La review

DEATH ANGEL + DEW-SCENTED + EXTREMA + ADIMIRON
La Maroquinerie - Paris
08/12/2013


Review rédigée par E.L.P


Qui dit "concert du dimanche soir", dit, et c’est chose mathématique, "affiche alléchante" ! Eh bien ce soir ne dérogera pas à cette règle, car c’est en la petite salle de La Maroquinerie que prendront place les groupes phares de cette soirée du 8 Décembre : DEW-SCENTED, mais surtout : DEATH ANGEL, sur la route à l’occasion de leur toute récente et massive sortie, "The Dream Calls For Blood"...! Et c’est une file des plus clairsemée que nous retrouvons ce soir devant l’entrée de la cuve du XXème arrondissement tandis qu’un froid mordant se fait ressentir au-delà des vestes à patchs des quelques présents jusqu’alors.



Mais voici déjà que les portes de la Maroquinerie s’ouvrent... L’heure est venue de prendre place dans la salle, pour y découvrir, à défaut d’un public aux rangs épais, une scène rallongée d’un avant-scène, et aux couleurs du premier groupe transalpin de la soirée : ADIMIRON !
Mélangeant savamment de sombres nuances, lourdes, techniques et parfois même progressives, le tout porté par une voix (Andrea Spinelli) qui ne sera pas sans rappeler celle du désormais bien connu frontman de Dagoba, Shawter, le combo italien s’est vu offrir la possibilité d’ouvrir le bal toute la tournée durant. Bien que souffrant d’un assez cruel manque de communication sur son passage en ouverture, ainsi qu’une flagrante absence d'énergie de la part de la faible poignée de présents, le groupe passera outre cette déception pour nous servir un set somme toute bien étudié, empreint d’un caractère et d’une envie ne faisant regretter que l’absence d’animation en ce début de soirée... Une batterie, à l’instar du chant, inspirée, ainsi qu’une belle cohésion basse / chant malgré un espace d’évolution scénique des plus réduit (qui bridera lui aussi quelque peu l’expressivité des formations venues fouler les planches de la salle en ce soir de Décembre) parviendra, non sans mal, à éveiller la sensibilité du public français !
Poursuivant, après un rapide changement de plateau, la valse des groupes, voici que les collègues et compatriotes d’ADIMIRON s’installent, il s’agit du trentenaire ensemble d’EXTREMA.



Arrivant devant un parterre un rien plus étoffé mais malgré tout toujours léthargique, voici donc que s’avance cette nouvelle phalange de la scèen italienne, apportant avec elle un metal moderne, riche et nerveux, aux très efficaces accents thrashy !
Des titres aussi entraînants que "Again And Again" mais surtout "Pyre Of Fire" nous montreront que le nombre du public, aussi réduit soit il, importe peu, pourvu que le groupe se laisse aller à sa plus vibrante passion. C’est ainsi qu’avec un son solide et robuste, porté par un frontman extrêmement communicatif (GL Perotti) ainsi qu’un guitariste aussi nerveux que talentueux (Tommy Massara) et qu’un batteur d’une rare régularité (Paolo Crimi), le groupe sera surpris à souvent revenir à la charge avec pour noble but : la réaction du public... Chose que l’ensemble milanais parviendra, à grand renfort de participation et d’explosion de personnalité, à obtenir au bout d’une lutte puissante et acharnée ! Le lien finalement crée entre les Parisiens et le quatuor italien, le groupe se fendra également d’un hommage sincère et d'apparence spontané au génie dont la disparition venait de passer sa 9ème année, le grand Dimebag Darrell sur quelques mesures de l’incontournable "Walk" de Pantera, donnant ainsi une dernière décharge d’énergie aussi bien au combo qu’à la salle ! Le morceau "From The 80’s" et son implaccable intro à basse lourde et ouverte retentira finalement, une demi-heure après leur apparition, envoyé aux visages réveillés des fans ayant fini par montrer le bout de leurs vestes en jean...
Clôturant ainsi une prestation mature et, malgré quelques soucis de sons et de communication console/scène, vibrante dans le coeur de, par exemple, certains fans d’Angelus Apatrida, voici que ce dernier titre s’achève, laissant place à un nouveau changement de plateau en vue d’accueillir DEW-SCENTED !...

Setlist : "Between The Lines", "Deep Infection", "Selfishness", "Again And Again", "Pyre Of Fire", "The Distance", "The Politics", "From The 80's".



