La review

DIRTY SHIRT + DREADUL SILENCE + 6:33
La Scène Bastille - Paris
10/09/2013


Review rédigée par Kévin
Photos prises par Tiffany G


Après avoir chroniqué les deux derniers albums de 6:33 et DIRTY SHIRT ainsi que l’album de DREADFUL SILENCE, il aurait fallu être sacré couillon pour ne pas saisir l’occasion de voir les trois formations réunis sur une même affiche à la Scène Bastille. Arrivé sur place avec quelques minutes de retard une petite queue se profile devant l’entrée, petite queue qui aura bien du mal à avancer, pour une raison qui m’échappe encore. Ajoutons à cela mon prénom qui n’est pas sur la liste, bref, je me retrouve devant la scène au moment où 6:33 salut le public. En somme, j’ai les boules. Je tiens donc à m’excuser auprès du groupe qui n’aura pas ses quelques lignes sur ce papelard, auprès des lecteurs de French Metal, et puis de tout ceux qui veulent des excuses.



Qu’à cela ne tienne, je profite du calme et des fumeurs qui s’échappent pour me rapprocher de la scène pendant que DREADFUL SILENCE se prépare. Le ton est rapidement donné. Visages peinturlurés de noir et de blanc, les musiciens entrent en scène pendant qu’un présentateur aux allures psycho-pathétiques nous présente le numéro qui va se tenir devant nous. Les watts sont lâchés, et la première bonne surprise montre son joli minois : le son, plein, propre et puissant qui met bien plus en valeur les compositions du groupe que l’album récemment sorti. DREADFUL SILENCE jouit d’une grosse présence. Pour les yeux, on se régale aussi notamment avec le chanteur qui est malmené, frappé par le speaker au chapeau haut de forme ou qui s’assène lui-même quelques sanctions physiques (coup à la tête, cheveux tirés). Le chanteur est un pantin électrisé qui aime la douleur, qui en redemande et qui insuffle ainsi une réelle énergie à la prestation scénique. Pour autant, il n’est pas seul et le groupe entier occupe intelligemment la scène, ça saute, ça bouge et ça joue carré, bref on s’éclate parce qu’on est, je cite "pas venu voir un spectacle de Michel Sardou". Mais je n’étais pas non plus venu voir un concert de Motörhead dont le célèbre frontman semble tenir la basse depuis le début. En plus de maltraiter ses compères et de remplir les blancs entre les titres, le présentateur du cirque se permet aussi d’assurer intelligemment la promotion du groupe "L’EP à 5 euros, le t-shirt à 10, le pack promo à vingt euros !". Après avoir barbouillé le public d’une setlist exclusivement composée de morceaux issus de l’album avec, dans l’ordre "Godzilla", "Carnival Of Dead Bodies", "Townz Clownz", "On My Way", "Kill You", "Shit", "I Am The Night" et "Flying Above The Dead", 6:33 s’invite sur scène avec leurs masques de catch rapidement rejoint par le public à l’initiative de l’orateur pour "Freaks And Demons", le dernier titre. Bref, gros boxon, gros son, belle prestation, vous aurez, comme moi, probablement plus de plaisir à savourer ou découvrir le groupe sur scène que sur leur album "Carnival Of Dead Bodies" qui n’en reste pas moins intéressant.



De leur côté DIRTY SHIRT entame leur set avec "Manifest", issu de l’album précédent "Same Shi(r)t Different Day". Vêtu de combinaisons orange type détenus, les musiciens nous crachent un son très métallique sur lequel viennent se greffer les deux chanteurs (chemise bleu et cravate sombre), leurs copains les gardiens de prison. Un tout petit problème de chant au début se fait rapidement oublier par des voix qui se complètent rudement bien, et on aura une attention toute particulière pour la voix de Rini incroyablement juste même en live. Un plaisir pour les oreilles qui atteindra le sommet sur le titre "Saraca Inima Me" (issu du dernier opus). Le groupe communique avec le public et sait se faire comprendre "Fuck the politicians for Roumania, for France !". On notera également la présence du violon en live, qui apporte un peu de fraîcheur et pas mal d’émotions, profitant de l’alternance métal, folklore, mélancolie, pour s’exprimer davantage, assurant parfois même les interludes. Le public se laisse littéralement importer par le folklore roumain sur "Rocks Off". Sur scène, ça bouge bien, Rini fait du air guitar, l’espace est occupé et les musiciens complices, le public en redemande et DIRTY SHIRT balance "Pitbull" et "Tell Me Why". On prend les mêmes et on recommence, 6:33 et DREADFUL SILENCE s’invite sur scène, le groupe demande au public de hurler, et ça se finit en gang bang avec des membres dans la fosse. Bref, tout le monde est là pour s’amuser et ça fait plaisir à voir. DIRTY SHIRT nous a servi des morceaux de premiers choix issu de leurs deux albums avec un savoir faire bien appréciable.

Comme je disais au début, il aurait vraiment fallu être un couillon pour louper ça, et j’en suis d’autant plus convaincu que les groupes présents ce soir ont clairement assuré. On était là pour passer un bon moment et le contrat est rempli. Un plaisir au niveau du son c’est certain, mais aussi au niveau des prestations et de l’ambiance générale. Pour ne rien vous cacher, ça faisait un petit paquet de temps que je n’avais pas été voir un concert du genre et j’y ai pris un plaisir certain, qui m’a redonner l’envie de bouger mes fesses dans les salles qui sentent la bière renversée sur de grosses distos. Pour conclure (ça c’est pour faire pleurer les profs de français qui détestent qu’on commence une conclusion par "pour conclure"), je recommande vivement !