La review

DYING FETUS + PSYCROPTIC + BEYOND CREATION + DISENTOMB
Le Petit Bain - Paris
09/11/17


Review rédigée par Matthieu


Pour cette date, j’ai pris une journée de congé. Pourquoi ? Pour me remettre de la branlée que je m’attendais à prendre en enchaînant les quatres groupes. DISENTOMB et sa puissance brute à l’Australienne, les cousins canadiens de BEYOND CREATION et leur technicité à toute épreuve, les énergiques Australiens de PSYCROPTIC et enfin les maîtres de la violence, les mythiques DYING FETUS. Alors que j’arrive juste après l’heure du déjeuner sur le quai du Petit Bain, l’attente sera récompensée puisque tous les artistes sortent tour à tour du bus ou de la salle. John Gallagher nous confiera d’ailleurs qu’il est un peu fatigué, la tournée durant depuis déjà un petit moment. Dès l’ouverture des portes, le pont est pris d’assaut par une horde de fans qui ne demandent qu’à en découdre, et qui envahit la salle en passant par le stand de merch, qui est visiblement très fourni.



Alors que je m’installe sur le côté un peu en hauteur, je découvre que la scène sera coupée en deux pour le show de DISENTOMB, En effet, la batterie est installée au milieu de leur espace de jeu, mais ce n’est absolument pas ça qui va les freiner. Dès le coup d’envoi, les hurlements profonds de Jordan James (chant) feront leur effet, et le public, bien que la fosse ne soit pas remplie, commencera à bouger un peu. Les frappes d’Henri Sison (batterie) feront trembler la coque du bateau, alors que la rythmique de Jake Wilkes (guitare) et Jim Parker (basse) font vibrer les murs. Le groupe n’a pas sorti d’album depuis l’excellent "Misery" en 2014, et s’ils étaient encore inconnus pour la majorité des présents c’est un manque qui est maintenant comblé. Jordan se bat en permanence avec des ennemis invisible sur le son qui oscille entre brutal death et slam death du groupe, avec toutefois une pointe de technique, surtout sur les harmoniques qui ponctuent les riffs saccadés. Il descendra d’ailleurs dans la fosse une fraction de seconde, puis remontera assurer son chant puissant. Le groupe nous remerciera d’être venus aussi tôt et saluera les prochains groupes avant de terminer son très court set. Je sais que le chemin est long, mais revenez quand vous voulez.



Alors que les musiciens du groupe précédent rangent leurs instruments, ce sont les quatre gaillards de BEYOND CREATION qui sortent les leurs. Un réglage rapidement effectué, et les guitares de Simon Girard et Kévin Chartré commenceront à hurler, alors qu’Hugo Doyon-Karout (basse) commencera à nous montrer toute l’étendue de sa technique. Alors que leur espace est réduit par la batterie, les musiciens ne sont visiblement pas là pour enfiler des perles, et les riffs les plus techniques de la soirée s’enchaînent devant nos yeux ébahis, surmontés des blasts virulents de Philippe Boucher (batterie). Le tapping sur les guitares sans tête des musiciens nous transporte, alors que la basse, parfaitement audible dans l’excellent mix, se charge de nous ramener sur Terre avec des enchaînements presque mathématiques et que la double pédale nous enfonce dans le sol. Côté setlist, six morceaux seront joués par les Canadiens. Un set un peu court donc, mais qui mettra en avant "Earthborn Evolution", la dernière galette qui date tout de même de trois ans, avec pas moins de quatre morceaux. Alors que la fosse semble bien réveillée pour l’heure, "Fundamental Process" nous fera headbanguer frénétiquement une dernière fois. Ces mecs ne sont clairement pas humains, mais qu’est-ce que c’était puissant tout de même...

Setlist : "Omnipresent Perception", "L'Exorde", "Earthborn Evolution", "Neurotical Transmissions", "The Aura", "Fundamental Process".



