La review

DECAPITATED + ABORTED + FLESHGOD APOCALYPSE + CYANIDE SERENITY + ARCHSPIRE
Le Vox - Toulon (83)
06/12/2011


Review rédigée par Groumphillator


Il est des choses dont on ne se lasse pas.
Et évidemment, un bon gros concert de metal, au Vox, fait partie de ces petites habitudes gênantes. En effet, la salle (la seule VRAIE salle aux environs de Toulon, qui en plus d’être indépendante et gérée dans une ambiance familiale et sympathique s'avère être trèèès bien servie en matière de concerts ces temps-ci) est rapidement devenue un inévitable rendez-vous où se rend systématiquement n’importe quel amateur de musique éclairé.
Oui, je veux bien parler de cette espèce chevelue et en général de mauvaise humeur que sont les métalleux.
Et c'est en devisant à bâton rompu autour d'une bière blonde et d'un plat de pâtes avec l'un de mes congénères (guère plus chevelu que moi, par ailleurs) que je débutais cette soirée de concert d'un Mardi. Au programme de ce soir, du lourd, du lourd et de re-lourd avec en tête d'affiche les gros dingues de chez ABORTED et les bons gros bouchers de chez... DECAPITATED... on se refait pas.
Mais, grosse surprise, le concert n'était pas une simple affaire de deux gros bouchers se faisant face puisque les -trop-méconnus FLESHGOD APOCALYPSE, CYANIDE SERENITY et ARCHSPIRE étaient également de la partie.



Et c'est devant un bien trop maigre public (qui s'étoffera par la suite) que les ARCHSPIRE explosent littéralement !
Quelle surprise pour tout le public ! Ce groupe, complètement inconnu pour ma part, exécute un savant mélange de death-mrtal technique, mélodique et puissant à la fois, avec des musiciens sans cesse au taquet, un jeu de scène très travaillé (le line-up de la formation étant classique, avec deux gratteux et un vocaliste lead). Clairement, la démonstration fut ahurissante. Les zicos à cordes exécutant tantôt des tappings (même le bassiste, un être vraisemblablement possédé aux mimiques de gros barge), tantôt des envolées de solos de toute beauté sans jamais, au grand jamais, omettre de t'en mettre plein la tronche, le vocaliste usant et abusant d'un growl très efficace.
D'un bout à l'autre, le set a emmené avec lui tout le public du Vox qui découvrait -pour la plus grosse majorité de la salle, je pense- le groupe dans une longue et fascinante descente dans les affres de la brutalité. Quand le dernier morceau avec son riff evil au possible pris fin, le public, encore sous le coup, eut du mal à comprendre ce qui venait de lui passer dessus.



Puis, ce fut le temps de boire une bibine, tout en profitant pour, justement, discuter avec les membres de ce groupe originaire du Canada tout en se disant intérieurement "Putain, mais si c'est ça la première partie, mais qu'est ce qu'on va prendre après !".
Quand précisément les premiers riffs de CYANIDE SERENITY rententirent...
Et c'est là qu'on se dit qu'une première partie ça peut quand même salement jouer contre vous, car si les membres de CYANIDE SERENITY furent très professionnels, le manque flagrant d'originalité de leur zic (un espèce de brutal-core tendance death brutal, très à la mode ces temps-ci) couplé à l'énorme prestation du groupe les ayant précédés joua clairement contre eux, et ce, malgrès la très bonne prestation de leur frontman, Travis Neal, lead vocal des Divine Heresy également.
Alors, évidemment, si on ajoute à cela une balance plutôt approximative, la plupart du public en profita pour sortir boire une bière en philosophant, comme de rigueur, sur le fait d'ouvrir -ou pas- un concert de death brutal quand on est un groupe de tueurs annoncés... ou pas...



