La review

DIARY OF DESTRUCTION + WEDINGOTH + IMMANENT
La Chimère - Lille (59)
12/03/2011


Review rédigée par Ihsahn62


En ce Samedi 12 Mars 2011, il était de bon ton pour les amateurs de metal progressif et féminin de venir traîner du coté de la Chimère… En effet le café Lillois notoirement connu des amateurs de bon son accueillait en son sein 3 formations pour un live à l’initiative des sympathiques locaux de DIARY OF DESTRUCTION… Malheureusement une fois de plus j’ai coutume de dire, on ne pourra que regretter la faible affluence du public en ce (pourtant) Samedi soir mais ne boudons pas notre plaisir et entrons plutôt dans le vif du sujet car l’affiche proposée ce soir ne manquait pas de qualité… Et pourtant c’est votre serviteur, pas franchement un aficionado du style pratiqué, qui vous dit ça !



D’entrée de jeu c’est au tour des Franciliens d’IMMANENT de démarrer les hostilités… Premier constat qui s’impose le niveau technique n’est pas mauvais du tout, notamment le jeu de Gwen, bassiste 5 cordes ! Par contre j’ai trouvé que le réglage du son jouait contre eux et c’est dommage quand les changements de rythme sont aussi fréquents, pas de doute sur la marchandise, on navigue clairement dans des eaux très progressives ! Le deuxième titre joué ce soir ("Men In Shadows" sauf erreur de ma part) privilégie quant à lui l’efficacité grâce à une rythmique heavy / death qui fait plaisir à entendre. Nico le guitariste possède en effet un bon niveau et enchaîne les riffs avec une facilité assez remarquable étant donné l’apparente moyenne d’âge assez jeune du groupe. J’avoue pour ma part avoir eu un petit problème avec le chant de la ravissante Nastia. Non pas qu’il soit mauvais, loin de là, mais je ne sais pas, quelque chose me dérange… Elle a au moins le mérite d’éviter les clichés du genre en ne cherchant pas à rivaliser avec les divas du suraigu. J’ai d’ailleurs pour ma part trouvé peu concluantes ses rares incursions dans le registre et je trouve qu’elle devrait au contraire miser davantage encore sur son chant grave qui pour l’occasion est un atout puisqu’il se démarque du piége du déjà entendu.
Mention spéciale pour Nico le gratteux qui nous livre décidemment de très jolies rythmiques et de bons solos, reste toutefois que le batteur joue un peu trop fort à mon goût… J’en viens à penser que peut-être le groupe au global gagnerait à un peu plus de simplicité, il m’a en effet semblé déceler de temps à autres des petites erreurs de transition sur certains breaks, accentuant un certain manque de fluidité entre les différentes parties… Toutefois le metal progressif se veut par définition un style très technique et on ne peut leur tenir rigueur de prendre des risques… Alors à qui la faute je ne sais pas, sans doute à un certain manque de maturité, autrement dit quelque chose qui ne pourra que se corriger avec le temps… C’est dommage car le niveau n’est pas mauvais cependant il manque un petit je ne sais quoi pour emporter ma totale adhésion. Ma curiosité sera toutefois satisfaite car c’est sur le dernier morceau que sera levé le mystère entourant la diction et la sonorité toute particulière du chant féminin… Nastia s’exprime tout simplement en Ukrainien, et ma foi force est d’admettre qu’au final ça a plutôt du charme, en tout cas une originalité évidente ! Bref j’ai trouvé en IMMANENT un groupe sympathique, très souriant et qui je pense ne pourra que se bonifier avec le temps !



WEDINGOTH entre maintenant en scène pour prendre en main la suite des événements, et clairement un constat s’impose… ils jouent dans une autre catégorie ! Les compos sont bien efficaces, alternant passages mélodiques et rythmiques bien grasses. Encore une fois le niveau musical est très bon et la présence de deux guitaristes n’y est sûrement pas pour rien. De plus, le groupe pallie l’absence de synthé en déclenchant de temps à autre des samples, ce qui confère au groupe une aura atmosphérique loin d’être désagréable ! Bien entendu le chant féminin est à l’honneur et la jolie Laure s’en tire plutôt bien dans les parties aigues. Cerise sur le gâteau, les zicos ont l’air bien sympathiques et ne manquent pas d’humour entre les morceaux. Morceau choisi quand par exemple Steve l’impressionnant guitariste annonce un titre plus calme de leur set ("pour les puceaux" d’après ses propres mots) et qu’ils nous balancent au contraire une compo bien brutale où son chant bien gras est particulièrement mis à l’honneur… De bons relents presque death metal émanent de cette compo redoutable d’efficacité ! La faute (grâce ?) à une rythmique bien syncopée qui incite naturellement au headbanging. Les morceaux s’enchaînent tranquillement, sans à-coup, et l’impression qui en ressort est très agréable. Voici un groupe qui semble s’éclater sur scène et qui du coup transmet son plaisir à l’auditeur !
Steve, le guitariste chanteur (encore lui !), impressionne de par la maîtrise de son instrument et nous gratifiera sans doute des meilleurs solos de cette soirée, en semblant autant à l’aise dans les parties plus lourdes que dans celles où les pluies de notes ne cessent d’abonder… et tout ça tant qu’à faire avec un grand sourire collé sur le visage… vraiment sympa ce gars là moi je vous dis ! Laure nous annonce un titre plus typé "70’s" et c’est le moment où pour moi son très joli brin de voix aura eu le plus le potentiel de s’exprimer. Il était alors aisé de se laisser envoûté par le côté presque "psyché" de cette compo. Vient ensuite le (déjà) dernier morceau qui nous donnera l’occasion d’assister à une bataille guitaristique assez classieuse entre les deux riffeurs du groupe, le boulot de Julien n’étant pas non plus à négliger. Le moins que l’on puisse dire est que le contrat fut très bien rempli, le groupe réussissant même à faire taper des mains les trop rares spectateurs présents pour un groupe de ce calibre. Quand bien même le style pratiqué ici n’est pas forcément ma tasse de thé, j’ai passé une très bon moment musical avec ces WEDINGOTH, et je les reverrai avec plaisir, vraiment une excellente surprise !



Vient ensuite le clou du spectacle j’ai envie de dire puisque c’est à DIARY OF DESTRUCTION que revient le mérite de clore cette soirée. La première chose à noter chez nos locaux, c’est que l’agressivité est de mise… Pensez donc, l’impressionnante Audrey alterne voix mélodique et gutturale avec aisance, ce qui j’avoue a ravi à mes oreilles plus habituées à être bercées au black et au death. La présence scénique est très bonne et nos zicos ne peuvent s’empêcher de bouger sur place au rythme de leur compos, transpirant d’une énergie qui fait plaisir à voir… Le groupe sait toutefois intelligemment alterner morceaux énergiques et compos mélodiques avec beaucoup de conviction. La session rythmique assurée par la jolie Bérengère à la basse et Johan à la batterie sonne bien en place, quand à Anthony, seul guitariste sur scène, on peut dire qu’il ne démérite pas ! J’avais déjà lu et entendu pas mal de bien sur cette formation locale et ma foi c’est plutôt mérité. Sans vouloir trop en mettre partout, la formation sait faire sonner ces morceaux, l’efficacité est au rendez vous et le tout passe comme une lettre à la poste… Quoique la métaphore est peut être mal choisie quand on à parfois affaire aux écueils de l’administration !
Leur pêche et leur dynamisme alliés à leur bonne humeur achèvent de convaincre le spectateur. Les parties rapides sont assez nombreuses (le batteur ne fait d’ailleurs pas défaut), ce qui a pour résultat de bien dynamiser l’ensemble sans qu’on ne tombe jamais dans le piége du mièvre parfois associé à ce style. On ne peut d’ailleurs que les féliciter puisque les récentes compos issues de leur dernier EP en date semble les inscrire positivement dans cette orientation musicale. J’ai d’ailleurs noter la présence très appréciable pour ma part de parties presque typées black metal sur le titre "Unbreakable", riffs rapides et blasts à l’appui… Mention spéciale pour ma part en termes de présence scénique à Bérengère et Anthony, littéralement "à fond dedans", qui semblent vivre leur musique, un détail peut-être mais qui fait plaisir à voir et ne peut que susciter l’enthousiasme. Déjà le dernier morceau pour eux, le temps de recueillir quelques applaudissements, féliciter les groupes présents et la scéne se vide en nous laissant la sensation d’avoir partagé un agréable moment de communion avec un groupe généreux…

Je tiens tout particulièrement à remercier DIARY OF DESTRUCTION pour sa sympathique invitation, les groupes WEDINGOTH et IMMANENT d’avoir joué le jeu devant un public clairsemé, mais aussi surtout Karyne pour sa présence et les clichés qui illustrent ce report.