C’est un autre combo australien qui s’installe dès la fin du set précédent. Bien décidé à ne pas laisser retomber la pression, la machine PSYCROPTIC s’accorde rapidement et débute son oeuvre. Cameron Grant (basse), Joe Hayley (guitare) et David Haley (batterie) nous tissent une rythmique imposante, alors que le chant est assuré avec brio par le Tchèque Zdenek "GTboy" Šimecek , qui remplace Jason Peppiatt, absent pour la tournée. Alors que les premiers riffs emplissent la salle, la fosse réagit immédiatement. Nul doute que le groupe est apprécié et que ce concert était attendu, leur dernière venue remontant à l’année dernière. Zdenek arpente la scène, encore une fois réduite par la batterie, et harangue le public. La technique côtoie la puissance dans des compositions au rythme effréné qui proviennent d’à peu près toutes les périodes de la carrière du groupe. Si l’accent a évidemment été mis sur "Psycroptic", leur dernier album, les fans les plus aguerris seront pris d’un élan de nostalgie à l’annonce de "The Colour Of Sleep" qui provient de "The Scepter Of The Ancients", sorti en 2003. Le groupe terminera alors son show sur "Cold", une petite merveille de death technique qui ne laissera personne indifférent, au premier rang ou au bar.

Setlist : "Echoes To Come", "Carriers Of The Plague", "Forward To Submission", "Euphorinasia", "Ob(Servant)", "The Colour Of Sleep", "The World Discarded", "Cold".



Les patrons s’installent après le démontage de la batterie qui a servi aux trois premiers groupes, et les bannières qui annoncent clairement la couleur sont montées. Trève de bavardages, John Gallagher (guitare / chant) et Sean Baseley (basse / chant) s’installent sur le devant de la scène en se partageant l’espace, alors que Trey Williams (batterie) s’installe à son poste et commence à blaster comme un furieux. Venus défendre "Wrong One To Fuck With", son dernier-né, DYING FETUS nous a concocté une setlist axée sur les deux derniers albums ainsi que quelques autres titres issus de leur discographie. Dès les premières secondes du concert, la fosse explose, pour ne plus s’arrêter. Alors que le pit vibre au rythme du brutal death du groupe, des slammers atterriront sur scène avant de se jeter à nouveau dans le public, sous l’oeil vigilant du technicien qui n’hésitera pas à les aider s’ils s’attardent un peu trop sur scène. Le duo Gallagher / Baseley est d’une efficacité redoutable, leurs deux voix se complètant à la perfection, et les riffs tout aussi violents que pointus font mouche à chaque instant, renforcées par les frappes de Trey. Qu’ils soient anciens ou tout neufs, les titres interprétés par les Américains sont emplis d’une rage meurtrière qu’ils transmettent à leurs fans de par leur énergie en les incitant à continuer les circle pits, ou à mosher plus violemment encore. Au bout d’une heure, ils annoncent la fin de leur show avec le dernier titre, qui sera accueilli comme il se doit.

Setlist : "From Womb To Waste", "Fixated On Devastation", "Grotesque Impalement", "Induce Terror", "Your Treachery Will Die With You", "One Shot, One Kill", "Subjected To A Beating", "Invert The Idols", "Seething With Disdain", "In The Trenches", "Wrong One To Fuck With", "Praise The Lord (Opium Of The Masses)", "Kill Your Mother, Rape Your Dog".

Ce soir, tous les groupes ont fait leurs preuves, et à toute heure. Pourtant plein à craquer, le Petit Bain a encore une fois failli chavirer, et la chaleur qui s’en dégageait grâce aux pits successifs était infernale. Je suis descendu de mon perchoir, seul garant de ma sécurité et de celle de mon appareil lors des prouesses techniques sur scène, et je remarque que des membres de tous les groupes sont à côté du merch à discuter avec les fans tout en écoulant leur stock. La crise ne touche définitivement pas le merchandising de groupe, et c’est la tête pleine de violence que je repars chez moi. merci Garmonbozia pour cette date qui restera gravée dans les mémoires !