La review

DYING FETUS + KRONOS
Le Nouveau Casino - Paris
13/08/2013


Review rédigée par Byclown


Amis death métalleux, ce live report est fait pour vous ! Ce soir Paris sort ses tableaux les plus noirs et glauques avec d’un côté DevilDriver au Trabendo, et de l’autre Dying Fetus au Nouveau Casino. C’est vers cette seconde destination que je me dirige d’un pas léger pour me prendre mon châtiment auditif de la mi-Août, d’autant plus quand on sait que le groupe d’ouverture, KRONOS, est français !



Début de show devant une salle au tiers remplie, le quintette d’Epinal démarre sobrement (scéniquement parlant, n’abusons pas…) avant de vraiment se lâcher après le premier tiers de jeu passé. Les musiciens headbanguent à qui mieux-mieux en enchaînant les grimaces, le bassiste, seconde voix du combo, squatte en permanence le devant de la scene et laisse parler son charisme pendant que le chanteur harangue la foule, demandant des circle-pits à un public qui semble, lui aussi, vouloir se dégourdir les coudes et les genoux (en témoigne la grosse bagarre dès le troisième morceau alors que la salle commence à bien se remplir). Même si la réputation du groupe de tête n’est plus à faire, je dois reconnaître que ce combo se défend plus que bien, foutant un bordel de tous les enfers, enchaînant les titres sans trop parler à chaque fin de chanson. Techniquement, c’est un vrai festival pour ceux qui aiment la double pédale et les doigts qui bougent vite et les compos, que je ne connaissais pas avant ce concert, ne tombent pas dans une routine propice à ce style musical !!! Surprise de milieu de set, nous aurons droit à un avant-goût du prochain album avec un titre inédit qui, pour ceux qui en auraient douté, poutre au moins autant que les autres (le chahut dans le public me donnera raison !) avec cependant, à mon goût en tout cas, un côté beaucoup plus catchy sur les grosses parties rythmiques (peut-être une nouvelle orientation du groupe pour ce fameux nouvel album ? Seul l’avenir nous le dira). Rien à redire sur cette première partie créditée de 45 minutes de temps de jeu qui aura fait briller les couleurs du death français (au moins autant qu’Outcast, groupe dont le t-shirt est arboré par le chanteur du combo durant ce concert). La setlist de KRONOS est clairement axée sur les albums "The Hellenic Terror" de 2007 (5 titres) et "Colossal Titan Strife" de 2004 (3 titres) sans pour autant oublier "Titan’s Awakening" de 2001 avec "Mashkhith".

Setlist : "Petrifying Beauty Part 2 , The Murderous Reflection", "Submission", "Bringers Of Disorder", "Kronos", "Colossal Titan Strife", "Petrifying Beauty Part 1, Divine Vengeance", "Road Of Salvation", "Mashkhith", "Monumental Carnage", "Ouranian Cyclops".



Arrivée sur scène rapide pour le trio américain de DYING FETUS, pionner du grind / death du début des années 90, qui n’est pas venu ce soir pour faire dans la parlotte ni dans la dentelle. Autant vous dire tout de suite que j’ai pris une méchante claque, pourtant, après quelques centaines de concerts, je devrais être blasé, ou habitué, eh bien non, pas cette fois ! 60 minutes, 12 titres, ça passe ! Pour cela, la recette de nos amis américains est pour le moins simple : jouer sans s’arrêter plus que 20 secondes entre chaque couple de morceaux, ne pas nous laisser respirer, ne pas nous laisser nous reposer deux secondes. La recette fonctionne d’autant plus que le guitariste propose à la bande de couillons s’en donnant à cœur joie dans le pit de monter sur scène faire des stage divings !! La foule, déjà surchauffée par l’excellent set de KRONOS et acquise à la cause du trio s’en donnera donc à cœur joie dans cette ambiance de bière et de cheveux sales, d’autant plus que le set commence par "Grostesque Impalement" issu de "Infatuation With Malevolence", album de 1995 qui ne rajeunira personne.
Sourires complices et bon enfants du bassiste en début de show à l’égard de certains fans dans le public, preuve que cette soirée est sous le signe de la joie partagée, c’est dans un registre bien moins Bisounours que se déroulera le set axé plus death que grind (dur de se situer avec ce groupe qui a tant de fois évolué dans sa musique depuis plus de deux décennies). Suite avec "We’re Your Enemy" tiré de "Killing On Adrenaline" de 98, ce qui clôt le premier doublé résolument old school. Le second doublé composé de "From Womb To Waste" ("Reign Supreme", leur derniere galette) et "Your Treachery Will Die With You" ("Descend To Depravity", 2009 ) se veut lui plutôt moderne, ce qui rend d’ailleurs l'exercice intéressant car il permet de juger de la nette évolution de style du combo depuis ses origines. Troisième doublé avec "Homicidal Retribution" et "Beaten Into Submission", tous deux issus de "War Of Attrition" de 2007 ; "The Blood Of Power" ("Reign Supreme") et aux antipodes niveau date, "Killing On Adrenaline" de 97 sur l’album éponyme (là aussi , le contraste est plus saisissant que jamais entre ces deux titres de 16 ans d’écart) .La suite on la connaît (façon de parler) avec les deux derniers duos de chansons à commencer par "Second Skin" ("Reign Supreme", encore !) et "Praise The Lord" ("Destroy The Opposition"), et enfin moment de délicatesse avec "Kill Your Mother, Rape Your Dog" et "One Shot, One Kill" ("Stop At Nothing") pour finir en douceur.
Scéniquement, trio oblige, la prestation est aux antipodes de celles de KRONOS, favorisé par le nombre, mais l’expérience de John Gallagher et de son pote Sean Beasley feront toute la différence. Le set est un habile ensemble de chassés croisés de chants, avec des morceaux rigoureusement bien choisis afin de laisser soit le bassiste soit le guitariste quitter le pied de micro pour venir investir l’avant de la scène. Malgré la complexité et la vitesse des morceaux, ce petit Turn Over fonctionne à merveille, ne laissant que peu de périodes avec les deux musiciens campés en même temps derrières leurs pieds de micro.
Sean, profitant de son impressionnante crinière et de son physique de viking qui ne l’est pas moins, nous gratifie de monstrueux headbangs alors que John, aussi chauve que l’on peut l’être, use de son charisme naturel pour remplir l’espace. Coté batterie, rien à redire ! Trey Williams, qui pourtant paraissait fatigué (voire gavé) lors du sound check, offre une prestation chirurgicale et puissante, l’intensité se lisant sur son visage dans les passages les plus techniques. Côté son, comme pour KRONOS d’ailleurs, la qualité est là, que l’on se place au milieu du pit, près de la scène ou encore à coté de la console de son et ce n’est que justice d’ailleurs qu’un tel spectacle, aussi technique, soit servi par un son digne de ce nom (les habitués des concerts de death savent de quoi je parle. On tombe vite, à la moindre erreur de l’ingé son, dans une espèce de bouillie incompréhensible qui du coup, gâche le show et le talent des musiciens). En bref, un concert digne de ce nom avec des prestations époustouflantes de technique et de professionnalisme, un son au rendez-vous et un public venu en masse pour en découdre dans le pit.

Setlist : "Grotesque Impalement", "We Are Your Enemy", "From Womb To Waste", "Your Treachery Will Die With You", "Homicidal Retribution", "Beaten Into Submission", "Blood Of Power", "Killing On Adrenaline", "Second Skin", "Praise The Lord", "Kill Your Mother, Rape Your Dog", "One Shot, One Kill".

Photos tirées de : www.byclown.com