Les lumières se tamisent, la scène, toujours aussi réduite par la batterie déjà installée de la tête d’affiche dont l’heure de passage approche à grands pas, voit maintenant son ambiance s’assombrir et l’imposante silhouette de Leif Jensen (chant) se dessiner, encadrée par celles de ses 4 fidèles acolytes (et notamment le charismatique Joost Van Der Graaf à la basse).
De retour sur le sol parisien après leur ouverture pour Testament il y a de ça près de 8 mois, voici que le germanique combo montant de la scène thrash moderne actuelle entame son vrombissant pilonnage avec "Sworn To Obey" puis "Turn To Ash", issu de leur dernier opus, ne laissant que peu de répit aux spectateurs sensiblement plus nombreux cette fois-ci ! Quelques frénétiques pogos et slams iront jusqu’à nous être envoyés sur des titres comme "Never To Return" ou encore "Throw To The Lions" joué avec brio ce soir. C’est cette ambiance, effervescente à mesure que l’heure de DEATH ANGEL approche, qui profitera, assortie de nombreux sourires, à la force du quintette malgré un trop fréquent manque de guitares... Le public ainsi éveillé et réchauffé dans la petite salle parisienne ne pourra malheureusement profiter que "peu de temps" du combo d’outre-Rhin puisque, timing serré oblige, voici déjà le tour d’Acts Of Rage d’être joué, annonçant, après un set émaillé de nombreuses petites "pauses hydratation" de Leif, la fin du passage de DEW-SCENTED, mais surtout, l’avènement de l’ange tant attendu !
Il ne faudra donc que regretter la brièveté du set ainsi que l’absence de titres comme, entre autre, "Ritual Of Time"...

Setlist : "Sworn To Obey", "Turn To Ash", "Soul Poison", "Cities Of The Dead", "Never To Return", "Storm Within", "Thrown To The Lions", "Acts Of Rage".



Et ce sera donc après une longue installation, que le backdrop aux couleurs de leur dernier album figurant dans de nombreux "top 5/top 10 de 2013", et monté depuis l’ouverture de la salle se verra complété par la formation plus qu’attendue par la foule désormais rassemblée, comprimée sur les retours : les cultes et souriants DEATH ANGEL !
Placé sous les signes de la rapidité et de la profondeur, le combo californien commencera de déchaîner les passions des nombreux métalleux portant fièrement les couleurs des plus grands du genre et venus les acclamer aujourd’hui avec, pour ouverture, les 2 premiers titres de leur récent "The Dream Calls For Blood" : "Left For Dead" et "Son Of The Morning" puis le majestueux "Fallen". La formation tout droit venue de la mythique Bay Area soufflera ainsi un incroyable vent de folie et de maturité sur une Maroquinerie décidément captivée par le dynamisme des 5 compères menés de main de maître par Mark Osegueda (chant), bouteille de Bombay Saphire au poing, suivi par le parfait tandem Rob Cavestany / Ted Aguilar aux guitares, et le couple rythmique Will Carroll (batterie) / Damien Sisson (basse) trop discret par le son mais on ne peut plus présent visuellement...! Mélodiquement assis et abouti, le set du combo sera également entrecoupé de quelques petits discours prônant, de la façon la plus philosophique qui soit, la connaissance de soi, et la ténacité, avec, notamment un laïus introductif au morceau titre de l’album, appelant à la poursuite acharnée et passionnée de ses rêves les plus fous, prenant pour preuve le bonheur de la "machine" D.A ainsi que les fans présents ce soir pour soutenir leurs idoles et reprenant ainsi en choeur les titres (essentiellement issus du dernier album) joués ce soir ! La première partie du set maintenant dépassée, la place sera faite à de tout aussi vigoureux morceaux tels que "Succubus", "Thicker Than Blood" et "Sonic Beatdown", laissant littéralement éclater le joie du groupe dans une rare débauche de sourires et d’énergie !... S’en suivra également une fière et rapide présentation des membres du groupe, au complet depuis 4 ans déjà, avant d’entamer la dernière ligne droite de ce live entre hard rock haut perché et solidité thrashy avec un long rappel qui ne verra malheureusement pas se jouer "Detonate" et son incroyable introduction instrumentale...

Setlist : "Left For Dead", "Son Of The Morning", "Mistress Of Pain", "Fallen", "Relentless Revolution", "Claws In So Deep", "The Dream Calls For Blood", "Seemingly Endless Time", "Succubus", "Execution - Don't Save Me", "Thicker Than Blood", "Sonic Beatdown", "Caster Of Shame". Rappel : "Evil Priest", "Bored", "Heaven And Hell" (Black Sabbath cover), "Thrown To The Wolves", "The Ultra-Violence".

Les derniers mots de Mark viennent de retentir, entre remerciements et recherche d’un guide parisien pour se lancer à l’assaut de la ville le lendemain, jour de repos pour toute la troupe sillonnant l’Europe, il est maintenant l’heure de quitter cette salle qui aura décidément su préserver une belle identité en accueillant cette année certains monolithes de la scène internationale ainsi que d’agréables surprises (comme les formations transalpines de ce soir par exemple).
Merci à Nous Production pour cette soirée, à la Maroquinerie pour son cadre, mais également aux quelques membres d’Unscarred croisés au détour du pit !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr