ELUVEITIE + LACUNA COIL + INFECTED RAIN
L'Elysée Montmartre - Paris
01/12/2019
Review rédigée par Matthieu
Il fait frais dehors, mais la météo n’a pas découragé les hordes de fans qui s’apprêtent à
rentrer dans l’Elysée Montmartre. Et pour cause, les membres d’ELUVEITIE viennent de
quitter les VIP, permettant à LACUNA COIL et INFECTED RAIN de se préparer à entrer en
scène. L’attente est longue à l’intérieur de la salle, mais les premiers rangs se gonflent de
plus en plus.
Mais les lumières s’éteignent enfin, et le set d’INFECTED RAIN s’apprête à débuter. Tentant de
motiver une fosse plutôt molle, Eugen Voluta (batterie), Serghei Babici (guitare), Vladimir
Babici (basse) et Vadim "Vidick" Ozhog (guitare) se placent de part et d’autre de la
scène et entament une rythmique lourde et plutôt groovy alors qu’Elena "Lena
Scissorhands" Cataraga (chant) rentre, cachée sous une large capuche. Si sa voix semble
un peu en retrait par rapport aux riffs des Moldaves, l’ingé son ne tardera pas à corriger le
tir, et ses hurlements puissants parviendront à toute la salle. Headbanguant, les musiciens
sourient devant une foule qui semble captivée par la demoiselle plus que par les autres
membres du groupe. "Hello Paris ! We're so glad to be back in the city of love ! Ça va bien ?"
lâche la chanteuse en se débarrassant de son manteau. La rythmique reprend, ponctuée de
quelques leads alors que les guitaristes headbanguent et que la frontwoman arpente à
nouveau la scène en passant sur les bancs devant les premiers rangs. Mais malgré l’énergie
que déploie le groupe, il n’y a que quelques mains qui se lèvent, tandis que le reste de la
fosse est désespérément immobile. Quelques passages sont plus calmes que d’autres,
permettant à Lena de s’agenouiller pour donner vie à ses paroles, qu’elles soient hurlées ou
chantées. "This next song is very special to us so please join us !" lance-t-elle alors que des
riffs plus martiaux viennent frapper l’Elysée Montmartre. Et le show continue, alternant
passages dissonants et atmosphériques avec des riffs plus bruts, mais toujours aussi
travaillés. Mais la fin du set arrive bien vite. "For this last song, please do the biggest circle
ever !" lâche Lena alors que la fosse s’ouvre et qu’un circle pit se lance. Et c’est appuyée sur
la crash barrière que la chanteuse viendra hurler les dernières paroles. "That’s exactly what
we wanted !" déclare-t-elle en remontant sur scène terminer ce set énergique.
Setlist : "Mold", "Passerby", "Orphan Soul", "Lure", "Black Gold", "The Earth Mantra", "Sweet,
Sweet Lies".
Sur un tout autre registre, ce sont les musiciens de LACUNA COIL qui entrent en scène.
Richard Meiz (batterie) harangue la fosse derrière son kit, puis est finalement rejoint par
Marco Coti Zelati (basse) et Diego Cavallotti (guitare), maquillés. Les trois musiciens
entament alors la rythmique du premier morceau de la setlist des Italiens, et ce sont Cristina
Scabbia et Andrea Ferro (chant) qui déboulent, encapuchonnés pour nous offrir un duo
vocal au centre de la scène. La rythmique est groovy à souhait, et le metal
gothique / alternatif du groupe séduit toute la salle instantanément, mais la foule reste très
calme. Quelques jets de fumée viennent compléter l’aspect visuel du concert, alors que les
vocalistes enlèvent leur capuche, mais continuent à nous offrir leurs voix avec un son
exceptionnel. "Bonsoir Paris !" lance la chanteuse, enchaînant rapidement sur la bien connue
"Our Truth". Et ce titre emblématique des Italiens ne met pas longtemps à séduire la fosse,
alors que les musiciens changent de place, tout en laissant la position centrale aux deux
chanteurs. Andrea harangue la fosse alors que Cristina nous montre l’étendue de son
talent, penchée au-dessus des premiers rangs. Et le groupe se montre très communicatif
envers le public, nous remerciant entre chaque morceau, alors que les musiciens restent
impassibles en headbanguant. "Merci beaucoup mes amis ! Excuse my french mais nous
sommes très heureux d'être ici ! Let's sing a song ! This is the Paris that I remember !" lâche
la chanteuse après que la fosse lui ait répondu par un long hurlement unanime. Les Italiens
combinent des morceaux emblématiques, comme la douce "Enjoy The Silence", avec d’autres
plus récents, mais la réponse est sans appel à chaque fois : leur musique séduit pleinement.
Les deux voix se complètent toujours à la perfection, et la fosse, bien que calme, n’hésite
pas à lever le poing entre chaque titre. Et c’est après la planante "Heaven’s A Lie" et la plus
massive "Veneficium" que Cristina prend à nouveau la parole. "I see concerts as a big
therapy, we want you to come home with a big smile on your heads !" lâche-t-elle, souriante.
