clôturent alors d'une belle manière avec un "Sacred Horse", lui aussi tiré du dernier album, mais que je trouve, cette fois, très réussi. Niveau setlist, le groupe a tout de même consacré la plus grosses partie du concert au reste de sa vaste discographie. Pour le rappel, Cato Bekkevold nous propose un solo de batterie avant d'être rejoint par ses camarades pour deux derniers morceaux bien efficaces dans un style plus typiquement black metal et qui privilégient, cette fois-ci, l'efficacité à l'originalité. Le concert se termine donc sur une bonne dynamique mais il ne m'aura cependant pas conquis sur tout son ensemble.

Setlist : "Storm Son", "Return to Yggdrasil", "The River's Mouth", "Convoys To Nothingness", "Vetrarnótt", "One Thousand Years Of Rain", "Sacred Horse".
Rappel : Solo de batterie, "Allfoðr Oðinn", "Isa".

Au final, nous aurons assisté à une soirée peu commune avec trois groupes aux styles variés. Si la tête d'affiche ne m'a pas totalement convaincu ce soir, j'ai tout de même beaucoup apprécié les deux premiers groupes que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir en concert. Merci à Sounds Like Hell et à tous ceux qui ont participé au bon déroulement de cette soirée. Ce mois de novembre aura été bien chargé mais le reste de la saison s'annonce déjà tout aussi copieux !

Photos tirées de : www.facebook.com/chartlivephotography