Mais gros changement quand les FLESHGOD APOCALYPSE montèrent sur scène, avec leur accoutrement très old-fashion, leur costards déchirés et leur airs à la CNK, le groupe n’œuvrant toutefois pas tout à fait dans le même registre.
En effet, le death technique des Italiens fut fortement teinté de black sympho sans dominer l'intégralité de leur musique, bien loin de la musique des Français. Mais leur prestation m'a vraiment fait penser à cette formation, jusqu'au maquillage cadavérique / blanc et au jeu de scène.
Le public, nettement plus calme que lors de l'énorme prestation des ARCHSPIRE, a néanmoins accroché à l'univers lugubre et violent du groupe, même si cela n'était pas gagné aux premiers morceaux. Les Italiens se sont débattus comme des -pas- beaux diables pour reconquérir la grosse partie du public qui avait déserté les lieux, avec un grand succés !
Notons que les parties mélodiques et les envolées de solos ont nettement joué en la faveur du groupe, qui déchaîna le public, renouant avec les pogos furieux de la première partie.
Une bonne grosse découverte, là encore, un groupe qui dépote à tout va avec un univers bien personnel et bien marqué.



Mais c'est évidemment avec l'arrivée des très attendus ABORTED que le public s'enflamma. Sven et sa bande avait déjà conquis la salle dès les premières mesures de leur metal brutal, baveux et sanguinolent.
D'entrée de jeu, le groupe enflamme la fosse (fosse qui est en fait -littéralement- toute la salle, histoire de te faire comprendre la folie qui dura pendant le set des ABORTED), les pogos s'enflammèrent et Sven continua de tirer son public vers le haut, le poussant à hurler encore plus, à se démener et à se dépasser toujours plus. Et, comme de bien entendu, Sven n'étant pas seul sur scène, autant saluer les prouesses scéniques du reste de la formation, efficace au possible, les deux gratteux, parfaits dans leurs œuvres, et le basssiste déchaîné accompagnant le hurleur en chef dans son jeu de scène, aidant l'énorme batterie du groupe à écraser la salle sous la déflagration des morceaux.
Fidèle à lui-même, Sven n'hésita pas à sortir deux-trois vannes bien senties et, cerise sur le gâteau, le groupe interpréta l'énorme "Global Flatline", issu du prochain opus homonyme et, accessoirement, un morceau dont je suis littéralement fan.
Et aprés un ultime morceau de pur boucher psychopathe, le groupe annonça les DECAPITATED, tout en laissant derrière lui un espèce de charnier de métalleux morts au combat, ou en tout cas épuisés par une prestation énorme, dans tous les sens du terme.



Et encore une fois, l'implacable loi du "groupe qui défonce en première partie" s'appliqua au set des DECAPITATED. Si les Polonais ont sut s'imposer au public resté pour les voir, il est évident que la grosse partie venue pour ABORTED n'est malheureusement pas restée pour voir cet excellent groupe, probablement trop défoncée par le set ravageur des ABORTED. Sans parler déjà de l'heure tardive en ce milieu de semaine.
Quelque part c'est dommage, car les DECAPITATED ont essayé, vraiment essayé de re-conquérir leur public, en envoyant des morceaux très efficients, les envolées de solos étant toujours efficaces et le batteur complètement intransigeant et sans aucune pitié pour le pauvre public martyrisé mais sans se faire trop d'illusions...
Mais on dit "faute avouée, moitié pardonnée", et il faut bien avouer que la ténacité du groupe aura raison de la plupart du public, en tout cas ceux restés pour assister au set de Polonais.
Quand le groupe mit fin à son set, c'est complètement sourd que je finissais ma bière avant de me rentrer doucement avant de sombrer dans de doux rêves à base de... zombies, tripes, brutalité et bruits.

Merci à : Mathieu et les Guns N' Roses, Mr & Mme Vox, que j'ai finalement pas pu avoir en tête à tête pour les pâtes, Kevin pour la discussion, Sven pour sa gentillesse et la discussion sur les films, Mika, Lucas et tous les potes pour les bières.