La review

DER WEG EINER FREIHEIT + REGARDE LES HOMMES TOMBER
Le Petit Bain - Paris
03/10/17


Review rédigée par Matthieu


Le Petit Bain, c’est un peu comme ma deuxième maison. Alors que je ne suis sur la région parisienne que depuis un an, j’ai dÜ y aller une dizaine de fois, pour des affiches toujours plus sensationnelles les unes que les autres. Et ce soir, c’est un véritable rituel que nous allons vivre en compagnie de REGARDE LES HOMMES TOMBER et de DER WEG EINER FREIHEIT. Mais pour commencer, c’est l’attente sur les quais de la Seine et son petit vent frais qui nous mettra dans l’ambiance.



Lorsque la salle s’ouvre, la température est glaciale. Les bougies et l’encens sont déjà installés, il ne reste plus qu’à attendre que T.C. (chant, ex-War Inside) ne vienne les allumer. L’attente semble longue, mais l’ambiance s’installe. Soudain, les lumières s’éteignent, et c’est un Petit Bain presque rempli qui hurle d’une seule voix alors que A.B. (basse), R.R. (batterie), J.J.S. et A.M. (guitares) prennent place, toujours encapuchonnés et dos à nous. Lorsque leur post-black envahit nos oreilles, il n’y a plus longtemps à attendre pour que T.C. n’entre sur la scène comme une furie et ne commence à hurler. Le concert va prendre une toute autre dimension, mêlant fréquences dérangeantes et rythmique déchaînée avec des cris venus d’ailleurs. Si "Exile", leur dernier album, est très représenté, les Français n’oublieront pas de glisser un petit extrait du premier album qu’ils ont sorti pour le plus grand bonheur de leurs fans. Comme à leur habitude, pas un mot ne sera décroché entre deux titres, et la prestance scénique de T.C. impressionne autant qu’elle ne fascine. Toujours dans l’extrême, mais sans jamais exagérer, il n’hésitera pas à s’agenouiller, prier, jouer avec le pied de micro, frapper le sol avec son poing… L’intensité augmente petit à petit et la démence s’empare alors de la foule, qui contemple le tableau en headbangant sagement jusqu’à la fin du set. Si l’attitude froide qu’ils affichent se conserve jusqu’à leur sortie de scène, le masque tombe et c’est tout sourire qu’ils se rendent au stand de merch pour discuter avec leurs fans.

Setlist : "L'Exil", "A Sheep Among the Wolves", "Ov Flames, Flesh And Sins", "...To Take Us", "Embrace The Flames", "Thou Shall Lie Down", "The Incandescent March".



Les artifices sont retirés, et l’ambiance redevient plus neutre. C’est l’heure de DER WEG EINER FREIHEIT. Si l’ambiance instaurée par le groupe précédent se reflète par le sample introductif, c’est une véritable tornade sonore qui s'empare du bateau dès que Nikita Kamprad (chant / guitare), Tobias Schuler (batterie), Nico Ziska (basse) et Nicolas Rausch guitare) débuteront leur rituel. En plus du son absolument grandiose qui sévit ici ce soir, les musiciens ne ratent pas une note, retranscrivant toutes les ambiances à la perfection, tout en se déplaçant sur la scène avec une certaine aisance. Alternant les passages planants et reposants avec les parties plus violentes et hurlées, le groupe prend le temps de nous captiver à chaque riff, si bien que l’on a l’impression à la fois que le concert vient de débuter, mais également qu’il dure depuis des heures et que c’est la trentième chanson que le groupe entame. L’accent est même placé sur "Finisterre", le dernier album du groupe qui est sorti il y a quelques mois, avec trois titres, mais tous les albums du groupe seront représentés. Aucune parole ne sera prononcée entre deux titres, à part avant qu’ils ne quittent la scène, nous remerciant d’être avec eux, avant de revenir pour relancer la machine sur deux titres, puis de nous laisser sous un tonnerre d'applaudissements bien mérités. Après un peu d’attente et un passage au merch, j’ai eu la chance de discuter quelques minutes avec Nikita, adorable hors de la scène, qui me confirmera que l’excellent son du soir n’est pas dû au hasard : le groupe est réellement soucieux de ce que ressent le public car ils ont conscience que les places de concert ne sont pas données, et c’est pour ça qu’ils souhaitent que nous puissions en profiter au maximum. Une belle leçon d’humilité et de respect.

Setlist : "Einkehr", "Der stille Fluss", "Repulsion", "Skepsis, Part I", "Skepsis, Part II", "Ewigkeit", "Zeichen".
Rappel : "Aufbruch", "Lichtmensch".