La review

THE DILLINGER ESCAPE PLAN + THY ART IS MURDER + HYPNO5E
Le Grillen - Colmar (68)
19/06/2014


Review rédigée par Sam


Une fois de plus en ce mois de Juin, le rendez-vous est pris avec Live! pour une grosse date à Colmar et au Grillen plus exactement. Au fil du temps, le Grillen devient un peu "Ze place to be" avec ces groupes en pagaille et ces grosses têtes d’affiche et monstres de festivals.



Ce soir, HYPNO5E ouvre le bal avec une setlist puissante et décapante, surprenante au premier abord. Les morceaux oscillent entre des passages sludge, lancinants et de grosses parties thrash qui s’enchaînent. Le son est propre et le groupe chauffe bien comme il faut, entraînant peu à peu le public dans un univers sombre et prenant, le tout réhaussé par un chant de qualité. Entre ambiant progressif et thrash par moments, HYPNO5E est en accord avec son nom. Son propre et énergie communicative pour une salle qui n’est pas encore pleine, mais qui doucement se remplit au fil des bières qui s’éclusent, il faut dire que la plupart des personnes sont venues pour la tête d’affiche malgré la réputation grandissante de HYPNO5E et le show de qualité que les Français nous proposeront.



On enchaîne ensuite avec un groupe très typé metalcore / deathcore, THY ART IS MURDER où la déception vient reprendre le dessus. Un chanteur mal mixé, déchiré (?!!), proposant un chant linéaire pas forcément très intéressant, faisant il est sûr le bonheur de la jeunesse au premier rang mais pour le reste, je dirais même que leur deathcore tout droit ne réussira pas à motiver les foules… Mal mixé, trop linéaire, THY ART IS MURDER ne m’a pas convaincu, je ne sais pas ce qu'il manque, même si les deux-trois solos et breakdowns font le boulot avec aisance. Peut-être une certaine lassitude d’un style trop commun.



Après 35 minutes d’attente, THE DILLINGER ESCAPE PLAN investit la scène. Enfin pas que la scène, la salle également. Conforme à sa réputation, le groupe enflamme complétement le Grillen, entre sauts improbables du guitariste, chanteur possédé et en interraction continue avec le public. L’ouverture par "Prancer" fera déjà mal au crâne, et on enchaîne directement avec "Farewell Mona Lisa" ou encore l’énorme "Milk Lizard" et "Panasonic Youth"... Bref, au bout de quelques morceaux déjà bien éprouvants pour les premières lignes, le frontman est sur les enceintes et le guitariste dans le public. Entre morceaux cultes, son parfait, bassiste et batteur déjantés, THE DILLINGER ESCAPE PLAN est dans la place. De la sueur, pas encore du sang, mais des titres en pagaille et leur célèbre jeu de scène aussi barré que leurs différentes musiques. Le tout avec une violence rare, un niveau technique impressionannt, décadent, dissonant, une exécution et une maîtrise rares en live compte tenu de la complexité des différents morceaux. THE DILLINGER ESCAPE PLAN sait allier puissance dans ses morceaux et puissance sur scène avec un jeu de scène imprévisible et barré, mais égrène également sur ce concert ses titres les plus connus repris en chœur par le public qui entre dans une transe et une communion avec le groupe. Alors que les grosses dates s’enchaînent pour le groupe, on ne ressent pas de lassitude avec ce show d’une puissance phénoménale dans le Grillen, salle de "seulement" 300 et quelques places. La chaleur est étouffante, et alors que le groupe a savamment orchestré sa setlist en mode "un morceau culte, un autre moins populaire, puis de nouveau un autre culte", c’est une déferlante qui s’abat encore et encore sur le Grillen ! Des sauts et des slams, des passages barrés et du secouage de cheveux, tout y passe et nos oreilles saignent. On en vient à se demander où ils trouvent cette puissance, cette haine... Putain, merci THE DILLINGER, merci le Grillen !

Setlist : "Prancer", "Farewell, Mona Lisa", "Milk Lizard", "Panasonic Youth", "Room Full Of Eyes", "Happiness Is A Smile", "Understanding Decay", "Hero Of The Soviet Union", "Nothing's Funny", "One Of Us Is The Killer", "Crossburner", "Good Neighbor", "When I Lost My Bet".
Rappel : "43% Burnt", "Sunshine The Werewolf".