Et c’est après nous avoir fait scander avec elle "We fear nothing", que "Nothing Stands In Our
Way", le dernier morceau, démarre. A nouveau, les Italiens dominent parfaitement la scène
entre la rythmique, les hurlements d’Andrea et le chant clair de Cristina, et ce sont des
applaudissements mérités qu’ils reçoivent à l’issue de leur (trop) court set !
Setlist : "Blood, Tears, Dust", "Our Truth", "Layers Of Time", "My Demons", "Reckless", "Enjoy The
Silence" (Depeche Mode cover), "The House Of Shame", "Sword Of Anger", "Heaven's A Lie",
"Veneficium", "Nothing Stands In Our Way".
Un drap est étendu devant la scène, et ce n’est que lorsque les lumières s’éteignent que les
couleurs d’ELUVEITIE n’apparaissent, avec l’arrivée de trois demoiselles vêtues de tenues
blanches. Un souffle de corne, et c’est le groupe entier qui apparaît, lorsque le drap tombe.
Micro en main, Chrigel Glanzmann (chant / mandoline / flûte) dirige sa troupe comme un
maître de guerre en hurlant comme un beau diable, alors que les autres musiciens trouvent
tous leur place sur cette scène. Alain Ackermann (batterie) martèle ses fûts aux côtés de
Matteo Sisti (flûte) et Kay Brem (basse) alors que Rafael Salzmann (guitare), Nicole
Ansperger (violon) et Fabienne Erni (harpe / chant) se positionnent sur le devant de la
scène. Michalina Malisz (vielle à roue) et Jonas Wolf (guitare) sont plus en retrait, mais le
son de tous les musiciens rentre parfaitement dans le mix.
"Paris, France ! It's a pleasure to
be back in your beautiful country !" lâche le frontman avant que la musique ne reprenne, tout
aussi imposante que lors du dernier titre. Et bizarrement, la fosse est très calme, malgré
quelques têtes qui bougent et quelques poings levés de temps à autres. Et si un rapide
souci au niveau du micro du chanteur viendra temporiser le morceau, il est rapidement
réparé par un ingé son au taquet. "We can continue this song in english ou en français… !"
lance alors Chrigel pendant que Fabienne pose son instrument, pour finalement nous
interpréter "L’Appel Des Montagnes" en français. Le frontman laisse alors place à la
demoiselle, qui prend son rôle très au sérieux, arpentant la scène pendant que les
musiciens intervertissent leurs places, montant parfois aux côtés de la batterie. Et c’est au
tour du son de la flûte de subir des soucis techniques, ce qui diminue son volume, alors que
le groupe enchaîne avec des morceaux plus anciens, comme la puissante "Quoth The Raven"
qui fait partie de mes préférés. Le hurlement de Fabienne fait froid dans le dos, et ce sont
des riffs incisifs mais toujours mélodiques qui frappent la capitale française. La setlist se
poursuit, avec quelques samples entre les morceaux, et tous les musiciens prennent
quelques seconds pour poser devant les premiers rangs qui les applaudissent. Les lumières
les mettent tous en valeur, pendant que Chrigel, très en voix, hurle tout ce qu’il peut sur des
morceaux de différentes époques. Fabienne reste seule sur scène pour "Epona", un morceau
bien plus calme, suivi d’"A Rose For Epona" qui la met toujours autant en valeur mais qui fait
revenir les autres musiciens. "We hope that each and everyone of you are having a good
time !" lance le frontman en souriant. Et le set continue, alternant passages folk avec
rythmique puissante, mais la fosse reste désespérément immobile. Alain aura également
son moment de gloire avec un solo de batterie rapide, mais c’est "Havoc" qui viendra
assommer à nouveau le public parisien, suivi de "Thousandfold". Et bien que la date affiche
sold out, il est aisé de circuler dans le fond, chose impensable auparavant. Mais peu importe
que la fosse soit mouvementée ou non, "Helvetios" mettra tout le monde d’accord avec une
puissance de frappe qui a déjà fait ses preuves.
Et si le groupe quitte la scène, ils y
reviennent bien vite pour un rappel de deux titres, dont l’incontournable et fédératrice "Inis
Mona", qui fait alterner chant clair et saturé pour un résultat parfait avant les remerciements
finaux.
Setlist : "Ategnatos", "King", "L’Appel Des Montagnes", "Deathwalker", "Quoth The Raven", "The
Slumber", "Worship", "Artio", "Epona", "A Rose For Epona", "Ambiramus", solo de batterie, "Havoc",
"Thousandfold", "Breathe", "Helvetios".
Rappel : "Rebirth", "Inis Mona".
La salle se vide, et l’espace merch est assiégé. En effet, il est facile de rencontrer les
musiciens de tous les groupes, qui s’y rendent rapidement. Si l’entrée en matière avec
INFECTED RAIN a bien réchauffé la salle, LACUNA COIL a fait changer drastiquement l’univers
avec une excellente ambiance gothique avant le death mélodique / folk d’ELUVEITIE qui a très
clairement assuré un show surpuissant comme à leur habitude. Pour ma part, c’est le métro
qui m’attend, mais avec de belles images en tête ! Un grand merci à Century Media pour
cette opportunité !