La review

DARK TRANQUILLITY + EQUILIBRIUM + MIRACLE FLAIR + RED SOIL
CCO - Villeurbanne (69)
08/04/18


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par Jérémy Girard


Ce soir, Mediatone accueille une affiche surprenante au CCO de Villeurbanne qui rassemble les grands patrons du death mélodique que sont DARK TRANQUILLITY et le groupe de folk metal épique EQUILIBIRUM. Il faudra aussi compter avec la présence de deux autres formations moins connues en ouverture pour une soirée qui s'annonce chargée.



Vu le nombre de groupes présents sur l'affiche, le concert se devait de commencer de bonne heure. C'est ainsi que les Espagnols de RED SOIL font leur entrée en scène à 18h30 précisément. Ce groupe fraîchement formé nous propose un death metal mélodique très influencé par In Flames. La référence est d'autant plus frappante que le voix du chanteur Néstor Balaguer ressemble à s'y méprendre à celle de son homologue Anders Fridén. Cependant, ils se différencient sur le plan visuel avec des tenues de scène un peu futuriste du genre "commando du désert". Malheureusement, les six musiciens se voient contraints de se masser sur une avant-scène assez étroite, ce qui ne les met pas à leur avantage. Malgré un set énergique et une grosse envie d'en découdre, RED SOIL peine un peu à faire bouger son public en ce tout début de soirée. Il faut dire que, malgré la qualité des compositions, on a quand même l'impression d'entendre du In Flames, en moins bien maîtrisé. En effet, outre le son pas toujours bien équilibré entre les deux guitares, la mise en place des morceaux laisse parfois un peu à désirer avec un batteur pas toujours très droit et qui manque de mordant dans sa frappe. Au final, avec une petite demi-heure de jeu, RED SOIL nous aura livré une prestation honnête mais loin d'être exceptionnelle.



Alors que la salle commence à bien se remplir, c'est au tour de MIRACLE FLAIR d'entrer sur scène. Mené par la chanteuse Nicole Hartmann, les Suisses proposent une sorte de rock / metal bien exécuté mais qui ne brille ni par son originalité, ni par son énergie, ni même par son émotion. Le son est bon et le quatuor s’accommode pas mal de cet espace scénique réduit, mais leur musique me laisse complètement indifférent. Aussi, vais-je avoir du mal à étayer ma critique. Ça présente bien, ça s'écoute bien... mais on n'en retient rien. Peut-être qu'une écoute plus approfondie de chaque titre serait nécessaire pour y déceler quelques subtilités cachées ? Moi, en tous cas, je n'y ai pas trouvé mon compte.



Après ces deux petites mise en bouche qui ne se sont pas révélées extraordinaires, nous accueillons à présent les Allemands d'EQUILIBRIUM. Pour ma part, je n'ai jamais vraiment accroché à la musique très épique et un peu tarte à la crème de ce groupe. Cependant, je n'ai encore jamais eu l'occasion d'écouter la formation en concert et, bien que sa présence aux côtés de DARK TRANQUILLITY me surprenne, je me dis que l’expérience peut s'avérer amusante. Le groupe fait son entrée sur le titre "Prey" issu de son dernier album, "Armageddon". Le son est à la fois lourd et puissant avec des éclairages très réussis. Il se dégage un côté solennel dans ce morceau qui est rapidement contrebalancé par le frontman qui anime le show à la manière d'un Patrick Sebastien allemand... en beaucoup plus imposant ! En effet, ce colosse ne cesse d’exhorter le public à donner de la voix, à sauter, à frapper des mains... Il s'en dégage un esprit "fête à la saucisse" qui me laisse un peu dubitatif mais qui fait son petit effet sur le reste du public. Cet aspect festif est renforcé par les morceaux suivants avec un CCO qui s'anime de plus en plus. Des pogos éclatent en tous sens et les musiciens s'amusent avec les nombreux slameurs qui atterrissent sur scène. Malgré mes réticences du début, je finis par me prendre au jeu et à apprécier cette ambiance loufoque. Il faut dire aussi que, si les Allemands aiment s'amuser, ils font aussi preuve d'un professionnalisme à toute épreuve avec une très bonne occupation de la scène et un show parfaitement maîtrisé. En alternant entre des morceaux plutôt lents et martiaux, et d'autres beaucoup plus rapides et sautillants, le groupe propose un set varié qui permet de maintenir le public en haleine sur toute la durée de leur prestation. Après avoir joué sa huitième chanson, le groupe quitte la scène avant de revenir pour un dernier baroud d'honneur au son de leur nouveau single, "Born To Be Epic" avec son refrain aux sonorités presque dubstep. Au final, même si je ne m'explique toujours pas leur présence aux côtés de DARK TRANQUILLITY, les Allemands d'EQUILIBRIUM nous ont proposé un show intense et très bien maîtrisé, qui a su parfaitement chauffer la salle avant l'arrivée de la tête d'affiche.

