La review

DEMILICH + SPECTRAL VOICE
Le Backstage By The Mill - Paris
17/09/18


Review rédigée par Matthieu


La rentrée débute sous le signe du death metal pour Garmonbozia, puisque DEMILICH et SPECTRAL VOICE se sont donnés rendez-vous à Paris pour une soirée old school comme on les aime. Ne sachant pas réellement à quelle heure le concert allait débuter, puisque la salle et le tourneur donnaient des informations contradictoires, je me rends au O’Sullivan Backstage… une heure trop tôt. Et lorsque les portes s’ouvrent, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas foule…



Les lumières s’éteignent en avance sur l’heure prévue, et un sample angoissant démarre. M. Kolontyrsky (guitare) allume les deux chandeliers qui ornent la scène avant de repartir. Le sample tourne en boucle pendant de longues minutes, et les musiciens entrent finalement en scène, à la seule lumière des bougies et sous un important nuage de fumée. Ils commencent alors sans un mot le premier titre, et je remarque qu’aucun pied de micro n’est installé sur scène. L’effrayant doom-death du groupe saisit alors l’intégralité de la salle et les premiers rangs entrent directement dans l’univers du groupe alors que les membres headbanguent en jouant une rythmique lancinante et au son old school à souhait. Au centre, J. Barrett (basse) reste immobile pendant que P. Riedl (guitare) et M. Kolontyrsky piétinent sur scène, passant parfois un pied sur leur pedalboard. La rythmique s’accélère parfois, mais reste toujours empreinte de cette triste violence, et ce n’est qu’après un long moment que E. Wendler (batterie / chant) ne commence à hurler de manière très brève. Même lorsque la foule, profitant de quelques moments d'accalmie, se met à hurler en direction de la scène avant de se remettre à headbanguer, les membres ne laissent observer aucune réaction. Lorsque la rythmique devient plus violente, les Américains headbanguent plus fort, et nous ne nous rendons compte du temps qui passe uniquement lorsque le batteur ne murmure "Last song for you…" avant de se mettre à blaster. Le concert se termine avec la même sobriété qu’il a commencé. Une expérience unique et grisante.

Setlist : "Visions of Psychic Dismemberment", "Lurking Gloom", "Horrid Phantasm", "Dissolution".



L’ambiance change radicalement lorsque les quatre gaillards de DEMILICH prennent possession de la scène. Le death metal va nous être présenté sous une forme plus violente grâce aux riffs acérés des Finlandais, mais pour le moment, c’est de l’humour que nous offrira Antti Boman (chant / guitare) en growlant "I love my voice more than everything about myself" avec un large sourire au lieu des traditionnels “check check”. Aki Hytönen (guitare) et Jarkko Luomajoki (basse) s’installent à ses côtés alors que Mikko Virnes (batterie) termine d’ajuster ses cymbales puis le show est lancé.
"Bonsoir Paris!" hurle le chanteur après avoir joué le premier titre avec une puissance hallucinante. Alignant leurs riffs avec une facilité déconcertante et prenant même le temps de headbanguer entre deux parties aussi techniques que brutales, les musiciens semblent détendus et tout aussi souriants. "It’s monday, so thanks for coming", nous remercie le chanteur avant de lancer un titre plus vieux, mais beaucoup plus gras et violent, mais surtout parfaitement mixé. Le public se met alors à bouger, ce qui étonne le groupe. "I'm actually surprised that mosh happen at our shows.. do this again Paris!". Chaque titre est annoncé avec un growl caverneux et gras, auquel suit une rythmique qui mélange une technicité extrême et une violence omniprésente, alors que la fosse headbangue en quasi-permanence. Bien qu’assez statiques, les membres occupent parfaitement leur espace de jeu tout en alignant des harmoniques à couper le souffle. Lorsque le chanteur annonce l’un des derniers titres, un spectateur lance "I like this one!" depuis la fosse pour se moquer du growl, Antti répond "Me too, it’s our best one in my opinion!". La fosse semble se calmer un peu, mais le concert touche à sa fin, et même si les musiciens ne semblent pas fatigués, les spectateurs le sont un peu. Mais un "It’s our last song and it was a pleasure to be here!" les remotive pour un dernier titre qui sera l’occasion d’un déferlement de violence de toute part.

Setlist : "Inherited Bowel Levitation", "Reduced Without Any Effort", "The Sixteenth Six-Tooth", "Son Of Fourteen Four-Regional Dimensions (Still Unnamed)", "The Cry", "The Planet That Once Used To Absorb Flesh In Order To Achieve Divinity And Immortality (Suffocated To The Flesh That It Desired...)", "(Within) The Chamber Of Whispering Eyes", "Two Independent Organisms → One Suppurating Deformity", "And You'll Remain… (In Pieces In Nothingness)", "The Putrefying Road In The Nineteenth Extremity (...Somewhere Inside The Bowels Of Endlessness...)", "When The Sun Drank The Weight Of Water", "Raped Embalmed Beauty Sleep", "The Echo (Replacement)".

Les groupes se rendent au stand de merchandising pour proposer t-shirts, CDs et vinyles aux spectateurs, qui sont heureux de les rencontrer et de discuter avec eux. Si leurs styles sont clairement opposés, l’introduction mélancolique et oppressante de SPECTRAL VOICE était excellente, et la tranche de violence pure et maîtrisée servie sur un plateau d’argent par DEMILICH ont réveillé le Backstage. Merci à Garmonbozia pour nous avoir offert ce retour triomphal des Finlandais, et cette première intervention des Américains dans la capitale. A savourer sans modération.