Setlist : "Prey", "Heimat", "Waldschrein", "Verbrannte Erde", "Blut Im Auge", "Die Weide Und Der Fluß", "Unbesiegt", "Apokalypse".
Rappel : "Born To Be Epic".



Il est maintenant temps d'accueillir les légendes du death metal mélodique que sont DARK TRANQUILLITY. C'est dans cette salle du CCO que j'ai eu l'occasion de voir le groupe pour la première fois en concert en 2010 aux côtés d'INSOMNIUM. Ils nous avaient alors offert une prestation exceptionnelle qui a clairement marqué les esprits de tous les spectateurs présents ce soir là. Depuis, j'ai eu l'occasion de les revoir deux fois sur scène sans jamais retrouver l'intensité de cette soirée magique. Mais, avec la sortie de leur dernier album, "Atoma", je me dis que les Suédois ont de bonnes cartes en mains pour nous proposer, ce soir, un set de qualité.
Comme souvent, les musiciens prennent place sur scène devant un grand écran sur lequel seront diffusées des animations vidéo durant tout le concert. Ils attaquent par le titre "Encircled" qui ouvre le dernier album avec une vélocité qui rappelle les débuts du groupe. Un morceau que j'attendais vraiment d'entendre en live mais qui se voit complètement gâché par un son mauvais avec une batterie très en retrait et un chant difficilement audible... Visiblement, les choses commencent mal. Je suis aussi déçu de voir si peu de visages familiers sur scène ce soir. En effet, Martin Henriksson et Niklas Sundin, les deux guitaristes historiques du groupe, sont absents ce soir ; l'un ayant quitté le groupe, l'autre s'étant fait remplacer pour cette tournée. Ce sont donc les très bons Johan Reinholdz et Christopher Amott qui les remplacent. Heureusement, même si on ne l'entend pas toujours bien, Mikael Stanne est, lui aussi présent et bien en voix. Très proche de son public, allant même jusqu'à descendre dans la fosse sur un morceau, le frontman se montre toujours aussi souriant et charismatique. Si le son reste décevant sur la globalité du concert, la setlist, elle, est plutôt bien pensée. En effet, le groupe y alterne entre nouveaux morceaux ("Encircled", "Clearing Skies", "Forward Momentum", "Atoma"...), grands classiques ("Monochromatic Stains", "Final Resistance", "The Wonders At Your Feet", "Therein"...) et quelques titres plus inattendus ("Icipher", "The Mundane And The Magic", "Inside The Pratical Storm"). On regrette juste l'absence de titres plus anciens, quand on sait l'effet qu'un bon vieux "Punish My Heaven" de derrière les fagots peut avoir comme impact sur le public. D'ailleurs, en parlant du public, celui-ci est toujours très énergique avec un nombre de slameurs quasiment historique. Face à ce joli bordel, on sent que les musiciens prennent leur pied dans cette salle modeste qui leur offre des conditions de jeu quasi intimistes pour un groupe de cette envergure. Après une heure et quart de concert, les Suédois nous offrent encore trois titres en rappel : "State Of Trust", "Lost To Apathy" et "Misery's Crown". Un final grandiose sur lequel le groupe semble enfin bénéficier d'un son correct. Il était temps !

Setlist : "Encircled", "Monochromatic Stains", "Clearing Skies", "The Treason Wall", "The Science Of Noise", "Forward Momentum", "The Mundane And The Magic", "Final Resistance", "Atoma", "Force Of Hand", "Icipher", "Terminus (When Death Is Most Alive)", "Inside The Praticle Storm", "The Wonders At Your Feet", "When The World Screams", "Therein".
Rappel : "State Of Trust", "Lost To Apathy", "Misery's Crown".

Dans l'ensemble, malgré un son décevant pour DARK TRANQUILLITY et des premières parties moyennement convaincantes, j'ai tout de même passé encore une très bonne soirée dans la chaleur étouffante d'un CCO quasiment comble. La bonne surprise sera finalement venue d'EQUILIBRIUM qui nous a offert une prestation impeccable et qui m'a donné l'envie de les revoir en concert dans un contexte plus approprié. Merci à l'équipe de Mediatone pour leur accréditation et leur accueil. Merci aussi, encore une fois, à Jérémy Girard pour ses très belles photos ! N'hésitez pas à aller voir son travail de plus près !

Photos tirées de : www.jeregirard.wixsite.com/jeremygphotographe